29 mars 2011 Malgré les travaux de réhabilitation engagés dans la vieille ville, il y a plusieurs mois, certaines bâtisses se dégradent de jour en jour. L'état des anciennes bâtisses menaçant ruine, dans la vieille ville, ne cesse de préoccuper leurs habitants. «Après l'effondrement des murs d'une ancienne maison suite aux importantes chutes de pluie enregistrées récemment, on craint sérieusement pour notre vie et celle de nos enfants, qui passent chaque jour à proximité du danger en empruntant le chemin de l'école», dira un habitant de la rue Abdellah Bey, plus connue par Essayeda. Une artère qui connaît un flux continu de passants, sachant qu'elle constitue un passage obligé pour les citoyens qui veulent rejoindre la rue Mellah Slimane dans le quartier de Souika, à partir de la rue Larbi Ben M'hidi. Il y a quelques jours, une maison a enregistré l'effondrement d'une importante partie de sa façade. Il s'agit de celle connue par les anciens du quartier sous l'appellation de Dar Bendali, avant de devenir Dar Benbakir. Située en contrebas de la mosquée Essaida Hafsa, à quelques pas seulement de celle de Sidi Moghrof, la construction à l'architecture arabo-mauresque a fait l'objet d'une opération de réhabilitation entamée il y a de cela plusieurs mois, mais qui semble prendre beaucoup de temps. Selon les témoignages de ceux qui connaissent bien les lieux, la dégradation qui a touché cette maison a atteint un degré où toute tentative de réhabilitation est devenue délicate. «La maison a subi les conséquences des infiltration des eaux souterraines avant 2005 au point où des parties entières du sol se sont détachées; malgré tous nos appels en direction des autorités pour sauver les lieux, nous n'avons aucune réponse », affirme un habitant du quartier d'Essayeda. Et de poursuivre: «Il a fallu attendre un décret officiel sur la classification de la vieille médina pour qu'une opération de réhabilitation soit inscrite, quelques mois seulement après la fameuse campagne de démolition des maison lancée en février de la même année par le chef de daïra de l'époque, avec la bénédiction de l'ex-wali, et qui a causé de sérieux dommages au reste des bâtisses.» Heureusement que Dar Bendali fut épargnée à l'époque, mais elle sera rattrapée par l'ouvre destructrice du temps. C'est du moins le sort réservé à une grande partie de la médina, dont l'histoire risque de s'effacer avec les derniers pans qui vont s'écrouler. Arslan Selmane |