Les ruines
de la ville de Tiddis se situent à quelques dizaines de kilomètres de
Constantine, dont elle était chargée d'assurer la protection à l'époque
romaine.
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La description qu'en fait l'écrivain Malek Haddad
dans un article paru dans le journal Annasr le 13 janvier 1966.
"Cirta était environnée d'une couronne de villages
fortifiés
qui protégeaient son territoire contre les incursions des montagnards
; c'étaient les Castella. L'un d'eux, Tiddis a déjà été assez
largement fouillé pour donner une idée de la vie dans
ces moyennes agglomérations.
Tiddis occupe une pittoresque position fortifiée à l'entrée
des gorges du Khreneg. La ressemblance avec le site de Constantine avait
incité la population à lui donner le nom de Ksentina El
Kdima (le vieux Constantine.)
Une route récente permet de s'y rendre après un parcours
de 28 kilomètres à partir de Constantine. Un dernier virage
met brusquement le visiteur face à la sauvage montagne, dominée
par une masse rocheuse. Les quartiers mis déjà à jour
font une tache d'ocre vif au milieu des vertes touffes d'asphodèles.
La voie romaine en lacets donne accès aux différentes
terrasses qui rassemblaient les édifices, dont certains sont taillés
dans le rocher. Les ruines se repèrent sur plus de quarante hectares.
On peut les diviser en trois groupes : le premier occupant le plateau,
le second, le versant oriental, le troisième le pied de la falaise;
Le plateau est divisé en deux parties par un mur qui, partant
du point le plus élevé (Ras El Dar) suit une direction
Nord-Sud. La partie orientale du plateau a seule été construite.
Appuyé contre les roches mêmes du Ras El Dar, un sanctuaire
indique que l'acropole avait un rôle religieux autant qu'une destination
militaire.
Un nombre considérable de citernes assuraient l'alimentation
en eau, à défaut de sources. De plus grands réservoirs
alimentaient des thermes de montagnes. Partout la falaise a été taillée
et une inscription du milieu du IIIè siècle célèbre
ce travail.
Les principaux édifices exhumés occupent le versant oriental.
Une porte imposante couverte d'un arc et jadis munie de vantaux, donne
accès à l'intérieur de la ville. Une rue dallée
conduit à une première petite place qui desservait le marché.
La terrasse supérieure porte un petit forum sur lequel s'ouvrent
trois salles qui n'ont entre elles aucune communication, mais qui toutes
trois ont leurs entrées tournées vers l'est.
La petite cité semble avoir abrité de nombreuses communautés
religieuses; On connaît déjà un sanctuaire de Mithra,
un temple de Vesta, un sanctuaire des Cereres, tandis que le haut lieu
semble avoir été consacré à de vicilles divinités
africaines remplacées par Saturne à l'époque romaine.
Un important quartier de potiers à été découvert
tel qu'il existait au moyen âge;
Parmi les centaines d'inscriptions mises au jour, il y a lieu de
donner une place de choix à celle qui rappelle la carrière
de Q. Lollius Urbicus, né près de Tiddis, qui devint
préfet
de Rome au IIè siècle. Cet enfant du pays, devenu un des
principaux personnages de l'empire est un bel exemple de réussite
personnelle et de promotion officielle."
"Lors de mon séjour dans cette ville
(1969/1971) commme coopérant, je suis tombé sur les infos
concernant Tiddis. Etant alors jeune prof d'histoire à l'époque
je m'étais fait fort de découvrir Timgad, Djemila et
on m'avait conseillé d'aller voir aussi Tiddis proche qui m'était
inconnu alors que les précédentes sont bien connues des
historiens. La découverte de Tiddis m'avait surpris : à l'état
d'abandon en 1970. On n'y rencontrait que des enfants libres de fouiller
le site à leur manière et proposant aux rares touristes
( coopérants d'alors) des pièces romaines et autres trouvailles.
Nous étions bien les seuls à déambuler dans ces
ruines : c'était fort romantique ! C'est bien que maintenant on s'y intéresse pour les préserver."
Michel Fournel
Vue générale
Arc de triomphe
Bac de potier
Impluvium d'une maison
Inscriptions
Les chateaux d'eau
Mosaïques
Mosaïques
Moulin à grain
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Une video publiée par Algérie Presse Service
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El Watan - 7 février 2007
Site archéologique de Tiddis (Beni H'Midène)
La réhabilitation de tous les espoirs
A la faveur d'une visite effectuée par le wali de Constantine le 9 janvier dernier, le site archéologique de Tiddis est sorti d'un anonymat qui l'aura frappé durant des décennies.
Un résultat qui couronne aussi les démarches d'une jeune association, portant le même nom et qui active depuis 2004 dans la commune de Beni H'midène, distante de 35 km au nord-ouest de la ville de Constantine. « Nous avons attiré l'attention du wali de Constantine sur l'état du site de Tiddis lors d'une première rencontre au mois d'octobre 2005 à Zighoud Youcef avant de lui remettre un dossier pour sa réhabilitation », affirme Mechati Mehira, président de l'association Tiddis. Pour l'histoire, l'exhumation en 1941 de l'antique Castellum Tidditanorum a été qualifiée à l'époque comme un grand événement archéologique intéressant la région de Constantine, réalisé grâce aux efforts d'un certain André Berthier, celui qui avait assuré la direction du musée national Cirta de Constantine jusqu'en 1970, année où il quittera l'Algérie pour la France. Depuis, le site qui fut une région à vocation agricole se trouvant à une vingtaine de kilomètre de Constantine et seulement à 7 km de la RN 27 menant vers la wilaya de Jijel, a été complètement oublié. Pourtant, les innombrables pièces archéologiques trouvées constituent une bonne partie de la collection du musée Cirta. « C'est dans ce sens que nous avons sollicité les autorités de la wilaya pour une réhabilitation des lieux exposés aux destructions et à des opérations de fouilles sauvages durant la période noire du terrorisme et même aujourd'hui, surtout que le site n'est toujours pas protégé », ajoute Mechati Mehira qui précise qu'à Tiddis, appelée autrefois Ksentina El Kdima, les ruines s'étendent sur une superficie de 42 ha. D'où le souci affiché par l'association pour opérer une délimitation de l'espace archéologique avant d'entamer toute réhabilitation. « Cette délimitation permettra de cerner l'espace à protéger car certains intrus se sont appropriés des terrains aux dépens du site », notera note interlocuteur. Le site de Tiddis, qui n'a pas fait l'objet d'études sérieuses de la part des services archéologiques, intéresse de nombreux étrangers venus d'Europe, d'Amérique et même d'Australie pour prospecter un lieu aux atouts historiques et touristiques inestimables. La dernière visite effectuée en 2005 a été celle du professeur Walter, spécialiste de l'histoire antique de l'Afrique du Nord à l'université de Chicago et qui a montré une vive passion pour le site auquel il a consacré un séjour en compagnie de son épouse. La décision du wali de débloquer le montant de 2,5 milliards de centimes, dont 500 millions de centimes seront consacrés à l'étude de l'assainissement et de l'aménagement, sera marquée surtout par la réalisation d'un musée et d'un théâtre en plein air. Ces projets, qui dépendront des résultats de délimitation du site qui recèle encore d'autres vestiges archéologiques, sachant que la région regorge de fermes romaines dispersées sur les douars, seront accompagnés par des travaux de réhabilitation des réseaux d'eau potable, avec l'élargissement du CW10 qui relie la RN 27 à Tiddis. Le souhait de l'association Tiddis demeure la mise en valeur de la petite mechta de Sefsafa qui sera la vitrine et la première halte des touristes sur la route de Tiddis. La construction d'un village modèle avec toutes les commodités permettra surtout de protéger le site archéologique, désenclaver la région et réunir les conditions pour la création d'une zone d'expansion touristique dans la commune de Beni H'midène qui a longtemps souffert de la marginalisation.
S. A.
La Tribune - 11 janvier 2010
Restauration du site archéologique de Tiddis
Des travaux de restauration du site archéologique de Tiddis, situé dans la commune de Beni H'midène (30 km au nord-ouest de Constantine) seront engagés cette année, a-t-on appris hier à la wilaya. Une première enveloppe de 30 millions de DA a été débloquée pour cette opération qui sera menée «selon les normes internationales, suivant un plan de préservation et de valorisation et sous la supervision de spécialistes», a-t-on affirmé de même source. Une consultation sera lancée «incessamment» pour choisir l'entreprise qui se chargera de cette tâche de restauration avant l'entame d'autres travaux sur ce site de 42 hectares, ont encore ajouté les services de la wilaya, précisant qu'au titre d'une seconde phase, des structures d'accueil seront réalisées «afin de permettre aux visiteurs, attendus des quatre coins du monde, d'apprécier dans de bonnes conditions le décor millénaire de cette cité qui accueille annuellement près de 10 000 personnes».
La réhabilitation du village de Sefsafa, distant de 3 km de Tiddis et constituant un «passage» obligé vers le site archéologique, est également incluse dans le programme de revalorisation de cette région, berceau de Ksentina Leqdima (vieux Constantine). Avant d'être modifié par les Romains qui l'ont aménagé selon leur système d'urbanisation, Tiddis (ou Castellum Tidditanorum) est un site qui marque la présence d'une vieille civilisation berbère à travers des inscriptions libyques et des symboles sur des pièces de poterie. Tiddis constitue le point de ralliement de nombreux spécialistes et archéologues nationaux et étrangers, rappelle-t-on. L'archiviste paléographe français André Berthier lui avait, notamment, consacré plusieurs ouvrages dont Tiddis, antique Castellum Tidditanorum et Tiddis, cité antique de Numidie.
El Watan - 12 juin 2011
Site archéologique de Tiddis à Béni H'midène
La réhabilitation aura-t-elle lieu ?
Une étude vient d'être confiée à un bureau d'urbanisme pour un montant de 14 millions de dinars.
Après plusieurs années d'attente et de tergiversations, les autorités concernées viennent d'attribuer l'étude de réhabilitation du site archéologique de Tiddis, dans la commune de Béni Hmidène, au bureau d'étude d'urbanisme et de constructions (Urbaco) pour un montant de 14 millions de dinars, a-t-on appris de source très au fait du dossier. Une décision qui vient six ans après la visite du site par l'ex-wali de Constantine, qui avait promis de redonner à cette localité son lustre et son importance à travers un projet de réhabilitation. Ce dernier touchera aussi toute la région pour en faire une destination touristique privilégiée, vu que celle-ci ne cesse d'accueillir des visiteurs de différentes nationalités depuis quelques années.
Le montant promis à l'époque, estimé à 25 millions de dinars, sera enfin revu à la baisse, ce qui laisse planer le doute sur les finalités de ce projet. Certains s'interrogent déjà si cette étude tiendra en compte les propositions faites par l'association Tiddis pour la culture et le tourisme, laquelle a milité longtemps pour la remise en valeur des lieux, en projetant de réaliser, outre la délimitation du site pour sa sauvegarde et sa revalorisation, des opérations de développement pour la localité de Safsafa, située sur la route du site, ainsi que les travaux de réhabilitation du CW10 menant vers l'antique Castellum Tidditanorum, avec la réalisation d'un réseau d'assainissement, d'eau potable et de l'éclairage public qui font toujours défaut. «Nous avons attiré l'attention des autorités de la wilaya sur l'état des lieux du site de Tiddis depuis la visite de l'ex-wali de Constantine en 2005 à la daïra de Zighoud Youcef, avant de lui remettre un dossier pour sa réhabilitation», affirme Mechati Mehira, président de l'association Tiddis.
Pour l'histoire, l'exhumation en 1941 de l'antique Castellum Tidditanorum a été perçue à l'époque comme un grand événement archéologique intéressant la région de Constantine, réalisé grâce aux efforts d'un certain André Berthier, celui qui assurait la direction du musée national Cirta de Constantine jusqu'en 1970, année à laquelle il quittera l'Algérie pour la France. Depuis, le site qui fut une région à vocation agricole, se trouvant à une vingtaine de kilomètres de Constantine et seulement à 7 km de la RN27 menant vers la wilaya de Jijel, a été complètement oublié. Pourtant, les innombrables pièces archéologiques trouvées constituent une bonne partie de la collection du musée national Cirta.
Arslan Selmane
Le Temps d'Algérie
- 16 mai 2014
Tiddis (Constantine),
un site archéologique des plus riches d'Algérie
Suivant un ordre chronologique partant du pied au sommet de la montagne,
la cité antique de Tiddis (nord-ouest de Constantine) déroule
plus de 3000 ans de l'histoire d'Algérie à ses périodes
lybique, punique, romaine et byzantine. De l'époque punique, où elle
devait s'appelait Taddart ou Ras Eddar, n'est aujourd'hui visible qu'une
bazina circulaire, un monument mortuaire collectif, des dolmens, et du
mobilier funéraire, témoins de la présence de vieilles
civilisations berbères.
Un arc typiquement romain marque l'entrée du Castellum Tidditanorum,
l'autre nom de Tiddis, et le début du cardo (réseau de rues) dont
les dallages restent bien conservés et qui longe deux temples dédiés à des
divinités romaines.
Plus haut, se dressent le plus petit forum construit par les romains.
S'y trouvent les statuts et dédicaces à Septime Sévère
(empereur romain d'origine nord africaine) et sa famille ainsi que deux
arcs perpendiculaires symbolisant le croisement typique entre les deux
voies divisant les villes romaines.
En poursuivant l'ascension, des maisons de potiers conservent encore
les bacs d'argiles qui ont fait la renommée de la cité ainsi
que des réservoirs d'eau.
Les vestiges des thermes, de la villa à mosaïque, ainsi qu'une
huilerie et un moulin à céréales sont autant de
témoins de l'activité économique de la cité à laquelle
une tour de surveillance et un rempart byzantins viendront s'ajouter
plus tard.
Egalement appelée "La cité des divinités", Tiddis
renseigne sur l'évolution des croyances dans la cité à travers
des rites funéraires lybiques puis des temples à la gloire
de divinités antiques, comme les déesses romaines Vesta,
Mirtha et Ceres, ainsi qu'un sanctuaire au sommet dédié au
culte de Baal Hammon, une divinité carthaginoise.
Plus tard, un premier temple chrétien sera érigé en
face du sanctuaire de Mirtha et, au dessus, un baptistère. La
cité antique de Tiddis conserve également des traces sur
les conditions de travail de l'archéologue français, André Berthier, à l'origine
de sa découverte.
Sa cabane et ses outils de travail s'y trouvent encore et renseignent
sur la vie du chercheur qui a consacré plus de trente ans de sa
carrière au seul site de Tiddis.
Une trentaine d'hectares attendent encore d'être sondés
et fouillés pour compléter les travaux d'André Berthier,
explorer complètement le site et mettre au jour toutes la richesse
archéologique qu'il recèle.
El Watan - 17 mai 2014
Site antique de
Tiddis à Constantine
Réhabilitation
programmée et inquiétudes
justifiées. Vieux de 2000 ans, ces vestiges restent miraculeusement
bien conservés.
Trois mille ans d'histoire,
dont une grande partie encore enfouie et dans un état de conservation impressionnant, font de
l'antique ville de Tiddis, située à 28 km au nord
de Constantine, un livre et un musée à ciel ouvert
qui n'a pas encore révélé tous ses secrets,
mais dont la fragilité est cependant source de légitime
inquiétude. Enfouie sous terre, protégée par
la montagne sur laquelle elle a été bâtie,
Tiddis, ou Castellum Tidditanorum, la cité chargée
de la protection de Cirta sous l'occupation romaine a été en
partie mise au jour par l'archéologue français André Berthier
en 1972.
Erigée en escaliers à flanc de montagne, ville de
poterie, mosaïque et génie architectural, Tiddis a été épargnée
par l'urbanisation moderne qui a englouti sa «grande sour» enfouie
sous l'actuelle ville de Constantine. L'antique cité, aujourd'hui
sous tutelle de l'OGEBC (Office de gestion et d'exploitation des
biens culturels), est protégée des intrus par une
petite clôture ainsi que par une famille d'agriculteurs,
dont des membres assurent la garde.
Après plus de 2000 ans d'existence, les ruines de cette
ville forte restent miraculeusement bien conservées, malgré la
végétation sauvage qui les envahit, les glissements
de terrains et les coulées de boue les jours de forte pluie.
Les gardiens du site, qui n'a pas encore été complètement
fouillé ni délimité, attestent avoir découvert,
par hasard, des vestiges de quartiers entiers qu'ils ont laissés
sous terre, «de peur qu'ils ne soient abîmés
ou volés», en attendant l'intervention des spécialistes.
Les sept hectares dévoilés, sur une superficie totale
du site estimée à 40 ha, renferment toutes les propriétés
d'une ville romaine de l'Antiquité : des temples dédiés
aux divinités, un forum (le plus petit jamais construit),
des voies dallées, des quartiers d'artisans, des thermes
et des réservoirs d'eau.
Une étude pour la réhabilitation de ce site inscrit
au programme des préparatifs de la manifestation «Constantine
capitale de la culture arabe 2015» est «actuellement
en cours de finalisation», affirme-t-on à l'OGBC,
qui prévoit d'élargir les limites du site et de déplacer
en dehors du périmètre l'actuel parking des visiteurs
et d'installer des infrastructures d'accueil. Au sommet de la montagne,
que les gardiens souhaitent aménager, le relief naturel
et la beauté des lieux reprennent leurs droits avec une
vue plongeante sur Tiddis, depuis le sanctuaire du dieu carthaginois
Baal-Hammon, sur le Rhummel et surtout sur une montagne qui devrait
encore conserver dans ses entrailles les ruines du castellum de
Caldis, autre fortification romaine.
Spécialistes et archéologues
sont exclus des fouilles, le Centre national de recherche archéologique
(CNRA) est «seul
habilité à effectuer des fouilles» sur des
sites de ce genre, affirme son directeur, Farid Ighilariz, qui
soutient ne pas avoir été sollicité pour collaborer à l'étude
en cours sur le site de Tiddis, menée sous l'égide
de l'OGEBC. Selon les responsables du centre, une étude «préalable» et
un «sondage» du terrain «devraient être
effectuée avant tout aménagement de ce site».
La «mise à l'écart» du CNRA, conjuguée
aux délais courts des préparatifs, est un autre motif
d'inquiétude pour les experts et universitaires qui craignent
des interventions superficielles, au lieu et place de fouilles «méthodiques» et «scientifiques».
Quelques archéologues de Constantine sont certes sollicités épisodiquement
et «à titre consultatif» par les bureaux d'études
chargés des projets pour fournir une estimation «toute
théorique» sur la délimitation des terrains, «sans
plus» : une situation «regrettable» aux yeux
des universitaires constantinois qui sont arrivés à douter
de l'utilité de former des «compétences locales».
Plusieurs sites archéologiques puniques ou romains d'Algérie,
mis au jour pendant la période coloniale française,
nécessitent des opérations de fouilles complémentaires
et surtout une mise à jour des inventaires, afin d'en protéger
légalement les contenus, soulignent les mêmes experts.
A ce sujet, le directeur du CNRA s'inquiète du sort réservé au
tombeau de Massinissa, si les opérations de «sondage» et
de «fouilles» ne devaient pas être menées «préalablement»,
insiste-t-il, aux travaux prévus par le Plan de réhabilitation
de ce patrimoine historique qui remonte à plus de 2200 ans.
APS - 15 février
2021
Constantine: antique
ville de Tiddis, une merveille architecturale en quête
de valorisation
CONSTANTINE- Perchée sur une colline et érigée
en escaliers, l'antique ville de Tiddis, située dans la
commune de Beni H'midane, à 30 km au nord-ouest de Constantine,
est une merveille architecturale et d'ingénierie en quête
de valorisation.
Ancien village berbère
nommé Taddart ou Ras Eddar,
comme l'appellent les habitants de la région, Tiddis ou
''Castellum Tidditanorum'' déroule plus de 3000 ans d'histoire
allant de l'ère libyque à byzantine en passant par
les périodes punique et romaine. Mais en dépit de
ce prestigieux passé, elle demeure méconnue par des
générations.
Mise au
jour par l'archéologue français André Berthier à partir
de 1940, Taddart, la ville militaire romaine bâtie pour protéger
l'antique Cirta ''lutte'' pour un statut de site exceptionnel
témoin de passage de plusieurs civilisations.
Tiddis, en quête
de mise en valeur et de sauvegarde
Lancé en 2014 dans
le cadre des préparatifs de l'événement
Constantine, capitale 2015 de la culture arabe, avec l'espoir de
faire émerger Tiddis, le plan permanent de mise en valeur
et de sauvegarde des sites archéologiques (PPMVSSA) de Taddart
n'est toujours pas ficelé.
Le
directeur local de la Culture et des Arts, Aribi Zitouni a assuré que
le PPMVSA est ''au stade de l'enquête publique,
l'ultime étape avant le dépôt du plan de la
mise en valeur et de sauvegarde pour approbation à l'Assemblée
populaire de wilaya (APW) puis par l'Assemblée populaire
nationale (APN)''.
Une fois débattu
et approuvé, la démarche
sera soldée par la promulgation d'un décret ministériel
permettant la mise en valeur du site à travers des opérations
de sauvegarde structurées et réglementées,
a-t-il expliqué.
Et de détailler
: ''L'étude du plan permanent de
mise en valeur et de sauvegarde des sites archéologiques
PPMVSSA consacrée à la ville de Tiddis a impliqué toutes
les parties concernées, élus, responsables de l'exécutif
et universitaires''.
Le responsable
a relevé que les opérations d'éclairage
du site Tiddis et l'installation des signalisations seront les
premières démarches à entreprendre dès
la validation du PPMVSSA, rappelant que des opérations d'accompagnement
dont la réhabilitation de la voie d'accès vers ce
site archéologiques ont été déjà lancés
par les autorités locales.
Sur
le site, le responsable de la sécurité,
Ameur Talbi, a affirmé connaître de père en
fils l'histoire de chaque pavé de cette ville antique.
''Dès
mon jeune âge, j'accompagnais mon père
et grand-père, qui était apprenti de l'archéologue
André Berthier sur le site, c'est un peu chez moi ici'',
confie-t-il à l'APS.
Grimpant
la colline sur laquelle Tiddis est bâtie en escalier,
le responsable de la sécurité et le guide des lieux
remonte l'histoire d'un site enchanteur et présente les
vestiges du site. Pour lui, la propreté et la sécurité des
lieux sont une autre manière de mettre Tiddis en valeur.
''10
agents de sécurité et de prévention
se relayent sur le site pour assurer sa sécurité et
sa propreté, appuyés dans notre mission par les services
de sécurité, qui envoient fréquemment
des patrouilles et à tout moment
de la journée'', a indiqué M.
Talbi, affirmant que ce site est visité aussi
bien par des nationaux que des étrangers
du quatre coins du monde''.
En
véritable connaisseur du site, M. Tabli raconte Tiddis,
depuis la bazina, tombe commune circulaire propre à la période
numide, qui interpelle de loin le visiteur, à l'arc marquant
l'entrée de la cité forteresse en passant par les
vestiges des thermes, d'une huilerie et des temples.
Le
plus captivant également pour les visiteurs, selon le
responsable de la sécurité, est le génie et
la technicité adoptés dans cette cité pour
relier les citernes et le grand réservoir d'eau, pour l'alimentation
en eau des habitants.
Promouvoir Tiddis grâce
aux réseaux
sociaux
Sur les 40 hectares que
compte la cité antique de Tiddis,
seuls 7 ha soit environ 20% ont été fouillés
et répertoriés, a souligné pour sa part la
responsable locale de l'Office de gestion et d'exploitation des
biens culturels (OGEBC), Widad Bouzahzah.
''En
moyenne 1200 personnes par mois visitent le site Tiddis et des
pics sont enregistrés durant le printemps et l'automne'',
a-t-elle affirmé, relevant que l'OBEBC, chargé de
la gestion de Tiddis œuvre pour ''promouvoir la cité et
faire connaître son histoire''.
Et
de souligner : ''L'OGEBC s'emploie à travers les supports
technologiques d'information et de communication notamment sur
ses pages officielles de l'Office sur les réseaux sociaux, à mettre
en lumière Tiddis et la valeur des vestiges mis au jour
ainsi qu'à informer sur les nouveautés en matière
de gestion du site''.
''La ville qui était
une forteresse avancée pour
protéger Cirta des attaques étrangères, recèle
des ruines témoignant de la succession des civilisations
depuis la nuit des temps '', a indiqué la responsable, rappelant
de l'existence sur ce site de monuments mortuaires collectifs,
des dolmens et un mobilier funéraire, témoignant
du passage de vieilles civilisations et suscitant la curiosité de
nombreux passionnés d'histoire.