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Ce
théâtre, dont la construction a débutée en 1861,
a été inauguré le 6 octobre
1883. Il est l'œuvre
des architectes Jean Gion (1838-1898) et Jean Monnier. Certaines,
ou toutes, les sculptures ornementales sont de Gustave Germain
(1843-1909).
Le
bâtiment
est réalisé en pierre appareillée. Les façades
sont des chefs-duvre de larchitecture
classique du 19éme siècle.
Les soubassement de la façade principale est en pierres brutes
bouchardées. Dans la hauteur du hall, la façade est habillée
dun placage de pierres claires appareillées par
joints creux horizontaux, et au niveau de létage,
la façade
est composée à lantique : piliers en saillie,
fenêtres
avec frontons, balustres en balcons et acrotères, sculptures
allégoriques en fond de niche encadrant les balcons.
La salle de spectacles du théâtre de Constantine par ses
peintures, ses motifs, ses sculptures, ses décors est
le reflet dun
style qui sassocie à la conception historique du
théâtre
à litalienne, ajoutant à cela, lescalier monumental
et dhonneur en marbre, uvre artistique remarquable.
La cage de scène est une vraie pièce de musée conçue selon
le système traditionnel des premiers théâtres construits
dans le monde.
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Aujourd'hui
il abrite le "Théâtre Régional de Constantine" (TRC)
1, rue Bounab Ali
- 25000 Constantine (Algérie)
Tél : 213 31 64 26 98 - 99
Fax
: 213 31 94 87 82
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Les
"Compagnons du Vieux-Rocher"
troupe de théâtre dans les années 40.
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Jeudi,
26 Juillet 2001
Théâtre
de Constantine : Les rénovations aux mille facettes
Pour entrer dans ce haut lieu de la culture, où chaque soirée
devient un événement historique, il faudra encore patienter
quelque temps.
Cest lhistoire dun endroit mythique, ensorceleur.
Lhistoire dune vieille cité qui sobstine à
défendre sa conscience, sa mémoire. Cest, enfin, lhistoire
la plus connue sur la place publique ici, au Vieux rocher. Lhistoire
du théâtre de Constantine.
Tout débuta avec la "conquête" des français qui ambitionnaient
de nous conter lHistoire, de marquer la puissance civilisatrice
en édifiant une uvre architecturale qui effacerait le
prestige du somptueux palais du Bey. Le conseil municipal se
réunira dès 1850 pour débattre de léventualité de construire
un opéra à Constantine, dautant plus quAlger se
dotait déjà de son théâtre. Et donc, il fallait faire vite et
surtout faire bien. Ainsi, la caserne des janissaires, située
en plein cur de Bab El-Oued, sera détruite pour laisser
place au futur théâtre de Constantine. Un concours international
est alors lancé et lon optera finalement pour un opéra
de style italien, avec des loges et des galeries pouvant accueillir
jusquà 600 spectateurs.
La construction de cet édifice associera alors de grands peintres
et sculpteurs qui réalisèrent les statues, les bas-reliefs de
la façade et les peintures à lintérieur du théâtre. Ces
artistes ne purent pas échapper à linfluence des chefs-duvre
architecturaux de la renaissance italienne également, inspirés
de la Rome ancienne. Dailleurs, cette influence est fortement
ressentie au niveau des colonnes toscanes et composites des
péristyles et salle de spectacle. Les travaux sont lancés en
1861. Ils dureront plus de vingt ans.
Le 6 octobre 1883, lOpéra municipal de Constantine est
inauguré. Luvre est somptueuse, époustouflante.
Depuis cette date, les Français et quelques indigènes
parqués au poulailler ont pu acclamer des opéras de Mozart,
Verdi et on eu droit aux plus grands spectacles de lépoque.
Farid El-Attrach sy est produit en 1948, Youcef Wahbi
en 1949. Depuis lindépendance, le théâtre de Constantine
a accueilli des troupes plus prestigieuses les unes que les
autres. Ont été programmés : le Cirque de Moscou, le Ballet
Mossoev, la Comédie française et autres Maria Casares, Faïrouz,
Essafi, Warda, Belkhayat
Les plus grands artistes algériens
sont également passés par là : El Anka, El Ankis, Guerrouabi,
etc. La liste est davantage exhaustive. Plus dun siècle
est passé depuis linauguration du théâtre municipal de
Constantine. Fatiguée, surmenée, la bâtisse, jadis chaleureuse,
est devenue une source potentielle de danger public. "Nous
vivions sur une boîte dallumettes", nous a déclaré
M. Merabia, directeur du TRC.
"Linstallation électrique devenait dangereuse",
a-t-il ajouté. Dailleurs, la Protection civile avait déjà
signifié, cela fait 15 ans, la fermeture pure et simple du théâtre.
Et donc, il fallait redonner de laplomb à cette bâtisse
centenaire surmenée par tant de gloire et part tant de passion.
On décide alors de lui "octroyer" une "remise
à niveau", ce que le plus commun des Constantinois appellera
"restauration". "Ce nest pas une restauration",
a rappliqué M. Merabia. Pareille entreprise nécessiterait le
déploiement dun arsenal de gens spécialisés en la matière
qui ne sont même pas disponibles à un niveau national, ce nest
quune opération de "retape" afin de rendre ce
monument cultuel plus attractif. Des sommes importantes ont
été débloquées pour restaurer le TRC.
Cette restauration, comme il est convenu de lappeler ici
à Constantine, consistait en la mise en place de nouveaux équipements
électriques, dun nouveau procédé déclairage, en
linstallation du chauffage, de la climatisation, de la
siégerie et de la sonorisation. "Aujourdhui, on peut
affirmer que le TRC est doté déquipement à même dassurer
une convenable fonctionnalité", nous a déclaré M. Merabia.
Et cette opération de restauration est étonnante, pleine de
hasards objectifs, pleine dinstructions, de rencontres
fortuites, de coups de cur et de coups de "gueule".
Au départ, il fallait de laudace et de la passion.
Dès lors, à la magnificence architecturale, à la restauration
dun lieu, témoin dune époque, se sont greffées les
nécessités fonctionnelles relevant de la fabrication du spectacle.
Vingt mois de dur labeur et sûrement plus ont été nécessaires
pour réveiller ce théâtre "fantôme" pour le renaître
de ses cendres et pour le réconcilier avec sa prestigieuse et
non moins historique troupe.
Cette rénovation était une gageure, un pari, et à chaque jour
suffisait son lot de fatigue, dincompréhension, de doute
et de peur de mal faire. Pour le maître duvre, le
plus dur était de concilier les fonctionnalités des nouveaux
équipements avec lessence même du style architectural
de la bâtisse. Et entre le geste architectural et cette périlleuse
et complexe fonctionnalité, il fallait rénover avec une extrême
prudence afin de sauvegarder le style italien de lopéra
de Constantine. "Ce nétait pas facile", nous
a déclaré le directeur du théâtre, apparemment surmené par tant
defforts. "Il ne sagissait pas de restauration,
qui aurait supposé une autre démarche et des moyens beaucoup
plus conséquents, mais dune opération urgente de sauvetage
du TRC", a-t-il ajouté.
Enfin, les travaux qui prendront fin incessamment permettront
aux Constantinois de "redécouvrir" le théâtre régional
de Constantine, leur théâtre. Quant au premier spectacle, il
faudra patienter encore quelque temps, car cest là une
autre histoire, une autre rencontre.
Delizia
Ben - Liberté
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La Nouvelle République - 29 mars 2022
Un édifice qui résiste à l'épreuve du temps
TR Constantine
Rédaction LNR
Incarnant le style architectural de l'opéra à l'italienne, unique en son genre en Algérie et dans le Nord de l'Afrique, le Théâtre régional de Constantine (TRC) «Mohamed Tahar Fergani» résiste à l'épreuve du temps, près de 140 ans après son inauguration. Depuis sa façade antique, avec balustres en balcons et sculptures allégoriques, à la salle de spectacles avec son centenaire rideau arlequin, à son lustre imposant en bronze et en cristal, l'édifice est une véritable «pièce de musée».
Sa préservation constitue la mission principale des responsables de ce haut lieu de la culture, précise à l'APS l'enseignant et chercheur dans l'histoire du Théâtre de Constantine, Mohamed Ghernaout, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du théâtre (27 mars).
Selon M. Ghernaout «une attention particulière» est accordée au lustre impressionnant par son envergure et son rayonnement, suspendu depuis 1883 au plafond de la salle de spectacles. «Ce lustre, d'une hauteur de 2,80 mètres sous plafond, fonctionnait au gaz jusqu'au début du 20e siècle, puis avec l'avènement de l'électricité des fils électriques ont été placés dans les conduites à gaz», a relevé M. Ghernaout, également journaliste et chargé de communication au TRC pendant des années.
Et de souligner: «En 1999, dans le cadre de la vaste opération de rénovation du théâtre, le lustre a été démonté pièce par pièce, une première, ensuite nettoyé et remonté lors d'une opération chapeautée par l'architecte Yahia Boulekroun et l'ancien directeur du TRC, le défunt Salim Merabia».
De jeunes compétences au chevet des œuvres d'art
L'actuel directeur du TRC, Ahmed Mireche relève de son côté que «ce qui apparaît au public du grand lustre, à savoir l'ossature en bronze doré, le cristal, les couronnes et les ampoules électriques ne sont qu'une partie de l'œuvre», révélant que le lustre conservé à l'identique comprend tout un équipement régulièrement contrôlé et entretenu, notamment le système de contrepoids relié à un treuil qui en assure la stabilité et permet de faire descendre ou remonter cette merveille. Et d'ajouter: «de jeunes compétences algériennes assurent l'entretien courant et spécifique du chef d'œuvre».
M. Ghernaout souligne également que le théâtre a su conserver le rideau Arlequin en velours rouge de neuf (9) mètres de longueur et de 7,5 mètres de largeur, drapé et bordé d'une frange dorée et décoré de délicats motifs, installé dans les années 1920.
«Le rideau a été restauré une première fois en 1999 par des artistes de l'Ecole des beaux-arts et également en 2018», a-t-il confié.
«La restauration n'avait ciblé que le tissu, renforcé grâce à des techniques de préservation utilisées en pareil cas, dans une première conduite par les artistes Farid Merabet et Mouloud Kara, et une autre opération menée en 2018 par l'équipe technique du TRC supervisée par le directeur Ahmed Mireche», a-t-il détaillé.
Il a, dans ce sens, précisé que les motifs peints sur le rideau ou les franges dorées demeurent à l'identique en dépit du poids du temps, de même pour la machinerie scénique du théâtre, restée telle qu'elle depuis 1883. C'est également le cas, dit-il, du tableau de bord des effets visuels et sonores de l'époque avec ces tuyaux régulant l'intensité des lumières au cours du spectacle demeure intact.
«Les techniciens du TRC se sont déployés à nettoyer cet appareillage pièce par pièce et il est exposé au hall du théâtre», souligne M. Mireche qui rappelle que ce théâtre a été classé monument national, inscrit sur la liste des biens culturels le 17 mars 2010.
Le TRC classé au patrimoine mondial, un objectif
Pour les artistes de la ville de Constantine, les cadres du secteur de la Culture, les chercheurs et universitaires en rapport avec l'art et la culture, la classification du Théâtre régional «Mohamed Tahar Fergani» en tant que patrimoine mondial est «un objectif commun et partagé». «De par ses caractéristiques d'authenticité et d'intégrité s'agissant des aspects architecturaux, artistiques et culturels, le Théâtre de Constantine a toutes ses chances pour être classé en tant que patrimoine mondial», affirme M. Ghernaout.
De son côté, M. Mireche révèle que l'administration du Théâtre finalise les procédures d'une demande de classification de ce haut lieu de la culture, devant être envoyée au ministère de tutelle. «Outre le luxe de la décoration, le TRC a cette particularité d'avoir su préserver son style d'opéra à l'italienne concernant l'organisation du volume intérieur, la taille de la salle des spectacles, les galeries, les loges, le poulailler, la scène et ses caractéristiques techniques», détaille-t-il.
M. Mireche souligne également que la classification du Théâtre de Constantine en tant que patrimoine mondial lui permet «une visibilité à l'international et une préservation qui appuie les efforts déployés depuis des décennies à maintenir intact le bâti».
R.C. |
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