05/07/05 Vers l'arrêt de toute démolition et le début de la restauration
effective. Le dispositif réglementaire adopté en Conseil du gouvernement à la fin du mois de mai passé, qui a déclaré la Médina de Constantine secteur sauvegardé, a, semble-t-il, donné ses premiers fruits avec l'installation d'une commission de suivi de la vieille ville. Cette commission, présidée par le wali et composée des assemblées locales, APC et APW de Constantine, de la cellule de réhabilitation de la vieille ville, de la sûreté de wilaya et de la protection civile, de la DUC, de l'agence archéologique, du CTC et du mouvement associatif en charge de la question de la Médina, aura pour attribution de se pencher sur toutes les questions relatives à la réhabilitation et à la restauration ou à la démolition du vieux bâti de ce secteur historique du vieux rocher. Une situation nouvelle qui vient à point nommé et qui met à l'abri un tissu urbain qui recèle une grande valeur culturelle, de tout acte de nature à l'altérer ou à le détruire, comme ce fut malheureusement le cas jusqu'à une date récente. Cette commission œuvrera donc à préserver ce qui reste du bâti de ce site important de la ville de Constantine, qui a été gravement endommagé par les politiques passées de démolition prônées par les APC de Constantine dans les années soixante-dix et quatre-vingt. D'autre part, les citoyens qui y habitent ont participé à cette destruction, dans l'espoir d'un relogement dans des habitations neuves. Et même la wilaya, récemment, a ordonné la démolition de plus de 48 bâtisses pour nettoyer le secteur de «constructions qui menaçaient de s'effondrer et qui mettaient en péril la vie de citoyens», selon l'explication officielle donnée à l'époque. Ceci sans études préalables et sans aucune consultation d'experts ou d'institution en charge de la protection du patrimoine, et ce en raison de l'absence de texte réglementaire protégeant la Médina. Or aujourd'hui, la démolition ne peut avoir lieu qu'en cas de force majeure, après avoir constaté l'impossibilité de restaurer le monument et si ce dernier constitue un danger réel pour l'environnement. Dans ce cas précis, un permis de démolition est nécessaire et devrait être délivré par le ministère de la Culture seulement. La question du classement de la vieille ville de Constantine ayant enfin abouti, un décret exécutif promulgué fin mai passé permet à la Médina de Constantine de bénéficier des mesures de protection proclamées par la loi 98-02 relatives à la protection du patrimoine, et dont la première application réside dans la création de cette commission. M. Ahmed |