Réhabilitation du quartier du Bardo

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Constantine est une ville qui change. Les autorités semblent avoir de grands projets qui passent parfois par des moyens radicaux. La réhabilitation totale du quartier du Bardo donne lieu à un relogement d'un grand nombre de familles.
Les évacuations des habitants ne vont pas sans poser des problèmes.

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Le Bardo en 2008 avant les démolitions


Le Bardo en 2011 où l'on voit le début des travaux du nouveau pont


2014 le pont se termine

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Le Soir d'Algérie - 7 novembre 2007

PROJET PROGRAMME DE MODERNISATION DE LA MÉTROPOLE CONSTANTINE (PPMMC)
«40 % des immeubles de la ville sont concernés par cette démarche»

À l'occasion de l'ouverture, hier, de la dernière session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), le wali de Constantine, M. Abdelmalek Boudiaf, a réitéré, encore une fois, son engagement à moderniser la ville des Ponts. Une démarche qui commence, à ses yeux, par l'éradication du vieux quartier de Bardo, lequel verra, dans un délai n'excédant pas, précise- t-il, les 15 jours, l'entame du recasement de ses occupants.

Il affirmera que le relogement de ces locataires, qui bénéficieront de logements sociaux à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, sera accouplé de la démolition instantanée de leurs constructions. Et d'ajouter que l'exécution de cette opération sera progressive afin de se donner le temps nécessaire au nettoyage du site. M. Boudiaf a expliqué qu'il ne reste que le raccordement en gaz de ville pour les nouveaux logements afin de pouvoir les reloger décemment. «Nous disposons de 600 unités habitables et le reste sera livré dans quelques jours. Il ne reste que les raccordements en gaz de ville», a-t-il dit tout en rassurant que tout ayant droit ou exproprié bénéficiera d'une indemnisation correcte, selon les prix du marché. «Nous allons prendre en considération même les commerçants activant dans des locaux qui ne figurent pas dans les plans de conformité originaux de leurs immeubles», avance-t-il. Dans le même contexte, le premier responsable de l'exécutif dans la capitale de l'Est a souligné le fait que Bardo n'est que le commencement parce que, indique-t-il, «le Projet programme de modernisation de la métropole Constantine (PPMMC) touchera 40% des immeubles de la ville. Les quartiers de Ben-Tellis, les Chalets des Pins, avenue de Roumanie vont, incessamment, connaître le même sort». En ce qui concerne la vieille ville, les pouvoirs publics ont opté, selon ce même responsable, pour sa restauration. Un choix qui n'écarte en rien, d'après M. Boudiaf, la probabilité de l'éradication de certains lots comme la partie jouxtant le voisinage du mausolée de Sidi-Rached (Haoumet Ettabbala/quartier des tambourineurs), laquelle est presque en ruine. Sur un autre chapitre, le wali de Constantine a révélé que ses services viennent de recevoir une décision émanant du ministère de l'Habitat qui matérialise l'octroi par le président de la République, à l'issue de sa dernière visite à la ville des Ponts, de 5 000 logements sociaux locatifs dans le cadre du programme complémentaire. Il indiquera que les cahiers des charges relatifs à l'exécution de cette décision seront bientôt élaborés par les services concernés afin de lancer, dans les brefs délais, les appels d'offres et de facto, les travaux de réalisation. Si M. Boudiaf n'a pas donné une échéance précise à cette opération, il a déclaré, par ailleurs, que l'objectif fixé pour l'horizon 2009 est bel et bien l'éradication de 80% des bidonvilles éparpillés à travers le territoire de la wilaya. Qu'en sera-t-il du sort des occupants du baraquement de Fedj-Errih, le plus important bidonville du groupement urbain de Constantine, que M. Boudiaf avait promis de les recaser avant même la fin de l'année 2007 ? L'annonce par le wali de Constantine de l'entame du nettoyage de Bardo dans 15 jours est-elle un autre ballon sonde qui vise, encore une fois, à évaluer l'adhésion des Constantinois à ce fameux projet de modernisation ? Autant de questions qui restent en suspens dans ce contexte puisque M. Boudiaf, qui a justifié, lors d'un point de presse improvisé après l'ouverture des travaux de ladite session de l'APW, le retard dans l'exécution des projets de développement à Constantine par la non-adhésion des Constantinois à cette démarche moderniste, a visiblement buté sur de sérieux problèmes, qualifiés cependant de «fallacieux » par les défenseurs de la démarche de M. Boudiaf.

Lyas Hallas


Le Quotidien - 8 janvier 2008

Le tirage au sort prévu aujourd'hui La tension reste vive au Bardo

La tension demeure vive parmi les quelque deux cents habitants de Aïn Asker, partie basse du quartier du Bardo, sur les berges de l'Oued Rhumel, dont l'évacuation est imminente.

Après le mouvement de protestation contre les modalités d'attribution des logements à la nouvelle ville Ali Mendjeli qu'ils ont organisé, dimanche, en occupant les bureaux du chef du secteur urbain de Sidi Rached, ils s'étaient dispersés dans la soirée, non sans avoir reçu l'assurances du chef de daïra de Constantine, que leurs réclamations seront étudiées par la commission de recours.

Effectivement, un bureau, fonctionnant de 9h à 19h, à l'intérieur des locaux du secteur urbain de Sidi Rached, a été ouvert, lundi, pour recevoir les recours, accompagnés des pièces à conviction.

Les citoyens de ce quartier qui s'estimaient lésés par l'opération relogement ont accompli la procédure de recours dans l'ordre et la discipline, mais non sans quelques appréhensions quant à la prise en charge de leurs réclamations, vu les délais et compte tenu du fait que les heureux bénéficiaires de logements ont été convoqués pour aujourd'hui au complexe Al-Khalifa pour assister à l'opération de tirage au sort. « Nous avons la nette impression que les jeux sont déjà faits », nous ont déclaré, avec dépit, des citoyens du quartier du Bardo qui n'ont pas reçu de convocations. Ils ne croient pas trop à l'aboutissement des recours et ont le sentiment que la procédure n'est qu'une simple diversion pour gagner du temps puisque tout sera terminé aujourd'hui et l'opération d'évacuation des habitants du quartier débutera samedi prochain.

Des observateurs au fait des choses pensent que le problème n'est pas, pour autant, résolu et il pourrait rendre plus d'ampleur quand arrivera le tour des habitants de la partie haute du quartier. Et on ne manque pas de citer l'expérience vécue avec les opérations d'évacuation des bidonvilles qui existaient à Constantine et les nombreux cas de resquille et d'indus-bénéficiaires qu'elles ont révélés.

« Pourquoi, dans ce cas, les listes n'ont pas été rendues publiques comme le prévoit la loi ? », s'est écrié un autre citoyen. « Logiquement, pense-t-il, il doit y avoir un autre recensement pour démasquer les fraudeurs ».

En tout cas, l'opération tirage au sort prévue, aujourd'hui, sera placée sous haute tension. Affaire à suivre.

A. Mallem


Liberté - 8 janvier 2008

À quelque jours du relogement des habitants du Bardo à Constantine
Les exclus des listes d'attribution en colère

Pas moins de 200 habitants d'Aïn Asker, au niveau du quartier le Bardo, à Constantine, ont envahi, dans l'après-midi d'avant-hier, les bureaux du secteur urbain de Sidi Rached, pour protester contre leur exclusion des listes d'attribution de logements.
Selon des contestataires, leurs noms ont été rayés des listes d'attribution sans motif, alors qu'ils habitent le quartier en question depuis des dizaines d'années. Ils revendiquent la révision des listes par la commission des recours avant l'attribution des logements, prévue pour la semaine prochaine.
Pour rappel, le relogement des habitants du Bardo entre dans le cadre du programme de modernisation de la métropole constantinoise. L'exécution de cette opération se fera progressivement, selon les affirmations du chef de l'exécutif, et ce, afin de donner le temps nécessaire au  nettoyage du site.
Il est à souligner que le programme de modernisation de la métropole de Constantine (PPMMC) devrait toucher 40% des immeubles de la ville. Ainsi, les quartiers de Ben-Tellis, des Chalets des Pins et de l'avenue de Roumanie vont, incessamment, connaître le même sort. En ce qui concerne la vieille ville, les pouvoirs publics ont opté pour sa restauration.

Radia M. Aoued


Liberté - 9 Janvier 2008

Relogement des habitants du bardo
Les exclus protestent

Comme attendu, l'opération de tirage au sort au profit des bénéficiaires du programme de relogement des habitants du Bardo, hier à Constantine, s'est déroulée dans un climat tendu . Les exclus des listes d'attribution, qui se sont regroupés dans la matinée devant la porte du centre culturel el Khalifa qui a abrité la cérémonie, ont été interdit d'accès. Ces derniers, pour rappel, exigent la révision des listes  avant l'attribution des logements prévue la semaine prochaine. De leur côté, les bénéficiaires de logements retenus affichent, eux aussi, leur mécontentement. Ils dénoncent le travail des commissions de recensement, notamment en ce qui concerne l'attribution de logements de type F2. "Comment accepter de quitter nos maisons pour habiter des F2 que le président de la République en a ordonné l'arrêt de l'attribution", crie l'un d'eux. Certains ont même boycotté carrément l'opération. Un autre problème a été soulevé par les propriétaires des habitations à évacuer. Ils accusent les autorités en charge du dossier de ne pas disposer d'une procédure d'indemnisation claire. "Jusqu'à présent nous n'avons rien reçu de concret à part des promesses", explique un propriétaire.
Interrogé à ce propos, le chef de l'exécutif, qui était sur place, a précisé qu'une réunion a eu lieu avant-hier avec le comité du quartier, des propriétaires et des co-propriétaires. Trois solutions ont été proposées. Pour les propriétaires ayant des documents notariaux publiés, un lot de terrain leur sera attribué en plus d'un logement. Ceux ayant un acte de propriété non publié auront des logements en plus d'une somme d'argent. En ce qui concerne les exclus, trois commissions sont sur le terrain pour étudier les requêtes cas par cas. À signaler que le quota destiné aux habitants du Bardo est de 1 135 logements.

Radia M. A.


Le Soir d'Algérie - 10 janvier 2008

A LA VEILLE DE LA VISITE DU PRÉSIDENT
Troubles à Constantine

Le wali qui devait présider hier une rencontre avec les élus locaux dédiée à la gestion des collectivités locales est resté cloîtré dans son cabinet, quadrillé par un dispositif sécuritaire impressionnant. Et pour cause, plusieurs dizaines de citoyens habitant le vieux quartier du Bardo étaient venus exprimer leur colère vis-à-vis de l'imminente opération de relogement et des péripéties qui ont prévalu au traitement de ce dossier par les services de la wilaya, voire leur rejet catégorique de l'éradication de cette cité mythique de Constantine.

Une opération qui s'inscrit, faut-il le rappeler, dans le cadre du Projet programme de modernisation de la métropole Constantine (PPMMC), objet exclusif de la visite attendue du chef de l'Etat. Si l'émeute a été évitée de justesse hier, rien ne présage un apaisement pour les journées à venir, notamment pour le début de la semaine prochaine. Le relogement de près de 600 familles annoncé pour ce dimanche est quasiment compromis par la menace des contestataires qui promettent l'escalade au moment opportun. Dès lors, la question lancinante qui se pose est de savoir si la visite prévue du président Bouteflika n'est pas, elle aussi, compromise ? Tout porte à le croire puisque «l'exhibition» d'hier, un jour férié, a considérablement perturbé la circulation au centre-ville et mis en alerte un dispositif de sécurité impressionnant. Plusieurs centaines de locataires du quartier du Bardo ont investi, dans la matinée d'hier, la rue Kennedy où siège le wali de Constantine pour décrier les attributions de logements, distribués mercredi dernier dans le cadre du fameux Projet programme de modernisation de la métropole Constantine (PPMMC). Ces protestataires, qui réclamaient notamment la révision de cette opération, ont été, selon leurs dires, soit exclus de la liste des bénéficiaires de logements, soit ont eu droit à de «misérables» appartements de type F2 qui ne peuvent répondre à leurs besoins. Certains parmi eux ont revendiqué l'indemnisation avant le recasement puisque, à leurs yeux, l'expropriation de leurs biens reste encore «floue» à partir du moment où rien n'a filtré sur ce sujet, si ce n'est, les déclarations du wali, M. Abdelmalek Boudiaf, promettant des indemnisations selon les prix actuels du marché de l'immobilier ou encore le recours à la justice pour ceux qui refusent de quitter les lieux. Une action qui ne peut être entreprise, d'après eux, parce que les décisions de destruction de leurs habitations, exigée par la justice n'ont pas été délivrées. Aussi, les mesures prises par la commission chargée du dossier de ne pas attribuer de logements aux femmes divorcées, lesquelles étaient nombreuses hier devant le cabinet du wali, et aux personnes âgées, n'a pas été du goût de ces protestataires qui s'interrogeaient sur le sort de ces personnes âgées qui représentent des cas sociaux particuliers. L'attitude provocatrice du chef de daïra lors de la séance du tirage au sort qui s'est déroulée hier dans des conditions particulières, soit sous haute sécurité, a ajouté de l'huile sur le feu. Ce responsable aurait suggéré devant tout le monde, que les personnes âgées puissent trouver refuge, le cas échéant à «Diyar Errahma». Hier aussi, ce même commis de l'Etat a récidivé, péchant par son manque de tact dans ses palabres avec les contestataires devant le cabinet du wali. «J'habite avec mes frères et enfants dans un immeuble de 5 niveaux (18 pièces). Ma sour divorcée, à elle seule, habite dans un étage. Comment se fait-il qu'ils l'excluent de la liste alors qu'elle est propriétaire de tout un appartement de 100 m2 ? Où peut-elle aller ? Les responsables de la commission avancent souvent des arguments qui frisent le ridicule ! Comme quoi, c'est une femme solitaire et ne peut se prendre en charge ou encore qu'elle transformera son appartement en un lieu de débauche» affirme un sexagénaire qui jure avoir des documents authentiques qui prouvent sa propriété. Il ajoutera qu'il ne quittera jamais les lieux sauf en cas d'indemnisation correcte. D'autres sont allés jusqu'à proférer des menaces pour mener un mouvement de protestation plus violent dimanche prochain, date arrêtée par la wilaya afin de recaser la première vague des locataires du Bardo (600 familles). «Si aujourd'hui nous sommes peu nombreux, dimanche nous seront plusieurs milliers. Nous n'irons nulle part sauf après le dédommagement de tous les ayants-droit. Personnellement, on m'a octroyé un logement mais, je suis solidaire avec mes voisins qui ont été exclus alors que certains étrangers au quartier, usant de tricheries, ont bénéficié de logements» rétorque un jeune homme, la trentaine. Ce mouvement qui a pris fin à la mi-journée après l'intervention des forces de l'ordre qui auraient reçu l'ordre de se faire plus discrètes et l'arrivée du chef de Sûreté de wilaya. Des arrestations auraient été enregistrées parmi les protestataires qui, il est vrai, ont quitté la rue Kennedy sans incident majeur mais jurent de ne plus quitter leurs maisons. «Qu'ils m'évacuent avec les débris de ma maison parce que je ne la cèderai jamais» dira un autre habitant du quartier. Qu'en sera-t-il dimanche ?

Lyas Hallas


La Tribune - 10 janvier 2008

Délogement et relogement des habitants du Bardo à Constantine
Contestation et sit-in devant le cabinet du wali et intervention de la police

La maison de la culture Med Laïd Khalifa a abrité au cours de la journée de mardi une opération de tirage au sort ayant pour but de départager les bénéficiaires d'un relogement des familles résidant dans le vieux quartier du Bardo.

Deux catégories de familles sont concernées, celles occupant des bidonvilles érigés sur les lieux aux abords de l'oued Rhumel, et celles des propriétaires depuis le début du siècle dernier. Certains parmi les propriétaires résident dans des villas, parfois de trois étages.

A ces familles, évidemment nombreuses, sont proposés à titre compensatoire des logements de type F2 et F3, et seule une famille composée de plus de cinq personnes peut prétendre à un F3. D'où l'hystérie quasicollective qui a marqué la séance qui a été ouverte par le wali dans une confusion générale en présence d'un cordon d'éléments de la BMPJ extraordinairement renforcé.

Le wali qui a dû faire une entorse à son programme, compte tenu de l'accrochage qui durait depuis vingt-quatre heures entre les forces de sécurité et un groupe de terroristes à hauteur de la forêt de Djebel Ouahch, n'est pas arrivé à persuader l'assistance des bonnes intentions de l'administration.

M. Boudiaf sera littéralement houspillé par les centaines de jeunes qui refusaient «d'être comptabilisés à la charge de nos parents dans un F3, loin de répondre aux conditions mêmes difficiles dans lesquelles nous vivons actuellement». Il quittera la salle dans la confusion et en laissant le soin à la commission chargée du tirage au sort de faire son travail quitte à aller vers un affrontement avec une foule hostile et très sérieusement quadrillée par les agents de l'ordre.

Il y a lieu de souligner que de nombreux habitants de ce quartier s'interrogeaient sur le sort qui pourrait être réservé aux vieilles femmes qui n'ont plus de parents ou encore de quelques veuves dont on disait qu'elles allaient être acheminées au foyer des personnes âgées ou à Diar Errahma. Le wali a tenu à évacuer du revers de la main ces appréhensions légitimes de personnes heureusement encore respectueuses des valeurs sociales dont celle du bon voisinage et de la solidarité collective. Le tirage au sort aura duré jusqu'à la tombée de la nuit, des membres de familles concernés par le relogement restant agglutinés autour de la maison de la culture jusqu'à la fin de l'opération.

Précisons enfin que toutes les familles seront transférées à partir de dimanche prochain vers le nouveau site retenu dans la nouvelle ville Ali Mendjeli. Ceux que l'attribution d'un F2 n'agrée pas «ont toute la latitude d'introduire un recours auprès de la commission que l'administration a installée au cours de la nuit de lundi au même titre d'ailleurs que ceux qui affirment habiter dans des maisons de maîtres ou qu'ils sont propriétaires des lieux. Toutes les solutions ont été envisagées pour que les droits des uns et des autres soient garantis et préservés», a conclu le wali avant de quitter la salle.

Mais la situation ne s'arrêtera pas là car le lendemain même, autrement dit hier, les bénéficiaires sont revenus à la charge. Ils se sont dirigés vers le siège de la wilaya pour y tenir un sit-in et bloquer la circulation routière sur un axe très important de la ville.

Le général Bourgham, chef de région adjoint du commandant de la 5ème région militaire qui tenait une réunion de coordination avec le wali au sujet des événements de Djebel Ouahch, éprouvera les plus grandes difficultés pour quitter les lieux, n'était l'intervention musclée du service d'ordre.

A. Lemili

El Watan - 14 janvier 2008

Les habitants du quartier bardo s'opposent à leur transfert
Tension à Constantine

La tempête soulevée par l'opération d'évacuation de plus de 600 familles du quartier Bardo n'est pas près de s'apaiser. Hier et hormis les locataires qui ont plié bagage en direction des nouveaux appartements de la nouvelle ville Ali Mendjeli, plusieurs familles se sont barricadées dans leurs maisons, refusant d'obtempérer à l'ordre d'évacuation, bravant même le fait que l'électricité et le gaz leur ont été coupés.

Les cheveux continuent de tomber dans la soupe d'un plan qu'on a voulu monumental avec l'objectif noble de modernisation de la ville de Constantine. Si les milliers de riverains ne s'opposent pas fondamentalement à l'idée de quitter les lieux, prenant en considération les bienfaits du plan, en revanche, le timing et la méthode empruntée par l'administration locale ont vite fait d'installer des animosités entre les deux camps, d'autant que la transparence n'était guère au rendez-vous. Profitant de la précipitation et du déficit de communication qui ont entaché la démarche des responsables de la wilaya, des agents subalternes ont réussi à piéger l'opération en provoquant la révolte de la population et une situation qui frise la catastrophe. Ces gens sans scrupules ont mis l'opération à leur profit en créant un véritable « business » autour du quota de logements imparti à cet effet. Ainsi, des morts ont bénéficié d'appartements neufs et des personnes étrangères au quartier se sont retrouvées sur la liste des bénéficiaires, devant l'indignation des habitants qui se sont rendu compte des petites combines des trafiquants. Cela ne pouvait qu'ajouter à la frénésie qui s'est emparée du quartier et l'écourement des véritables occupants. Il s'agit bien entendu d'indus bénéficiaires surgis de nulle part à la faveur de passe-droits moyennant une « tchippa » généreuse, affirment mordicus des délégués que nous avons rencontrés.

La loi sur l'orientation de la ville piétinée ?

Jamais une opération de relogement n'a connu un aussi large trafic, même si le phénomène a toujours existé. Il se trouve qu'une vive opposition s'est manifestée cette fois de la part des habitants du Bardo qui réagissent en s'organisant dans le cadre d'un conglomérat d'associations pour dénoncer ce trafic bien organisé. Une délégation des familles s'est d'ailleurs réunie à ce sujet avec le wali qui a promis de rayer des listes tout indu bénéficiaire dénoncé. Dans le tas, les délégués ont critiqué aussi le timing de l'opération qui a sacrifié les jeunes scolarisés, notamment les candidats au bac, forcés de changer d'établissement au beau milieu de l'année. Mais le véritable enjeu réside, disent ces délégués, dans toute la démarche qui n'a pas associé les concernés, en violation des articles 2 et 17 de la loi portant orientation sur la ville qui réclament justement la concertation et l'implication de la société civile dans toute décision liée à leur cadre d'habitation. Chose qui, selon eux, est à l'origine de l'anarchie qui entoure l'opération et le risque de dérapage qui s'ensuit. Trois griefs sont reprochés aux responsables. D'abord, l'affichage de la liste des bénéficiaires qui n'a pas été fait comme l'exige la règle ; ensuite, ces gens s'interrogent sur quels critères se sont basées les commissions qui ont fabriqué ces listes ; et enfin, sur l'existence ou pas de la commission de recours qui, en tout cas, n'est domiciliée nulle part, selon eux.

Un quartier à la Dubaï City

L'opération en question est inscrite dans le cadre du plan gigantesque de mise à niveau de la ville de Constantine, étape qui prélude à un programme de modernisation, baptisé PPMMC (programme du Président pour la modernisation de la métropole de Constantine). Le site du Bardo, situé au cour de la ville, est établi sur plusieurs dizaines d'hectares et renferme 1284 constructions. Hormis la partie supérieure, qui donne sur l'avenue Rahmani Achour, et composée de bâti de nature coloniale, tout le reste du tissu est fait de constructions illicites, érigées sur la berge ouest de oued Rhumel. Les urbanistes ont décomposé ce site en quatre îlots inégaux qui subiront les opérations en procédant de bas en haut. Cette première étape touchera donc les habitants de Aïn Asker I. Selon une source autorisée, cet îlot renferme 209 constructions. Celles bâties avec un permis de construction ne dépassent pas les 12%, alors que les commerces qui activent avec un registre autorisé sont limités à 20. La récupération du site, situé de surcroît au cour de la ville, permettra le lancement de projets qu'on veut à la Dubaï City. Notre interlocuteur note en plus que l'action en cours n'est pas uniquement une opération de débidonvillisation. Il s'agit d'une action multiforme qui permettra de nouveaux aménagements, et les moyens sont là pour lancer les étapes suivantes. On ne lésine pas sur les moyens, en effet, pour faire avancer ce chantier. Le wali a souligné à chaque occasion que personne ne sera lésé. Les locataires seront donc recasés dans des logements sociaux alors que les propriétaires seront tous indemnisés rubis sur l'ongle. Mais eux aussi seront d'abord placés dans des logements sociaux pour donner par la suite l'occasion aux experts d'évaluer les constructions ainsi que les fonds de commerce. Des prix, alignés sur ceux du marché, seront proposés aux propriétaires sur la base des rapports d'expertise en privilégiant dès le départ le règlement à l'amiable sur le droit d'expropriation dans le cadre de l'utilité publique. D'autres solutions non moins intéressantes ont été proposées aux concernés, notamment l'achat auprès de l'OPGI de villas sur le site de Zouaghi et certains ont déjà accepté cette variante. C'est là le côté jardin d'un plan qui semble avoir mal négocié son démarrage, mais qui promet tout de même de belles perspectives pour Constantine.

Nouri Nesrouche


Le Quotidien - 14 janvier 2008

L'évacuation du Bardo a commencé

L'opération tant attendue de délocalisation des habitants du quartier du Bardo a commencé, hier, et a pris les allures d'une méga-transhumance au regard de la noria de camions de déménagement réquisitionnés à l'occasion et la présence des familles concernées qui ont battu le pavé très tôt le matin, au coeur d'une véritable foire d'empoigne. Sous le regard de certains responsables qui étaient présents sur le site en ébullition, entre autres le chef de daïra, le P/APC, le chef de cabinet du wali, et d'un cordon compact des unités républicaines de sécurité (URS), hommes, femmes et enfants ont charrié des heures durant leurs modestes ballots et des affaires éparses.

Selon les chiffres officiels qui ont été communiqués à l'occasion, ce sont 648 familles sur un total de 1.135 qui forment le gros des effectifs concernés par cette première tranche, alors que sur le terrain des opérations les représentants des habitants nous ont informés que 30 à 40 familles seulement ont été délocalisées dans la journée d'hier vers la nouvelle ville Ali Mendjeli, même si d'autres sources laissent penser que ce nombre a pu avoisiner le chiffre de 80.

Une chose est sûre, sur le site du Bardo, c'est une quarantaine de camions qui étaient alignés à la queue leu leu. C'est dire qu'il y a loin de la coupe aux lèvres et que le déplacement de 648 familles est trop important et demande une logistique « pharaonique » pour pouvoir se faire en à peine 24 heures. Sur ce registre, les choses ne sont pas simples et la commission de recours qui a installé en parallèle à l'opération ses quartiers à l'école Okba Ibn Nafaa, a eu fort à faire pour gérer les contentieux en tous genres : les chiffres parlent d'eux-mêmes puisque 79 familles ont récusé leur relogement dans des appartements qu'ils soient des F2 ou F3 au motif qu'en leur qualité de propriétaires, cela ne compensait pas la perte de leurs habitations, sachant que le mètre carré se monnaie à prix d'or dans le centre-ville de Constantine.

Pour faire bonne mesure au chapitre des contestations, 42 dossiers ont été enregistrés par ladite commission par des citoyens exclus carrément du bénéfice de l'attribution. Jusqu'à 17 heures hier et en fin de journée, l'école Okba Ibn Nafaa et la commission de recours présidée par le chef de daïra et deux représentants de l'OPGI ont été assiégées par une partie des habitants du Bardo et où l'ambiance a frôlé régulièrement l'émeute. L'autre sujet brûlant de la journée ce fut aussi le problème de la « délocalisation » des élèves du CEM Omar Ibn El Khattab et du lycée El Okbi vers des établissements de la nouvelle ville Ali Mendjeli. En effet, en dépit des assurances de la direction de l'éducation, les parents des enfants scolarisés dans ces deux établissements refusent totalement cette éventualité et demandent que ce transfert se fasse à la fin de l'année.

Le bras de fer sur cette épineuse affaire est à prendre au sérieux tellement les familles sont remontées, surtout celles qui résident à l'avenue de Roumanie, de Souika et du boulevard Belouizdad, non concernées par ce mémorable « mouvement de population » d'une ville à une autre. L'ire des gens de Aïn Asker s'est d'autant plus aggravée, affirment certains de leurs représentants, que dans la journée d'hier on n'a pas trouvé mieux du côté des organismes concernés que de couper le gaz et l'électricité dans la plupart des habitations concernées par le déménagement alors que l'opération est encore en cours.

A l'évidence, et compte tenu de l'ampleur et de l'envergure de cette équation, que les autorités locales veulent résoudre coûte que coûte et dans les temps impartis, avec pour facteur déterminant l'adhésion nécessaire de la population, il n'est pas dit que le quartier du Bardo est aujourd'hui au bout de ses peines. Cette première tranche de délocalisation d'une opération qui va s'étaler sans nul doute dans le temps, au minimum un mois prédisent certains, est un épisode riche d'enseignements qui mériteraient assurément d'être intégrés dans le mode opératoire des décideurs.

K. B.

La Tribune - 14 janvier 2008

Bardo évacué en présence d'un impressionnant dispositif dissuasif policier

Les pouvoirs publics ont recouru aux grands moyens pour évacuer les habitants du quartier du Bardo à Constantine.
Enfin, les moyens en question ont laissé la nette impression d'être démesurés sachant que le plus gros de la population appelée à quitter les lieux n'affichait pas en réalité une quelconque réticence. Il s'agissait, notamment, des simples locataires auxquels il importait peu de quitter un logement pour en rejoindre un autre, pour peu que les conditions de vie y soient meilleures. Vraisemblablement, à juger les déclarations qui nous ont été faites par certains des bénéficiaires, elles seraient effectivement meilleures, exception faite des difficultés qui viendront a posteriori, en l'occurrence les moyens de transport, le changement de lieu de scolarité des enfants, un loyer surélevé pour des personnes habituées à payer roupie de sansonnet et enfin le sentiment inaltérable de. déracinement.
Ainsi, au cours de la journée d'hier, tous les barrages fixes placés aux entrées de la ville ont été démantelés et les éléments les constituant envoyés d'autorité cerner le quartier sus-évoqué en filtrant la circulation et les personnes.
Seuls se refusaient de quitter les lieux les réputés propriétaires. «Nous sommes au nombre de vingt-sept», nous dit R. F. qui habite une immense bâtisse de trois étages garnis de barres d'attente. Il tiendra à ajouter : «Sur les vingt-sept, je peux vous assurer qu'il en existe cinq qui ne le sont pas en réalité, en ce sens que si le terrain qu'ils occupent est acquis sous seing blanc il y a des dizaines d'années, les maisons qui y ont été érigées n'ont jamais fait l'objet d'un permis de construire. A contrario, les autres sont propriétaires non seulement des terrains mais aussi des bâtisses.»
Si le wali et son staff ont tenu à rassurer les propriétaires sur l'indemnisation après évaluation de leurs biens, quelle serait alors la raison de toutes les résistances qui prévalaient jusqu'à hier encore, certains parmi eux (les propriétaires) n'hésitant pas l'ombre d'une seconde à jurer : «Plutôt mourir sur les lieux que les quitter par l'arbitraire de l'administration.» La réponse nous est donnée sur place : «Il est vrai que les autorités locales n'ont pas arrêté de nous promettre une compensation, ce qui au demeurant est notre droit, mais les débats achoppent sur la procédure d'évaluation. L'administration jugeant plus plausible de comptabiliser le mètre carré de bâti au prix officiel alors que nous avons, notamment pour certains d'entre nous, investi non seulement dans la construction mais dans son aménagement à l'intérieur. Qui aujourd'hui n'a pas installé de la dalle de sol, revêtu les murs de faïence, du marbre en certains endroits ? Or, que peut représenter une évaluation officielle quand on sait à quel coût est estimé le mètre carré ? Nous nous assoirons pour négocier à la seule condition que l'évaluation se fasse selon la réalité et non pas en théorie.»
En tout état de cause, les directions de l'exécutif concernées ont ipso facto lancé les mesures qui s'imposent pour que l'opération se fasse avec ou sans l'assentiment des habitants.
Très tôt dans la matinée, l'électricité, le gaz et l'eau étaient supprimés. Ce sera d'ailleurs une mesure qui allait pénaliser tout le quartier du Bardo et plus particulièrement les commerçants.
Quant aux élèves et autres lycéens, nous saurons que les places leur ont déjà été réservées à hauteur d'établissements de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Une autorisation d'absence de huit jours leur a été accordée en attendant qu'ils règlent leur situation.
Concluons toutefois sur l'amateurisme dont a fait preuve l'administration de la wilaya dans la concrétisation de cette opération de déménagement qui aurait eu du mérite à être réalisée avec plus de professionnalisme au cours de l'été. parce que d'humanisme il n'est pas question de parler.
Le wali justifie cet empressement par la nécessité de lancer le projet d'aménagement du site concerné, lequel ne saurait souffrir de plus de retard. Quand on évalue en réalité le retard qui caractérise tous les projets lancés depuis plus de deux ans, on ne peut en réalité que se gausser d'une. telle rigueur.

A. Lemili


L'Expression - 16 Janvier 2008

Les habitants du Bardo campent sur leurs positions

Malgré les garanties exprimées par le premier responsable de la wilaya, Abdelmalek Boudiaf, concernant l'opération de délocalisation des habitants, la commission des propriétaires installés au quartier Bardo campe sur ses positions. Les propriétaires soutiennent qu'ils ne quitteront les lieux qu'une fois concrétisée, l'indemnisation sur le plan matériel. Une situation, a-t-on noté, qui ne fera que retarder l'évacuation des habitants. Certains d'entre eux, n'ayant pas bénéficié de logements, ont adressé des recours à la commission de recours sous l'autorité du chef de la daïra, sachant que l'opération de relogement est loin d'être achevée. Hier encore, le va-et-vient incessant des camions de déménagement avait marqué le quartier Bardo. L'importance de cette opération, devant permettre la réalisation d'un grand projet sur le site, a amené le premier responsable de la wilaya à exprimer des garanties à l'intention des propriétaires, qui refusent toujours de répondre à l'appel des autorités, priorisant des indemnisations plus pratiques et concrètes. Mais cela ne sera pas le seul obstacle, puisque sur un autre volet, c'est la scolarisation des enfants qui pose problème. Intervenant dans ce contexte, le directeur de l'éducation a tenu à rassurer les parents en s'engageant à entreprendre toutes les mesures nécessaires. Dans ce sens, le choix pour une réinscription dans un établissement scolaire est laissé aux parents. Idem pour les enseignants, lesquels ont reçu des garanties pour qu'ils soient orientés vers les établissements de leur choix. En tout état de cause, cette opération a été une grande satisfaction pour les locataires et ceux qui peuplent les bidonvilles, notamment les berges du Rhummel. Seuls les propriétaires persistent dans leur « entêtement ».

Ikram GHIOUA


Le Quotidien - 27 janvier 2008

Bardo
Les points noirs d'une délocalisation

Par son ampleur, l'onde de choc sociale et humaine, née de la méga transhumance de plus d'un millier de familles, habitant le vieux quartier du Bardo vers la nouvelle ville Ali Mendjeli, continue à l'évidence de se propager à Constantine, et où l'administration locale n'est pas complètement sortie indemne de cette délocalisation forcée encore en cours. Le recasement décidé dans l'urgence, et l'opacité qui a présidé en amont à l'opération de recensement des habitants, au titre, il faut le rappeler, d'une expropriation pour utilité publique, gravée d'autorité dans le marbre du plan présidentiel de modernisation de la ville, sont loin d'être aujourd'hui des dossiers clos, et le courroux des gens du Bardo non plus. A la vérité, et comme l'ont souligné en temps réel certains observateurs avertis de la scène locale, c'est l'échafaudage complexe et non maîtrisé des procédures engagées au cours de l'opération par les autorités concernées qui a été, sans aucun doute, à l'origine d'une grande tension, de mouvements de foule à la limite de l'émeute et surtout à de nombreux contentieux.

Sur ce registre, l'aînée d'entre toutes les contestations a été, hier, un sujet de débat sur les ondes de la radio locale Cirta FM, qui s'est longuement décliné autour de la problématique posée par « l'expropriation, et les indemnisations entre les lois et la réalité » dans notre pays. Le cas du Bardo est à cet égard exemplaire en ce qu'il souligne d'un trait noir l'application autoritaire de l'expropriation, par la prise de possession du lot de terrain ou la bâtisse et qui s'est faite avant la procédure d'indemnisation, laissant planer le doute d'être en bout de course inéquitable. Sans se prononcer sur la conformité des procédures, le directeur des Domaines, M. Saâda, pour sa part, a déclaré que ses services ont fini, au chapitre des indemnisations, par trouver un compromis et signé un accord préliminaire, avec les 40 familles éligibles recensées. La gestion du dossier des dédommagements à l'heure actuelle, compte tenu des déclarations des citoyens, niant que les choses se soient vraiment décantées, demeure donc plutôt opaque.

Maître Beghidja, avocat et membre de la commission de l'urbanisme de l'APW de Constantine, a estimé que l'opération du Bardo s'est compliquée globalement par « le manque d'information » soulignant les déficits enregistrés, en relation avec la régularisation des dossiers des expropriations.

L'inventaire des dysfonctionnements recensés, jusque-là et dont la commission de recours présidée par le chef de daïra est en charge de leur trouver des solutions, atteste que le dossier de la délocalisation du Bardo cumule à l'envie les points noirs.

K. B

Le Quotidien - 29 janvier 2008

Bardo Lancement imminent de l'évacuation de la deuxième tranche »

L'opération délocalisation des habitants du quartier Bardo de Constantine, qui a débuté au cours de la première semaine de janvier, va se poursuivre par l'entame, dans les prochaines 48 heures, de la seconde tranche qui consiste en le déménagement de 6OO familles vers les logements qui leur ont été réservés à la nouvelle ville Ali Mendjeli.

Pour rappel, la première opération qui n'avait pas manqué de susciter beaucoup de remous et de protestations parmi les différentes catégories de la population déplacée (les écoliers, les lycéens, les personnes exclues, etc.) a été menée sous haute protection sécuritaire pour prévenir tout risque de débordement résultant des nombreux mécontentements qu'elle avait suscités.

On se souvient que la plupart des mécontentements s'étaient cristallisés sur un point important : l'offre de 240 F2, destinés à reloger les familles déplacées et que la majorité d'entre elles avait rejetés, surtout les propriétaires de logements et de terrains dans le quartier évacué. Ce qui avait contraint les autorités à constituer une commission spécialisée pour étudier chaque cas individuellement et proposer l'indemnisation appropriée, de nature à ne léser personne. Cette mesure avait bien fini par calmer les propriétaires concernés et rendre l'opération déménagement relativement aisée.

Mais la seconde tranche de cette délocalisation, qu'on s'apprête à exécuter, survient alors que de nombreux habitants de l'îlot connu sous le nom de « Aïn Asker », exclus lors de la première opération par la commission de recours, ne cessent d'exprimer, publiquement, leur mécontentement et réclamer ce qui leur semble être leur droit au relogement.

Ainsi, pas plus tard que dimanche matin, une quarantaine de personnes, entrant dans cette catégorie, ont tenu un sit-in devant le cabinet du wali, réclamant justice et dénonçant ce qu'ils appellent « la manipulation des listes des bénéficiaires de l'opération relogement qui, selon eux, comporte des noms de personnes étrangères au quartier qui ont bénéficié de logements neufs aux dépens des véritables enfants de Bardo ». Ils n'ont pu obtenir d'être reçus au cabinet du wali et ont été orientés vers la daïra qui chapeaute l'opération. Alors, disent-ils, qu'ils sont passés, plus d'une fois et sans succès, par ce canal de la daïra. Et c'est sous le coup d'une autre déception que le groupe de protestataires a décidé de décrocher en promettant de revenir à la charge et de ne pas baisser les bras « tant que justice ne nous sera pas rendue », dira l'un d'eux.

A. Mallem

El Watan - 29 janvier 2008

Évacuation du site de Bardo
Lancement de la seconde étape

La seconde étape du programme d'éradication de l'habitat précaire du site de Bardo sera lancée rochainement, apprend-on auprès du chef de daïra de Constantine.

Une opération de recensement et de vérification de l'identité des familles, qui seront évacuées vers la nouvelle ville Ali Mendjeli, a été entamée depuis quelques jours. De folles rumeurs circulent actuellement dans le quartier, faisant état de l'arrivée de plusieurs indus occupants, ayant la ferme intention de compter parmi les recensés. Le procédé est simple : il suffit de payer quelques millions pour louer, ou même acheter une bâtisse délabrée, pour se retrouver ensuite sur la liste des bénéficiaires. On apprend même qu'une enquête est menée par les services de police, en collaboration avec ceux de la daïra et de la commune de Constantine, pour débusquer les « faussaires ». Pour rappel, l'opération de relogement des familles, habitant les quartiers situés entre la rue Rahmani Achour et la rive ouest du Rhummel, annoncée par le wali au mois de mai dernier, devra toucher théoriquement plus de 1 400 familles. Plus de 600 familles ont déjà pris la route de la nouvelle ville Ali Mendjeli, le 13 janvier, lors d'une campagne, menée sous haute surveillance. Si aucun incident majeur n'est survenu, la délocalisation des familles, après les vacances scolaires, a fait couler beaucoup d'encre. La seconde étape, dont la date officielle sera fixée par le wali, devra cibler plus de 500 familles, habitant toute l'étendue située en face du lieudit Aïn Asker, et composé en majorité d'habitations précaires. Néanmoins, le principal souci des autorités, à l'heure actuelle, est d'éviter les erreurs commises lors de la première phase, où trop de brèches ont été exploitées par certains opportunistes. La seule inconnue de toute cette campagne reste le cas des propriétaires, dont le sort n'a pas été encore tranché, en attendant qu'ils soient fixés sur les modalités d'indemnisation, qui sont toujours contestées par les concernés.

S. Arslan


El Moudjahid - 2 février 2008

Relogement prochain des 535 dernières familles du site du Bardo

La seconde étape du relogement des dernières  familles, résidant encore au vieux quartier du Bardo (Constantine), est entrée dans sa phase active avec le lancement d'une opération de vérification des dossiers des 535 familles concernées par le transfert, a indiqué, hier, M. Abdelwahab Boulfelfel, délégué du secteur urbain de Sidi Rached.     
Selon cet élu de l'assemblée populaire communale de Constantine, cette opération vise notamment la vérification de l'identité de ces familles "pour assainir les dossiers et écarter toute possibilité de fraude", un quota de logements neufs à la nouvelle ville Ali Mendjeli étant exclusivement réservé aux "habitants réels" du Bardo. Une enquête est actuellement menée, en ce sens, par les services concernés, assistés par des éléments de la daïra et de la commune de Constantine, a précisé M. Boulflefel, rappelant que l'opération de relogement des familles habitant les quartiers situés entre la rue Rahmani Achour et la rive ouest du Rhummel, englobe près de 1.300 foyers entre propriétaires et locataires.    
649 familles ont déjà été relogées, a signalé par ailleurs la même source, précisant que les études des recours introduits durant cette même phase ont permis de revoir ce nombre à la hausse en réhabilitant une centaine d'autres familles du même site dans leur droit en leur attribuant des logements.    
A propos des propriétaires réticents à quitter leurs demeures, "seuls deux cas demeurent en suspens, mais seront réglés dès que les réserves émises concernant l'évaluation des biens immobiliers auront été examinées par la commission instituée à cet effet", a-t-on affirmé de même source.     
Le site du Bardo, situé au centre de la ville de Constantine, est destiné à recevoir, dans le cadre d'une importante opération de modernisation de la capitale de l'Est algérien, des tours d'habitation, des sièges d'entreprises et des équipements modernes, rappelle-t-on.


Liberté - 4 février 2008

Des gourbis mis en vente !

À l'approche de l'entame de la deuxième tranche de la délocalisation des habitants du Bardo à Constantine, prévue au courant de cette semaine, les prix de location et de vente des maisons et locaux ciblés par l'opération ont atteint des seuils inimaginables. Les spéculateurs du Vieux Rocher ont saisi l'occasion pour faire de juteuses affaires : louer des gourbis à des prix exorbitants. Le loyer mensuel était, hier encore, négociable à 10 millions de centimes. Dénicher une chambre au Bardo est synonyme, pour certains, d'une rente certaine, soit un logement à la nouvelle ville ou à Aïn Abid négociable pour au moins 2 000 000 dinars. Selon des sources concordantes, des familles qui n'ont jamais habité le quartier profitant de la présence de proches parmi les véritables concernés, se bousculent pour débourser ce prix contre une chambre et une série de faux reçus de loyer avec effet rétroactif. Des habitants du site,  scandalisés par ces pratiques mafieuses,  nous ont confirmé ces faits rendus possibles par la complicité de certains vrais locataires et propriétaires.  
Interrogé à ce propos,  le chef de daïra de Constantine a, pour sa part, confirmé ces faits. "Trois enquêtes ont été effectuées pour ficeler ce dossier. Elles ont abouti à l'exclusion déjà de 100 noms", dira-t-il.  Ainsi, on s'interroge sur la crédibilité des meneurs de l'actuelle fronde si les opportunistes ne sont pas débusqués par les riverains mêmes.  À signaler que cette deuxième  opération de relogement consiste en le déménagement de 600 familles vers les logements qui leur ont été réservés à la nouvelle ville Ali Mendjeli.

Radia M. A.


L'Expression - 24 Juillet 2008

SITE DU BARDO
200 familles introduisent des recours

Pas moins de 200 recours ont été transmis à l'APC de Constantine relativement à l'opération de délocalisation du site du Bardo. Les contestataires se sont proclamés comme étant des habitants du quartier. Cependant, des sources très au fait de ce dossier, qui a fait couler beaucoup d'encre, ont indiqué, après vérification, que ces familles ne sont que de potentiels héritiers des véritables propriétaires ayant occupé des logements au Bardo. Et qu'il n'était pas question pour eux de rater cette occasion pour bénéficier d'une indemnisation ou d'un bien immobilier.
Le quartier vit à un rythme inhabituel caractérisé par de multiples rencontres entre les représentants du quartier et les autorités locales dans le cadre des procédures relatives à l'évacuation de la seconde tranche des authentiques habitants. Sur ce point, on apprend que cent dossiers relatifs à l'indemnisation de certains propriétaires ont été définitivement résolus.
Néanmoins, une dizaine ont refusé les propositions des pouvoirs publics en procédant à l'introduction de recours.
Les mêmes sources ont indiqué que certains cas n'ont pas été pris en considération en raison de l'absence des concernés lors de l'opération de recensement. L'on a également appris que cinq cents logements vont être distribués. L'opération de la délocalisation du site du Bardo entre dans le cadre de la modernisation de la ville. Cet endroit sera doté d'un complexe commercial sophistiqué, a-t-on souligné.
La délocalisation du site Le Bardo prévoit la construction d'un centre commercial moderne. Un projet futuriste qui ne peut que participer à redonner à la ville son image de capitale.

Ikram GHIOUA


Constantine le grand projet
envoyé par Zouaghi25


L'Expression - 26 août 2008

Le Bardo évacué

L'opération d'évacuation d'une seconde tranche des habitants sera effectuée demain. Le tirage au sort a eu lieu, hier au complexe culturel Malek-Haddad, Constantine.
Comme pour la première tranche, l'opération du tirage au sort se déroulera en présence du chef de daïra et concernera 350 familles. Ces dernières, pour éviter des complications, ont désigné une commission pour défendre leurs droits et veiller à la transparence de l'opération. Les habitants ont même demandé que la liste des bénéficiaires soit affichée.
L'évacuation des habitants du site du Bardo a pour objectif la réalisation d'un centre commercial et entre dans le cadre de la modernisation de la ville. Il va sans dire qu'au départ, l'initiative avait rencontré des obstacles, notamment par certaines attitudes de locataires qui se sont déclarés hostiles à la démarche des autorités locales.
D'autres se sont opposés à la démolition de leurs bâtisses. Par contre, certains ont trouvé là une opportunité miracle qui va leur permettre de tirer un maximum de profit.
Ces derniers, notamment ceux de la rue Rahmani Achour dont les constructions ont été réalisées à coup de milliards, exigent une indemnisation au mètre carré. Une exigence accordée par le chef de l'exécutif qui, lors d'une réunion a promis que leurs propriétés seront évaluées au prix du marché. Dans ce sens, l'on apprend que l'opération des dédommagements a pris effet la semaine dernière.

Ikram GHIOUA


El Watan - 28 août 2008

Relogement de 300 familles de Bardo : Les défaillances d'une opération

Annoncée pour le mois de juin dernier et retardée pour des raisons qui demeurent encore inconnues, l'opération de relogement des 300 familles habitant la seconde tranche du lieudit Aïn Asker, dans le quartier de Bardo, a montré les défaillances des services de l'APC de Constantine et les contradictions criantes entre les déclarations officielles et la réalité du terrain, souvent dure pour les citoyens concernés.

Mercredi dernier, soit deux jours seulement après le tirage au sort effectué au profit des interéssés, de longues files d'attente ont été remarquées tôt le matin devant l'école primaire Okba Ibn Nafaâ, toujours en chantier, improvisée en bureau de réception des recours. Il est inutile de décrire le climat de tension et de colère et la cohue généralisée qui ont nécessité l'intervention énergique d'un important contingent des services de l'ordre. Des dizaines de familles, parmi les propriétaires et les exclus des listes des bénéficiaires, lesquels ont déposé des recours, ont accusé ouvertement la commission de recensement de l'APC de Constantine d'être derrière leur mise à l'écart au profit d'intrus. « Nous n'avons même pas reçu la visite de ladite commission, alors qu'on a vu durant le tirage au sort des personnes étrangères au quartier bénéficier de logements », martèle une dame.

Alors que les habitants de Bardo s'interrogent toujours sur les raisons du non-affichage de la liste des bénéficiaires, comme cela a été le cas pour les opérations précédentes, l'on apprend du chef de daïra que 102 noms ont été rayés de la première liste établie par les services de l'APC et ceux de l'OPGI après les enquêtes menées par ses propres services. Le fait marquant de cette opération demeure le recours déposé par 21 familles affectées vers les blocs 1 et 2 du bâtiment R situé à l'îlot 1 de l'unité de voisinage 1 (UV1) à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Les citoyens concernés ont catégoriquement refusé d'occuper des appartements jugés inhabitables. « C'est un immeuble dépourvu de toutes les commodités et qui présente des fissures et des défauts partout ; il a été refusé par les familles relogées lors de la première opération au mois de janvier dernier, il a été juste retapé par un entrepreneur privé mais il est toujours dans un état délabré, pour cela nous refusons d'y habiter et nous exigeons des appartements convenables », ont déclaré les signataires d'une pétition, qui exigent l'intervention du wali.

Par ailleurs, l'on apprend que 12 familles, qui ont été écartées lors de la première opération, sont toujours sans logement et habitent, à ce jour, la fourrière communale située à proximité des ateliers de dinanderie de Bardo, dans l'attente d'une éventuelle évacuation. « Les autorités nous ont promis de nous inscrire parmi les nouveaux bénéficiaires mais nous n'avons rien vu venir alors que nous vivons depuis huit mois dans des conditions pénibles », affirme un père de famille. Il faut dire que l'opération de relogement des 300 familles issues du quartier en question a été vivement critiquée par les citoyens qui ne comprennent toujours pas le choix du timing choisi à quelques jours du mois de Ramadhan et de la rentrée scolaire alors que leur évacuation devait se faire depuis trois mois, selon les déclarations des autorités de wilaya. Ils ont contesté par ailleurs la méthode avec laquelle a été menée l'étude des recours, laquelle aurait dû se faire, selon eux, avant d'arrêter la liste définitive et décider l'évacuation des lieux, surtout que de nombreuses personnes ont été rétablies dans leurs droits, de l'aveu même du chef de daïra, qui préside la commission chargée de l'étude des réclamations.

Par S. A.

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Bardo sous haute tension

Un important contingent des forces de l'ordre a été déployé, tôt dans la matinée d'hier, pour éviter un éventuel dérapage après les mécontentements exprimés par près de 200 familles exclues des listes des bénéficiaires de l'opération de relogement qui a touché la deuxième tranche du lieudit Aïn Asker, dans le quartier du Bardo.

La tension est montée d'un cran à 10h, lorsque des dizaines de personnes ont fermé la route menant vers la gare routière Est, protestant contre la fermeture du bureau de dépôt des recours installé à l'école primaire Okba Ibn Nafaâ. Il a fallu de peu pour que le mouvement dégénère en véritable émeute, n'était l'intervention rapide des services de l'ordre. Les protestataires ont accusé ouvertement la commission de recensement de l'APC de Constantine d'avoir introduit les noms de personnes étrangères au quartier. Pour preuve, 102 noms ont été rayés de la liste, selon les déclarations du chef de daïra à la presse.

Ce qui confirme les irrégularités qui ont marqué une opération menée à la hussarde et dans une opacité totale, alors que la date du relogement a été fixée à quelques jours seulement du mois de Ramadhan et de la rentrée scolaire. La colère qui couve actuellement au quartier du Bardo risque de mener vers un véritable embrasement de la situation, surtout que le problème des propriétaires n'est pas encore résolu. Ces derniers semblent décidés à ne pas quitter leur demeure jusqu'à la régularisation de leur situation par l'octroi d'un logement et le versement d'une indemnisation. Une nouvelle affaire risque de retarder pour des mois les travaux de réaménagement du site du Bardo, prévu pour accueillir de nombreux projets inscrits dans le programme présidentiel.

Par S. Arslan


Quotidien d'Oran - 31 août 2008

Cocktails Molotov, coups de feu et des arrestations : La tension est montée à Constantine

par A. Zerzouri

Les affrontements ont repris entre les forces de l'ordre public et les habitants du quartier «Bardo», à Constantine, tard dans l'après-midi, de ce vendredi.

Les hostilités ont été ouvertes par les exclus de la liste des bénéficiaires, expulsés par la force publique de leurs logis, et qui ont pris à partie les services de sécurité, ciblés cette fois-ci par les cocktails Molotov, lancés par les mécontents, en sus d'autres jets de grosses pierres. Un commissaire a été physiquement agressé sur le site, une femme tente de se suicider, des coups de feu tirés en l'air, des bombes lacrymogènes lancées contre les manifestants, six arrestations parmi ces derniers... Voilà l'atmosphère des batailles rangées. Ainsi, les heurts enregistrent un degré de violence plus élevé, signe de tension exacerbée et de dégradation continue de la situation. Durant la journée, c'est l'école primaire Okba Ibnou Nafaâ qui est prise d'assaut par les contestataires pour y déposer leurs recours (plus de 1.100 recours sur la table de la commission), et en fin de journée, le temps et le ton tournent à l'émeute. «Un mot d'ordre» vraisemblablement adopté par les protestataires. Selon le chef de cabinet de la wilaya, rencontré, hier, sur le terrain des opérations de relogement-démolition, «les dérapages violents relèvent des infiltrations de voyous au sein des exclus des listes de bénéficiaires».

Celui-ci reconnaîtra le caractère «difficile» de cette 2e évacuation de 342 familles du Bardo vers la Nouvelle Ville Ali Mendjeli, tout en soulignant que «l'opération avance tout de même d'une manière assez sûre». Ajoutant dans ce sillage que «près des deux tiers des concernés par ce relogement ont déménagé vers leurs nouveaux quartiers». En tout cas, un climat délétère règne sur «Bardo» au 4e jour du lancement de l'opération. Jusqu'où ira ce bras de fer entre ceux qui clament leur droit à un relogement et les autorités locales qui accusent, pour leur part, la majorité des contestataires de faire figure «d'intrus»?

Pour rappel, la tension s'était installée, jeudi en fin d'après midi, au quartier «Bardo».

Au 2e jour, donc, de l'évacuation des résidents vers la nouvelle ville Ali Mendjeli, entamée dans la matinée du mercredi dernier, de violentes échauffourées ont éclaté entre des manifestants et les forces de l'ordre public, déployées massivement sur les lieux. Tout a commencé avec l'expulsion de résidents d'une bâtisse, «jugés indus occupants» par la commission de relogement, car ne figurant pas sur les listes de recensement. Au moment où la force publique a commencé à mettre dans la rue les biens des ménages qui ont refusé de libérer les lieux, des manifestants ont lancé un véritable assaut contre les services de sécurité, et tous les représentants de l'administration. Une pluie de pierres s'est abattue sur ces derniers. Deux personnes ont été blessées par les jets de pierre et évacuées, en urgence, par les éléments de la protection civile, au CHU de Constantine. Trois personnes avaient été arrêtées au cours de cette journée de jeudi.

Liberté - 20 novembre 2008

Délocalisation des habitants du Bardo à Constantine Jusqu'où ira-t-on ?

Alors que le projet devait augurer d'un changement moderne de la ville de Constantine, la délocalisation des habitants du quartier Bardo a, dans son sillage, entraîné mort et désolation.

Depuis le début de l'opération entamée en janvier dernier, la délocalisation des habitants du quartier Bardo, situé en plein cour de la ville de Constantine a provoqué plus de mal que de bien.
Si pour les autorités locales, la démarche est louable,  les habitants du quartier, eux, continuent de qualifier l'acte "d'injuste et inique". Pis, alors que le projet devait augurer d'un changement moderne de la ville des Ponts, la délocalisation des habitants du quartier Bardo a entraîné, dans son sillage, mort et désolation.
Cinq morts, depuis le début de l'opération. La dernière en date, fut celle de Ali Taoui, âgé de 83 ans,  communément connu sous le nom de Ami Ali, le cordonnier. Considéré par les autorités locales comme un indu demandeur de logement, Ami Ali élisait domicile, depuis quelques mois, sous une tente, avant que le froid n'ait raison de lui. Selon des sources au fait de l'affaire, sa famille déposera plainte contre le wali de Constantine, si toutefois, aucune déposition n'est prise à l'égard des quelques malheureux qui vivent encore sous des tentes, sur l'un des sites rasés.
Ami Ali n'est pas la seule victime. Les ouvriers chargés de la démolition du Bardo n'ont, en effet, pas été épargnés. Travaillant pour le compte d'une entreprise chargée de la démolition des bâtisses situées au lieudit Aïn Asker, deux ouvriers, âgés de 27 et 30 ans ont trouvé la mort, suite à la chute d'un bloc de pierre.
Par ailleurs, deux habitants sont décédés des suites de blessures provoquées par des chutes de débris de pierres, alors que d'autres ont été grièvement blessés. Les services de l'ordre ont, également, eu leur part de malchance. Certains ont été grièvement blessés, lors de violents heurts, en août dernier, avec des contestataires qui avaient pour seul mot d'ordre "refuser de quitter les lieux". Mais les autorités locales, à leur tête, le wali de Constantine, campent toujours sur leur décision et affichent une seule ambition. Raser tout le site pour y construire un centre commercial..quitte à provoquer une énième victime.
Il est à rappeler que l'opération de délogement de la dernière tranche du quartier, sera effectuée à la fin du mois. Cette dernière qui entre dans le cadre de la modernisation de la ville de Constantine, concernera 250 familles environ, qui rejoindront leurs nouveaux logements, situés à la nouvelle ville Ali Mendjeli, selon les déclarations de Abdelmalek Boudiaf, premier responsable de la wilaya. Il va sans dire qu'un dispositif sécuritaire important sera mis en place, en prévision de cette ultime opération, afin de contenir tout débordement de la part de certains habitants qui continuent, à ce jour, de contester la liste des bénéficiaires. La nature des logements attribués, des F2 au profit de familles propriétaires de terrains pour certains et de maisons, pour d'autres est également l'objet d'une controverse qui ne dit pas tout.

Lynda Nacer


El Watan - 15 décembre 2008

Troisième tranche du quartier de Bardo
L'évacuation des familles prévue jeudi prochain

L'évacuation des familles habitant la troisième tranche du quartier de Bardo, situé en contrebas de l'avenue Rahmani Achour, aura lieu jeudi prochain si tous les préparatifs sont terminés à temps, a annoncé, hier, le wali lors d'une visite d'inspection effectuée à la daïra de Constantine.

« Toutes les dispositions ont été prises pour un bon déroulement de l'opération après les enquêtes effectuées par les équipes de la wilaya afin de recenser la population à évacuer et dont le nombre exact devrait être arrêté aujourd'hui », a-t-il précisé, notant au passage que la wilaya a décidé de faire appel aux services du contrôle technique des constructions (CTC) pour faire expertiser les constructions à démolir et prendre toutes les dispositions afin d'éviter les erreurs de la campagne précédente, lancée le 27 août dernier. Pour rappel, cinq ouvriers engagés par des entreprises privées ont péri sous les décombres suite à l'effondrement d'une maison et d'une dalle en béton du lycée Tayeb El Okbi, lors des démolitions.

Alors que le nombre de familles concernées par cette évacuation n'a pas été rendu public, certaines sources avancent qu'elles seraient plus de 250 à être relogées à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Un chiffre qui pourrait être revu à la hausse au vu du nombre de maisons recensées, situées en contrebas de l'avenue Rahmani Achour et s'étendant jusqu'à l'immeuble se trouvant en face des tours CNEP. Sans en préciser le nombre, le wali fera savoir que tous les propriétaires des constructions et autres locaux commerciaux, concernés par cette opération, ont été convoqués pour arrêter les modalités et les montants des indemnisations, suite à des enquêtes approfondies réalisées concernant les locataires.

Il faut noter que les préparatifs de cette troisième opération se sont déroulés dans la plus grande discrétion, au vu des protestations ayant caractérisé celle qui a été lancée il y a près de quatre mois. Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, déclenchées durant la première semaine du mois de septembre, ont abouti à l'arrestation d'une dizaine de personnes, dont certaines ont été condamnées à deux mois de prison ferme par le tribunal de Ziadia. Contrairement à la première opération, entamée au début de l'année écoulée et qui s'est déroulée dans des conditions normales, celle qui l'a suivie n'est pas passée sans provoquer la désolation chez certaines familles.

L'incident le plus dramatique demeure le décès, survenu dans la rue, de Ammi Ali Taoui, plus connu par Ali le cordonnier, terrassé par le froid après avoir été jeté dehors avec sa famille. Malgré toutes les réclamations et les témoignages du propriétaire de la maison et des riverains qui l'ont bien connu, sa famille est toujours sans toit.

Par S. Arslan


La Tribune - 21 décembre 2008

3ème évacuation de la cité Bardo à Constantine - 82 familles relogées, une vingtaine dans l'expectative

De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi

La troisième tranche d'évacuation de la cité Bardo a été sanctionnée hier matin par un tirage au sort au profit de 82 familles concernées par le transfert. C'est en présence de ces dernières et des responsables locaux, chefs de daïra et de cabinet de la wilaya, que l'opération s'est déroulée pour l'attribution de 82 logements situés à la nouvelle ville (50 F3 et 32 F2).
Les bénéficiaires auront jusqu'à demain pour faire valoir leurs éventuels recours sur l'appartement tiré au sort. Par ailleurs, 21 familles
faisant partie des deux  premières évacuations demeurent dans l'expectative, voire sans toit au motif qu'elles ne disposent d'aucun document officiel attestant leur relogement. «Elles squattaient des maisonnettes sans acte de propriété», laisse-t-on entendre du côté de l'administration locale. Le chef de daïra installé fraîchement aura un  lourd dossier à traiter. A cet  effet, il a laissé entrevoir un «petit espoir» aux plaignants qui l'attendaient à la sortie de l'UP, tandis que la wilaya ne semble pas vouloir  exhumer ce dossier qui, selon elle, est désormais clos. Il est à rappeler que Bardo, situé sur l'axe d'urbanité, dégagé pour la modernisation de la ville, se devait d'«expulser» ses habitants pour servir d'utilité publique. Celle-ci aura cependant payé le prix. fort des indemnisations. 

N. H


La Tribune - 23 décembre 2008

Un projet architectural pour la nouvelle ville de Constantine
Le rêve en 3D

Par Samir Azzoug

Iskan d'Art, une boîte d'architecture installée à Chéraga, a présenté hier, à l'hôtel Sofitel d'Alger, son projet intitulé «Constantine, la renaissance, capitale de l'Est». Le but de l'opération est de donner un nouveau souffle à Constantine pour que la ville antique quitte son marasme et retrouve sa superbe inter-civilisationnelle. La dimension extraordinairement ambitieuse du projet n'a d'égale que les atouts naturels, architecturaux, historiques et culturels de la «capitale de l'Est». «Cela fait 8 ans que je suis en Algérie. J'ai pris un appartement au troisième étage d'un immeuble faisant face au pont Sidi Rached, et c'est là que l'idée du projet m'est venue», explique M. Ihab Iskandar, architecte DESA de Paris et manager d'Iskan d'Art. Sans porter préjudice aux symboles de la ville, le «nouveau visage» proposé ressemble à un pari fou. Mais, ne sont-ce pas les fous avec leurs rêves exubérants qui ont fait évoluer le monde ?
Dans la salle d'exposition, M. Iskandar fait voyager les visiteurs à travers des affiches alignées à travers l'histoire de la ville : passé, présent puis ambitions futuristes. Ensuite vient la présentation du travail sur écran : la conception en 3D renseigne sur l'effort consenti. Le projet en lui-même comprend plusieurs volets : restauration de la Médina en conservant l'âme de ce vestige, consolidation du pont Sidi Rached dont les façades seront vitrées et l'intérieur aménagé en boutiques, construction de trois corniches dans la forêt et une à la place du Bardo et reconstitution du sol de oued Rummel pour recevoir la nouvelle capitale. Cette dernière, rêvée sur un modèle futuriste avec 25 tours en verre, un centre-ville complètement réservé aux piétons, se veut un espace de vie agréable pour les futurs bénéficiaires. Une mégapole où tout est étudié au détail près. Parmi les infrastructures prévues figurent le palais des congrès, des hôtels de luxe, des musées, une médiathèque, des sièges pour différents organismes et sociétés, des appartements de luxe, un théâtre, un cinéma, un opéra, en un mot une métropole dédiée au confort et à la modernité.
«Constantine à partir du pont Sidi Rached aura une triple vue : sur le passé du côté de la Médina, sur le présent du côté des corniches et sur le plein futur par la nouvelle ville», poursuit M. Iskandar.
Remettant au second plan les questions concernant le coût du projet, le manager d'Iskan Art précise que ce genre de projet se fait avec l'aide de «boîtes étrangères, en collaboration avec les Algériens, pour l'échange de savoir-faire». Pour l'heure, le projet, qui a nécessité un investissement important en temps (plus de deux ans d'élaboration. La première esquisse date du 16 avril 2007) et en argent, n'est en fait qu'une vision proposée et présentée comme un rêve qui deviendra un jour une nécessité. «Je considère que mon travail est fait. Je propose l'idée dont la conception vient juste de s'achever. J'ai envoyé des exemplaires de ce travail à toutes les institutions algériennes. C'est à elles de voir la suite à donner à ce rêve», déclare M. Iskandar qui affirme avoir réalisé plusieurs projets en Arabie saoudite, en Jordanie et en Egypte, en affirmant que son travail comporte beaucoup d'avantages, dont la garantie de l'emploi pour toute la jeunesse de l'Est algérien, la relance du tourisme et de l'activité économique. Dans un pays où le développement rural bénéficie d'une enveloppe conséquente, où la décentralisation devient indispensable, où les maquettes pour la construction de nouveaux buildings se font et se défont et où les citoyens ont besoin d'une part de rêve et d'imagination, l'idée de proposer une mégapole d'une telle ampleur ne peut qu'être encouragée.
De l'excentricité germe l'idée et du rêve naissent les grandes réalisations. La Terre tourne bien autour du Soleil n'en déplaise aux détracteurs de Copernic. 

S. A.


La Nouvelle République - 24 décembre 2008

En attendant les buildings, Bardo élargi son bidonville

Pourvu que les prochains nouveaux résidents du quartier du Bardo n'aient pas le vertige avec les buildings qui sont programmés dans le cadre des innombrables projets inscrits sur l'agenda du wali.
Le Bardo a connu sa dernière opération d'évacuation des familles délogées vers la nouvelle ville Ali Mendjeli et il est donc naturellement attendu que cet énorme projet entre dans sa première phase d'exécution. Un rendez vous attendu avec beaucoup de curiosité car depuis qu'il a été annoncé, il n'a produit que les démolitions des anciennes habitations, évidemment agrémentées par les satisfactions des uns et les protestations des autres. Pourtant, la tâche des responsables de la wilaya ne s'annonce pas de tout repos d'autant plus qu'ils semblent avoir ignorer ses aspects. En effet, autant les habitations sont démolies pour laisser place nette autant de nouvelles baraques voient le jour pour étendre la superficie occupée par le hideux bidonville situé en prolongement de l'assiette prévue, cette image futuriste que les autorités ambitionnent de donner à ville du Rhumel.
Les constats établis révèlent que chaque nuit de nouvelles baraques sont construites et, dans certains cas, elles ne sont pas destinées à être habitées par leurs constructeurs mais proposées à la vente. Pas moins de 10 millions de centimes la bicoque que les nouveaux acquéreurs espèrent utiliser comme un visa qui pourrait leur permettre d'être programmés dans le cadre de l'éradication des bidonvilles qui asphyxient Constantine et ainsi accéder à l'obtention d'un logement social neuf. Ce phénomène concernait auparavant les bidonvilles de Fedj Errih et de Sarkina et voilà qu'il s'étend au quartier du Bardo comme il a été difficile de le cerner au niveau de l'ancienne favela de «New York» au 4e kilomètre ou celle de «Dallas» un peu plus loin. Les responsables de la commune de Constantine ont donc déjà beaucoup d'expérience de ce domaine et il est étonnant qu'ils n'aient pas prévu la résurgence de cette contagion qui ne pouvait être qu'inévitable. Jusqu'à présent, rien n'a été entrepris pour limiter cet énorme gâchis et au train où vont les choses le quartier du Bardo risque de devenir une immense concentration de gourbis aptes à noyer les ultimes espoirs si l'on arriverait à épuiser les rêves qui n'ont jamais cessé d'être alimentés.  Il est, par conséquent, urgent de dévoiler la nature du site que l'on voudrait installer dans cette poche de la ville et que l'on intervienne avec force pour stopper la calamiteuse vague de dégénérescence qui s'installe en l'absence de toute forme de gestion. Constantine aura beaucoup de peines à donner du reflet à ses futurs buildings, à son pont transrhumel qui doit surplomber ce quartier du Bardo et dont la réalisation doit être soutenue par tous à condition que les responsables s'investissent à la hauteur des missions qui sont à leur chargée.

H. T.


L'Expression - 31 Janvier 2009

Les habitants du Bardo dans l'expectative
Le centre prévu sur le site, de dimension internationale, sera un modèle sur le plan de la modernisation.

Les experts nationaux et internationaux ayant participé aux travaux d'envergure du workshop portant sur la modernisation et la restructuration des villes, ont eu à effectuer une sortie sur le terrain qui les a menés à la nouvelle-ville Ali Mendjli, notamment, pour s'enquérir du chantier de la ville universitaire, qui prévoit la réalisation de 44.000 places pédagogiques et 38.000 lits et sur le site de Bardo qui a fait couler beaucoup d'encre.
Les services ad hoc de la wilaya ont organisé cette rencontre internationale autour du projet de modernisation de la métropole constantinoise, initié par le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika.
La sortie des participants s'est matérialisée par une réunion au niveau du cabinet de wilaya. Les différents aspects techniques et technologique de l'ensemble des projets en cours d'exécution ont été examinés. Les débats ont été axés sur l'habitat, la construction, la santé publique, les équipements publics, l'hydraulique, le transport et notamment l'amélioration des aspects urbains dans toute sa dimension. Il a été question également de tout ce qui a trait à la réglementation, les moyens humains et matériels de gestion et de management et bien sûr du contrôle. A la clôture des débats, c'est au tour de la « typicité » à laquelle on accorde une grande importance, surtout pour une ville comme Constantine et notamment du site du Bardo qui a été délocalisé. Le site est situé au coeur-même de la ville. La variante retenue était loin d'être du goût des urbanistes, architectes et paysagistes. Les urbanistes sont loin de partager cette idée de recentrage du futur « down town » comme l'appellent les initiateurs de la modernisation.
En tout, le nouveau centre prévu à Bardo sera, a priori, un nouveau souffle pour Constantine sur le plan de la modernisation. Mais dans ce contexte, beaucoup pensent qu'il n'est pas possible de faire des réalisations à proximité des berges des oueds, pouvant induire des risques, mais certains pensent que le centre est réalisable en prenant en compte et en considération des risques auxquels des solutions existent.
Le centre prévu sur le site du Bardo, d'une ampleur internationale, reflètera le vrai visage d'une modernisation. Le projet est à même de provoquer l'ambition d'unifier la ville. Il traduit, comme le dit si bien Mme Badia Belabed-Sahraoui, consultante auprès du cabinet de la wilaya et architecte, des choix politiques de développement de la métropole constantinoise. L'action, a-t-elle souligné dans sa communication, projette de transformer fondamentalement et durablement la physionomie du site par des formes et des fonctions urbaines modernes.
Le site, dira-t-elle, offre même des potentialités foncières et paysagères considérables. Le projet du Bardo, selon elle, a pour objectif de décongestionner le centre, de réconcilier le site avec l'oued et de renouveler le paysage urbain le long des rives dans une perspective de réorientation vers le sud-est. Pour l'heure, on est dans la phase du wait and see et autant dire que la clé de réussite est entre les mains des initiateurs spécialistes.

Ikram GHIOUA


La Nouvelle République - 29 mars 2009

Bardo (Constantine)
Le projet de construction de buildings abandonné

Comme cela était pressenti depuis de longues semaines, et à propos de quoi nous avons souvent fait allusion, le fameux projet de construction des «buildings Dubai» dans le quartier du Bardo est officiellement remis en cause.
Pour y substituer, le wali, Abdelmalek Boudiaf, a lancé un appel aux grandes entreprises en vue de se constituer en une sorte d'association et envisager des projets qui doivent être soumis à l'autorité administrative en vue d'une éventuelle inscription.
Il convient d'apprécier cette démarche dans sa juste projection, mais il n'empêche qu'elle suscite beaucoup d'étonnement dans la mesure où il y a plus d'une année, il a été créé une association des investisseurs qui devait travailler en permanence avec la collaboration personnelle du premier responsable de l'administration locale.
D'autre part, il a souvent été dit que des universitaires de haute compétence ont été chargés d'élaborer différentes études qui visent à moderniser la ville de Constantine.
Le projet de construction des immeubles dans le quartier du Bardo a été classé dans ce registre et c'est à partir des plans élaborés que la démolition des habitations de la portion dite «Ain Sbaa» a été exécutée avec autant de certitudes que de diligence.
Ces assurances ont été réitérées lors de l'émission télévisée «Indjazate» à laquelle a été invité un représentant des habitants du Bardo qui avait exprimé toute la satisfaction ressentie par la population.
Malheureusement, tout ce beau rêve vient d'être anéanti sans qu'il n'y est d'explications à la hauteur de la frustration, sauf que les autorités affirment que «l'opération de démolition est quelque part une bonne affaire pour tout le monde». Selon ce satisfecit, Constantine a été débarrassée d'un site d'habitation qui ne lui faisait pas honneur, de nombreuses familles ont bénéficié de logements neufs à la nouvelle Ali Mendjeli et elles ont toutes été indemnisées.

Les familles protestent et refusent l'indemnisation
Pourtant, il n'en demeure pas moins que des familles continuent à soulever des protestations justement par rapport à cette indemnisation. Récemment, elles ont organisé un sit-in devant le cabinet du wali, et à la nouvelle ville, elles se sont toutes entendues pour ne pas payer les frais de location de leurs nouveaux appartements tant qu'elles n'ont pas été régularisées.
Tous ces petits aléas ne semblent pas avoir découragé les responsables de la wilaya qui envisagent de démolir l'immense quartier de Djenane Etchina situé sur les hauteurs qui surplombent l'autre berge de Oued Rhumel, en face de Ain Sbaa.
On ne sait pas encore ce qui va être projeté à cet endroit, et il faut peut-être, pour une meilleure efficacité, que toutes ces opérations soient mieux étudiées. Quand on sait que la construction d'un parc à étage dure à Constantine depuis plus de 10 années, que le coût de sa réalisation, estimé au début à 25 milliards, est déjà en voie d'atteindre la centaine sans qu'il ne soit noté d'avancées appréciables, il est naturel que les habitants s'inquiètent de la réussite des projets démesurés qui sont reflétés pour 2014.
En attendant, le plus urgent est de terminer le parc à étages, concrétiser la reconstruction du stade Benbadelmalek ou au moins terminer la place Kerkeri où les travaux sont toujours en cours, malgré que le coût est également passé de 14 à 45 milliards.
En ce qui concerne les projets du tramway et du pont transrhumel, la population reste à l'écoute à l'occasion de la visite de campagne électorale que doit effectuer le président de la République le 2 avril prochain.

H. T.


L'Expression - 15 novembre 2009

Le foncier du Bardo convoité

Le chantier de réaménagement du pittoresque quartier Rahmani Achour (ex-Bardo) sera lancé « incessamment », a souligné le wali de Constantine.
« Après une mûre réflexion qui aura duré plus d'une année, les autorités locales de la wilaya de Constantine ont tranché », a indiqué à l'APS le chef de l'exécutif précisant que l'opération sera accompagnée d'un vaste chantier d'amélioration urbaine.
Le temps d'arrêt qu'ont marqué les autorités locales en ce qui concerne le sort de cette poche foncière « qui ne cesse de faire l'objet de toutes les convoitises était prémédité », a souligné le wali, car il s'agit là, a-t-il dit, « d'un projet dont l'impact est d'une importance monumentale pour le devenir de cette ville qui s'est lancée dans un véritable chantier de modernisation ». Un avis d'appel d'offres sera lancé dans les jours à venir pour le choix des entreprises qui seront chargées de l'amélioration urbaine au sein de ce mythique quartier, a fait savoir le chef de l'exécutif de la wilaya, précisant que la sélection des entreprises de réalisation va être soumise à des critères rigoureux. Le réaménagement de ce site situé en plein centre-ville de Constantine ne devra faire l'objet d'aucun marchandage, a en outre relevé ce responsable.
« Les entreprises et les bureaux d'études qui ont brillé par leur défaillance dans l'exécution des chantiers qui leur ont été confiés ailleurs, n'auront aucune chance de décrocher un marché dans ce vaste projet », a-t-il averti. L'opération de démolition des constructions anarchiques du quartier de Bardo, dans la perspective de son réaménagement qui a commencé depuis plus de deux années, s'est soldée par l'élimination d'un immense bidonville et le relogement de quelque 1300 familles, rappelle-t-on.
Pour des raisons « objectives » et d'autres « imposées », les autorités locales avaient mis en instance le dossier de réaménagement du Bardo, a encore rappelé le wali estimant que l'éradication des bidonvilles qui enlaidissaient ce quartier constitue à elle seule, « une sorte de réaménagement de ce quartier ».

R.R


Maghreb Emergent - 15 novembre 2012

Algérie - Un grand parc central au quartier du Bardo à Constantine

Les espaces urbains du quartier du Bardo, à Constantine, libérés de centaines d'habitations de fortune dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, abriteront ''bientôt'' un grand parc qui constituera le ''poumon'' de la ville, a indiqué mercredi le wali, Noureddine Bedoui.

Ce site pittoresque, situé en plein cour de la Ville des ponts, sera réaménagé suivant une conception architecturale adaptée aux nombreux espaces verts pour le repos et les loisirs qui y sont prévus, a-t-il souligné à l'APS, en relevant que Constantine "suffoque" sous le lot du béton l'entourant de toutes parts.

Le réaménagement du quartier du Bardo constituera de ce fait un ''précieux espace d'oxygénation situé, ce qui ne gâte rien, au cour d'un panorama en tous points splendide'', a encore soutenu le wali.

Le chef de l'exécutif local a également précisé que l'opération de réaménagement devra ''prendre en considération les recommandations des séminaires et des ateliers organisés à Constantine pour le recueil d'idées visant le relookage de ce site''.

Des universitaires, des architectes et des urbanistes venus des quatre coins du pays, avaient préconisé, à l'issue de ces différentes rencontres, la préservation du panorama ''hors du commun" offert par les berges de l'Oued Rhumel, rappelle-t-on.

Les poches urbaines récupérées dans le cadre des différentes opérations de relogement, au quartier du Bardo ou ailleurs, seront utilisées pour servir l'intérêt général, a encore souligné M. Bedoui, affirmant que l'avis des citoyens sera pris en considération dans les opérations de réaménagement des sites concernés.

L'éradication des habitations précaires qui enlaidissaient le site du Bardo a donné lieu à la récupération d'une poche urbaine de 60 hectares sur les 131,5 ha constituant ce quartier.

APS

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