14 juin 2006 Vieux bâti Le centre de la ville de Constantine donne des signes de détresse, particulièrement au niveau de la Casbah et de la «vieille ville». Si l'on se réfère au bilan de la protection civile, rien que pour le mois de mai, l'on peut mesurer l'ampleur du phénomène. En effet, la cellule de communication de la protection civile fait état, pour la période allant du 3 au 30 mai, de la reconnaissance de 210 habitations sous la menace d'effondrement. On saura de ces mêmes sources que ces opérations de reconnaissance ont été effectuées à la suite de fortes chutes de pluies. Ces 210 habitations comptabilisent près de 800 familles qui vivent sous la menace d'un danger. Et il faut savoir, en ce sens, que certaines familles, faute de pouvoir déménager, vivent encore sous des toits à moitié effondrés et parfois des escaliers désarticulés qui peuvent céder à tout moment, sous le poids des locataires. La cellule de communication nous informera que les agents de la protection civile, à chaque intervention, établissent des rapports dont la mairie est régulièrement rendue destinataire. Les responsables de l'APC de Constantine, quand ils sont interpellés sur des cas qui nécessitent un recasement, répondent invariablement que le relogement se fera en fonction de la disponibilité des quotas affectés à la «vieille ville. Pour ces 210 habitations qui menacent de s'effondrer, il y a lieu de signaler qu'aucune famille n'a été relogée. Pour celles dont les maisons, essentiellement situées à la vieille ville et qui sont devenues inhabitables, c'est la solidarité familiale ou encore celle du voisinage qui agit. Sur un autre plan, ce chiffre qui appelle d'autres comptabilisés durant les derniers mois de l'hiver et qui peut révéler la gravité de la situation de la «vieille ville» interpelle les autorités locales. Surtout sur l'énorme retard qui est pris dans la réhabilitation de la Médina. En effet, on parle beaucoup de la prise en charge de cette Médina à travers le fameux Master plan mais jusqu'à présent rien n'indique qu'il sera mis en branle à temps. En attendant, Sidi Djelisse, Sidi Bouanaba, Rahbat Souf ou encore Souika sont en train de se consumer comme une bougie. Alors que par ailleurs et à quelques centaines de mètres, le centre-ville constitué du bâti colonial bénéficie régulièrement d'opérations de réhabilitation. Faut-il souligner que la «vieille ville» est classée patrimoine national. Mieux encore, le ministère de la Culture a constitué un volumineux dossier à l'intention des services de l'UNESCO pour inscrire la Médina dans le patrimoine universel. R.C. |