Comme partout ailleurs, le cinéma
était à Constantine une distraction touchant le plus grand
nombre. Constantine possédait un certain nombre de salles réparties
sur les différents quartiers
de la ville.
Je vais tenter ici d'évoquer de ces différentes salles, en sachant
que les informations que j'ai pu recueillir sont parfois un peu contradictoires
ou incomplètes. Je compte donc sur tous ceux qui auraient des précisions
ou des documents à me faire parvenir pour enrichir cette page. Je les
remercie par avance.
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Constantine, des cinés et des ombres
Un article paru en mars 2014 dans la revue
Mémoire Plurielle
Les cahiers d'Afrique du Nord sous la plume d'Alain Amato.
Article publié
avec l'aimable autorisation de l'auteur
et de la revue Mémoire plurielle
Les cahiers d'Afrique du Nord.
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Article paru en 1934
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Le Nunez - Le Royal - Le Rhumel
Cette salle située
près du pont de Sidi Rached à la sortie de la Souika (Ras
El Kantara). On prend à droite la montée qui mène à la
grande poste et au théâtre de Constantine : boulevard Berteaux
devenu rue Bounab Ali. Derrière
le cinéma
il y a le quartier Bab Djabia et en face la
caserne des pompiers.
Au départ la salle nommée le Nunez, devient le Royal en
1958. Son directeur était M. Gilbert Ghristi. Aujourd'hui ce cinéma se nomme
le Rhumel.
Le Royal ... |
... devenu le Rhumel. |
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Le Colisée
Le cinéma le Colisée faisait
partie du Casino municipal situé près de la place Lamoricière et aujourd'hui
détruit.
J'en profite pour préciser que le Casino n'a pas été
détruit pour des raisons morales ou religieuses, mais parceque, comme
beaucoup d'autres édifices constantinois, il était victime des glissements
de terrain. Son emplacement correspondait à un remblai datant de l'arrasement
du Coudiat.
Cette salle avait la particularité d'avoir un toit qui coulissait pour
profiter des douces soirées d'été.
Le Colisée
Programme du Colisée du 10 au 16 octobre 1952
• • •
L'ABC - El-Anouar
Le cinéma ABC situé à Bellevue,
rue Laveran, a été inauguré
en 1948. Son directeur est alors M. Victor Allessandra. La salle était
alors de 700 places.
En 1959 la salle est rénovée et agrandie pouvant alors accueillir 1100
spectateurs et permettait la projection des films en CinémaScope. Son
directeur est alors M. Ruscica.
Cette salle a la particularité d'avoir deux plafonds roulants donnant
une aération idéale.
La scène pouvait également recevoir toutes sortes de spectacles.
L'ABC dans les années 50 |
Ce cinéma aujourd'hui |
La salle de l'ABC
Programme du 16 au 22 mai 1952
Programme du 21 au 27 mai 1954
avec "Jeux Interdits" à l'affiche
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Cirta Palace - Cinémathèque Cirta
Le cinéma Cirta Palace faisait partie de l'hôtel du
même nom situé avenu d'Angleterre. Il a été créé lors de l'agrandissement
de l'hôtel. (Voir photo de la salle en haut de cette page dans l'article
de 1934).
Il semble que cette salle soit devenue en 1985 la Cinémathèque de
Constantine, jusqu'à disparaître en 1995 dans un incendie
(voir article ci-dessous). Est-ce cette cinémathèque qui
devait être déménagée dans
la salle de l'ancien cinéma Vox ?
Jeudi,12 juillet 2001
Cinémathèque Cirta de Constantine - L’histoire à la
rescousse de l’histoire.
Cette salle sombre qui a, de tout temps, fait de la résistance
est, aujourd’hui, menacée de disparition. Constantine qui ne dispose actuellement
que de quelques "pseudo" salles
de cinéma dispersées sporadiquement sur une aire
limitée de la ville et détournées pour la
plupart de leur principale finalité, est en voie de se faire
délester de la dernière "parcelle" de son
patrimoine culturel : le musée du cinéma "Cirta".
Cette salle surplombant une zone commerciale et populaire par
excellence (l’avenue Rahmani Achour) a été cédée,
cela fait quelques années, à un privé qui
envisageait d’autres débouchées pour la mythique
cinémathèque de Constantine.
En effet, c’est à la lumière du décret
n°3295 daté du 18.10.95 qu’une commission ad hoc
(encore une), a restitué ladite salle à une famille
connue sur la place publique, ici à Constantine. Les gestionnaires
de la cinémathèque de l’époque avaient
alors esté les nouveaux propriétaires en justice
et cela dans le but de parvenir à une annulation de la décision
,donc la restitution de la salle à ses prétendus "possesseurs
originels". La justice avait alors tranché en faveur
de ladite famille.
Pire encore, elle est allée jusqu’à étendre
leur propriété sur l’assiette de l’ensemble
de la bâtisse et comprenant l’hôtel et la cinémathèque.
En deuxième instance, ce même tribunal procéda
donc à l’annulation de la première décision
de restitution de la cinémathèque et cela sur la
base des documents émanant de la Conservation des hypothèques
, datant de mai 1948.
Ces documents que les plaignants ont pu avoir grâce à l’aide
très précieuse de l’association des amis de
la cinémathèque et du cinéma de Constantine,
stipulent que "la société de l’hôtel
Cirta au capital social de 15 millions de francs, ayant son siège
social à Constantine - avenue Viviani (Rahmani Achour),société constituée
au terme d’un acte signé le 21.07.1947, est propriétaire
sans exception ni réserve de l’ensemble des terrains,
constructions et installations de toute nature composant l’hôtel
Cirta ainsi que de l’autre bâtiment formant aile élevée
sur deux sous-sols comprenant l’un, un bar-brasserie et l’autre
une salle de cinéma de 800 places"( fin de lecture).
On croyait voir la mythique et non moins très historique
salle de cinéma "rentrer au bercail". C’était
sans compter sur les non-moins historiques "lenteurs administratives" qui
ont fait que jusqu’à ce jour, le wali de Constantine,
saisi à cet effet depuis naguère, n’a toujours
pas opposé son paraphe sur le document portant annulation
de la restitution acquise, faut-il le préciser, par voie
de justice. Et pourtant, cet autre monument de l’antique
cité a résisté quand tous les "faiseurs
de culture" ont pris la fuite. La cinémathèque
de Constantine a fait de la résistance. Elle a continué à fonctionner,
même durant les moments les plus difficiles.
Beaucoup de personnalités nationales et internationales
ont, un jour, un soir "enjambé" le pas de porte
de la cinémathèque le temps d’un débat,
d’une projection. Des Oussamba, Chahine, Costa, Vautier,
Gavras, Chouikh, Badie sont passés par là et d’autres
encore. Des panoramas cinématographiques ont été organisés
durant les années de braise, les années 90 et jusqu’à l’incendie
de 1995 qui a réduit le musée du cinéma en
cendre — à cause d’un court circuit (!) — la
salle Cirta rayonnant sur pratiquement tout l’est algérien.
On y venait de Sétif, de Mila, de Skikda, de Jijel pour
y rencontrer les "faiseurs de magie", les faiseurs d’histoires.
On les rencontrait, on discutait un brin, et on en repartait
avec la protubérante sensation d’avoir touché le
ciel. Aujourd’hui, la cinémathèque Cirta n’est
plus, du moins c’est ce que les autorités locales
en ont décidé. En tous cas, l’association les
amis de la cinémathèque et du cinéma de Constantine
a décidé d’alerter les autorités centrales
afin de résoudre ce problème car, estime-t-elle : "Il
faut réconcilier le citoyen avec le 7e art". Mais en
attendant "la levée de l’embargo", la
mascarade continue. Delizia Ben
|
La
Tribune - mercredi 21 février 2007
Le
cinéma Cirta au milieu d'un imbroglio administratif
Trois prétendants se disputent la propriété de la
salle
Il
y a dix ans, le cabinet du wali de Constantine invitait les héritiers
Chentli à se préparer à une procédure
de récupération d'une salle de cinéma qui
leur avait été retirée trente-trois années
auparavant sous le régime de Ben Bella dans le cadre d'une
mesure politique par laquelle l'Etat algérien nationalisait
les salles de spectacle dont les propriétaires étaient
en majorité des particuliers. Les héritiers ne
pouvaient qu'être surpris le 7 juillet 1997 par un courrier
qui leur apprenait que leurs biens leur étaient restitués
conformément aux dispositions d'un arrêté interministériel
conclu entre les ministères de l'Intérieur, des
Finances et de la Culture. A aucun moment ils n'ont cherché à se
défendre contre cette spoliation et atteinte à la
propriété privée eu égard à la
dimension de la partie adverse : l'Etat. En apprenant par
conséquent la réparation du préjudice subi,
ils ont réagi plus par circonspection que satisfaction
car, tout était encore possible dans ce pays homérique
ou chimérique qu'est l'Algérie. Ils n'avaient pas
tort foncièrement, car, si les pouvoirs publics, aussi
puissants que pouvaient l'être les trois ministères,
avaient conjointement décidé de la restitution
de biens à leurs propriétaires, d'autres protagonistes
allaient entrer en jeu. Le premier sera la Cinémathèque
d'Alger qui avait profité de l'affectation de cet espace « propriété » de
la commune de Constantine pour en faire une salle de répertoire.
De tribunal en tribunal, il sera établi que les héritiers
Chentli étaient effectivement propriétaires du
commerce eu égard aux documents officiels dont ils disposaient,
notamment ceux prouvant qu'ils ont fait partie en tant que porteurs
d'actions au sein du groupe propriétaires du commerce
sus-évoqué, d'une part, et en qualité de
propriétaires uniques ensuite, grâce à l'achat
de l'intégralité des actions d'où ce titre à la
une du journal régional la Dépêche :
un propriétaire terrien investit dans la culture... le
jeu de mots ne valait pas roupie de sansonnet mais, néanmoins,
il apportait la preuve irréfutable que les héritiers
Chentli étaient bel et bien propriétaires de quelque
chose dans ce dossier. Si le fonds de commerce était reconnu
aux Chentli, que restait-il à la Cinémathèque
d'Alger ? Les murs évidemment, ce qui n'est pas négligeable
dans la mesure où la jouissance des lieux pouvait être
négociée avec l'adversaire... Sauf qu'une tierce
partie allait s'inviter au débat, en l'occurrence l'Entreprise
de gestion touristique de l'Est (EGT Est), laquelle, à son
tour, estimait que la salle de cinéma étaitpartie
intégrante de l'hôtel Cirta, il découlait
de source qu'elle relevait directement de son patrimoine. Là également
l'EGT Est a jugé plus opportun de recourir à la
justice pour faire valoir ses droits... qu'elle a vraisemblablement établis
et obtenus. En vérité, dans ce dossier où toutes
les parties s'en sont allées tous azimuts les unes contre
les autres et pratiquement dans le désordre, chacun des
protagonistes jure détenir la vérité. Nous
avons tenté de les contacter une à une pour apprendre
que « aujourd'hui nous avons tous les documents établissant
notre droit de propriété sur la salle de cinéma
Cirta et, pourrait-il en être autrement puisqu'elle fait
partie de l'hôtel. Nous ne dénions pas le droit
aux héritiers Chentli de détenir la preuve que
partiellement le fonds de commerce leur appartient à hauteur
de 400 actions sur 1 000. Nous n'évacuons d'ailleurs pas
l'idée de les indemniser à hauteur de cette marge.
Quant à la Cinémathèque d'Alger, que la
justice a déboutée à notre profit, nous
ne voyons pas d'inconvénient également à ce
que la salle soit exploitée dans un sens purement culturel
selon des conditions qui seront établies jusque-là.
Sinon la salle est et restera propriété de l'EGT
Est », affirme un représentant de cette entreprise.
Dans cet ordre d'idées, la direction de l'entreprise aurait
même envisagé de récupérer la salle
il y a quelques semaines par recours à huissier de justice.
Une mesure qui aurait été décalée
en raison d'une brèche restée ouverte dans les
attendus de l'arrêt du tribunal et pouvant tout remettre
en cause ou tout simplement rendre caduque d'une manière
définitive toute la procédure engagée depuis
près de six ans. En tout état de cause, l'arrêt
en question est en cours de correction et il n'est pas exclu
que l'EGT Est réoccupe les lieux par la force publique.
S'agissant des héritiers Chentli, aussi bien C. H. que
B. H. affirment « ne pas être perturbés
par ce brassage d'air. Notre famille est restée sereine
le jour où elle a été spoliée. Trente-trois
ans après, elle est réhabilitée sans qu'aucun
de nous ait couru après l'arbitraire commis à ses
dépens. Aujourd'hui, l'EGT Est estime que les murs lui
appartiennent, qu'il en soit ainsi, mais, question d'indemnisation,
nous ne nous contenterons pas des 400 parts affirmées
par la direction de cette entreprise sachant que nous disposons
de tous les arguments de nature à démonter cette
version comme nous disposons également de documents qui
datent de l'année 1949 qui prouvent que le fonds de commerce
nous appartient entièrement [1 000 parts ndlr]. » Enfin,
quelques jours avant sa suspension, Hassan Hadj, directeur de
la Cinémathèque d'Alger, n'en revenait pas de la
version selon laquelle l'institution qu'il dirigeait était
encore partie prenante dans ce contentieux : « Je
crois savoir, selon l'évolution des derniers événements,
que la Cinémathèque d'Alger a été déboutée
dans cette affaire. Maintenant si vous me dites que pour l'EGT
Est nous restons encore un interlocuteur, ce n'est que bénéfice
pour l'institution. » Cela étant, rappelons
que la salle de cinéma Cirta avait été l'objet
d'un incendie ravageur au cours de l'année 1995. Elle
avait été réhabilitée une dizaine
d'années auparavant pour accueillir des événements
de dimension internationale matérialisés par les
Journées maghrébines du cinéma et d'autres
festivals thématiques qui réalisaient la performance
de drainer les grandes foules et faisaient que Constantine devenait
le rendez-vous incontournable de cinéastes étrangers émergents
pour devenir ensuite de grands noms du cinéma mondial,
dont certains ont même obtenu la consécration suprême à de
nombreux festivals, dont celui de Cannes et l'oscar du meilleur
film étranger (Jane Campion : la Leçon de
piano). Pour autant, peut-on considérer que le feuilleton
de la salle Cirta est définitivement terminé ?
D'une manière ou d'une autre... certainement.
A.
L. |
La
Tribune - 12 Avril 2007
Cinémathèque
de Constantine, chassé-croisé autour de la
salle Cirta
Depuis
l'incendie qui l'a ravagé, il y a presque douze ans,
rarement le Cirta, la deuxième salle de répertoire
de la cinémathèque algérienne à Constantine
avait polarisé un tel intérêt des responsables
de la culture et plus particulièrement ceux du ministère
du même nom comme au cours de cette dernière décade. Il
y a de cela huit jours, le secrétaire général
du ministère de la Culture, mettant à profit
un déplacement dans l'est du pays pour l'installation
du directeur de la culture de la wilaya de Skikda, a pris langue
ou inversement avec les responsables de l'Entreprise de gestion
touristique de l'Est (EGTE), laquelle entreprise, est-il besoin
de le ressasser, a fait savoir depuis quelques années
son intention de se réapproprier la salle de cinéma
le Cirta au motif qu'elle est partie intégrante de l'hôtel
et qu'en tant que telle elle ne pouvait que lui appartenir.
Pourtant, ce n'est que, bien sûr, sur le tard que l'EGTE
s'est découvert un droit de propriété sur
la salle de spectacles et presque après huit années
de procédures qui n'avaient impliqué que les
héritiers Chentli réputés depuis 1949
propriétaires de la salle, avant sa nationalisation,
et la cinémathèque algérienne. Vraisemblablement,
le dernier mot serait revenu à cette dernière,
consacrée propriétaire des murs sans que soit
dénié aux héritiers Chentli le droit sur
le fonds de commerce.
L'EGTE
s'invitera par la suite dans le carrousel judiciaire en s'opposant à toute
velléité de récupération de la
salle par la cinémathèque algérienne et
ce, jusqu'à en obtenir un arrêt de justice qui
aurait pu être mis en exécution, il y a de cela
quelques mois, n'était un détail dans la rédaction
du document. Un détail qui, semblerait-il, aurait fait
avorter toutes les procédures engagées depuis
le début de l'année 2000. En fait, tout cela
ne peut empêcher une vérité vraie : tôt
ou tard la salle devait revenir à l'EGTE et toutes les
démarches contraires ne feraient que renvoyer en vain
un dossier logiquement clos au regard du droit.
Et
c'est sans doute cette réalité incontournable
qui a conduit la ministre de la Culture à autoriser
son secrétaire à rencontrer le staff dirigeant
de l'Entreprise de gestion touristique de l'est, mercredi 4
avril, pour convenir des voies et moyens de cession sans faire
trop de vagues et pourquoi pas évoquer des mesures compensatoires
sachant que le secteur de la culture a énormément
investi dans cette salle bien que, à l'heure actuelle,
si le bâtiment a de la superbe, l'intérieur ne
soit qu'un amas de décombres. Mais,
si la restitution a des chances de se confirmer dans les semaines
ou mois à venir, il est une autre réalité intangible
qui consiste à faire garder à la salle sa vocation
initiale dans tous les cas de figure. C'est l'une des dispositions
non compressibles de l'arrêté interministériel
de 1997 disposant du cadre d'application relatif à la
restitution des salles de spectacles à leurs propriétaires.
Cela étant, c'est une autre délégation
conduite par le directeur de la Cinémathèque
d'Alger qui s'est encore déplacée à Constantine
lundi dernier. Les membres de celle-ci auraient fait le déplacement
pour constater de visu la situation de la salle pour, semblerait-il, «faire
une proposition de réhabilitation à madame la
ministre dans le cadre d'Alger, capitale de la culture arabe».
C'est du moins la version officielle donnée par la délégation
aux travailleurs de la Cinémathèque de Constantine
qui l'accompagnaient. Il n'était pas question, évidemment,
de les alarmer quant à la suite de ce qui allait être
décidé a posteriori. Pour la responsable de la
communication de l'EGTE, il était «clair que l'entreprise
va récupérer la salle pour la simple raison qu'elle
est forte de son droit. Cela dit, même au niveau du ministère
de la Culture, il n'y a pas de réelle opposition pour
ce faire, à l'exception du maintien de la vocation de
la salle. A ce stade de la réflexion, en quoi cela dérangerait-il
l'hôtel qu'il en soit ainsi ? Sauf qu'il faudrait en
réglementer la situation et mettre fin à un contentieux
qui n'arrête pas de perdurer sans réel profit
pour toutes les parties». Soulignons en conclusion, qu'il
n'y a pas que la salle de spectacles qui soit au centre d'un
contentieux mais également plusieurs fonds de commerce
que l'EGTE est en voie de récupérer par voie
de justice. Ce dossier, lourd à gérer, a énormément
pesé et ce, jusqu'à remettre en cause les opérations
de cession de l'hôtel à des investisseurs étrangers.
A.
Lemili |
La Tribune - 29 mars 2010
Un cadre du
ministère de la Culture à Constantine
Vers la réhabilitation de la salle de cinéma le Cirta
Photo
: A. Lemili
Mme Bencheikh,
de la Direction du développement et de la promotion
des arts auprès du ministère de la Culture, était
depuis dimanche dernier à Constantine où elle
a eu à visiter les différents établissements
publics culturels susceptibles d'être réaménagés
ou réhabilités selon l'état dans lequel
où ils se trouvaient.
La responsable a eu ainsi à constater de visu l'état dans
lequel se trouvait la deuxième salle de répertoire de la
Cinémathèque algérienne, en l'occurrence le Cirta,
laquelle, est-il besoin de le rappeler, a été l'objet d'un
incendie qui l'a totalement ravagée il y a plus de 13 ans.
Selon ce que nous avons appris auprès de la déléguée
de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, le secteur envisage sérieusement
de réhabiliter la mythique salle, d'autant que le différend
avec le ministère du Tourisme, réputé propriétaire
de la salle en tant que partie mitoyenne de l'hôtel Cirta, a été résolu.
Accompagnée du directeur de wilaya de la culture, M. Foughali,
et du responsable par intérim des salles An-Nasr et Cirta, M.
Abdelmalek, Mme Bencheikh a affirmé «la très claire
volonté du ministère de réhabiliter cette salle» dont
elle a, par ailleurs, admiré la magnificence, malgré l'état
déplorable dans laquelle elle se trouvait. Selon l'émissaire
du ministère de la Culture, le wali de Constantine aurait également
fait part de l'entière disponibilité des pouvoirs publics
locaux pour la reprise intégrale des travaux de réhabilitation
pour peu que ce projet fasse l'objet d'une inscription au budget.Toutefois,
cet intérêt accru ne peut être qu'un autre feu de
paille circonstanciel, dans la mesure où, depuis la désignation
de Mme Toumi à la tête du secteur, les délégations
n'ont cessé de défiler, les personnes déléguées
s'engageant fermement à matérialiser les engagements pris
sur place pour qu'ensuite et très souvent, être remerciées
ou, dans le jargon habituel, «appelées à d'autres
fonctions» et disparaître dans la nature. Leurs résolutions
demeurant évidement des voux pieux. L'urgence aurait sans doute
voulu que si, financièrement, l'Etat est en mesure de relancer
l'activité cinématographique, la priorité devrait
aller à la réouverture des salles déjà existantes
et «sur pied» même si, comme les écuries d'Augias,
une réhabilitation sérieuse s'impose dans ces différentes
structures qui gardent néanmoins l'avantage d'être moins «ravagées».
Soulignons qu'il y a quatre ans, un représentant de l'UE a eu
l'opportunité de visiter à titre informel la salle Cirta
et n'avait pas manqué de nous faire part de «l'option d'une
institution comme l'Union européenne de réhabiliter à son
entière prise en charge de la salle si les pouvoirs publics y
condescendaient officiellement». Cette opération était
possible dans le cadre de la politique de protection, de préservation
et de réhabilitation d'un programme spécifique visant les
salles de spectacles méditerranéennes et plus particulièrement
celles qui feraient partie du patrimoine historique et/ou culturel local.
A. L. |
El Watan - 16 mars 2018
Il était une fois la Cinémathèque
Cirta
«Il y a 23 ans, elle nous a quittés à jamais.
Partie en laissant un vide énorme qui sera impossible à combler.
Nous
invitons tous ceux qui l’ont connu et côtoyé à avoir
une pensée à sa mémoire.» Si les pages
nécrologiques pouvaient contenir les pensées outre
que pour les humains, telle serait celle qu’on écrirait
aujourd’hui pour la Cinémathèque Cirta.
La
salle mythique de Constantine a vécu pleinement son
quart d’heure de popularité ; elle avait un public
qui parfois était tellement nombreux qu’il fallut
multiplier les séances. Un temps que les moins de 30 ans
n’ont pas connu ! Comme toutes les autres salles de cinéma
en Algérie, Cirta subira les vicissitudes du temps et des
politiques cinématographiques, avant d’être
rattrapée et liquidée par le nihilisme et le fascisme
culturels. Pour l’histoire, la salle est née en 1934,
dans le cadre d’une extension de l’hôtel Cirta
palace situé au cœur de Constantine.
Elle
est conçue sous la forme d’un opéra.
En 1985, elle est affectée à la Cinémathèque
nationale. Mais déjà, depuis de longues années,
elle est le must pour toute une génération avide
de culture et de rencontres. Les nostalgiques vous raconteront
le succès du Panorama du cinéma et des journées
du Cinéma maghrébin ; Youcef Chahine, Jane Campion
et Costa Gavras paradant parmi la foule, Mohamed Chouikh et Mustapha
Badie animant le ciné-club. Ils vous raconteront le rayonnement
culturel de cette salle légendaire devenue cinémathèque
vouée au 7e art, celui de Eisenstein, Milos Forman, Charlie
Chaplin ou encore Luchino Visconti.
Dans
ses heures de gloire, Cirta s’est transformée
en une ruche des grands débats, notamment ceux animés
par les étudiants de l’université. Avant de
céder, elle livre bataille et tient la dragée haute à ses «agresseurs».
Elle a réussi même à faire un pied de nez aux
troupes du FIS qui bivouaquaient sur la place des Martyrs durant «El
i’tissam», la fameuse grève générale
de mai 1991, en s’offrant un festival et en accueillant des
stars.
Une
oasis au milieu de la tempête politique qui annonçait
une longue nuit de violences et de trahisons. La salle ne sera
pas fermée pour autant et poursuit son activité jusqu’à ce
triste jour d’octobre 1995 quand les Constantinois se réveillèrent
groggy devant la nouvelle de l’incendie qui emporta tout
dans la salle.La fermeture se prolonge et aucun responsable ne
juge utile de retaper et rouvrir le cinéma. Pire ! En 1999,
l’administration locale, et dans le cadre d’une politique
de restitutions des biens nationalisés, décide de
céder le cinéma à un prétendant propriétaire.
Des
militants de la culture organisent la défense et saisissent
la justice pour demander l’annulation de la décision
au nom de l’association des Amis de la Cinémathèque.
Au bout d’un long procès, riche de rebondissements,
la décision est annulée effectivement, mais la salle
reste orpheline du moindre intérêt de la tutelle,
le ministère de la Culture.
Après de longues années d’abandon, elle a
fini par être tout simplement récupérée
par l’hôtel dont elle fait partie et détournée
définitivement de sa vocation dans le cadre de la restauration
et l’extension de l’hôtel. Comble de l’ironie,
cet «enterrement» s’est fait sous le label Constantine
capitale de la culture arabe – 2015 – la manifestation
qui a motivé la réhabilitation et l’extension
de l’hôtel Cirta !
A
Constantine, l’histoire de cette salle est celle de toutes
les salles obscures. Aujourd’hui, aucun cinéma ne
fonctionne comme tel, et toute une génération ignore
totalement le plaisir du grand écran.
Nouri Nesrouche |
• • •
Le Vox - Le Triomphe - Cinémathèque El Nasser
Le cinéma Vox se situait en
bas de la rue de France (ou rue du sergent Atlan) aujourd'hui rue du
19 juin 1965. Devenu ensuite le Triomphe, aujourd'hui cette salle a été rénovée pour accueillir la
Cinémathèque.
La salle située en bas de la rue de France |
La salle en cours de rénovation en 2004 |
La cinémathèque de Constantine toujours fermée malgré l'engagement de la ministre
La Tribune, 14 Octobre 2006
Il y a une année Khalida Toumi promettait sa réouverture une quinzaine de jours plus tard.
Jour pour jour il y a une année, en visite de travail et d'inspection, la ministre de la Culture annonçait, non sans triomphalisme, que la salle de répertoire de la cinémathèque de Constantine allait rouvrir ses portes dans la quinzaine qui suivait, et plus précisément le jour de l'Aïd El Fitr. Depuis, deux Aïd sont passés, un troisième arrive et point de réouverture de la fameuse salle. Dans l'euphorie de l'annonce, le wali alors fraîchement installé et ne connaissant pas encore l'univers impalpable de la ville de la culture, des arts et de la science, emboîtait le pas quelques semaines plus tard à Khalida Toumi en invitant les Constantinois à se délecter des films qui allaient y être projetés et mieux encore à titre gracieux une semaine durant.
A. Boudiaf ne pouvait pas tout savoir. Tout d'abord la salle n'était pas prête du fait qu'elle n'avait pas encore été définitivement réceptionnée (absence du PV de conformité de la protection civile) et si tant est qu'elle l'aurait été, elle ne disposait pas du matériel de projection. Ce qui, excusez du peu, n'est pas rien. Mme Toumi, dans la foulée, donnera le nom de celui qui serait le directeur de la cinémathèque, lequel, contacté par nos soins, démentira tambour battant l'information dans les heures qui suivront, déclinant la proposition pour des raisons que, par manque d'espace, nous ne pourrons pas détailler. Passée l'euphorie de la déclaration ministérielle, le scoop pour les journalistes, l'émerveillement des officiels, l'attente des cinéphiles éternels lampistes, poindra hélas la triste réalité.
Les jours, les semaines, les mois et enfin l'année passeront sans qu'un seul rai de projecteur ne macule l'écran.
Une année après, nous avons de nouveau contacté, mardi dernier, le ministère de la Culture. Il y a lieu de souligner que nous le faisions presque régulièrement depuis une année pour obtenir les réponses les plus farfelues. Celles obtenues mardi dernier ne dépareillent en rien de celles que nous avons obtenu deux mois après la visite de Khalida Toumi. Notre première interlocutrice était Mme Zahia Yahi, chef de cabinet, qui nous dira en substance : « Ah ! oui la cinémathèque de Constantine, je sais qu'il devrait y avoir des travaux de réfection pour qu'elle rouvre.» (sic). La salle a été restaurée il y a plus de deux ans. Et notre interlocutrice de poursuivre « écoutez de toutes les manières, je vais vous orienter sur quelqu'un qui connaît à fond le dossier». Elle l'appelle effectivement pour dire à M. Hadj Tahar, chargé du développement et de la promotion du cinéma, de nous prendre en charge.
48 heures plus tard, c'est au cadre concerné que nous avons affaire. «Vous savez, le problème, en fait il y en a deux. Le premier est que le ministère a doté la salle d'un appareil de projection, mais il semblerait que celui-ci ne soit pas adapté. Le second consiste en un problème de câblage et d'installation électrique assez complexe.» (re-sic). La Tribune avait fait état de l'obsolescence du matériel déplacé avant, pendant et après son installation illustration à l'appui. L'appareil avait été prélevé d'un ciné-bus déglingué et hors d'usage du temps de la révolution culturelle. La difficulté résidait en une inadaptation de la distance focale, d'où une image indicible. Quant à l'installation électrique complexe, il ne s'agissait ni plus ni moins que d'un gros câble qui, sur instruction de la protection civile, devait être gainé pour éviter tous risques.
L'appareil de projection est toujours sur place, l'installation électrique a été rendue conforme plus de cinq mois après la visite de Khalida Toumi et le PV de conformité n'a été remis par la protection civile que récemment dans la mesure où la direction des sapeurs pompiers avait également exigé de connaître la nature du revêtement des sièges pour établir leur qualité d'ininflammabilité ou leur lenteur à prendre feu dans la limite des normes en vigueur. En conclusion donc, la ministre de la Culture a lancé, au petit bonheur la chance, une information pour faire plaisir aux journalistes qui l'avait questionné sur la réouverture de la cinémathèque. Ses collaborateurs l'ont suivi en déplaçant le premier matériel trouvé en cours de route au moment où ceux qui lui sont les plus proches, et plus grave encore directement concernés, ignorent finalement tout de la situation.
Ce qui est certain, c'est que tout ce monde-là ne risquera pas d'être dérangé, et encore moins par une dizaine de travailleurs qui sont payés à ne rien faire, juste à assurer une permanence à tour de rôle pour se consacrer à un emploi ailleurs, et un directeur de la culture trop occupé, à telle enseigne que lorsque nous lui avons fait part du refus de répondre favorablement à la proposition de la ministre désignant untel au poste de directeur de la cinémathèque, il nous a répondu sans peur du ridicule : «Eh bien ! Nous ferons la proposition à son frère il est bien un peu dans le créneau.»
A. Lemili |
La
Nouvelle République - 27mars 2007
Cinémathèque
de Constantine
En attente des équipements de projection
Réouverte
fin 2003 après une période de fermeture de deux
ans pour travaux de rénovation, la salle «An-Nasr» de
la cinémathèque de Constantine, n'a toujours
pas reçu les équipements qui lui permettraient
de reprendre ses activités et d'accueillir à nouveau
le public.
Des cinéphiles constantinois approchés par l'APS estiment
que l'investissement de 22 millions de dinars, consenti pour la rénovation
de cette salle, ne pourrait être fructifié et avoir de sens
que si cette salle de spectacles remplissait la fonction pour laquelle
elle a été conçue. La cinémathèque
a retrouvé une seconde jeunesse après cette opération
de rénovation qui l'a dotée d'un parterre en marbre allant
jusque sur le trottoir des devantures, de nouveaux revêtements
pour les murs, un nouveau plafond et des nouveaux sièges, n'a
pas été équipée à ce jour de son principal
outil, à savoir l'appareil de projection. Initialement, explique
le responsable actuel de la structure, la fourniture de nouveaux appareils
de projection était incluse dans le contrat de rénovation
et devait donc être effectuée par l'entrepreneur en charge
de l'opération. Mais pour cause de travaux supplémentaires
apparus en cours de route, celui-ci en a été dessaisi par
le ministère qui a donc repris ce volet à sa charge. Après
une longue attente l'équipement arrive mais il s'avère
inadapté dans la mesure où il s'agissait d'appareils de
projection datant d'une trentaine d'années, démontés
d'un Cinébus. Des appareils, précise le même interlocuteur,
sont «d'une qualité bien en deçà de ceux qui équipaient
la salle avant sa réhabilitation». En plus de ce problème,
qualifié «de taille» les nouveaux sièges qui
ont été installés dans la salle n'ont pas été certifiés «ignifuges» par
l'entrepreneur comme l'exige la réglementation en vigueur. La
protection civile de Constantine ne disposant pas de laboratoires en
mesure d'effectuer les analyses adéquates, a donc refusé de
se prononcer sur la question et de donner son aval quant à la
conformité de ces sièges. «Cela fait donc plus de
3 ans que les travailleurs de la cinémathèque de Constantine
se présentent sur les lieux de travail uniquement pour veiller
au bon entretien des lieux, du reste propres comme un sou neuf mais tristes,
surtout pour qui connaît l'effervescence culturelle dont ils furent
jadis le théâtre», indique-t-on.
La seconde salle de répertoire, en l'occurrence «Cirta»,
est également, et pour d'autres raisons, hors d'usage depuis une
quinzaine d'années, «d'ou le recul important enregistré par
la cinémathèque de Constantine que tout pourtant, il y
a à peine quelques années, promettait à un bel avenir»,
notent cinéphiles et responsables de cette infrastructure.
Agence |
La Tribune - 17 novembre
2012
Dans le cadre
de la réhabilitation des salles relevant du CNC
Les cinémathèques de Constantine et de Souk Ahras bientôt
réceptionnées
Synthèse de Sihem Ammour
Dans le cadre d'une opération ministérielle globale de
financement de la réhabilitation au niveau national de cinq
salles relevant du Centre national de la cinématographie (CNC),
les cinémathèques de Constantine et de Souk Ahras seront
prochainement ouvertes aux cinéphiles selon les responsables
concernés. En effet, le directeur de wilaya de la culture, Djamel
Foughali, a récemment annoncé à l'APS que la cinémathèque
An-Nasr de Constantine «ouvrira de nouveau ses portes avant la
fin mars prochain avec un nouveau look».
Ce musée du cinéma, fermé aux amateurs du 7e art
depuis une décennie pour une question de mise en conformité de
la salle aux normes de sécurité requises, devra retrouver
son activité, marquée par la projection de films d'auteurs
et l'organisation de séances-débats en présence
de cinéastes et d'hommes de culture, a-t-il ajouté dans
une déclaration à l'APS. Restauré une première
fois en 2002, cet espace culturel de plus de deux cents places était
un véritable centre de rayonnement culturel pour les amateurs
du 7e art qui a dû, de nouveau, fermer ses portes, pour une seconde
réhabilitation exigée par les services de la Protection
civile pour des raisons de sécurité. A ce propos,
Djamel Foughali a rappelé que «les éléments
de la Protection civile avaient relevé des défauts en
matière d'aération et de moyens de lutte anti-incendie
pouvant constituer un danger pour les spectateurs». La réhabilitation
de cette salle de cinéma ex-Triomphe, est notamment consacrée à la
rénovation de tout le système électrique desservant
la salle et au revêtement des murs, du sol et de la siègerie
qui seront ignifuges. La mise en place d'un matériel de projection
moderne, l'installation de systèmes d'aération et de
climatisation, la mise en place d'équipements anti-incendie
seront entamées prochainement, a encore précisé le
directeur de la culture. Pour rappel, la réhabilitation de la
cinémathèque de la salle «An-Nasr» a fait
couler beaucoup d'encre ces dernière années, car plus
de cinq années après l'engagement de la ministre de la
Culture pour la réception de la salle, l'ouverture a été sans
cesse reportée pour des questions d'ordre technique et des problèmes
de non-respect du cahier des charges de la sécurité anti-incendie.
Il y a une année, c'est le wali de Constantine qui est monté au
créneau pour rassurer sur la volonté des autorités
de la Ville à ouvrer pour la promotion du 7e art dans la Ville
des Ponts. La question qui se pose aujourd'hui c'est est que le cinéma
va enfin triompher des imbroglios administratifs et pouvoir enfin illuminer
le grand écran de la cinémathèque de Constantine.
Par ailleurs, la cinémathèque de la ville de Souk Ahras
portant le nom mythique de «Douniazad», fait, elle aussi,
actuellement l'objet de travaux de réhabilitation, et «sera
réceptionnée avant la fin de l'année en cours»,
a affirmé, à l'APS, Omar Manaâ, directeur de wilaya
de la culture. Cet espace culturel, qui date de 1950, et qui servait
dans le passé de salle de cinéma populaire, qui aura
une capacité de quatre, cents places, vient d'être doté d'équipements
modernes dont des appareils de projection de 35 mm et des appareils
vidéo des plus sophistiqués.
La salle, dont les travaux de restauration ont nécessité un
investissement de 150 millions de dinars, comprend également
une salle de conférences de trois-cents sièges.
S. A.
|
El Moudjahid
- 5 juin 2018
Cinémathèque
: Réouverture prochaine des salles de Batna et de Constantine
Les salles de répertoire
de la Cinémathèque algérienne à Batna
et Constantine seront rouvertes au public avant la fin du mois
en cours, a annoncé, à Oran, le directeur du
Centre algérien de la cinématographie (CAC),
Lyès Semiane.
Les salles de répertoire
de la Cinémathèque algérienne à Batna
et Constantine seront rouvertes au public avant la fin du mois
en cours, a annoncé, à Oran, le directeur du
Centre algérien de la cinématographie (CAC),
Lyès Semiane.
Les salles «Aurès» de Batna et «Ennasr» de
Constantine ont été restaurées pour être à nouveau
opérationnelles à l'échéance indiquée,
a précisé M. Semiane, dimanche soir, en animant une conférence
dans le cadre des «Soirées ramadhanesques» de l'Institut
de développement des ressources humaines (IDRH).
«Avec la réouverture de ces deux structures, la Cinémathèque
algérienne comportera au total 13 salles opérationnelles à travers
le territoire national», a-t-il signalé, lors de cette rencontre
qui a réuni des cinéphiles, universitaires et cadres du mouvement
associatif. «Toutes ces salles de répertoire comprennent chacune
en moyenne 400 places et fonctionnent au rythme de deux à trois séances
de projection par jour», a affirmé M. Semiane.
Il a également fait savoir que la salle d'Alger sera prochainement
dotée d'équipements modernes de projection en «DCP» (Digital
Cinema Package) offrant une meilleure qualité d'image et de son.
Trois salles de répertoire ont déjà bénéficié de
cette action de modernisation, a-t-il rappelé, citant celles d'Annaba,
Béjaïa et Oran. |
El
Watan - 27 février 2021
RÉOUVERTURE PROCHAINE DE LA CINÉMATHÈQUE
DE CONSTANTINE
Le public impatient de renouer avec les projections
cinématographiques
Le
Centre algérien de la cinématographie
(CAC) procède
depuis le 18 février à l'ouverture de la Cinémathèque
algérienne et l'ensemble des salles de son répertoire progressivement. «Nous
avons l'honneur de vous annoncer l'ouverture de la Cinémathèque
algérienne et l'ensemble des salles de répertoire du Centre algérien
de la cinématographie et cela à partir du jeudi 18 février.
50% de la salle seront utilisés seulement lors des projections.
Un protocole
sanitaire sera imposé pour éviter toute contamination»,
est-il indiqué sur son site. Ainsi, à Alger, Oran et Batna, pour
ne citer que ces villes, les salles obscures sont déjà opérationnelles
et devront accueillir leurs publics, même si les débuts, selon
des recoupements d'informations, demeurent timides. Constantine, qui dispose
d'une salle mythique, qui est la Cinémathèque En-Nasr est aussi
concernée par cette décision.
La reprise de l'activité ne
s'est pas encore faite, mais elle ne saurait tarder. Elle est prévue
pour cette année. «La Cinémathèque
En-Nasr, située au centre-ville de Constantine, sera rouverte au courant
de 2021», a publié le CAC dans le sillage de la visite effectuée à Batna
le 3 février, par la ministre de la Culture et des Arts. Malika Bendouda
a inauguré, ce jour-là, la 12e salle appartenant au réseau
CAC Aurès, ex-Colisée. Celle de la capitale de l'Est suivra
incessamment.
Et il était grand temps ! Elle a gardé ses portes closes depuis
au moins deux décennies à cause de travaux de réhabilitation
qui se sont éternisés.
Entre 2000 et 2002, elle a fait l'objet
d'une opération de réfection.
Une fois le chantier levé, son ouverture au public s'est avérée
inconcevable. Et pour cause, l'appareil de projection réformé a été remplacé par
un autre qui s'est révélé… inadapté. Ce qui a
rendu la projection de films impossible.
L'ouverture de la salle obscure est de facto
renvoyée aux calendes
grecques. Or, il n'y pas que cet écueil qui s'est dressé devant
l'envie des Constantinois de renouer avec la fréquentation de ces lieux,
dont l'histoire est jalonnée de diffusion de longs métrages à succès.
La rénovation de l'installation électrique, de la climatisation
et des sièges a été certes effectuée, sauf que
le rapport de la commission de la Protection civile est venu remettre en cause
l'exploitation de la salle. De sérieuses réserves ont été émises
concernant l'utilisation de certains matériaux, non ignifuges, donc à risque,
voire dangereux. Un «flop» qui aura tout de même englouti
la bagatelle de 21 millions de dinars. À GUICHET
FERMÉ En été 2010, une consultation pour manifestation
d'intérêt
a été lancée aux fins de désigner une nouvelle
entreprise pour mener une seconde opération de réhabilitation.
Quant au cahier des charges, cette fois-ci, il est on ne peut plus
drastique. C'était en juillet 2010. Les travaux seront lancés deux ans plus
tard. D'une capacité de 300 places, cette salle, connue pendant la période
coloniale sous les noms de Le Vox, puis Le Triomphe a fait les beaux jours
de milliers de cinéphiles. Des séances cinéma, suivies
de débat avec les réalisateurs ont longtemps nourri la vie culturelle
dans la ville des Ponts au moment où les cinq salles obscures, dont
elle dispose, furent délaissées. A guichet fermé, le cinéclub
universitaire y officiait l'après-midi de chaque lundi durant les années
1980.
La communauté universitaire était fidèle à ce
rendez-vous, devenu incontournable, car il assure la diffusion de belles créations
cinématographiques. Jusqu'en début de semaine, en bas de la rue
19 Juin 1965 (ex-rue de France) où se situe la Cinémathèque,
rien ne laisse supposer une éventuelle reprise des activités
dans l'immédiat. Cela se fera certainement dans les semaines ou mois à venir.
De l'avis général, la décision de réouverture
vient à point nommé sortir la cité doublement millénaire
de sa torpeur culturelle qui n'a que trop duré. Lui rendra-t-elle pour
autant son lustre d'antan ? C'est le pari à prendre… NAÏMA
DJEKHAR |
• • •
L'Olympia à Bab El Kantara devenu Numidia
Ouvert en 1953, il est doté d'un écran panoramique.
• • •
L'Alhambra
L'Alhambra se trouvait à proximité du Cirta, à la place de l'actuelle mosquée du Bardo et il semble que son appartenance d'origine revient à la famille Chentli. C'était un cinéma avec salle en plein air, précurseur des "drive in", la salle couverte construite en plus grande partie en bois avec des gros risques d'incendie a été fermée par mesure administrative.
• • •
D'autres salles de cinéma
On peut également citer d'autres salles constantinoises
:
- Le Versailles à Sidi Mabrouk, ouvert en 1955, devenu El-Andalous
"
Le cinéma Versailles de Sidi Mabrouk y est toujours et diffuse toujours des
films (cassettes vidéos), pas des films à l'ancienne (bobines) parce que
le cinema à Constantine a perdu son public de jadis, et c'est bien dommage."
- Le Régent (sans aucun renseignement).
• • •
Pour terminer je précise qu'à l'heure
actuelle il y a des projections, entre autre dans le cadre de festivals,
dans les salles culturelles que sont Malek Haddad (Bellevue)
et El-Khelifa (ex garage
Citroën).
• • •
Un état des lieux bien sombre, mais sûrement vrai !
La
Tribune -
Jeudi 10 Août 2006
Un
cinéma à Constantine entre rêve
et cauchemar
Au lendemain de l'indépendance, la seule ville de Constantine
s'enorgueillissait de 8 salles de cinéma : Le Versailles,
Le Triomphe, L'Olympia, Le Colisée, Le Royal, L'ABC, Le
Cirta et La Paroissiale, une salle qui relevait de l'évêché et
qui n'en fonctionnait pas moins en tant que telle. Bilan aujourd'hui : il ne
reste qu'une seule salle fonctionnelle si tant est qu'un coupe-gorge
puisse être affublé du
statut de cinéma. Il s'agit en l'occurrence du Royal. Dans
ces colonnes, nous avions glosé à satiété sur
cet antre de la lie de la ville auquel l'île de la Tortue
ressemblerait à une station du Club Med. Rendez-vous incontournable
des homosexuels, petites frappes, dealers, balances, c' est un
monde interlope implanté à moitié dans la
vieille ville tout en ayant pignon sur rue sur une partie européenne.
Et tout cela à une vingtaine de mètres du siège
d'un commissariat de police. Le Colisée, fleuron architectural, une sorte de multiplexe
avant l'heure avec son casino, sa boîte de nuit, sa brasserie,
ses terrasses, une salle de spectacle entièrement capitonnée
de velours rouge vermillon, murs et sièges, doté de
loges aux balcons a été démoli pour des raisons
restées obscures à l'exception du pactole ramassé par
les commanditaires de cette décision auprès des entreprises
chargées de la besogne à savoir la démolition
et la réalisation d'une hideuse agora aujourd'hui noircie
par les gaz d'antédiluviens autobus. Le Versailles et l'Olympia,
cinéma de quartier par excellence
parce que situés dans des faubourgs populaires, après
une fermeture qui a duré plus d'une décennie ont été cédés
au petit bonheur la chance dans le cadre plus d'un deal que d'une
cession réglementaire à un affairiste qui est à la
culture en général et au cinéma en particulier
ce qu'est le silex à l'énergie cosmique. Ces deux
salles viennent d'être récupérées par
la municipalité sur décision des tribunaux. Mais en attendant leur locataire
s'est tiré avec la caisse
après les avoir exploitées un peu plus de deux années
et y avoir procédé à des aménagements
en contradiction avec le cahier des charges parce que n'ayant aucun
lien avec la prestation réelle. En plus clair, il y a aménagé des
salles de jeux, des gargotes, taxiphones, vitrines pour la friperie à l'occasion,
et. Med H., vice-président à l'APC, il y a trois
semaines, nous avait annoncé «la récupération
définitive des salles» tout en nous faisant part de
l'int ention de l'administration de les concéder dans un
cadre réglementaire à toute personne physique ou
morale qui remplirait les conditions. Délit de faciès hier, dans une salle aujourd'hui
défigurée L'ABC qui est le nec plus ultra du chic
et du clinquant dans la ville des Ponts est située ou était
située dans un quartier huppé (il ne l'est plus) à telle
enseigne que le personnel de la salle s'autorisait la sélection
de la clientèle sur le simple critère du faciès.
Durant la guerre d'Algérie, les femmes voilées n'étaient
pas autorisées à y accéder quel que soit leur
standing et très souvent le port de la cravate était
exigé pour les Arabes. C'est dire. A l'heure actuelle, la salle
a été dégarnie,
les sièges remplacés par des tables où des
gérontes spécialistes des conteneurs viennent «roucouler» avec
des filles qui n'ont même pas l'âge de puberté.
Les conditions d'attribution de cette salle qui englobe dix fonds
de commerce relèvent de la plus grande extravagance. Le
bénéficiaire des lieux qui a obtenu la location pour
une bouchée de pain y a maintenant racines et il est fort
probable qu'il en soit délogé au vu du traitement
du dossier à hauteur des prétoires. Le train de sénateur
semblant être le sport de prédilection des personnes
toutes responsabilités concernées impliquées
dans la chaîne du système prévalant. Enfin le Triomphe et le
Cirta qui sont devenus au début
des années 80 des salles de répertoire de la cinémathèque
algérienne sont fermées. La première pour
des raisons surréalistes dont la Tribune n'a eu cesse d'évoquer
les contours. La deuxième ayant été ravagée
par un incendie tout en étant au centre d'un contentieux
juridique entre le ministère de la Culture, les héritiers
Chentli, propriétaires des lieux et ayant bénéficié de
la restitution de la salle sur décision du gouvernement
et, enfin l'EGT Est qui s'est invité en dernier à la «fête»,
estimant que la salle lui appartenait également parce qu'elle
est mitoyenne de l'hôtel Cirta. Un imbroglio qui ferait un
excellent scénario pour du cinéma italien. Cet état
des lieux établis et quoi qu'il
puisse arriver et si toutes solutions étaient trouvées
au marasme ambiant, il faudrait également au moins une autre
dizaine d'années pour que les salles soient réhabilitées, équipées
d'un matériel moderne compte tenu du fait que le cinéma
aujourd'hui est doté de l'image en relief, son en dolby
surround, sièges ergonomiques, climatisation, conditions
de sécurité pleinement remplies etc., etc. Tout cela, comme l'a si
bien stigmatisé un cadre du ministère
se fera ou sera obtenu «le jour où les poules auront
des dents». Pour l'anecdote, rappelons que les héritiers
Chentli avaient été spoliés par le pouvoir
de Ben Bella de cinq salles de cinéma. Ils en ont récupéré trois
(Aïn Beïda-Meskana-Tébessa en attendant celle
de Constantine). Le défunt Chentli avait anticipé sur
la décision de l'époque en transformant l'Alhambra,
toujours à Constantine en mosquée . C'était
le meilleur moyen de tailler des croupières à un
pouvoir qui excellait dans les abus de pouvoir et atteinte au droit à la
propriété.
A. Lemili |
La
Tribune - 14
Décembre 2006
Algérie:
7ème art à Constantine, les grandes batailles
du passé
Des sexagénaires se souviennent qu'il y avait des salles et même des ciné-clubs militants. Avant toute chose, la question simple est de savoir s'il est encore possible d'«aller au cinéma» à Constantine. La réponse est non. On peut en être surpris mais telle est la réalité qui, à bien y voir, ne dérange nullement ceux qui continuent à répéter sans se décourager le sempiternel discours sur Constantine «ville de culture et de savoir». Et d'ailleurs, y a-t-il une raison pour que le cinéma soit mieux loti que les autres expressions culturelles dès lors que çà et là se tient un festival -du malouf pour faire court- qui fait illusion un temps ? L'illustration la plus récente de cette véritable descente aux enfers aura été fournie il y a encore peu avec la diffusion algérienne du film Mon colonel, produit par Costa Gavras et dont certaines séquences avaient été filmées dans la ville des Ponts, qui aura été vu un peu partout sauf à Constantine faute de salle pour l'accueillir. Existe-t-il des amis du cinéma que la situation émeut au point de vouloir se mobiliser et s'organiser pour défendre la place du septième art ? Sans doute, et faut-il en plus regarder en direction de ceux, flirtant avec la soixantaine, qui ont connu ce qui fait figure aujourd'hui de période dorée pour le cinéma avec salles, programmes bihebdomadaires et même des ciné-clubs aux vertus militantes. R. B., aux engagements politiques connus, rappelle les débats houleux du ciné-club universitaire : «On était en pleine révolution agraire et de volontariat des étudiants. La salle Annasr accueillait le ciné-club universitaire et le film était presque toujours prétexte à des empoignades politiques.» Des temps lointains et cette même salle qui, selon les anciens Constantinois, a eu ses heures de gloire sous le nom de «Vox», avait reçu à la fin des années quatre-vingt-dix l'une des dernières flammes de l'engagement des cinéphiles locaux. En l'espèce, le conflit, assez compliqué en vérité, concernait le sort de la première salle rattachée à la cinémathèque algérienne, le mythique Cirta attenant à l'hôtel éponyme qui faisait l'objet d'une procédure judiciaire initiée par des héritiers soucieux de récupérer leurs droits. La cinémathèque Cirta avait abrité, en particulier, le «Panorama du cinéma algérien» au coeur des années quatre-vingt qui avait fait, pour un temps, de Constantine un authentique rendez-vous du cinéma algérien et de tous ceux qui y étaient attachés. C. B., alors journaliste à Révolution africaine se souvient d'«un happening constantinois, fiévreux et libertaire où tout le monde refaisait le monde après avoir vu Anna K de Gavras ou débattu doctement avec Ahmed Bedjaoui ou Sembène Ousmane». Une association s'était donc créée dans le but de maintenir la salle Cirta dans le giron de la cinémathèque qui rassemblait employés, cinéphiles et quelques figures du progressisme local. Les assemblées générales, passionnées, selon ceux qui y avaient pris part, s'étaient ainsi succédé et bien malin qui peut aujourd'hui dire sans risque de se tromper les résultats d'un combat incertain. Il faut désormais rechercher par le bouche-à-oreille ceux qui furent de cette ultime bataille, et le fait notable reste qu'à l'occasion de sa première visite officielle à Constantine, lors du Ramadhan 2005 et en marge d'une improbable «Khardja de Sidi Rached», la ministre de la Culture avait cru pouvoir annoncer la réouverture de la cinémathèque Annasr pour le mois suivant et cela à la surprise de beaucoup de monde et notamment de celui qui était annoncé comme directeur de la salle rénovée, Hachemi Zertal. Figure connue du cinéma algérien, M. Zertal, co-directeur avec Rachid Nafir de la cinémathèque de Constantine, avait tenté, à son retour d'un exil parisien, de relancer le cinéma d'abord au travers de la distribution -il avait même fait l'événement avec Excalibur et surtout le Titanic- puis en prenant en charge le Massinissa, salle de spectacle d'El Khroub, avant de se tourner vers la production et de se délocaliser, sans surprise, à Alger. Même la salle El Khalifa a payé un temps son écot au cinéma et on avait pu revoir devant la porte d'entrée les placards publicitaires faisant fonction d'affiche. Cela n'a pas duré parce que les travaux de réfection n'ont pas repris sans que nul sache réellement pourquoi. Les nostalgiques tiennent que le sort du cinéma à Constantine avait été de manière prémonitoire scellé avec la destruction, dans les années soixante-dix, du complexe le «Casino» et de la belle salle du «Colisée» et les plus avertis comptabilisent les écheveaux juridiques qui continuent d'empêcher les pouvoirs publics -notamment le téléaste Hazourli en charge des dossiers culturels au niveau de l'APC- de reprendre en main le cinéma et de rendre les célèbres salles de la ville au public. A Constantine, la réalité continue de primer sur la fiction.
Meriem Merdaci |
Le Quotidien d'Oran - 12 février 2007
Le
cinéma a-t-il une chance ?
Le
sort des quatre salles de cinéma que compte l'APC de Constantine dans son patrimoine est aujourd'hui en débat. En effet, l'APC de Constantine qui avait introduit une action en justice pour récupérer ces salles, mise en location dans les années 80, a eu gain de cause pour deux d'entre elles et reste en attente de la décision de la cour suprême pour les deux autres. Mais déjà, la question d'en faire quoi se pose. La vice-présidente chargée de la commission du patrimoine, Mme Leila Bellil, que nous avons contacté nous précise qu'un premier jugement a été rendu en faveur de l'APC, en ce qui concerne deux de ces salles de cinéma, à savoir le Rhumel (ex-Royal) et El-Anouar (ex-ABC), mais il y a eu pourvoi en cassation. Quant aux salles El-Andalous (ex-Versailles) et Numidia ( l'Olympia), la cause est entendue et il ne s'agit, selon notre interlocutrice, que de régler la question des arriérés du loyer par voie judiciaire. Est-il alors question de recentrer ces salles qui ont connu d'autres fortunes par le passé sur l'activité cinématographique ? A cette question, notre interlocutrice répondra par une autre. La question reste surtout de savoir si, vraiment, un investissement lourd permettant de rendre la vocation initiale à ces salles de cinéma ne sera pas une pure perte ? Autrement dit, si un tel projet sera rentable pour l'APC. Mais au sein de l'assemblée, les avis semblent partagés même si on s'est accordé sur la décision d'entamer l'aménagement des bâtisses qui se trouvent dans un état déplorable. Mais l'esquisse d'une solution à même de mettre tout le monde d'accord est en train de se dessiner. Celle dont nous parlera la vice-présidente de l'APC et qui consiste à tenter une première expérience avec une salle de cinéma pour décider ensuite de ce qui doit suivre. Une telle solution permettra ainsi de régler, même partiellement, le problème de l'inexistence du septième art dans une ville comme Constantine et de voir la réaction du public face à cette initiative. Tant il est vrai qu'une ville comme Constantine ne dispose pas de salles de cinéma. Faudrait-il encore, nous dira notre interlocutrice, qu'une fois la nouvelle salle de cinéma mise en service ne servira pas des navets aux cinéphiles. Ceci pour dire que le public avec la profusion de chaînes satellitaires sera pour le moins exigeant sur la qualité des films qui lui seront proposés. On revient donc immanquablement aux moyens financiers à mettre en oeuvre et donc à la capacité de l'APC à les consentir.
S. Benabdelkader |
La Tribune
- 14 février 2007
Salles
de cinéma à Constantine : 5 ans de procédure pour récupérer
le Versailles et l'Olympia
Quand
une institution de l'Etat se désengage d'une ou de plusieurs de ses activités notamment publiques, le relais pris par le repreneur devrait assurément obéir au respect des dispositions mûrement étudiées contenues dans un cahier des charges. C'est une règle élémentaire dans une société dotée d'une administration normale. Quand on prend en exemple la cession des salles de spectacle (cinémas) de la wilaya de Constantine, le citoyen ordinaire ne pourrait que s'étonner des conditions dans lesquelles celles-ci ont été littéralement données à des personnes qui n'avaient rien à voir avec l'exercice du métier. Il est vrai qu'il ne peut certainement pas être reproché aux bénéficiaires d'avoir contourné les procédures d'obtention du marché, dans la mesure où ils ont répondu à un appel d'offres paru dans les journaux...,à vrai dire un seul journal sans vraiment une large publicité. Ce qui a eu évidemment à chaque fois pour effet de restreindre au maximum le nombre de postulants, pour ne pas dire les limiter à un seul, généralement « initié ». De telles situations ont profité, durant ce qui est qualifié de décennie tragique et l'instabilité des institutions aidant, à de véritables requins qui ont fait main basse sur des salles, à l'image du Versailles ou de l'Olympia, deux salles de quartier au sens le plus noble du terme pour en faire des bouges en y opérant des réaménagements illégaux en période normale. Compte tenu d'une architecture propice parce que prévue pour accueillir et mettre à leur aise les spectateurs et donc en plus d'assurer la prestation cinéma, plusieurs annexes intégrées seront dévoyées pour faire office de fast-food, salles de jeux et taxiphone. Tout ce qui naguère était interdit à la périphérie de la salle pour éviter la déperdition des jeunes allait en faire partie intégrante. Bien entendu, les deux salles fonctionneront rarement comme salles de cinéma à l'exception de la projection de films sur support vidéo dont le thème était la violence, le sexe, la drogue et la corruption. Le retour à une relative sérénité à partir de l'année 2000 allait quelque peu dévoiler le pot aux roses et mettre en situation inconfortable ceux-là mêmes qui, en étant élus dans une conjoncture confuse, n'ont pas fait de détails dans leurs largesses au profit de relations personnelles parfois mais surtout contre intéressement et au détriment des institutions étatiques. A partir de 2002, l'APC basculant au profit du FLN allait inciter les nouveaux élus à revoir toute la gestion de leur prédécesseur (RND) et remettre progressivement de l'ordre dans la maison. Le Versailles et l'Olympia faisaient partie de la récupération, entre autres, d'une partie du patrimoine communal. Toutefois, si les deux salles ont été cédées dans des conditions très discutables, leur récupération allait s'avérer des plus compliquées en raison d'une question de respect du droit (sic) qu'ont fait prévaloir leurs bénéficiaires, qui, durant toute cette période, se sont « assis » sur les devoirs qu'ils étaient tenus de respecter. Mais au-delà de toutes ces péripéties et dans l'éventualité d'une réouverture imminente, ce qui n'est pas à exclure non plus compte tenu de la réelle volonté de Hazourli Mohamed, vice-président concerné ès qualités au niveau de l'APC de le faire même si depuis près de trois années ses engagements sont restés des voux pieux, il se posera à l'évidence la question tout d'abord de la réhabilitation des lieux et ensuite des voies et moyens de les remplir et, pour ce faire, plusieurs autres éléments d'appréciation posent problème. A commencer par le renouvellement de l'équipement (cabine de projection) et, partant, la mise à niveau du reste des équipements, la source d'approvisionnement en films... Ce qui n'est pas à franchement parler une sinécure, même si M. Hazourli pense autrement. En tout état de cause, il nous a dit au cours de la journée de mardi dernier que « dans l'immédiat, nous envisageons de rouvrir le Versailles. L'aspect technico-financier est ficelé et le dossier sera soumis dans sa globalité à l'assemblée pour délibération. Après quoi, nous trouverons les moyens logistiques idoines pour que la salle fonctionne ». Nous aimerions partager l'optimisme de notre interlocuteur sauf qu'une salle de cinéma, même dans un style « cinéma Paradisio », est une machine qui ne fonctionne plus comme du temps où étaient projetés sur les écrans constantinois des films de Douglas Fairbanks Jr., Spencer Tracy, Randolph Scott ou encore Dilup Kumar, sinon Rochdi Abada et Farid Chawki. Fréquenter une salle obscure, organiser une sortie cinéma entre amis ou en famille est ailleurs...,en fait sous d'autres cieux, une activité budgétisée au même titre que la sortie restaurant, le pique-nique ou l'achat d'un nouvel élément ménager. Alors, de là à voir ces deux monuments que sont le Versailles ou l'Olympia réinvestis comme au bon vieux temps quand il fallait faire une chaîne (ordonnée est-il tout de même nécessaire de le souligner) pour prendre son billet et vivre le film dans une parfaite communion avec le reste du public, il existe un fossé que
tout Constantinois rationnel ne franchirait pas.
A. L. |
Liberté -
18 février 2007
Réhabilitation de salles de cinéma à Constantine 5 millions de DA débloqués par l'APC
Après une léthargie qui a duré deux décennies, le septième art semble susciter de nouveau l'intérêt des responsables locaux.
En effet, une enveloppe financière de 5 millions de DA a été débloquée par l'APC de Constantine pour la réhabilitation de deux salles de cinéma relevant du patrimoine communal, après une délibération approuvée, lors de la première session ordinaire de l'assemblée communale. Il s'agit de la réfection et l'aménagement de la salle El Andalous (ex-Versailles) et de Numidia (ex-Olympia). Alors que deux autres salles, à savoir Rhumel (ex- Royale) et El Anwar (ex-AB C) seront également prises en charge dans les prochaines semaines.
Notons que la commission du patrimoine chargée de l'opération n'a pas manqué de rappeler que vu l'état de dégradation des salles de cinéma, le montant de 5 millions de DA semble être dérisoire. Des infrastructures qui ont été, pendant des années, abandonnées ou carrément détournées de leur vocation initiale, puisqu'elles ont été transformées en salles des fêtes ou en restaurants.
Madani R |
La Tribune - Jeudi 5 avril 2007 Le cinéma revient à Constantine
Un riche programme de projections de films est concocté par le CCF
A Constantine, le Centre culturel français a concocté pour les deux mois à venir (avril et mai) un intéressant programme à l'intention des cinéphiles. Il est vrai, et pour cause, que le CCF reste dans l'obligation de ne porter à l'endroit du public que les films réalisés et produits en totalité par les cinéastes ou producteurs de l'Hexagone sinon co-réalisés ou produits dans le cadre de procédures et autres mécanismes spécifiques aux institutions françaises dont il faut honnêtement reconnaître l'engagement culturel sans exclusive au profit de tout auteur pour peu que l'ouvre mérite d'être encouragée. La profondeur des films programmés est telle qu'elle pourrait mettre mal à l'aise le spectateur algérien en ce sens que les thèmes évoqués sont très présents ou commencent à le devenir dans sa vie de tous les jours. Ces choses de la vie, au demeurant ordinaires et banales pour la société occidentale, abordées au cinéma et livrées au public et plus particulièrement algérien, ne seraient pas sans mener à un tumulte intérieur chez le spectateur en ce sens qu'à travers les films elles lui renvoient des situations qu'il se passerait bien de soumettre à un rétro-travail de conscience. Du très noir Après la vie (de Lucas Belvaux avec Gilbert Melki et Dominique Blanc) et dérangeant Si je t'aime, prends garde à toi (de Jeanne Labrune avec Nathalie Baye et Daniel Duval) à Rencontre avec le dragon (de Hélène Angel avec Daniel Auteil et Sergi Lopez) et Stormy Weather (de Solveig Anspach avec Elodie Bouchez, Didda Jonsdottir) en passant par l'oppressant Harry, un ami qui vous veut du bien (de Dominique Moll avec Laurent Lucas, Sergi Lopez et Mathilde Seigner), en tout, onze films qui passent tous les jeudis à 17 heures. Il est vrai, toutefois, que le challenge du Centre culturel français est difficile à relever, pour une évidente raison de déconnexion du public, voire des publics et ce, même si l'entrée est gratuite. A Constantine et certainement comme partout ailleurs, outre la désaffection générale des Algériens à l'endroit du cinéma, il existe aujourd'hui deux types de public. Celui que constituent les quinquagénaires et au-delà, ceux-là mêmes qui ont eu des accointances avec le cinéma en des temps où seules les salles de spectacle en tant que facteur de distraction autorisaient une certaine forme d'évasion d'une part, et, ceux qui avaient tout simplement des atomes crochus avec le septième art parce qu'ils y trouvaient matière à disserter ou encore de larges horizons pour toutes formes d'éclectisme. Comme il se trouve ceux qui ne savent même pas comment est faite une salle de cinéma et que l'on peut qualifier, sans leur faire insulte, d'enfants de la télé. Toutefois d'une manière subreptice, le public serait, selon le chargé de la communication du CCF, en train de se reconstituer. Chaque jeudi qui passe, la petite et agréable salle de cinéma connaît un, deux, voire trois spectateurs de plus. Pour notre interlocuteur, « c'est environ une cinquantaine de personnes qui viennent régulièrement regarder un film. Le public est mixte, en général son âge oscille entre 18 et 25 ans. Cela n'exclut pas pour autant la présence de cinéphiles entre deux âges. L'avantage est que le public a une attitude responsable puisqu'une fois le film lancé, spontanément, les téléphones mobiles sont éteints et rares sont les chuchotements. A vrai dire, le public est vraiment captivé, voire captif de cette tranche de temps magique où il retrouve, pour certains, l'aspect inégalable d'un écran et, pour d'autres, des instants de communion autour d'un même centre d'intérêt ». Ce deuxième cycle devrait prendre fin au mois de mai prochain.
A. L. La Tribune |
El Watan - 21 février 2008
Salles de cinéma
Le grand écran, histoire d'une opacité
Les travaux de réhabilitation de la salle de répertoire de la cinémathèque Annasr, engagés par la Dlep et achevés, voilà plus de trois années déjà, souffrent, apprend-on, de malfaçons et de non-conformité aux exigences des cahiers des charges. En effet, le capitonnage et les fauteuils ne peuvent obtenir le certificat de conformité exigé par les services de la Protection civile pour toute infrastructure devant accueillir un public. La matière choisie pour le capitonnage n'est pas aux normes reconnues, le tissu devant être ignifuge, pour résister à un éventuel incendie. C'est l'obstacle premier qui n'a pas permis la réouverture de cette salle, privant ainsi les Constantinois de toute activité cinématographique, d'autant plus que les autres salles demeurent fermées et dans un état de délabrement très avancé. Pour ce qui est des appareils de projection, le directeur de la culture a dernièrement sollicité l'intervention du wali pour récupérer deux appareils, neufs, qui croupissaient à la maison de jeunes de Hamma Bouziane. Abdelmalek Boudiaf s'est engagé à les attribuer à la salle Annasr. Pour ce qui est du (re)-capitonnage et des sièges, nous apprenons du directeur de la culture, que le ministère a récemment accepté de couvrir le coût global de cette réfection, qui avoisine les 6 MDA (millions). Selon les responsables locaux, la réouverture de la salle se fera avant la fin de l'année. Espérons alors que ce n'est pas une énième promesse, comme nous en ont habitués hélas, ces mêmes responsables. En ce qui concerne les autres salles de cinéma, les promesses répétées, non suivies d'actes, ont fait voler en éclats tout espoir de réhabilitation et de réouverture de ces structures. Aux dernières nouvelles, une délégation de cadres du département de Khalida Toumi s'est rendue à Constantine pour tenter de récupérer au moins deux salles, et éventuellement en prendre en charge l'exploitation, il s'agit des salles l'Olympia et le Versailles. Cette option entre dans le cadre d'une démarche, initiée à l'échelle nationale, dont l'objet est de récupérer et prendre en charge deux salles de cinéma dans chaque wilaya, et ce afin de relancer l'activité cinématographique à travers le pays. Cependant, deux obstacles surgissent, risquant de faire échouer ce projet. La récupération de ces salles demeure tributaire de l'agrément des communes, qui en sont propriétaires, mais ne faisant absolument rien pour leur réhabilitation. La deuxième difficulté, une fois les salles reprises par le ministère de la culture, concerne leur gestion, car les communes sont inaptes à assumer cette tâche. Du côté du ministère, l'on pense que seule la création d'un office pourrait remédier à ce problème crucial, surtout quand on connaît le déficit en gestion des infrastructures culturelles, dont la majorité est sans statut. Et l'on ne pourra parler de relance effective du 7e art, sans citer les actions initiées par des associations, permettant un retour, encore assez timide, du ciné-club. Reste encore le projet d'un multiplex cinématographique, dont le père n'est autre que le célèbre réalisateur Youcef Chahine, et financé par des fonds emiratis. La boîte de distribution, Cirta film, chargée de la réalisation de ce projet à Constantine, semble avoir des difficultés pour obtenir un terrain, afin de concrétiser ce projet géant, étant donné que le wali n'a donné aucune suite à ces nombreuses sollicitations.
Djamel B. |
La Tribune - 26 novembre 2008 Les salles vivent une situation sombre
Cinémas de quartier : l'hécatombe «C'est la dernière séquence.C'est la dernière séance.Le rideau va tomber», ce sont les paroles d'un tube d'Eddy Mitchell ô combien applicable à la situation des salles de cinéma de Constantine et plus particulièrement de celles qu'on appelle les cinémas de quartier. Bab-El-Kantra (Olympia), Bellevue (ABC), Sidi-Mabrouk (Versailles), Souika (Royal), la rue de France (Triomphe puis cinémathèque) et Bardo (Cirta puis deuxième cinémathèque et le défunt Alhambra victime d'un incendie durant les années cinquante) ont, depuis que l'industrie du cinéma est née et que le septième art s'est installé en Algérie, eu leur salle.
Il importe peu que l'occupant français ait créé ces salles dans l'intention de contenir les populations dans leurs quartiers et partant, de mieux maîtriser la circulation des autochtones mais il n'en demeure pas moins que, si tel était le cas, une telle option a plus servi les Constantinois et desservi son promoteur.
Ainsi, jusqu'à la fin des années soixante-dix, cinéphile ou non, amateur de films d'art et d'essai, de fiction, l'habitant de la ville des Ponts avait le choix entre six longs métrages avec une salle qui s'est plutôt spécialisée en films arabes et hindous (Cirta). Le fils du propriétaire de la salle (nationalisée au début des années soixante et restituée à la fin des années 90) soulignera pour sa part : «En fait, mon père a acheté cette salle à des associés français, juifs et marocains rien que pour projeter au profit de nos compatriotes des films réalisés et produits par les pays arabes, notamment l'Egypte. C'était, disait-il, pour sortir nos compatriotes d'un isolement culturel, voire festif sciemment entretenu par les Français.» Effectivement, dans l'un de ses numéros, la Dépêche (An Nasr, aujourd'hui) titrait en une : «Un agriculteur investit dans la culture». L'acquéreur était originaire d'une famille de propriétaires terriens, en
l'occurrence Chentli.
De Douglas Fairbanks Jr. à Sashi Kapoor en passant par Burt Lancaster, Kamel Ech Chenaoui, Rochdi Abaza, les Constantinois allaient pleinement profiter de tous les genres que pouvait produire le cinéma mondial.
La transformation de deux salles en cinémathèque ou salles de répertoire de la Cinémathèque algérienne allait apporter un plus dans la mesure où, grâce à la dynamique installée à l'époque par deux jeunes cinéphiles, Constantine allait devenir le lieu incontournable du cinéma arabe et maghrébin avec la mise en place de deux festivals pour l'un et l'autre. Les plus grandes figures du cinéma arabe
(réalisateurs, producteurs et stars) et invités en guest stars d'autres grands noms du cinéma occidental s'y pressaient. A l'heure actuelle, plus aucun cinéma n'est ouvert. Dans leur majorité, les cabines de projection sont soit frappées d'obsolescence, soit inexistantes, les sièges dans un piteux état et généralement rongés par les rats. L'une des salles (ABC) n'a plus de sièges, l'indu occupant ayant d'autorité décidé de la transformer en salle des fêtes totalement dévoyée.
Les élus communaux n'ayant, en général, aucune relation avec la culture ont laissé faire depuis le début des années 90 en avançant comme prétexte «le vide réglementaire et juridique» ayant conduit à leur attribution à des privés.
Un entretien que nous avons eu récemment avec le vice-président chargé du dossier nous a permis d'apprendre qu'une «proposition avait été faite à l'assemblée pour la modification des salles de cinéma en commerces» (sic).
La ministre de la Culture promet pourtant la réouverture des salles et se fixe un quota jusqu'à 2012. Constantine ne semble pas être concernée. A. L. |
La Tribune - 25 mars 2010 Des personnalités ont décliné la proposition du poste
La Cinémathèque algérienne de Constantine en quête d'un responsable Photo : A. Lemili
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
Enfin une annonce faite par la Cinémathèque algérienne, qui a eu le mérite de polariser l'intérêt des Constantinois et de leur arracher un moment d'attention. De quoi s'agit-il ? De l'appel au recrutement d'un responsable de la salle de répertoire qui fut l'orgueil de la cité et qui n'en dispose plus depuis près de vingt-cinq ans. Cela est grave pour une wilaya et, surtout, une institution qui était parvenue à avoir deux salles de répertoire de la cinémathèque mais aussi d'avoir contribué, sinon, été à l'origine de l'ouverture de salles similaires à Biskra, Batna, Bordj Bou Arreridj, etc.
Vraisemblablement, la direction de la Cinémathèque algérienne n'a pas été inondée de candidatures. Pis, ce n'est pas seulement pour ses salles situées en province qu'elle n'arrive pas à trouver des pilotes mais également au niveau de la capitale. Des propositions ont été faites isolément à de nombreux acteurs de la vie associative ou proches du microcosme culturel mais toutes les personnes susceptibles d'avoir le profil de l'emploi et surtout la capacité de jouer les casse-gueules dans un secteur (le cinéma et plus particulièrement le cinéma d'art) où rien ne fonctionne normalement ont élégamment décliné la proposition. Rencontré par le plus fortuit des hasards (histoire de rester dans la formule cinématographique), l'un des élus s'était dit pratiquement catastrophé d'avoir refusé parce qu'il craignait «d'être dorénavant mal vu par le secteur». En plus clair, d'être ostracisé à l'avenir et pourquoi pas d'être l'objet d'une certaine forme de représailles comme celle de ne plus pouvoir prétendre, le cas échéant, à un poste vacant qui serait moins encombrant et surtout sinistré que ne l'est la Cinémathèque algérienne. Morale de l'histoire : si le ministère de tutelle n'arrive pas à trouver des dirigeants pour le cinéma, arrivera-t-il effectivement à redresser le secteur d'ici à 2012 comme s'y est engagée la ministre ? Les paris sont ouverts. Rappelons enfin que les deux salles de répertoire de la ville de Constantine sont fermées depuis 1996 pour la salle Cirta, totalement inefficiente à la suite d'un incendie, et 2000 pour An Nasr, une salle réhabilitée en 2003 pour 25 millions de dinars et qui va l'être encore une fois, sans jamais avoir été rouverte, pour cette fois-ci seulement
20 millions de dinars. Celle d'Annaba fonctionne aléatoirement en support vidéo. Le reste du parc dans l'est du pays est à l'arrêt pour différentes
raisons mais certainement pas pour cause de défection des. cinéphiles.
A. L. |
La Tribune - 7 octobre 2010
Fermées et livrées à l'abandon
Salles de cinéma à Constantine : parc en péril De notre correspondant à Constantine
A. Lemili - Photo : A. Lemili
Il y existe des librairies, il s'y déroule des concerts, il y est donné des représentations théâtrales mais il reste une implacable certitude : aucune salle de cinéma ne fonctionne à Constantine. Elles ont le mérite d'exister comme celui de détenir le label de musée. Non pas dans le sens noble qui devrait leur être donné mais comme modèle de l'archaïsme. Nul ne sait aujourd'hui comment sont faites les salles à l'intérieur, exception faite de la salle de répertoire An-Nasr (cinémathèque algérienne) laquelle tient heureusement le coup eu égard à la présence continuelle d'un personnel encore sur place et que ne réduira que le départ à la retraite de ceux atteints par la limite d'âge et, au pire des cas, le décès. Mais il est quasiment certain que El Andalous (ex-Versailles), Olympia, Rhumel (Royal) doivent être dans un état de délabrement inimaginable, l'exemple parfait demeurant cette dernière salle qui a gardé pignon sur rue par rapport à sa façade (entrée) mais un éboulement dû à l'écroulement des maisons de la vieille ville empêche tout accès aux espaces essentiels (administration, cabine de projection, issues de secours). Mais l'une de ces salles, qui par ailleurs constitue l'un des pans du carré des cinémas historiques de la ville, en l'occurrence Anouar (ex-ABC) a totalement été détournée de sa vocation dans la mesure où tous ses sièges ont été enlevés pour laisser la place à un espace accueillant diverses manifestations (mariages, circoncisions) et, depuis quelque temps, des concerts avec la contribution du CCF. Encore un paradoxe dans une ville où ce qui n'est pas réglementaire
est vite affranchi par le fait accompli. Il y a lieu de rappeler au sujet de la salle ABC qu'elle est au centre d'un différend entre les services du patrimoine, pour ne pas dire l'APC, et le locataire initial des lieux, aujourd'hui décédé. Après presque quinze ans de procédures, il semblerait que le dossier doive être repris en fonction du nouveau «propriétaire» des lieux qui n'est autre que son épouse.Quoi qu'il en soit, il ne se trouve pas une seule salle de cinéma en mesure de fonctionner à travers toute la wilaya même si celle de la ville du Khroub va s'avérer disponible pour les meetings politiques à venir, les assemblées générales du club fanion local et accessoirement au stockage des denrées alimentaires du fameux couffin de Ramadhan. Elle gardera, aux yeux des responsables, toutes missions confondues, le mérite de servir à quelque chose d'autant plus que, s'agissant de cinéma, il est peu évident qu'on puisse en faire dans la mesure où elle ne dispose pas d'équipements. Questionné justement, il y a quelques semaines, sur le sujet, M. Hemaïzia, le président d'APC nous informait de la prochaine mise en adjudication de la salle.Les dernières activités de salle de cinéma à statut public remontent à 1999 (cinémathèque An-Nasr) et prendront fin avec la cessation d'exercice d'un distributeur-exploitant privé en 2004. Pour l'anecdote, une jeune fille entrant, vraisemblablement, avec son père pour la première fois dans une salle de cinéma lui avait demandé : «Papa, c'est quoi cette grande toile blanche collée au mur ?» Il s'agissait évidemment de l'écran, un écran que ne connaissait forcément pas une enfant de la télé et pour cause. l'absence de salle évoquée précédemment.
Alors d'ici là que dans la panique, des gens fuient une salle de cinéma dès que les lumières seront éteintes, il y a un pas dans la fiction que nous franchirons allègrement.
A. L. |
La Tribune - 23 décembre 2010 Salles de projection à Constantine
Un patrimoine culturel et immobilier en perdition
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
Il y a trois semaines, la radio locale de Constantine a mis dans le cadre de ses programmes un important thème qui est venu, coïncidence involontaire, battre en brèche tous les discours officiels qui concernent le cinéma, sinon sa relance, et, partant de cet objectif, la disponibilité des espaces devant accueillir et vulgariser de nouveau cet art. Il y a lieu de souligner que le sujet en discussion a suscité auprès des auditeurs un intérêt rarement connu. Le standard a dû évacuer bien des appels, et ceux parmi les habitants qui ont pu s'exprimer n'ont pas manqué de dire tous leurs doutes au sujet des déclarations des responsables présents dans le studio et surtout de leurs engagements ou des promesses de relancer le secteur. Certains des intervenants n'hésiteront pas à être virulents en soulignant que «le meilleur service que les responsables en charge de la culture puissent rendre au secteur serait qu'ils en sortent».
Les trois cadres délégués par la commune pour apporter un éclairage sur la question se sont retrouvés totalement désarmés devant le flux de questions des journalistes et des auditeurs. En fait, il relevait de la gageure de pouvoir obtenir une réponse plausible aux questions posées tant ils semblaient totalement étrangers à un patrimoine dont ils avaient la charge et auquel ils ne connaissaient rien par défaut d'aptitudes professionnelles, voire d'accointances personnelles avec la culture. Ils n'étaient pas non plus en mesure d'apporter une quelconque réponse aux interrogations relatives à l'inventaire des salles de cinéma «récupérées par voie de justice, dont la dernière en date El-Anouar (ex-ABC)» comme ils étaient dans l'incapacité d'apporter des précisions sur tout ce qui était susceptible d'être engagé pour leur réhabilitation, les moyens financiers alloués, la nature des aménagements.«Nous avons récupéré des lieux dans leur quasi-intégralité vandalisés par ceux qui les géraient», a déclaré D. Sengouga, chef de service du patrimoine. Ce qui, au demeurant, est vrai, mais en partie seulement. Les salles déjà en mauvais état étaient tombées dans une situation plus grave de
décrépitude depuis leur récupération par la commune au motif qu'elles sont demeurées fermées, livrées parfois aux actes prédateurs de l'homme mais tout autant et surtout des aléas de la nature (infiltration d'eau de pluie, érosion des sols, des toitures, des murs, équipements rongés par la rouille) à l'image de la salle Rhummel dont l'un des principaux accès aux bureaux administratifs et à la cabine de projection est définitivement condamné par un amas de gravats, conséquence d'un éboulement. Or, cela ne serait jamais arrivé s'il y avait une activité. Aussi condamnable est la méthode de gestion du privé qui l'occupait, dont le mérite était de préserver, même sommairement, l'état des lieux. Les auditeurs n'ont pas manqué de conclure que tous les engagements pris et que pouvaient prendre les pouvoirs publics pour la relance du cinéma d'une manière générale ne sont que de la poudre aux yeux. Leur conviction est plus affirmée s'agissant de la réouverture des salles de Constantine. Du coup, c'est toute la crédibilité de l'Etat qui est remise en cause et non sans raison d'ailleurs, sachant qu'en visite à Constantine, il y a quatre ans, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, avait annoncé la réouverture «de la salle de répertoire de la cinémathèque An-Nasr à la fin du mois», poussant la précision jusqu'à communiquer le nom de son directeur. Un directeur que nous avons contacté dans le quart d'heure qui a suivi l'annonce ministérielle et qui avait alors manqué de tomber à la renverse pour la simple raison qu'il l'ignorait et qu'il n'était nullement intéressé par le poste, arguant l'état sinistré dans lequel se trouvait le secteur, un secteur où il n'était pas disposé à jouer les pompiers de service et plus particulièrement en raison de la restriction de toute marge de manouvre ou initiatives de nature à le sortir de sa déliquescence.
Le directeur de la culture intervenant au cours du forum radiophonique reste, quant à lui, persuadé du prochain redémarrage du secteur tant au niveau national que local et a pris l'engagement de la remise en exploitation des salles de cinéma pour l'année 2011 pour peu que la décision ministérielle de les récupérer dans le cadre de la loi soit suivie d'effet. A vrai dire, ses bonnes intentions devraient déjà se matérialiser par la relance des projections cinématographiques au moins dans les salles de spectacles des palais et maison de la culture qui relèvent actuellement de ses attributions. Ce directeur de la culture a tenu à souligner qu'il existait huit salles de cinéma et non sept. Il incluait la salle Massinissa implantée dans la ville du Khroub. Les représentants du patrimoine de la commune évoquée n'ont pas jugé utile de faire le déplacement. Comme quoi la culture est bel et bien le dernier de leurs soucis. A. L. |
La Tribune - 23 décembre 2010
La décision de leur réhabilitation tarde à venir
Six cinés en stand-by à Constantine
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
«Les salles de cinéma qui ont été louées aux opérateurs privés ces dernières années, ont été reprises.» C'est ce que nous apprenons auprès de la direction du patrimoine de la wilaya de Constantine. Elles sont quatre salles, toutes appartenant à la municipalité. La quatrième a été récupérée hier au terme de la décision judiciaire d'expulsion, a révélé un responsable. Les dégâts matériels enregistrés au sein de ces espaces voués à l'activité cinématographique sont énormes. «Le constat de dégradation est sans équivoque. Mais nous avons engagé des procédures afin d'être indemnisés», affirmera notre interlocuteur. Si la commune a recouvré les loyers impayés, il reste toutefois à exiger des indemnités. Et pour évaluer les dégâts et calculer ces indemnités, il faut recourir à des experts.
A ce titre, le directeur de l'organisme susmentionné, M. Dekari, a certifié qu'une fois les expertises achevées la machine judiciaire qui est mise en branle s'attellera à entreprendre les actions nécessaires permettrant à la commune de percevoir les dédommagements qui lui sont dus. Quel sera le prix à payer ? Personne n'est en mesure de le dire tant que l'expertise n'est pas bouclée. Quoi qu'il en soit, des transformations ont été apportées à ces lieux qui ont été ternis et détournés de leur vocation originelle des années durant. De ce fait, on peut imaginer l'ampleur des dégâts et du chantier qu'il faudra engager pour récupérer ces espaces et les retransformer en salles de cinéma dignes de ce nom et de l'art qu'elles sont censées mettre en valeur. Pour le moins, les responsables de la commune par le biais de leur service technique ont d'ores et déjà arrêté le budget qui sera alloué à cette opération de «rafistolage» avant l'entame du lifting ! Le lancement des chantiers attend l'aval du ministère de la Culture. En ce qui concerne les deux salles affiliées à la direction de la culture de la wilaya, à savoir An Nasr et Cirta, des engagements concrets ont été pris pour leur réhabilitation. Les cahiers des charges et les enveloppes budgétaires sont fin prêts et l'on attend plus que la décision du Centre national de cinématographie, le nouvel organisme qui se chargera à l'avenir de ce secteur. «Les travaux de réhabilitation débuteront en 2011», a certifié le directeur de la culture, ajoutant que, pour ce qui est du cinéma An Nasr, un rapport détaillé a été envoyé au ministère en vue de décider des travaux. «Je suis convaincu que la nouvelle année sera dédiée au 7ème art. D'autant qu'elle coïncidera avec la manifestation : Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», assure-t-il. La gestion de ce créneau, selon des sources officielles, écarte toute piste de réattribution au privé. Ce sera le ministère, par le truchement de ses directions de culture, qui veillera à la gestion des salles de cinéma. Point de bricolage sous couvert «cinématographique» car l'expérience a montré toutes les défaillances qui ont valu une clochardisation à cet art. Mais la question des compétences, autrement dit des ressources humaines, qui prendront en charge le
secteur, mérite d'être posée. Qui seront ces gestionnaires qui s'occuperont des activités cinématographiques ? Ont-ils les capacités requises pour ce créneau ? S'il n'y a pas de bon encadrement, les salles risquent de revenir au point de départ. Le cinéma n'est pas encore sorti d'affaire.
N. H. |
Algérie Soir - 1er mars 2011
Prochaine réouverture des salles de cinéma An-Nasr et l'ABC, à Constantine
Les salles de cinéma An-Nasr et l'ABC de Constantine seront rouvertes ''d'ici fin 2011'', a indiqué le directeur de la culture, lundi en marge de la cérémonie de clôture des journées cinématographiques de la ville. La réouverture de ces deux salles, demeurées longtemps fermées, permettra à la cité du Rocher de remédier à une ''fausse note'' en matière culturelle et donnera à la ville la possibilité d'abriter de grands festivals dédiés au 7e art, a souligné le même responsable. Le baisser de rideau des journées cinématographiques a eu lieu en présence de figures marquantes du cinéma algérien, à l'image de la grande actrice Chafia Boudraâ dont la seule présence au palais de la culture Malek-Haddad qui a abrité la manifestation a constitué un petit événement, de nombreux cinéphiles voulant coûte que coûte l'approcher et lui dire quelques mots.
Un concert de chant andalou animé par la star Bheidja Rahal a marqué la clôture de ces journées par lesquelles les organisateurs entendaient réconcilier le public avec le cinéma qui retrouve doucement mais sûrement voix au chapitre en Algérie.Durant trois jours, le public constantinois a eu à découvrir la créativité, le professionnalisme et le talent de plusieurs cinéastes algériens, à travers 6 courts-métrages et 2 films parmi lesquels ''Le dernier passager'' de Mounès Khammar, et ''Hors la loi'' de Rachid Bouchareb.
Le défunt Larbi Zekkal, Chafia Boudraâ, affectueusement surnommée ''La Aïni'' par référence à son rôle inoubliable dans ''L'incendie'' du regretté Mustapha Badie, et l'homme de radio Djamel-Eddine Hazourli, avaient, rappelle-t-on, été honorés lors de l'ouverture, samedi dernier, de ces journées cinématographiques qui ont permis aux Constantinois de renouer avec l'ambiance particulière des salles obscures. |
El Watan - 29 avril 2014
Réhabilitation des salles de cinéma
La grande désillusion
Les supputations vont
bon train, suscitant des doutes sur une éventuelle
réhabilitation de ce qui reste de ce patrimoine culturel qui a fait
les beaux jours de cette ville. Plus d'une année après la présentation de l'avant-projet
de la manifestation culturelle de 2015 à l'occasion de la visite à Constantine
du Premier ministre Abdelmalek Sellal, c'est toujours le flou autour du volet
de la réhabilitation des salles de cinéma. Ces salles qui faisaient
autrefois la fierté de la ville, sont fermées depuis 14 ans;
l'espoir nourri par les cinéphiles est devenu une grande désillusion.
Interrogé sur cette situation, le directeur de la culture de la wilaya,
Djamel Foughali, nous apprend que c'est depuis quelques jours seulement que
le dossier de la réhabilitation des salles de cinéma lui a été affecté.
Selon ses propres dires, c'est une autre institution, la commission des salles
de cinéma en l'occurrence, qui était en charge de la réhabilitation
des six salles de cinéma entrant dans le cadre de la manifestation culturelle
de 2015. Apparemment, c'est un dossier lourd
qui n'a pas trouvé un écho
favorable auprès de cette commission, d'où un retard inconsidéré quant à l'entame
des travaux, alors que la ministre de la Culture, dans chacun de ses déplacements
en fait son credo. Si pour la cinémathèque Cirta, attenante à l'hôtel
qui porte le même nom, le projet de sa réhabilitation fait partie
de celui consacré à tout l'établissement hôtelier,
le sort réservé aux autres salles demeure inconnu. «Nous
avons certes accusé un grand retard, mais maintenant que la ministre
m'a instruit pour ce faire, j'ai tout de suite commencé l'élaboration
des cahiers des charges et après consultation, nous allons, par le biais
d'une passation de gré à gré, procéder à l'entame
des travaux», a déclaré le directeur de la culture. «Le
retard accusé ne nous laisse pas beaucoup de temps, et c'est pour cela
que nous misons sur trois salles qui seront opérationnelles, lors de
l'inauguration de cette manifestation. J'ajoute que nous avons sollicité des
architectes constantinois, précisément des membres du conseil
de l'ordre des architectes, le but étant de donner à ces professionnels,
la possibilité de nous remettre un travail qui tiendra compte de plusieurs
paramètres», a-t-il précisé. Les salles concernées sont le cinéma Rhumel (ex-Royal), El Anouar
(ex-ABC), et la salle de cinéma de Aïn Smara. Les autres salles
sont concernées aussi par cette étude, mais risquent de dépasser
les délais prévus, selon notre interlocuteur. Toutefois, pour
ceux qui connaissent bien ces salles, la tâche serait ardue compte tenu
de leur état de dégradation avancé. C'est le cas de la
salle El Anouar, qui a été transformée par son ancien
gérant en salle des fêtes, avant d'être abandonnée.
Même constat pour le cinéma le Rhumel, sérieusement menacé par
les bâtisses en ruine de Souika. Concernant le montant des crédits
alloués à ce dossier, aucune information ne nous a été communiquée
; de même pour l'entame et la durée des travaux. En revanche, la cinémathèque En-Nasr, sise à la rue du
19 Juin, qui a fait l'objet de travaux, n'est toujours pas opérationnelle,
alors que le même responsable nous assure que tout a été fait
et que, «aucun problème n'est à signaler». Mais selon
certaines sources, l'entrepreneur connaît des problèmes de paiement.
L'autre salle située à El Khroub, prévue dans la manifestation
de 2014, semble faire chou blanc.
N. Benouar |
L'Expression - 9 août
2017
Le cinéma quitte les salles pour les hôtels cinq étoiles
Par Amira SOLTANE
Faute de salles obscures,
les rares distributeurs de cinéma
en Algérie investissent les hôtels cinq étoiles.
C'est ce qui s'est passé à Constantine, où le
luxueux hôtel Marriot s'est doté d'un coin de divertissement
cinéma «le Marriott Movies Club» en partenariat
avec le distributeur MD.Cine, le leader de la distribution de longs
métrages étrangers en Algérie en DCP (Digital
Cinema Project). Ce n'est pas la première fois que le distributeur
algérien se diversifie, puisqu'il a déjà projeté des
films à Oran à l'hôtel Méridien, mais
même à l'hôtel Sheraton et au Sofitel à Alger.
Seulement voilà, l'hôtel Marriott de Constantine a
ouvert les portes de son «Marriott Movies Club» seulement
aux résidents de la ville de Constantine afin de réconcilier
les cinéphiles avec les salles obscures. Le «Marriott
Movies Club» propose quatre à six séances de
cinéma par semaine, avec des films à l'affiche juste
trois jours après leur sortie en France, dont une séance
réservée à un film destiné aux enfants
tel que le film d'animation Moi Moche et Méchant 3, qui
a été diffusé le 14 juillet 2017 avec une
audience de près de 200 personnes, sachant que notre salle
peut accueillir jusqu'à 1 000 personnes. Pour le bon déroulement
de la séance et pour des raisons de sécurité l'accès
n'est pas permis aux enfants de moins de 3 ans et ceux qui ont
moins de 14 ans doivent être accompagnés par un adulte.
Suite aux premières projections, les organisateurs ont demandé l'avis
des internautes via les réseaux sociaux et ils ont adoré.
Afin de répondre à leurs demandes, les séances
de cinéma reprendront le 10 août avec un programme
encore plus attrayant: Les pirates des Caraïbes, Annabelle
2, Cars 3 et plein d'autres seront au programme pour faire rêver
nos spectateurs. Cette installation du cinéma dans les hôtels
cinq étoiles nous rappelle les projections de films dans
les hôtels cinq étoiles des pays du Golfe, au Qatar,
en Arabie saoudite ou au Koweït pour la simple raison que
ces pays n'ont pas de salles de cinéma dans le royaume.
Seulement voilà, l'Algérie qui se vantait d'avoir
400 salles à l'indépendance, se retrouve avec seulement
une dizaine en 2017. Et seulement quelques-unes sont équipées
du service de projection numérique. A Constantine, il y
a également des salles de cinéma qui ont été installées
du temps de l'événement de la capitale arabe 2015,
mais depuis elles sont fermées. Le DCP acheté pour
la circonstance, est recouvert de son plastique en attendant une
autre projection du film Benbadis en 2018. Il y a quelques jours
c'est la même société MDciné qui a été sollicitée
pour assurer les projections des films du Festival international
du film arabe d'Oran et qui a sauvé la manifestation du
scandale après que le DCP de la cinémathèque
est «subitement» et «curieusement» tombé en
panne. Une panne qui a été selon certaines sources
provoquée suite au refus du Commissariat du festival de
répondre à une revendication salariale de la cinémathèque.
Pauvre cinéma! |
Le Courrier d'Algérie - 18 juin 2019
RÉHABILITATION DES SALLES DE CINÉMA À CONSTANTINE
: Promesses non tenues !
Il faut reconnaître qu'à Constantine toute une génération
de jeunes n'a pas connu les salles obscures. Or, malgré les
promesses et autres engagements des autorités locales quant à une
hypothétique réhabilitation de ces salles de cinéma,
qui reste pour les Constantinois un patrimoine culturel qui a fait
les beaux jours de la ville des ponts, beaucoup d'eau a coulé sous
le pont du Rhumel sans résultats tangibles. Cela dit, c'est toujours la confusion autour
du dossier de la réhabilitation des salles de cinéma qui sont fermées
depuis plus de vingt ans. Nous avons appris, entre autre, que lors
de la manifestation de «Constantine capitale de la
culture arabe» six salles de cinéma ont été retenues
pour être réhabilitées par la commission des
salles de cinéma, mais il semblerait que c'est finalement
devenu un dossier encombrant, d'où un retard inconsidéré quant à l'entame
des travaux, et pourtant la ministre de la culture de l'époque, à chacune
de ses visites, en faisait son credo. Enfin, si pour la cinémathèque
Cirta, attenante à l'hôtel qui porte le même
nom le projet de réhabilitation fait partie de celui consacré à tout
l'établissement, mais aussi paradoxal que cela puisse paraître
rien n'a encore été entamé en matière
de restauration, et le temps presse. Par ailleurs le sort réservé aux
autres salles demeure inconnu, bien que la direction de la culture
de la wilaya a bien parié sur au moins trois salles qui
seront prêtes le jour « j », mais force
est d'admettre que ce ne sont que des promesses non tenues et de
la simple démagogie , compte tenu que le lancement des travaux
accuse encore un grand retard; ce qui a porté réellement
un grand préjudice à ce projet de réhabilitation
des salles de cinéma. Les salles concernées, sont
le cinéma Rhumel, ex-royal », El annouar « ex-abc » et
la salle de cinéma de la commune d'Aïn Smara. Toutefois,
il faut se rendre à l'évidence, ces salles de cinéma
connaissent un état de dégradation avancé,
ce qui revient à dire que la tâche sera longue et
ardue, et les rideaux de ces salles obscures ne s'ouvriront pas
de sitôt, ce qui pourrait être une grande désillusion
pour les nombreux cinéphiles de la ville des ponts, à moins
d'un miracle… Mais ce miracle n'a pas lieu , et ces salles demeurent
malheureusement dans l'abandon et l'oubli.
Mâalem Abdelyakine |
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Certains documents et renseignements proviennent des ouvrages
de la série intitulée "La France à Constantine" de
Jacques Gatt.
Les programmes viennent de la collection de Jean René Bobelin.
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