8 janvier 2005
Vieux quartiers
La hantise des effondrements
Après les glissements de terrain, les caprices de Dame Nature
sont devenus une éternelle source de hantise pour les habitants
des vieux quartiers de la ville de Constantine.
A la moindre averse, l’alerte est rapidement donnée pour
des familles qui commencent à s’accommoder avec de nouvelles
situations. Alors que le scénario de la nuit du 13 novembre 2004,
veille de l’Aïd El Fitr, est toujours présent dans
les mémoires, les rafales de vents et la forte pluviométrie
ont choisi, ironie du sort, la fin de l’année 2004, comme
pour annoncer un hiver aux relents catastrophiques. Ainsi, entre le
30 décembre 2004 et le premier jour de l’année en
cours, le bilan des interventions des services de la Protection civile
illustre l’ampleur des dégâts. Les vieux quartiers
de la ville semblent être les plus touchés, on y a recensé
en quelques mois une dizaine d’immeubles complètement effondrés.
Ce phénomène qui prend des proportions inquiétantes
chaque année avec l’arrivée de la saison des pluies
ne semble pas inquiéter outre mesure les autorités de
la ville, et ce, en dépit des innombrables rapports adressés
par les services de la Protection civile à l’issue des
sorties de reconnaissance effectuées dans les zones à
risques. Ces dernières ne se limitent pas désormais à
la vieille ville où les habitations ne sont plus en mesure de
tenir debout, mais elles touchent même des quartiers censés
être à l’abri. On apprend ainsi que des dizaines
de familles sont concernées par les risques d’effondrement
dans La Casbah, la rue du 20 Août 1956, principalement la rue
Kitouni Abdelmalek et la rue des Maquisards. Dans ces deux derniers
sites, des habitations ont atteint un niveau de dégradation avancé
pour devenir de véritables bombes à retardement. Les locataires
qui attendent depuis longtemps un éventuel relogement sont toujours
sur le qui-vive. Au quartier de Belouizdad, dont la construction remonte
au début du siècle, les apparences sont souvent trompeuses.
Nombreuses sont les bâtisses qui présentent des façades
ne reflétant guère la vérité. Une simple
visite à l’intérieur des appartements renseigne
sur le danger latent qui guette les résidents, notamment dans
les rues situées sur le côté bas du boulevard Messaoud
Boudjeriou. Les infiltrations des eaux de pluie à travers les
toitures, les plafonds et les murs fissurés sont des paramètres
qui finiront par ajouter d’autres familles aux listes des sinistrés.
En l’absence d’un système de prévention et
à défaut d’un plan d’évacuation des
habitations menacées, les citoyens, qui semblent se résigner
à leur sort, craignent les retombées d’une situation
qui peut aboutir, un jour, vers une réelle catastrophe.
Arslan S.
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