6 décembre 2005 Réhabilitation Faisant l'objet depuis plus de trois années d'une polémique entre les tenants du modernisme et les défenseurs du patrimoine constantinois, la vieille ville va-t-elle enfin renaître de ses cendres à la faveur de la finalisation du «master plan» ? Si l'on se réfère à des sources bien au fait du dossier, le plan directeur de rénovation de la vieille ville confié en 2003 à des experts italiens est pratiquement ficelé et sera, selon la même source, présenté aux autorités locales aujourd'hui. Dans ce contexte précis, l'ambassadeur d'Italie effectuera aujourd'hui une visite à Constantine en compagnie du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme et du secrétaire général du ministère de la Culture. Rappelons que l'élaboration de ce «master plan» s'est articulée autour de plusieurs rencontres entre spécialistes italiens et universitaires constantinois du département d'architecture et de l'urbanisme de l'université Mentouri. La première phase de ce plan directeur destiné à la restauration de la Médina a commencé en 2003. Cette première phase consistait en une synthèse des études existantes sur la vieille ville et des données statistiques, en vue de mettre sur pied, dans une seconde phase, un plan d'intervention sur le vieux bâti et sa réhabilitation. Il s'agissait surtout pour les experts italiens d'actualiser des données en leur possession notamment en ce qui concerne le foncier et l'état des lieux des terrains. Une actualisation qui s'avérait nécessaire d'autant plus que certains éléments d'informations remontaient à l'année 1984. Donc l'apport des universitaires constantinois qui peuvent se targuer d'une longue expérience d'études et de recherches sur la Médina, notamment à travers des thèses de magistère et de doctorat, aura été déterminant dans l'élaboration de ce «master plan» par les Italiens. Un accord de principe entre l'université de Constantine et l'université Roma III est alors intervenu pour l'implication des enseignants chercheurs et des étudiants dans cette étude sur la vieille ville. Depuis l'année 2003, les travaux des Italiens semblent avoir beaucoup évolué et reste aux autorités locales de donner les prolongements concrets à ce «master plan» dans les meilleurs délais. Car il faudra savoir que des pans entiers de la vieille ville sont en train de disparaître, alors que la question de sa réhabilitation remonte à plus d'une quinzaine d'années. Aujourd'hui par exemple toute la partie basse de Souika est en ruine. En effet, ce qu'elle comptait en bâti a subi les outrages du temps, mais également ceux de la main de l'homme. Les autorités locales dans leurs efforts de relogement des habitants sinistrés de la vieille ville et dans le souci d'éviter que d'autres personnes viennent squatter les bâtisses évacuées, n'avaient pas trouvé mieux que de les démolir. Et l'on se souvient de la levée de boucliers qui aura nécessité le déplacement d'une commission ministérielle. Une commission qui a fini par mettre un terme à toute nouvelle démolition au motif que la Médina est un espace désormais protégé. Il s'agit aujourd'hui de hâter plutôt le pas en enclenchant très vite les travaux de réhabilitation une fois le plan en question adopté par les autorités locales. M. S. Boureni |