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Lundi 3 mai 2004 La fête est terminée (enfin presque parce que nous allons entendre des pétards exploser pendant tout notre séjour) et nous allons pouvoir changer nos euros. Nous partons donc vers la Banque Centrale située au début du boulevard Joly de Brésillon. Au passage nous nous arrêtons à la librairie Média Plus située dans le bâtiment de l'ex garage Citroën. Cette librairie, qui édite également quelques livres, présente un grand nombre de bouquins de toutes sortes (du livre du général Aussaresse au recueil de dessins de Dilem) et également un choix important de cartes postales. Nous faisons donc quelques achats, et en particulier des rééditions de livres de Malek Haddad. Nous repartons direction la Brèche. Je n'ai pas encore parlé de la circulation automobile à Constantine qui mérite pourtant qu'on lui consacre quelques lignes. Je pensais avoir tout vu de la circulation automobile en conduisant au Maroc ou en visitant Istanbul. Et bien tout cela n'était que bien peu à coté du trafic dans le centre de Constantine. La règle est simple : il n'y en a pas. Chacun avance sans s'occuper du reste. Et quand cela ne suffit pas quelques coups de klaxon viennent ponctuer le tout. Il y a bien des agents de police, hommes et femmes, qui regardent tout cela avec beaucoup de philosophie et qui de temps en temps lancent quelques coups de sifflet, sans que l'on sache très bien à qui il s'adressent et qui de toutes façons ne seront pris en compte par personne. Quant aux piétons ils font preuves autant d'inconscience que de bravoure à chaque fois qu'ils veulent traverser une rue. Passer les premières appréhensions nous avons vite pris le pli, et nous réussissons à franchir allègrement le flot agressif des voitures à chaque traversée de rue, en slalomant entre les pare chocs. Nous parvenons enfin à la banque où nous pouvons changer nos euros en dinars. Nous retrouvons Mourad (l'ami de Jean-Michel) qui doit nous emmener au cimetière chrétien. Jean-Claude et Jean-Michel qui recherchent des tombes de leurs familles vont voir le gardien pour consulter les registres, tous conservés. Pendant ce temps je vais à la découverte de ce lieu que je ne connais pas car je n'ai aucun membre de ma famille enterré ici. Une fois repéré les emplacements recherchés nous descendons dans les allés ombragées du cimetière. Des employés chargés de l'entretien travaillent au nettoyage des lieux. Jean-Claude et Jean-Michel retrouvent les sépultures qu'ils cherchaient. Nous repartons alors vers le quartier Saint-Jean pour retrouver d'autres lieux connus. A un coin de rue une vitrine attire notre attention. En vitrine des cartes postales anciennes dont l'une montre l'orchestre de Tonton Raymond. Jean-Claude rentre dans la boutique pour acheter cette photo. A ce moment un monsieur s'approche de nous et engage la conversation. Ayant appris que nous sommes d'anciens Constantinois, il nous demande si nous avons mangé, car il y a un petit restaurant très sympa juste de l'autre côté de la rue. Nous lui disons que nous avons encore le temps avant de passer à table, mais il insiste pour que nous allions manger. Nous pensons qu'il est le patron de l'établissement, et comme il se fait assez pressant, et qu'il est presque l'heure de manger, nous lui disons d'accord pour le resto. Là à notre grand étonnement il va voir le cuistot du restaurant, sort quelques billets et commande une trentaine de brochettes. Nous pensons alors qu'il veut nous inviter à partager son repas, mais pas du tout il nous dit au revoir car il a rendez-vous et nous laisse avec nos brochettes. Ce n'était qu'un geste de bienvenue, totalement désintéressé. Les brochettes sont excellentes et l'ambiance du restaurant très sympathique. Une fois rassasiés nous repartons à la découverte du quartier. Passage près du lycée Laveran et du commissariat, où l'on nous fait bien remarquer que les photos ne sont pas autorisées. De retour vers l'hôtel, Jean-Michel se décide à aller commencer à travailler sur son site dans les locaux de l'entreprise de notre ami Rafik. De notre côté Jean-Claude et moi, nous décidons d'aller faire quelques achats. Nos pas nous conduisent tout d'abord vers le théâtre. La curiosité nous pousse à ouvrir la porte. Aussitôt celui qui doit en être le gardien vient à notre rencontre. Après quelques explications il est prêt à nous faire visiter le théâtre, mais malheureusement, pour nous, il y a une représentation en cours. Nous prenons ses coordonnées et il nous assure que le lendemain nous pourrons voir ces lieux où Jean-Claude a chanté il y a plus de 40 ans. Cependant, nous ne pourrons pas revenir par la suite, voilà donc déjà une bonne raison de revenir un jour à Constantine ! Il
y a un an, j'avais rencontré à la foire de Nantes un brodeur traditionnel
constantinois. J'avais gardé son adresse et promis de lui faire une petite
visite si un jour j'allais à Constantine. Ce jour est arrivé, grâce au
vieux plan de 1951 que j'ai emmené avec moi, nous trouvons assez facilement
la boutique de Hamidi Ramzi. Malheureusement il est absent, mais nous
sommes reçu par son frère qui tient une autre boutique de broderie juste
à côté. Là encore nous n'aurons pas l'occasion de revenir avant la fin
de notre séjour. Nous décidons de rentrer à l'hôtel. Au passage nous rendons une petite visite à Jean-Michel qui a beaucoup plus tchatché que travaillé sur son site ! Mais c'est bien pour discuter avec les Constantinois que nous sommes là. Je commence à rédiger quelques cartes postales quand le téléphone sonne. C'est Mourad l'ami de Jean-Michel qui veut nous payer un pot. Il repart le lendemain travailler sur Skikda et veut nous voir avant son départ. Nous allons donc jusqu'à la place de la Pyramide pour boire un excellent jus d'orange pressé devant nous. Il
est l'heure de manger et nous décidons de prendre notre dîner à l'hôtel
Cirta. Le cadre est superbe et, la salle de restaurant récemment rénovée.
Le repas est très bon et nous commandons une bouteille de vin ; ah là
là, ces français ils sont incorrigibles ! |