Mon deuxième retour à Constantine en mai 2006

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Lundi 15 mai 2006

Comment fait Lokmane pour être là, à l'heure du petit-déjeuner, alors qu'il a un bon quart d'heure de marche pour arriver à l'hôtel ? Toujours est-il que nous partageons notre café matinal avec lui. Aujourd'hui c'est Hichem qui nous accompagne.

Ce matin, est prévue la visite de la grande mosquée Emir Abdelkader. Nous prenons de nouveau le bus, et en route vers la mosquée. L'édifice, que j'ai déjà visité il y a deux ans, est toujours aussi impressionnant. Impressionnant par ses dimensions, mais également pour son élégance et la beauté de ses matériaux. Nos épouses son séduites. Pour accéder à l'intérieur de la mosquée, il nous faut bien entendu nous déchausser, mais Marie-Odile et Ghislaine doivent également porter un foulard et enfiler une ample tunique qui les couvre entièrement. Nous entrons dans la salle de prières avec ces dizaines de piliers couverts de mosaïques et son dôme magnifique. La visite se prolonge par une sortie dans le patio avant de découvrir la partie réservée aux femmes. La majesté et la sérénité des lieux sont toujours aussi prenantes. Nous regagnons la sortie. Reste à aller sur le parvis pour une vision générale de l'édifice. Mais le temps presse car nous avons rendez-vous au cimetière musulman.

En effet nous désirons rendre une petite visite à notre amie Najia Abeer qui repose là. Comme Lokmane ne sait pas exactement où se situe sa sépulture, il a rendez-vous avec quelqu'un qui doit nous l'indiquer. Donc départ, à pied, vers le cimetière. Mais à l'arrivée, personne au rendez-vous. Lokmane, l'as du téléphone portable, appelle la personne en question. Un contretemps l'a empêché d'être au rendez-vous, mais il essaye de nous guider par téléphone. Nous tournons dans les allées, nous naviguons entre les tombes, nous déchiffrons les plaques de dizaines de tombes sans succès. Malgré plusieurs coups de fil et toute notre bonne volonté nous ne pouvons trouver la tombe de Najia. Lokmane pense que c'est encore un tour qu'elle nous joue. En tout cas même si nous ne l'avons pas trouvée, nous avons beaucoup pensé à elle, et c'est peut-être le plus important.

Jean-Claude veut faire une petite visite au cimetière chrétien qui se trouve juste à côté. Nous voilà donc partis dans la descente vers le cimetière chrétien. Nous retrouvons le gardien qui recherche dans les registres les noms des parents de Jean-Claude. Il ne reste plus qu'à le suivre vers le bas du cimetière. Jean-Claude retrouve une des tombes recherchées. Nous remontons vers l'entrée. Au passage un nom sur un tombeau attire mon regard : c'est celui de la famille d'une personne qui m'a fait parvenir de nombreuses photos. Je prends quelques clichés que je lui enverrai à mon retour. Entre temps le père du gardien est arrivé : c'est lui la mémoire de ce lieu. Il repart donc avec Jean-Claude pour rechercher la deuxième tombe, qu'ils trouveront sans problème. Il fait très chaud, le fils du gardien nous offre une bouteille d'eau, que nous buvons avec plaisir. Il ne nous reste plus qu'à remercier les gardiens du cimetière et à repartir en direction de St Jean.

Nous retrouvons notre petit restaurant de brochettes connu lors de notre premier séjour. Dès notre arrivée nous sommes reconnus par le patron et ses employés ! On nous installe dans une petite arrière-salle, là même où nous avions mangé avec, entre autres, Najia. Le menu se compose en entrée d'une sorte de kémia et de succulentes brochettes de viande et de foie. Le repas terminé nous décidons d'aller visiter le musée.

Arrivés derrière le musée nous tentons une petite incursion dans le jardin où sont exposés un certain nombre de pièces (la porte est ouverte). Mais nous nous faisons refouler et de plus les photos sont interdites ! Il ne nous reste plus qu'à rentrer par la grande porte. La visite, guidée par un jeune homme très sympathique, est très intéressante : vestiges de toutes époques, tableaux, etc. Par contre nous n'avons pas le droit aux photos, dommage. Pendant notre visite, Hichem , notre accompagnateur, ne perd pas son temps, car il prend l'initiative de prendre rendez-vous pour la visite du théâtre. Donc nous finissons la visite du musée et en route pour le théâtre.

Comme prévu on nous attend, et nous pouvons donc pénétrer dans la salle de spectacles. L'ensemble, restauré récemment est magnifique. Jean-Claude monte sur la scène et il se souvient qu'enfant il avait participé à un spectacle à cet endroit même. Une fois de plus les portes se sont ouvertes sans même qu'on le demande. Mais Hichem nous presse un peu car ce soir il y a un match du CSC comptant pour le maintien de cette équipe de foot en première division, et il semble que comme tous les supporters du monde ceux de cette équipe provoquent quelques troubles après chaque match. Et notre « ange gardien » ne voudrait pas que nous soyons pris dans la foule. Donc en route vers l'hôtel.

Comme Hichem nous l'a indiqué, les rues se vident petit à petit à l'approche de la fin du match. Nous avons juste le temps de faire un petit arrêt à la librairie en face de l'hôtel pour l'achat de quelques cartes postales. Tout le monde rentre à l'hôtel sauf Hichem et moi car nous voulons acheter une bouteille d'eau. Quand nous remontons vers l'hôtel la foule du stade arrive et descend sous les arcades. Pas de problème, mais il nous faut juste remonter à contre courant.

En principe nous avons devant nous une petite heure de repos, mais à peine dans la chambre, le téléphone sonne. Jean-Claude me demande de descendre à l'accueil. Je le trouve en grande discussion avec M. Bechiri de l'association des Amis du Musée. Nous évoquons donc les projets de notre association ADCHA et comment collaborer avec les associations constantinoises. Je remonte dans la chambre, mais c'est l'heure de repartir pour un rendez-vous avec Lokmane au restaurant qui occupe l'ancien boulodrome en face de la préfecture. Nous sommes un peu en avance et nous avons le plaisir de voir arriver Lokmane en compagnie de Sarhouda. Bonheur des retrouvailles autour d'un petit thé pris en terrasse devant le superbe panorama. Lokmane propose d'aller rendre visite à Abdeslem Ben Badis que nous ne connaissons que par échanges de mails. Malheureusement chez lui on nous apprend qu'il n'est pas sur Constantine.

Il est l'heure de chercher un restaurant, et le soir ce n'est pas toujours facile. Nous arrivons en bas des arcades à l'une des annexes du restaurant Tiddis. Nous montons nous installer à l'étage où l'on déplace des tables, mais Lokmane est déjà accroché à son téléphone et Nadir patron des restaurants Tiddis nous invite à visiter son nouvel établissement situé de l'autre côté de l'immeuble (en face du Cirta). Nous abandonnons notre table pour redescendre. Le restaurant est encore en chantier ; il doit ouvrir d'ici quelques jours, mais malheureusement après notre départ. L'ensemble est très réussi avec son décor de pierres. En fait il y a trois, et bientôt quatre, établissements portant le nom de Tiddis : un entre Sidi Rached et la gare, deux en bas des arcades et ce dernier bientôt ouvert. Il ne nous reste plus qu'à retourner à l'autre restaurant où notre table nous attend toujours. Dîner très sympathique (pour ma part je prendre un brik : excellent). Arrivé au dessert, Lokmane nous propose d'aller déguster un créponet à St Jean. Et nous voilà repartis pour un bon kilomètre, jusqu'après le stade Turpin ! Les créponets sont des sortes de sorbets citron. Certains d'entre nous n'hésitent pas à en prendre un deuxième.

Enfin c'est l'heure de se quitter pour aujourd'hui. Lokmane et Sarhouda partent de leur côté, et nous rentrons à l'hôtel en compagnie d' Hichem . Rendez-vous est pris pour le lendemain à 9 heures.

Voilà encore une journée bien remplie.

Suite du récit

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Photos du jour

L'extérieur de la mosquée Emir Abdelkader
Et l'intérieur de cette même mosquée
La salle et le hall du théâtre
Vues prises de notre chambre d'hôtel