26 février 2008 Rue Mellah Slimane (Souika) : Une réhabilitation tant attendueL'opération d'aération, pour utiliser un jargon architectural, a été, et c'est le moins que l'on puisse dire, un véritable succès. Tous les auvents improvisés, les étals et les vendeurs ambulants ont presque disparu de la rue Mellah Slimane, l'avenue de Souika. « Maintenant, on n'a plus de raison de faire sortir notre marchandise sur la chaussée car il n'y a plus de vendeurs illicites qui encombrent nos devantures », nous dira un commerçant sur place, ravi, comme la plupart des riverains, de l'espace dégagé. Mechouche Moussa, directeur du service communal de l'urbanisme et de la construction, chargé de dégager la rue en prévision de la 2e opération, celle de réhabilitation, ne cache pas sa satisfaction, déclarant à ce propos : « On a approché aussi bien les habitants que les commerçants, et tous ceux qui n'avaient rien à se reprocher ont coopéré au-delà de nos espérances. L'opération d'aération nous a permis aussi de découvrir que sur plus de deux cents commerçants établis sur les lieux, seulement 43 possèdent un registre de commerce en bonne et due forme ». En parallèle, l'opération de réhabilitation avait déjà commencé, car il y avait des « urgences », relatives à neuf bâtisses qui menaçaient ruine, sises aux 2, 5, 12, 12 bis, 19, 19 bis, et 93 rue Mellah Slimane, au 28 rue Abdellah Bey et au 2 rue Bekkouche. « Tout cela s'est fait avec l'accord des habitants qui étaient ravis de cette aubaine pour leurs demeures », nous dira-t-on au niveau de la cellule de réhabilitation. « Cette opération devra durer au maximum deux années et elle sera menée par des spécialistes ; c'est un chantier-école qui nous permettra d'envisager d'autres opérations plus consistantes à l'avenir », nous a-t-on assuré. Le bureau d'études Rouabah, qui a déjà eu à user de son expérience au palais du Bey, pilotera l'opération avec le maître de l'ouvrage, à savoir l'APC de Constantine, sous l'oil critique de la direction de la culture. Souika, qui est classée patrimoine national, a déjà subi une opération de « lifting » des pavés de la rue Mellah Slimane il y a quelques mois, laquelle s'est soldée par un résultat franchement médiocre. Echaudée, l'APC n'a plus eu droit à l'erreur, surtout lors de l'opération de traitement des façades, prélude à la réhabilitation des maisons et des commerces intra-muros. Et pour cela, les commerces concernés devront baisser rideau. « Nous espérons que l'opération ne durera pas plus d'une semaine, car au-delà, il y aura un manque à gagner que nous ne pourrons supporter longtemps », fera remarquer Djamel, un des nombreux bouchers de l'artère. Quant aux habitants des maisons à réhabiliter, ils devront quitter les lieux, et ce jusqu'à l'achèvement des travaux. Pour ceux qui ne disposent pas d'un toit de rechange, « il leur sera offert un gîte aux frais de la wilaya pendant la durée des travaux », affirme-t-on à l'APC. Le coût de l'opération, n'ayant pas été fixé à l'avance, on puisera au fur et à mesure dans une « cagnotte » prévue à cet effet et qu'on nous promet conséquente. Il reste que l'on ne peut porter pour le moment un jugement sur une opération à peine entamée, mais que l'on espère plus sérieuse que celles relatives au rempacement des réseaux souterrains et de pose de nouveaux pavés. Hamid Bellagha |