I

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De tous les monuments de l'Algérie, le palais de Constantine est celui qui, offre le plus d'intérêt, sinon sous le rapport de l'antiquité et des souvenirs, du moins au point de vue de l'architecture barbaresque. Ce n'est pas qu'il soit d'un aspect imposant, d'un rare fini de détails et d'une parfaite harmonie dans son ensemble; mais comparé aux autres résidences somptueuses de l'époque turque, il leur est supérieur par ses proportions élégantes et grandioses, et l'on y trouve tout ce que le goût de l'ostentation et le luxe algérien peuvent réunir de plus séduisant. C'est, en un mot, le type le plus complet de l'architecture appliquée à la fois aux nécessités des mœurs et du climat du pays.
La destination que ce palais eut pendant un temps assez court sous les Turcs a changé depuis la conquête française, mais ne s'est pas amoindrie. Si c'est un bey, El hadj Ahmed, qui l'a construit, ce sont les généraux commandant la province de Constantine qui l'habitent, et il reste un emblème du pouvoir aux yeux des populations indigènes.
Souvent les artistes l'ont signalé à l'attention des voyageurs, et on le visite assez fréquemment; cependant il n'a pas eu jusqu'ici les honneurs d'une mise en lumière complète : il n'a été l'objet d'aucune étude un peu étendue. J'essayerai ici de le décrire, et je ferai connaître son origine et son histoire.

 

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