09/03/05
Vieille ville de Constantine
Le ministère de la Culture ordonne l’arrêt de démolitions
C’est grâce à une inspection ministérielle
que l’opération de relogement de 97 locataires habitant
la vieille ville a été stoppée après que
plusieurs associations eurent constaté la démolition de
maisons concernées sous prétexte de les empêcher
d’être squattées.
L’opération en question, entamée par les services
de la wilaya et de l’Apc de Constantine depuis deux semaines,
a soulevé l’indignation de plusieurs personnalités
de la ville alertées par des propriétaires de bâtisses
au sein de la vieille ville qui a été, rappelons-le, classée
monument historique et patrimoine culturel par le ministère de
la Culture.
D’ailleurs, c’est le rapport écrit par le directeur
de la culture Zetili Mohamed à l’intention de sa tutelle
qu’une délégation composée de l’inspecteur
chargé du patrimoine et du directeur de l’Agence nationale
pour la préservation du patrimoine historique et culturel s’est
rendue sur les lieux jeudi dernier pour constater de visu que les démolitions
ont touché des bâtisses en bon état, que des croix
rouges étaient injustement mises sur des maisons en bon état
et que de graves dégradations ont été causées
depuis le début de l’opération.
Après cette visite des lieux, le wali de Constantine, ayant écouté
l’ensemble des parties, a décidé de suspendre l’opération
de relogement. Une décision, qui a ramené la sérénité
au sein des habitants de la vieille ville, notamment ceux qui avaient
entamé des travaux de restauration et de consolidation grâce
à l’aide de l’Etat il y a quelques années.
Si squatter des maisons est certes un phénomène à
combattre, la préservation du patrimoine de la vile, notamment
ses constructions, sont du domaine des compétences des autorités
locales qui se doivent de le protéger. Il est toujours utile
de rappeler que certains bâtiments de la vieille ville sont de
véritables musées car datant de l’époque
ottomane. Il y a une vingtaine d’années, un habitant de
Souika, qui voulait consolider les fondations de sa maison, avait découvert
un bain romain. C’est dire que la veille ville de Constantine
n’a pas encore livré tous ses secrets. Enfin, la présence
de la délégation du ministère de la Culture à
Constantine a permis le lancement d’une étude pour la restauration
de la vieille ville de Constantine par un bureau d’études
italien.
Qu’est-ce qui a poussé les autorités locales à
accélérer cette opération de relogement dans la
veille ville, alors que des centaines de locataires, dont les bâtisses
sont véritablement menacées par des glissements de terrain,
attendent toujours leur recasement ?
Mourad Belbey
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