06/03/05
DES REPRESENTANTS DU MINISTERE DE LA CULTURE A CONSTANTINE
Arrêt des démolitions des bâtisses de la vieille
ville
Après le tollé soulevé au sein des associations
et particulièrement des propriétaires par la démolition
de bâtisses au niveau du quartier Souika, dans la vieille ville,
et suite au rapport du directeur de la Culture de la wilaya de Constantine
adressé à son ministère de tutelle sur cette affaire,
une commission envoyée par le ministère de la Culture
s’est déplacée jeudi à Constantine.
Composée d’une inspectrice au niveau de ce ministère
et du directeur général de l’agence nationale du
patrimoine archéologique, la commission s’est donc déplacée
pour étudier sur place avec les responsables locaux les problèmes
posés par ces démolitions et proposer des solutions de
nature à préserver les différents sites menacés.
Emboîtant le pas aux associations soucieuses de préserver
ce patrimoine archéologique et civilisationnel, le directeur
de la Culture de Constantine a relevé dans son rapport la nécessité
de protéger de l’anéantissement ces quartiers de
la vieille ville qui recèlent des pans séculaires de l’histoire
de la ville de Benbadis et de Salah Bey «dit le bâtisseur».
Ce responsable rappelle dans son rapport qu’il s’agit d’un
site préservé et classé patrimoine national dont
la démolition de certaines de ses bâtisses a été
critiquée par des associations, demandant que cesse «ce
ravalement par la base, sans précaution aucune pour les vestiges
du passé et la préservation de la mémoire collective».
Ainsi donc, les deux émissaires du ministère de la Culture
se sont réunis ce jeudi avec le wali de Constantine en présence
des présidents de l’APC et de l’APW, après
avoir visité la vieille ville où ils ont pris langue avec
des citoyens, notamment des membres des associations pour la défense
de ce patrimoine national, et les propriétaires des maisons.
Le wali devait, à cette occasion, préciser qu’il
a été procédé en priorité au relogement
à la nouvelle ville Ali Mendjeli des occupants des bâtisses
qui menaçaient de s’effondrer. «Malheureusement,
les anciennes maisons évacuées furent de nouveau occupées
par des citoyens, au risque de voir ces ruines leur tomber sur la tête».
Le wali soutiendra qu’il fallait préserver les vies humaines
d’un danger qui pouvait survenir à tout moment. Ceci pour
expliquer le fait de la démolition des bâtisses. En définitive,
les émissaires d’Alger et les autorités locales
se mirent d’accord pour stopper les démolitions. Selon
nos sources, il sera créé une commission pilote au sein
de laquelle le ministère de la Culture sera représenté
par l’agence nationale d’archéologie et le directeur
de la Culture de Constantine aux côtés d’autres responsables
locaux. Un programme de travail devra être défini pour
dégager des solutions techniques, au cas par cas, pour décider
d’une réhabilitation ou, à défaut, d’une
éventuelle démolition. A la limite dans ce dernier cas
de figure, il s’agira de préserver les acquis culturels
qui doivent être protégés en tout état de
cause.
A. Benkartoussa
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