24 avril 2005 Ils vivaient sous des tentes depuis le mois de février
Les responsables du secteur urbain de Sidi Rached ont fait appel à la force publique pour faire évacuer 5 familles de Souika qui avaient érigé des tentes de fortune, faites essentiellement de toile cirée, après l’opération de démolition des bâtisses qu’elles occupaient en février dernier par les autorités locales. Selon le chef du secteur de Sidi Rached, ces familles devaient quitter les lieux impérativement. Et si droit elles ont, elles peuvent le faire valoir devant la justice. Rappelons qu’au départ, 18 habitants de deux immeubles sis aux numéros 3 et 29 de la rue Benzagoutta sont montés au créneau pour « dénoncer la démolition des immeubles dont ils sont propriétaires et que, par cette action, ils se retrouvent dans la rue, avec pour simple abri une tente confectionnée avec de la toile cirée ». Dans une lettre adressée au wali de Constantine, avec des copies destinées au président de l’APC et au chef de daïra, signée par tous les chefs de famille, ces habitants, qui étaient au nombre de 18 familles, expliquent leur situation. Selon leurs propos, leurs habitations ont été démolies par les autorités sous prétexte que les occupants de celles-ci ont déjà bénéficié de logements sociaux neufs. « Nous étions ainsi considérés comme des indus habitants venus d’ailleurs, et que nous avons pris possession de ces habitations après le départ de leurs véritables occupants. Nous démentons catégoriquement ces dires. Nous sommes les habitants authentiques de ces lieux et certains d’entre nous y demeurent depuis une cinquantaine d’années. Et nous n’avons jamais bénéficié de logements sociaux », soutiennent-ils. Et d’ajouter: « Ainsi, nous sommes injustement expulsés de nos demeures et nous sommes dispersés dans la rue, avec femmes, enfants et mobilier, sous des abris de fortune, et ce depuis la démolition des maisons par les autorités, fin février 2005 ». Ces familles se sont donc adressées au wali de Constantine pour reconsidérer leur cas et les faire bénéficier de recasement afin de mettre un terme à leur détresse, car cela fait plus d’un mois que cinq de ces familles sont sous des tentes, d’où elles viennent d’être expulsées par la force publique hier à 9 heures du matin. Le chef de daïra déclarait que «la décision de démolition a été prise après enquête diligentée par une commission désignée par le secteur urbain de Sidi Rached. Celle-ci a conclu que les véritables habitants de ces logements détruits ont été recasés dans des logements sociaux et ceux qui les occupaient au moment des démolitions n’en sont pas les véritables propriétaires. C’est probablement des membres de la famille qui ont squatté ces logements. Et s’il s’agit réellement des propriétaires, qu’ils produisent les documents de propriété. Ils seront autorisés à réoccuper leurs habitations après leur réhabilitation, car il faut préciser que ce sont uniquement les cloisons de ces demeures qui ont été démolies ». Abdelkrim C. |