Avant le départ | 1er mai | 2 mai | 3 mai | 4 mai | 5 mai | 6 mai | 7 mai | Retour
Samedi 1er mai 2004 Le voyage. Pour Jean-Claude et moi, cest ce que lon aurait pu appeler un voyage sans histoire. Les avions depuis Nantes navaient pas de retard, nous avons bien retrouvé Jean-Michel à laéroport de Marseille, les bagages sont arrivés à bon port. Mais alors ? Lhistoire elle est ailleurs ! Décoller de Marseille, dans un avion dAir Algérie, cap plein Sud et survoler la "grande bleue" cest déjà un début dhistoire. Et puis au bout dune petite heure voir apparaître petit à petit les échancrures de la côte algérienne, et puis passer au dessus de cette terre si belle et si riche, et puis découvrir du ciel une immense agglomération, et puis dans un coin de hublot voir fugitivement le fil du pont de Sidi MCid tendu au dessus dun à pic de rochers ocres, et puis reconnaître des lieux familiers vus du ciel, et puis les roues qui prennent contact avec le sol, ce sol quitté il y a 43 ans, cest une histoire qui prend corps. Bien sûr avec les différentes formalités il faut presque autant de temps pour sortir de laéroport que pour traverser la Méditerranée, mais quelle importance puisque ça fait si longtemps quon limagine ce retour. Et là en sortant de laéroport cest la magie qui commence et qui va durer 7 jours. Notre amie Nadra est là avec son frère Hichem et Djamel un ami universitaire. Quelques photos pour immortaliser cette arrivée. Nous nous répartissons dans les deux voitures qui nous emportent vers le rocher. Il est maintenant 13 heures. Après-midi. Entre
laéroport et la ville nous découvrons la Constantine daujourdhui.
Des cités, des immeubles à nen plus finir. Puis cest la traversée
du campus de luniversité Mentouri. Là également les constructions
neuves sétalent de tous les côtés. Nous
avons déjà pris un petit en-cas dans lavion, mais il est lheure
de passer à table. Mais les nourritures terrestres ne sont pas les seules au programme du jour. La discussion nous permet déjà daborder un bon nombre daspect de la vie algérienne, de sa culture, de ses traditions. Nous évoquons également les années meurtrières, qui semblent aujourdhui appartenir au passé, même si le traumatisme est toujours présent. La vie retrouve petit à petit la paix et la liberté quelle avait perdue. Les banques étant fermées on nous propose immédiatement de nous prêter de l'argent pour nos premiers frais. Nous reprenons alors les voitures pour un premier petit tour dans la ville après avoir déposé nos bagages à l'hôtel. Le petit tour dans la ville se traduit par une visite presque complète des lieux incontournables de la ville des ponts. Premier
arrêt émotion : l'ancienne rue Sassy (près de la préfecture) où vécurent
Jean-Claude et Jean-Michel. Jean-Claude retrouve des lieux quittés 42
ans plus tôt (Jean-Michel était déjà revenu à cet endroit il y a 20 ans).
L'émotion est visible. Séance photos et suite du circuit. Nous continuons notre circuit, mais en quittant le faubourg Lamy, nous perdons la voiture dans laquelle se trouve Jean-Michel. Tant pis nous le retrouverons à l'hôtel. Nous
prenons congés de nos guides sous les arcades de l'ex rue Rohault
de Fleury, la rue Rol comme disent encore les Constantinois, et nous
nous installons dans nos chambres de l'hôtel des Princes. Celles-ci
sont très agréables
et surtout la vue est extraordinaire sur le pont Sidi Rached et une bonne
partie de la ville. Après
un dernier thé, nous rentrons à l'hôtel, mais la soirée est loin d'être
terminée.
Chez nous le 14 juillet nous tirons un feu d'artifice. Mais ici chacun
tire son propre feu d'artifice. Dans une ville de plus de 800 000 habitants
je vous laisse imaginer le spectacle. Partout ce ne sont qu'explosions
en tous genres : pétards petits et gros, à répétition, fusées, feux
de Bengale, etc ... Il ne me reste plus qu'à trouver le sommeil en attendant le chant du muezzin de 3 heures et demie, le chant du coq de 5 heures et le début du trafic automobile. De cette première demie journée je retiens également une impression partagée avec Jean-Claude : nos yeux d'enfants avaient agrandis les lieux où nous avions vécu. Tout nous paraît beaucoup plus petit que dans notre souvenir. Jean-Michel nous dit avoir éprouvé la même sensation lors de son premier séjour. |