Le
général Louis Juchault de Lamoricière est né à Nantes le 5 février 1806.
Élève à l'école polytechnique puis à l'école d'application de Metz, il
débuta comme lieutenant du génie. Il fit ses premières armes au siège
d'Alger en 1830.
Promu
capitaine en 1831, il fut chargé d'organiser le premier bataillon de Zouaves
puis en 1833, le premier bureau arabe.
Lors de la deuxième expédition de Constantine en 1837, la garnison fortifiée
résista avec vigueur. L'armée était commandée par le duc de Nemours. De
Lamoricière, alors lieutenant-colonel était sous les ordres de son Altesse
Royale à la tête des Zouaves.
Le 13 octobre 1837 à 7 heures du matin, les Zouaves ayant à leur tête
le colonel de Lamoricière, s'élancèrent sous le feu. Plus tard le drapeau
tricolore fut planté sur la brèche, mais Lamoricière fut grièvement blessé
et presque aveuglé.
Par la suite il fut l'un des lieutenants du Général Bugeaud, nommé en
1840 gouverneur de l'Algérie.
Général à 34 ans, il conquit sa 3ème étoile en 1843.
Il mourut le 2 septembre 1865 au château de Prouzel (près d'Amiens) où
il s'était retiré.
Le
3 février 1903, le conseil municipal de Constantine décida d'élever un
monument à la gloire du général de Lamoricière, rendant ainsi hommage
à l'une des figures les marquantes de la conquête de l'Algérie. Un comité
fut constitué. Il obtint par souscription la somme de soixante-cinq mille
francs et confia au sculpteur Jean-Baptiste Belloc la conception du monument
- 5 mètres de haut. 3 mètres de base, une masse de 6 tonnes. Il fut réalisé
à la fonderie Derenne et achevé en France en 1908.
La statue fut placée à l'endroit même d'où Lamoricière s'élança à l'assaut
de la ville, face à la place de la Brèche.
L'inauguration eut lieu le dimanche 25 avril 1909. La statue restera cinquante-trois
ans face au "Vieux Rocher".
Toutes les cérémonies militaires s'articuleront dans sa perspective. Elle
sera, une nouvelle fois, fêtée lors du centenaire de la prise de la ville,
en 1937.
Puis
vint l'indépendance et, en une nuit, celle du 8 au 9 juillet 1962, la
statue fut déboulonnée et embarquée pour Marseille par le Génie de l'Armée
française. Elle séjourna sur les quais de Marseille jusqu'en juin 1963.
Elle fut transférée à Nantes, le ministre des Armées l'ayant attribuée
à la ville natale de Lamoricière. Dès son arrivée elle fut remisée en
pièces détachées au dépôt de la Moutonnerie.
Environ un an plus tard Me Pennetier, maire de Saint-Philbert de Grand
Lieu et conseiller général de la Loire-Atlantique, apprit son existence
et eut l'idée de la réclamer pour sa commune,
C'est en effet du lieu dit "La Moricière", à deux kilomètres
de Saint-Philbert, que la famille tient son nom.
Cinq années s'écouleront où Me Pennetier multiplia les démarches et, le
29 juin 1969, récompensé de sa ténacité, il inaugura la statue devant
deux mille personnes.
Le corps du général Lamoricière repose à la chapelle du cimetière de Saint-Philbert.
De plus un cénotaphe en sa mémoire a été élevé en 1879 dans la cathédrale
de Nantes sa ville natale.
Pour
voir certains détails du dos de la statue (prise de Constantine, ...),
rendez-vous sur le site : http://ecobois.free.fr/saint-philbert/accueil-lamoriciere.htm
En savoir plus sur le retour de la statue.
La ferme de Lamoricière à l'origine
du nom de la famille du Général
Deux
autres monuments constantinois ont quitté l'Algérie pour être rapatriés
en France.
Plus de détails sur tous ces monuments en exil
Le
Tombeau des braves
Le
premier est "Le Tombeau des braves", monument aux morts des
deux sièges de 1836 et 1837.
Inauguré en 1852 cet édifice contenait les cendres des victimes de ces
sièges. Ce monument était dressé dans l'enceinte de la casbah.
L'indépendance venue, le monument sera démonté pierre par pierre. Expédié
en France ainsi que les plaques de dédicaces et les précieuses reliques
reposant dans le caveau, fin décembre 1962, il fut remonté à l'École
d'application du Génie militaire d'Angers (Maine et Loire), choisie
parce que le Génie avait tenu un rôle prépondérant au cours des deux sièges.
En outre, c'est un colonel du Génie, Lamoricière, qui commanda la première
colonne d'assaut, pénétrant à la tête de ses hommes dans la ville.
Statue
du Maréchal Valée
Une
autre statue a fait le voyage vers la métropole.
Il s'agit de celle du Maréchal Valée qui commanda l'artillerie lors de
la prise de Constantine en 1837.
Cette statue de trois mètres de haut est l'œuvre du sculpteur Gustave
Crauk. Elle fût
inaugurée
le 28 octobre 1866, dans le square qui portera
également le nom du Maréchal Valée.
Au moment de l'indépendance, elle sera transférée au camp Fray (faubourg
du Mansourah), et agrémentera pendant quelques mois ce cantonnement militaire,
posée sur un socle portant l'inscription : Sylvain Charles Valée - Maréchal
de France - 1773-1846.
Ramenée en France par le 573e groupe du Train, elle transitera par Metz,
au camp de Bockange, avant d'être dirigée le 8 février 1963 vers Brienne-le-Château
(Aube), place de la République. La ville natale de Valée avait,
pour cette raison, obtenu la statue du ministre des Armées.
Source
: Monuments en Exil, livre d'Alain AMATO (un Constantinois)
Éditions de l'Atlanthrope. Paris 1979.
Cloches
Les cloches de la Cathédrale de Constantine et de l'église
Sainte Jeanne d'Arc sont également revenues en métropole.
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