3 Mai 2005 Les dégâts causés à la Médina
suscitent encore des réactions Alors que le mouvement associatif attaché à la vieille ville de Constantine continue de demander des interventions de diverses autorités nationales pour sauver ce qui peut l'être encore du bâti de la Médina, les services centraux du chef du gouvernement auraient réagi positivement à ces sollicitations pour engager une discrète enquête à Constantine sur ce qui s'est passé réellement dans la vieille ville. En effet, selon des sources bien informées, un émissaire de ces services est venu le week-end passé pour s'enquérir discrètement sur le terrain de la réalité de la situation de ce patrimoine historique. Au cours de son séjour, il aurait pris attache avec les services locaux en charge de la réhabilitation de la vieille ville, comme la cellule de la wilaya de réhabilitation ou le mouvement associatif de la Médina comme l'association de défense du rocher, ou encore quelques experts et universitaires locaux spécialistes de cette question. Sur le site, il a été constaté l'ampleur des dégâts causés par les dernières démolitions décidées par la wilaya de Constantine, pour des raisons de sécurité du site, comme cela a été justifié à l'époque, suite aux importantes intempéries de cet hiver et au squattage du vieux bâti par des familles indues occupantes. Quelque trente-sept maisons ont fait l'objet de démolition qui devait toucher, a-t-on appris de cette même source, plus d'une centaine d'autres. L'opération a été stoppée suite à la vive réaction de la société civile locale, d'autant que la vieille ville fait l'objet d'une étude par des experts italiens pour la mise en place d'un master plan devant permettre l'engagement d'une opération de sauvegarde. L'association des artisans de la vieille ville signale la démolition de ce qui était la dernière maison des «Débaghines», les tanneurs de la Médina, dont le métier disparaît ainsi à jamais après une existence de plusieurs siècles dans le rocher. D'autres habitants parlent avec une vive émotion de ce qui aurait pu disparaître, alors qu'il est chargé d'une haute valeur historique, comme «Dar El Wasfan», édifice construit depuis le 16e siècle par des immigrés noirs de Tombouctou qui se sont installés sur le rocher à cette date. Mais la situation à laquelle est parvenue ce site nécessite, selon des avis de ces experts, le confortement rapide de ce qui a été épargné et ce avant la prochaine période hivernale. Par ailleurs, le classement de ce site comme patrimoine national, enfin officialisé récemment par les hautes autorités du pays, suite à cette affaire de démolition, lui donne la protection juridique qui lui manquait. De ce fait, aucune démolition ni nouvelle construction ne peut être engagée sur ce site, en dehors du programme de réhabilitation une fois approuvé et officialisé. Une situation nouvelle qui interpelle les autorités locales au sujet du nouvel hôtel Ibis du groupe Accor et qui doit s'ériger en plein coeur du rocher. M. Ahmed |