La
réalité à Constantine aujourd'hui c'est aussi ce problème très spécifique
de glissements de terrain entraînant l'effondrement d'un certain nombre
d'habitations et la menace de destruction de beaucoup d'autres. Ce phénomène
se manifeste d'une part dans la vieille ville, mais également à l'extrémité
de l'ex faubourg Saint-Jean. Il semble dû à la conjonction d'un certain
nombre de causes : fragilité naturelle des lieux, infiltration des eaux
pluviales, mais surtout à la vétusté de réseau de distribution d'eau qui
entraîne dans le sous-sol une perte très importante (au moins 40%) du
précieux liquide, et qui mine alors les fondations des habitations.
J'ai réuni ci-dessous quelques articles traitant du sujet.
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Glissement
de terrain à Saint-Jean |
Cet immeuble blanc (haut de la rue de Verdun) avec des fausses
fenêtres, est totalement vide et fermé.
Il est destiné à être démoli. |
Conséquence
des glissements de terrains |
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Problématique
démolition des immeubles menaçant ruine (25/08/03)
Y aurait-il une affaire Simecsol
? [4 articles](17/08/03)
Glissements de Terrain à Constantine
/ Simecsol fait son bilan (5/09/02)
Constantine fête le patrimoine
(6/05/01)
L'opération de reboisement a démarré
(12/02/01)
Des millions pour la destruction (12/02/01)
Distribution contestée des logements
sociaux (31/07/00)
La "citadelle" déchue...(15/06/00)
Adoption du plan d'urgence (19/12/99)
Vers un plan d'urgence (9/12/99)
Neuf familles sans toit
Délabrement de la ville
Des habitations en sursis
Lundi,
25 août 2003
UN METIER PEU ENCORE MAITRISE : Problématique démolition des
immeubles menaçant ruine
Alors que le phénomène de glissement de terrain met en danger
de grands espaces urbains de la ville de Constantine, et a déjà suscité
lévacuation de bien des immeubles qui mettaient en danger la vie
de leurs locataires, le décor urbain de certaines artères, touchées par
le mouvement du sol, continue à faire étalage dédifices penchant
et menaçant de sécrouler dun moment à lautre. Il en
est ainsi de la rue Kitouni, de lavenue Belouizdad et de certaines
des ruelles qui leur sont adjacentes, ou encore de lavenue Rahmani
et du côté de Bellevue. La liste nest tout de même pas close, et
les sites nettoyés des édifices qui mettent en danger la vie des passants
et résidants limitrophes, tout en donnant une image hideuse à lartère
qui les abrite, se comptent, cependant, sur les doigts dune seule
main. Dans les années quatre-vingts, la vieille ville fut lobjet
dune grande opération de démolition et assainissement de pans entiers
de son vieux bâti, largement dégradé sous leffet du temps et de
laction humaine qui légitimait une évacuation urgente sur des logements
neufs dans les nouvelles banlieues de Constantine.
Une entreprise communale fut même créée à cet effet, et la nature des
constructions, toutes peu élevées et faites de matériaux maniables, la
plupart du temps récupérables, faisaient de ce travail de nettoyage une
sorte « de ballade » de lassainissement urbain. Des surfaces entières
de la Médina sont encore livrées à leur nudité, après la démolition des
immeubles qui y étaient construits, témoignant de la fragilité de telles
constructions et de la facilité de laction de démolition et déblayage
auxquels elles furent livrées.
Mais aujourdhui les sites à nettoyer présentent des constructions
plus coriaces à la démolition, car faites le plus souvent de béton, ancrées
dans des îlots de maisons, inquiétant de ce fait le voisinage, et sont
surtout assez élevées en hauteur. Dans ce cas, selon certains architectes
au fait des contraintes de la démolition, les exigences sont nombreuses.
Elles commencent à partir de létude de démolition, qui doit débusquer
toutes les contraintes que doit vaincre cette action, tout en ménageant
la sécurité des démolisseurs et de leur environnement. Elles sont ensuite
financières, car démolir et nettoyer le site revient cher à la collectivité.
Enfin, il faut trouver les qualifications et loutillage requis pour
faire ce boulot. Et il semble que non seulement les prétendants ne se
bousculent pas au portillon, avec loffre de service de la part des
services concernés, mais que même dans le cas contraire, il y a une sorte
de crainte de linconnu, la stabilité de lédifice est susceptible
de rompre à tout moment, mettant en danger lentrepreneur qui démolit
et tout ce qui lentoure. Doù la préférence manifestée par
certains entrepreneurs qui affirment, quà rentabilité égale, nombreux
parmi eux choisissent plutôt de construire que de démolir.
M. A.- Le quotidien dOran
Dimanche, 17 août 2003
Suite
à une conférence de presse organisée par une association de Constantine
"sauvegarde du Belouizdad-inférieur -Saint-Jean-", vous trouverez
ci-dessous une série d'articles parus sur le sujet.
Les riverains et commerçants s'estiment lésés et mal informés. Ils accusent
par ailleurs la municipalité de vouloir les évacuer afin qu'elle puisse
élargir son "assiette foncière".
Glissements de terrain à Constantine : Y aurait-il
une affaire Simecsol ?
Un énième front de contestation souvre
à Constantine, celui des propriétaires des biens immobiliers (logements
et locaux commerciaux) du site Belouizdad, répertorié comme étant largement
menacé par le phénomène des glissements de terrain.
Lassociation sauvetage de Belouizdad-inférieur qui compte
plus de 140 propriétaires monte au créneau depuis que la commission ad
hoc chargée du relogement des habitants des sites menacés leur a signifié
lévacuation des lieux, sous un délai de sept jours, le 23 juillet
dernier. Une politique du fait accompli quils refusent
dexécuter tant que les expertises élaborées concernant ce site et
le degré de menace quil représente ne leur sont pas encore communiquées.
Des interrogations sont soulevées quant à la véritable mission et particulièrement
la domiciliation de Simecsol, la société française qui a remporté le marché
de létude des glissements à Constantine en mars 2002 et dont le
rapport devrait être transmis aux autorités 24 mois plus
tard... Une entreprise qui na même pas de site sur le Net,
fera remarquer M. Bendraou, membre et avocat de lassociation, comme
pour insinuer la probabilité de lexistence dune affaire
Simecsol. À rappeler que cette entreprise, spécialisée dans létude
des sols et sous-sols sera retenue une première fois en novembre 2000,
parmi plusieurs entreprises étrangères et nationales, pour mener le programme
de la prévention des glissements. Le contrat dun montant de 106
millions de DA avec un taux transférable en devise de 40%, une fois soumis
à la commission nationale des marchés sera rejeté en raison de la non-inscription
de ladite soumission au Bulletin officiel des marchés de lopérateur
public (Bomop). Elle soumettra son offre une année plus tard, et aura
gain de cause. À force de voir bon nombre de bâtisses classées rouge
puis reclassées vert, les propriétaires demeurent intimement convaincus
que les risques encourus par les occupants de Belouizdad seraient exagérés...
Ce ne sont que des allégations que les autorités entretiennent depuis
quelque temps pour déloger les gens et ensuite récupérer les assiettes
foncières, soutiendra M. Bendraou lors dun point de presse
tenu lundi dernier au siège de son cabinet. Selon lui, il serait question
dune expropriation déguisée puisque les autorités publiques,
entre autres lAPC et la DUC, ne se seraient pas conformées aux textes
de loi. Et de préciser que les propriétaires nont jamais été
destinataires de la moindre décision inhérente à leur délogement en raison
de risques avérés de glissement de terrain, ni formulé de demande de démolition,
ni fait lobjet dun quelconque arrêté. La dizaine de
propriétaires ayant pris part à cette conférence de presse abonderont
dans le même sens pour affirmer que lalibi de linstabilité
du sol ne serait quune stratégie savamment orchestrée pour faire
main basse sur le foncier des quartiers de Saint-Jean, pilier de
la ville européenne à Constantine. Il est même avancé
que les rabatteurs et les intermédiaires y auraient
fait leur apparition... Les assiettes, une fois les habitations
démolies, deviendront propriété de la commune qui en fera certainement
usage dans lédification dhabitations de haut standing,
laisseront-ils supposer. Pour preuve, limmeuble la maison
Cadeaux, dans le même quartier évacué depuis deux ans, devrait faire lobjet
dune démolition; actuellement ce sont des travaux de renforcement
quil subit. Il serait destiné à contenir un supermarché, semble-t-il.
Ils dénoncent aussi le traitement réservé aux propriétaires, qui serait
similaire à celui auquel les locataires ont eu droit, cest-à-dire
un simple relogement. Allusion très claire faite à la notion dindemnités
que les autorités devront
prendre en compte et qui serait pour lheure occultée.
Appréhendant le fait dêtre dépossédés de leurs biens immobiliers
et parachutés à la nouvelle ville Ali-Mendjelli de Aïn El-Bey, ils comptent
saisir la justice afin de diligenter des expertises susceptibles
de lever le voile sur les zones dombre du dossier "Belouizdad",
site à risques.
Par Naïma Djekhar Liberté
Algérie
UNE
ASSOCIATION DE CONSTANTINE ACCUSE : Un glissement de terrain «fictif»
Dans
une montée au créneau aussi inattendue que singulière, lassociation
de sauvegarde de Belouizded inférieur (ex-Saint Jean), dans la ville de
Constantine, dûment agréée, portera publiquement de lourdes accusations
par la voix de son président qui a animé une conférence de presse, lundi
en fin daprès-midi. Lassociation remet en cause jusquà
lexistence du glissement de terrain, particulièrement à Belouizded
inférieur où habitent 148 familles. Et ce nest pas tout.
Les études effectuées par
lentreprise française Simecsol néchappent pas, elles aussi,
à un réquisitoire des plus vitriolé, dès lors quelles sont remises
en cause par cette association.
A se fier aux propos des conférenciers, lopération dévacuation
des habitants de Belouizded pour cause de glissement de terrain, nest
autre qu«une vaste machination ourdie pour récupérer des terrains
dassiettes stratégiques, situés en plein centre-ville».
Rien que ça ! Nous saurons ainsi que ces terrains serviraient à des promoteurs
immobiliers pour la construction de buildings à laméricaine.
Pour souligner leurs propos
au trait noir, les orateurs soutiennent que «le quartier Saint Jean»,
vital pour lextension du tissu urbain de la commune et limpulsion
du développement économique, va attirer les prédateurs, notamment les
promoteurs immobiliers et hommes daffaires, aidés par certains services
de ladministration». Et de poursuivre, «ils vont user de stratégies
et manuvres aux buts et objectifs précis : déposséder les propriétaires
de leurs biens privés, notamment les immeubles et bâtisses du quartier».
Ils citent à ce propos, la célèbre Maison Cadeau : «daprès les travaux
entrepris sur site (mise en place de pieux de 1,5 mètre sur 1,5 mètre),
un immeuble renaîtra de ses ruines plus fort et plus beau que jamais».
Cela étant dit, leurs accusations deviennent plus précises : «la cheville
ouvrière de cette opération, disent-ils, nest autre que la direction
de lurbanisme, bien mieux, cest le directeur de lurbanisme».
Accusation qui sera ponctuée par une interrogation loin dêtre fortuite,
« pour qui roule le DUCH ? » Les membres de cette association ne manqueront
dailleurs pas de préciser que ce fonctionnaire a des attributions,
limitées à donner des avis et émettre des observations techniques sur
tout plan daménagement et durbanisme quon lui soumet.
Mais voilà, disent-ils, «quil va au-delà de ses attributions par
une activité et une agitation dingérence et immixtion dans ce qui
ne relève pas des attributions de sa fonction». Ils relèvent que «si aux
termes de larticle 76 de la loi 90/08, le président de lAPC
est le seul compétent à délivrer les permis de construire - lotir et démolir,
cette attribution de pouvoir conférée au maire, découle des compétences
dévolues à la commune.
Donc, aucunement, il na
une quelconque autorité». Ceci pour relever, selon les conférenciers,
que «vu les dispositions légales, il y a absence dun quelconque
pouvoir conféré au DUCH, à lexception de consultation pour avis
ou observation à émettre concernant strictement les dossiers qui lui sont
soumis notamment par lAPC». Lassociation de sauvegarde de
Belouizded inférieur viendra ensuite à émettre un doute, puis carrément
à récuser les études établies par Simecsol, lesquelles, affirme-t-elle,
«auraient dû faire lobjet de contre-expertises».
Pour enfoncer le clou, les
membres de lassociation parleront de dysfonctionnement de ladministration,
déclarant que seuls les services de lAPC étaient compétents pour
de telles opérations.
Et cest ainsi quils
remettent en cause la présidence de la commission de glissement de terrain
par le DUCH.
Contacté par nos soins, le
DUCH de Constantine répondra à toutes nos interrogations. Notre interlocuteur
dira tout de go que cette opération reste gérée par le ministère, dautant
plus que lattribution de létude a été dévolue à Simecsol,
dira-t-il, à lissue dun concours international sur la base
de cahiers des charges élaborés à partir de trois rapports dexpertise.
Le DUCH précisera que ces
rapports ont été établis par des experts étrangers, à savoir canadien,
allemand et américain. Lexpertise, souligne notre interlocuteur,
a conclu à lévacuation et au lancement des études sur le glissement
de terrain.
Il rappelle que le contrat
avec Simecsol est passé par la commission nationale des marchés et non
pas par une commission à léchelon local, pour la simple raison que
le montant a dépassé le seuil réglementaire. Abordant la présidence de
la commission de glissement, il précisera que «celle-ci a été créée par
le wali de Constantine pour lopération de relogement et jai
été nommé à sa tête». Sur cette lancée, le DUCH affirme que les bâtisses
qui ont été démolies, elles lauront été sur la base darrêtés
dévacuation et arrêtés de démolition, avec un permis de démolition
signé par le président de lAPC. Pour le moment, la démolition ne
touchera pas les propriétaires privés. Et dajouter que lAPC
a été saisie par deux fois pour faire appliquer la réglementation en matière
dévacuation des habitations menaçant ruine. Et de nous expliquer
que ces documents sont fournis par lAPC, qui met dabord en
demeure les propriétaires pour quils évacuent avant la démolition
qui reste subordonnée à une expertise faite par le CTC. En cas de défaillance,
poursuit-il, lAPC este en justice ces propriétaires. Et ce nest
que sur décision de justice et après les délais réglementaires, que lEtat
prend en charge cette démolition en établissant «un titre de perception»
les obligeant à en payer le prix, par décision de justice.
Enfin, le DUCH nous apprendra
quil sétait réuni avec les membres de cette association, auxquels
il a affirmé, quaprès démolition, ils récupéreront leurs terrains
parce quils disposent dun acte de propriété.
D.E.H.
Et M.S.B. Le quotidien dOran
Glissement de terrain à Constantine-ville : Y a-t-il magouille
dans le plan d'évacuation ?
A
côté des catastrophes naturelles qui ont ébranlé des villes algériennes
ces dernières années, Constantine est touchée pareillement par les phénomènes
des glissements de terrain. Au moins 9 000 familles sont concernées par
une nécessaire évacuation qui a fini par convaincre l'Etat à débloquer
une enveloppe assez conséquente, soit 1 700 milliards de centimes.
Selon les services de la wilaya, le phénomène affecte une superficie de
120 ha abritant 15 000 logements pour une population concernée estimée
à 100 000 habitants. Parmi les sites désignés, celui de Belouizdad (Saint-Jean),
au cur de la ville, possède une valeur immobilière et commerciale très
précieuse. A titre d'exemple, l'opérateur de téléphonie Djezzy Orascom
vient de louer un local sur le grand boulevard moyennant la somme modique
de 500 000 DA par mois. Chose qui incitera probablement d'autres opérateurs
qui ne trouveront pas meilleur emplacement pour faire fructifier leurs
commerces. Au même moment, l'évacuation de certains quartiers de Saint-Jean
se fait dans la précipitation alors que le rapport d'étude n'est pas encore
prêt. Dans ce climat de suspicion et alors que tous les responsables sont
partis en congé, l'association des propriétaires de Belouizdad s'agite
et multiplie les initiatives pour stopper ce qui est qualifié de bradage
et d'agression. Un point de presse organisé ce lundi a permis à l'avocat
de l'association de lever le voile sur plusieurs incohérences qui pèsent
sur l'initiative de l'administration et qui suscitent moult interrogations
quant à l'aboutissement de cette évacuation à la lumière de ce qui arrive
également à la vieille ville, livrée, elle, à la prédation par un plan
machiavélique qui encourage la destruction du patrimoine.
En s'appuyant sur les dispositions de la loi 90/08 relative à la commune,
Me Zoubir Boudraou constate en effet que « l'APC de Constantine participe
à des manuvres visant à élargir son portefeuille foncier en accaparant
des assiettes aussi cotées au bénéfice de décideurs-promoteurs » et ce,
paradoxalement en abandonnant sa mission de gestion et d'organisation
du plan de développement territorial entre les mains de la Direction de
l'urbanisme et de la construction qui, par le biais de son directeur,
ordonne et chapeaute toutes les opérations. Les convocations des habitants,
assemblées générales et autres mesures sont considérées comme de violences
administratives et verbales à l'égard des propriétaires qui, eux, ne s'expliquent
pas cette concentration des pouvoirs et se demandent pour qui roule le
duc, sachant par-dessus tout que malgré le tapage autour de l'opération
depuis une année, les familles évacuées et celles en instance n'ont jamais
reçu des avis ou des notifications claires qui leur expliquent et leur
ordonnent d'évacuer leurs habitations. Grave omission qui n'en devient
pas une dès lors qu'on sait que dans le cas contraire les propriétaires
pourraient utiliser cela pour ester en justice l'administration ordonnatrice.
D'autres anomalies sont constatées également à l'image de certains immeubles
qui échappent curieusement aux marques rouges et qui s'avèrent après enquête
appartenir à certains « princes » ou encore et surtout la stratégie d'étouffement
du quartier pour le rendre inhabitable et résigner les familles à l'abandonner.
Ainsi des accès sont fermés abusivement à la circulation ruinant par ce
fait les nombreux commerces situés sur ces axes alors que toute la zone
est livrée à la rumeur qui ajoute à la pression. En outre, toutes les
bâtisses évacuées et démolies jusque-là sont restées telles que laissées
par les bulldozers offrant un spectacle de désolation et de clochardisation
de tout le quartier. Par ailleurs, un grand point d'interrogation entoure
les travaux entrepris au chevet de l'immeuble du « beau cadeau » avec
les nouvelles fondations réalisées à la place de la démolition pure et
simple. Il est vrai que l'administration avait déclaré non constructible
l'ensemble du terrain une fois déblayé.
Une version corrigée depuis la manifestation des propriétaires pour accorder
par la bouche même du Duc l'autorisation de reconstruire, après la consolidation
du terrain suite à l'étude du bureau français Simecsol. Pourquoi cet écart
? Le temps nous le démontrera mais en attendant les 136 propriétaires
du quartier Saint-Jean restent déterminés à défendre leurs biens et à
aller en justice contre les « théoriciens » du glissement, si glissement
il y a.
Nouri
Nesrouche Le Matin
CONSTANTINE/IDENTIFICATION DES ZONES AFFECTEES
PAR LE GLISSEMENT DE TERRAIN : Le CTC remis en cause ?
Des bâtisses classées dans un premier temps,
dans le cadre du programme du glissement de terrain, zone rouge se retrouvent
actuellement hors danger. Lévaluation faite par le CTC-Est sest
avérée non fondée. Les Français chargés du dossier depuis une année ont
remis en cause le travail du CTC-Est.
Le premier partenaire dans létude scientifique
sur les mécanismes du glissement de terrain qui affecte la ville de Constantine,
confiée au bureau détudes français EEGSimecsol, est le CTC-Est.
Sa mission consiste à identifier les zones et évaluer les niveaux des
dommages et le degré de vétusté des immeubles. Le Laboratoire des travaux
publics est sest chargé de la collecte des études et de la reconnaissance
géotechnique. Trois ateliers de sondage sont depuis opérationnels dans
les trois zones prioritaires, à savoir zone A : la rue Belouizdad et lavenue
Kitouni, la zone B : Belle- Vue, la mosquée Emir- Abdelkader, Ciloc, et
la zone c : cités Boussouf et Zaouch. Parallèlement à ces études techniques,
dautres études aléasismiques, géologiques et géomorphologiques sont
engagées par des spécialistes et chercheurs, notamment de luniversité
dAlger et du Centre national de recherche géosismique. Cependant,
le taux davancement pour établir le rapport permettant la mise en
place dun dispositif de renforcement ou de réfection préconisé quant
au phénomène des glissements de terrain demeure faible par rapport au
programme tracé théoriquement. Les oppositions faites par les propriétaires
de certaines bâtisses inscrites zone à démolir semblent avoir eu gain
de cause. Il sest avéré que plusieurs dentre elles ne présentaient
pas de danger. Le chef du projet glissement de terrain au niveau du CTC-Est
reconnut cet état de fait et lattribue à une prise de conscience
de la part des propriétaires qui ont apporté les réparations de renforcement
nécessaires à leurs demeures. Pourtant, la zone rouge indique bel et bien
que ces maisons ne peuvent être renforcées. Sagit-il dune
évaluation non fondée au départ et qui a incité les Français à réengager
des rapports dévaluation ? Selon toujours la même source, le
dossier du glissement a pris de lampleur et ce nest pas une
remise en cause de nos premiers rapports, estime le chef de projet.
En tout cas, la relance des enquêtes a été annoncée non seulement par
le bureau détudes français, mais également par le P/APW de Constantine
lors dune conférence de presse où il avait souligné que les premiers
rapports du CTC concernant ce phénomène ont été annulés. Il est à noter,
enfin, quà Constantine près de 120 hectares sont concernés par le
glissement et que 15 000 habitations sont ainsi touchées. Les principaux
mouvements du sol sont apparus vers 1972 et les conséquences des travaux
de la mosquée Emir- Abdelkader sur les terrassements ont contribué à ce
phénomène.
Ilhem Tir - Constantine (Le Soir)
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Jeudi,
5 septembre 2002
"Glissements
de Terrain à Constantine / Simecsol fait son bilan)"
Le
problème des glissements de terrain qui affectent plus de la moitié de
la ville de Constantine, soit 120 ha de sa superficie, et menacent 15
000 habitations abritant 100 000 personnes, est au cur des débats
dans la wilaya de Constantine.
Les experts du bureau détudes français Simecsol, par le biais de
sa filiale EEG (Entreprise des études engineering) qui a décroché le marché
contre 12 milliards de centimes, ont levé en partie le voile sur les causes
et problèmes qui ont accentué ce phénomène à Constantine.
Les glissements de terrain, phénomène naturel qui ne date pas dhier
à Constantine et dont lévolution remonte à lannée 1972, ont
été aggravés pas lintervention de lhomme et ce, par une urbanisation
qui na pas pris en compte les données, ô combien particulières,
du site de la ville.
Daprès les représentants du bureau détudes susmentionné, les
séismes, les spécificités du sol, les déperditions hydriques sont à lorigine
du phénomène.
À ce propos, ils évoquent une déperdition en AEP de lordre de 50%
à Constantine où le débit est évalué à 1 000 l/s.
Déperdition due essentiellement à la vétusté du réseau AEP dont la réfection
est tombée à leau depuis le retrait de la Banque mondiale devant
financer le projet en question.
Daouia Benaziza
- Liberté
GLISSEMENT
DE TERRAIN. CONSTANTINE EN DANGER .
La cité des
Ponts est en danger. Tel lépée de Damoclès, le glissement de terrain,
ce phénomène complexe, menace sérieusement une bonne partie de Constantine
et, partant, plus de la moitié de sa population. Cest du moins ce
qui ressort de la journée détude organisée dernièrement à la wilaya.
Pour faire face au glissement de terrain qui menace la ville du Vieux
Rocher depuis 1972, les pouvoirs publics ont fait appel à un bureau détudes
français, EEG SIMECSOL, en loccurrence, et ce, pour dresser, en
collaboration avec des experts algériens, un diagnostic concernant ce
phénomène et préconiser par conséquent les mesures à prendre. A luvre
depuis quatre mois, les experts des deux parties ont déterminé les zones
les plus instables de la ville. Il sagit, daprès eux, des
quartiers de Belouizdad (ex-Saint-Jean), Bardo, Siloc, Boussouf, 20- Août
et Aïn-El-Bey notamment. Même, luniversité islamique, ce joyau architectural,
compte parmi les sites menacés. Selon les premières études, les séismes,
la spécificité du sol constantinois, le mouvement des eaux ainsi que linclinaison
du rocher sur lequel est bâtie la ville sont essentiellement à lorigine
des glissements et leur évolution. Sagissant de la mission des experts
français et algériens, ces derniers ont été chargés par les autorités
du diagnostic de lensemble des sites, lévaluation de limpact
des glissements, létude de confortement et enfin la mise en uvre
dun dispositif de surveillance des mouvements de terrain. En principe,
ils lèvent le camp dici 16 mois et soumettront des recommandations
aux autorités locales afin quelles prennent les mesures adéquates.
Pour mémoire, la wilaya de Constantine a déjà pris des mesures durgence,
durant ces deux dernières années, en procédant au recasement de près de
mille familles et à la démolition de plusieurs bâtisses telles que Dar-Chaâb
au niveau de Belle-Vue. Cependant, la maison de cadeaux de Saint- Jean,
ou la "tour de Pise" de Constantine, na toujours pas été
démolie, malgré le danger quelle représente et pourtant ses locataires
ont été évacués, il y a près de trois ans. Par ailleurs, les responsables
de la wilaya de Constantine, qui ont consacré plus de 12 milliards de
centimes pour circonscrire le phénomène du glissement de terrain, continuent
curieusement à attribuer des lots de terrain, au niveau des zones instables
telles que Boussouf et Aïn El-Bey et livrent même des permis de construire,
nonobstant les mises en garde des spécialistes. A ce titre, certains avancent
le chiffre de 3.000 villas construites récemment au niveau de ces sites
menacés de glissement. Autre facteur qui favorise et facilite linstabilité
du sol cirtéen, les déperditions hydriques. Il est à noter, à ce propos,
que le projet de réfection du réseau dAEP a été renvoyé aux calendes
grecques, après le retrait des principaux soumissionnaires, la Lyonnaise
des eaux et autre entreprise sud-africaine, suite au désistement de la
Banque mondiale devant financer le projet pour le manque de sérieux de
ladministration algérienne, nous confie-t-on. Ainsi, certains spécialistes
craignent que lopération à laquelle lEtat a consacré des milliards
ne soit quun coup dépée dans leau, si elle ne prend
pas préalablement en charge le problème du réseau dAEP et celui
relatif à la suspension de toute construction au niveau des sites menacés
par le glissement de terrain.
Adel L. - Le Soir d'Algérie
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Dimanche
6 mai 2001
Constantine
fête le mois du Patrimoine
Souika face à la bêtise des hommes
Le Rhumel entoure Constantine comme un bracelet orne le poignet d'une
femme, disait le poète. Mais les temps ne sont plus aux envolées lyriques.
La vieille ville de Salah Bey, le bâtisseur, s'écroule, fatiguée de l'indifférence
de ses responsables. Le site emblématique tant de fois évoqué lorsque
le pittoresque est de mise ne bénéficie d'aucune mesure de protection.
Plus grave encore, Souika et victime des contradictions des tenants de
la décision.
Le site a bel est bien été classé patrimoine national en 1992 (voir Le
Matin du 25 avril 2001). Cependant, l'affichage jamais réalisé a rendu
ce classement caduque. Le président de l'APC de Constantine que nous avons
approché dira à ce propos : "Le classement et la restauration des
sites historiques ne font pas partie de nos prérogatives. Nos moyens ne
nous le permettent pas. Cela relève des compétences de la circonscription
archéologique de la ville qui est chargée de ce dossier." Située
dans l'enceinte même du palais d'Ahmed Bey, dont les travaux de restauration
sont en cours, la circonscription, par la voix de son directeur, Sahi
Nouar, se défend de toutes responsabilité du déclassement du site de la
vieille ville. Ses propos sont sans équivoque. " Nous avons ficelé
puis remis le dossier à l'APC en 1992. A cette époque, les mairies étaient
gérées par les délégations exécutives communales qui n'avaient pas procédé
à l'affichage indispensable au classement. C'est donc aux services de
l'APC que revient le suivi du dossier. " Voilà donc deux institutions,
deux sons de cloche. Mais un seul gâchis. Une des plus vieilles ville
d'Algérie, la plus typée, hôte de plusieurs civilisations, tombe en ruine.
Et ce n'est pas le temps, bouc émissaire tout désigné, le seul déprédateur.
La partie la plus basse, dégringolant ses venelles pavimenteuses jusqu'au
Rhumel, est la plus atteinte. Des quartiers entiers ne sont plus que tas
de pierrailles et monticules d'immondices nauséabonds. A cet égard, l'exemple
des anciennes maisons de tolérance, aujourd'hui fermées, est " édifiant
". Constantine, aux multiples paradoxes, réputée ville conservatrice,
abritait les plus grandes maisons closes du pays. Ces maisons s'étalaient
de Rahbet El Djemal sur le plateau jusqu'aux abords du pont de Sidi Rached.
Lorsque, en 1990, le FIS dissous avait accédé à la gestion des affaires
de la ville, ces maisons de la " honte " furent tout bonnement
fermées. Les locataires, les péripatéticiennes avaient même déposé une
plainte contre cette mairie. Plainte qui ne connaîtra pas de suite efficiente
même si, sur le fond, le verdict rendu daignera reconnaître les droits
de ces contribuables. Depuis, ni les DEC successives ni l'actuelle APC
ne veulent regarder du côté de ces maisons que la pudeur empêche de voir
se transformer en décharge à ciel ouvert, en ruine, en urinoirs.
Aujourd'hui encore, la mort par empoisonnement en 1792 de Salah Bey, le
plus populaire des quarante beys de Constantine, habille de noir les vieilles
citadines. Elles portent le deuil du bâtisseur.
Samir Benmalek . Le Matin
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Lundi
12 février 2001
Lopération de reboisement
a démarré
Constantine se prémunit contre les glissements de terrain
87 millions de dinars ont été débloqués dans le cadre dun plan
durgence
Le plan durgence
accordé à la wilaya de Constantine en 1999 comporte pour stopper le phénomène
des glissements de terrain, entre autres, trois mesures préventives, à
savoir la collecte des eaux souterraines, la démolition des bâtisses qui
en sont menacées et, enfin, le reboisement des sols instables.Ce programme,
estimé à 1 700 milliards de centimes, nest pas encore aux deux premières
mesures. Seule la troisième, relative au reboisement, semble prendre forme.En
effet, depuis le début du mois de février, la direction des forêts est
passée à lexécution de son plan de reboisement. Le long des routes
et sur les talus et les terrains sujet à linstabilité, ce sont des
dizaines dhectares en un premier temps qui vont être plantés de
3 169 arbustes. Selon lorganisme concerné, de surcroît chargé de
cette mission, cette phase est entrée en application, nécessitant une
enveloppe financière de 87 millions DA, débloquée dans le cadre du plan
durgence. Ce dernier devant sétendre sur cinq ans, jusquà
lan 2005, verra, à terme, la plantation de 700 000 arbustes qui
sérigeront en rempart au problème des glissements.Ce moyen de lutte
contre ce genre de situation auquel les autorités et durant des décennies
ne se sont pas intéressés a été fort préconisé par différents spécialistes.
Les seules actions émanant des responsables, à cet effet, se sont limitées
au reboisement de quelques petites superficies, dailleurs non-concernées
par le phénomène pour la majorité, lors de la Journée de larbre.Pour
arriver à bout des 120 hectares menacés par linstabilité, lopération
de reboisement serait certainement de longue haleine et mobiliserait des
moyens matériels et humains conséquents. Le premier point est heureusement
assuré par le budget du plan durgence débloqué par le gouvernement,
quant au second, il sera représenté par, en outre, des citoyens bénévoles,
intéressés par la sauvegarde de leur localité ou région. Le phénomène
des glissements à Constantine touche 15 000 logements, soit 100 000 âmes
à évacuer vers dautres agglomérations plus "clémentes".
La gravité de la situation est telle quil avait fallu dépêcher à
la fin de lannée 1999 pas moins de quatre ministres dans la capitale
de lEst. Une fois le constat de visu effectué, la réponse du gouvernement
Hamdani fut rapide. Constantine sera donc dotée dun plan durgence,
susceptible de dégager des solutions immédiates pour les sites répertoriés
comme étant les plus exposés aux dangers de ce phénomène naturel. La réalisation
de deux nouvelles villes, en loccurrence celle de Aïn El Bey et
Massinissa est dès lors impérative. Elles devront contenir plus de 11
000 logements pour la première et 3 000 pour la seconde. Pour lheure,
la mise en uvre du plan durgence est axée sur le programme
de logements. Les autres volets sont sur liste dattente à lexception
de celui du reboisement. Outre la plantation de centaines de milliers
darbustes, lopération impliquerait aussi la construction de
haies et de monticules sur une superficie de 10 000 m².La guerre aux glissements
de terrain semble être bel et bien déclarée. Mais reste le plus dur du
travail, la démolition des habitions lézardées et laspiration des
eaux souterraines.
Naïma Djekhar
. La Tribune
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Lundi,
12 Février 2001
GLISSEMENTS
DE TERRAIN A CONSTANTINE / Des millions pour la destruction -
La prévention des glissements de terrain de Constantine, considérablement
touchée par ce phénomène, est désormais entre les mains de la commission
nationale des marchés qui aura à discuter et statuer sur la voie à suivre.
Cest en effet à cette commission que revient la décision dentériner
ou de rejeter le choix des responsables locaux pour le bureau détude
français EEG/SIMECSOL, qui aura pour délicate et urgente mission de dégager
des solutions pour cette ville.
Retenu parmi
quatorze pays étrangers, dont lItalie, le Canada, la Roumanie et
lÉgypte, par le comité de la wilaya de Constantine chargé des glissements
de terrain, lEEG/SIMESOL a été jugé le plus adéquat, nous a-t-on
confié à la direction de lurbanisme. De plus, ce choix est intervenu
après une présélection entre ce bureau détude français et un bureau
franco-allemand, Fugro France en loccurrence, et aussi, nous a-t-on
affirmé, conformément aux critères de choix de la Banque mondiale, essentiellement
la rigueur. Les bureaux détude nationaux sétant déclarés incompétents
dans le domaine des glissements de terrain, sur le plan humain et technique,
cest donc lEEG/SIMECSOL qui aura pour tâche dans le
cas où la commission nationale des marchés donne son accord dinvestir
le terrain et dentamer les travaux détude. A partir de là,
et au terme dun délai denviron deux ans, a-t-on appris, cet
organisme devra procéder à létude géotechnique du sol et préconiser
des solutions pour les treize sites touchés par les déplacements du sol
répertoriés. Outre cela, une fois leurs travaux achevés, les experts de
lEEG/SIMECSOL devront laisser leurs appareils, selon la soumission,
afin que les experts nationaux puissent assurer un suivi. Et pour que
cette cession de matériel soit bénéfique sur le terrain, urbanistes, hydrauliciens
et ingénieurs locaux des travaux publics travailleront en collaboration
avec le bureau détudes français. Le marché est évalué à 9 milliards
de centimes dont 35 % sont transférables en devises, a-t-on appris par
ailleurs. En décembre 1998, les Allemands avaient, en effet, préconisé
"lévacuation des lieux" concernant le site Belouizdad
(ex-St Jean), actuellement très menacé par les glissements de terrain.
Une évacuation des lieux qui nécessite, faut-il le souligner, le relogement
de 65 000 habitants ! Un an après, le 8 décembre 1999 plus exactement,
quatre ministres de lExécutif Hamdani, rendent visite à Constantine
afin dévaluer les dégâts occasionnés par les glissements de terrain.
Le constat est accablant et le risque dun effondrement en masse
dun site menacé est omniprésent. Sengageant à prendre en charge
ce fléau, le gouvernement de lépoque a octroyé, une dizaine de jours
après la visite des quatre ministres, une enveloppe de 17 milliards de
dinars destinés au financement dun "programme durgence"
pour cette ville. Ce dernier se traduit, actuellement, par la construction
dans un premier temps de 6000 logements sur le site de la nouvelle ville
de Aïn El Bey et de 3000 autres sur le site Massinissa, à El Khroub. Au
total, ce sont 9000 logements qui devront être construits dans un délai
de deux ans en vue daccueillir les 65 000 habitants du boulevard
Belouizdad. Considéré comme un site à haut risque, ce dernier est un véritable
nud gordien pour les urbanistes notamment, car sil est possible
de reloger, dans quelques mois, certains habitants véritablement sinistrés,
le danger que représenteront les habitations vidées de leurs occupants
doit être maîtrisé. Profondément détérioré et fissuré suite aux mouvements
du sol, limmeuble dit Dar Echaâb a fait lobjet dun appel
doffres national pour sa démolition. Dun montant dun
milliard 200 millions de centimes, cest lentreprise Enir Chlef,
créée après le séisme qui a détruit cette ville et spécialisée dans la
démolition qui a décroché, nous a-t-on confié, ce marché, en cours de
signature. Lopération devrait sétendre sur deux mois, suivant
un volume horaire précis pour préserver la sécurité du voisinage. Le second
immeuble sur la liste, cest "Maison Cadeau". Cela dit,
"Maison Cadeau" va finalement être détruit par une entreprise
suisse, a-t-on appris de source autorisée et ce, par implosion à la dynamite.
Le coût de lopération avoisine les 70 millions de centimes, mais
celle-ci ne pourra être réalisable quune fois les habitants du voisinage
relogés. Autrement dit, il faudra patienter jusquà ce que les premières
unités du "plan durgence" soient finalisées. Enfin, dernière
mesure durgence : la réhabilitation du réseau AEP de la ville, dautant
que lune des principales origines des glissements de terrain, ce
sont les causes souterraines favorisées par les déperditions deau
potable, évaluées à 50 %, selon les dernières estimations. Au demeurant,
des solutions secondaires semblent mises en branle pour minimiser les
risques de glissement, mais ce sont des solutions définitives qui sont
désormais attendues, car le temps ne joue sûrement pas en faveur de la
ville de Constantine !
Par Lydia R.
. El Watan
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31
juillet 2000
DISTRIBUTION
CONTESTÉE DES LOGEMENTS SOCIAUX / Bouteflika met en garde les élus
Cest en simprégnant, visiblement, des écrits sur le "dossier
Constantine", parus dans les colonnes de la presse indépendante,
quil na pas cessé dailleurs de vilipender, que le président
Bouteflika a demblée admonesté, hier lors de sa visite, administratifs
et élus locaux.
Il était environ 10 h 30, Bouteflika, entouré dune armada de ministres
huit, a-t-on compté dont Zerhouni, Bounekraf et Sakhri,
respectivement chargés de lIntérieur, de lHabitat et de lEnseignement
supérieur, arrive sur le plateau de Aïn El Bey, première escale dune
série dinspections. Là, il préside à linauguration dun
projet de réalisation de 5000 logements sociaux au niveau de la nouvelle
ville quil baptise du nom du colonel Ali Mendjli et ce, en présence
du maire de la commune du Khroub. Il procède, par la suite, à linauguration
de la cité 2000 lits pour filles de Aïn El Bey, accueilli cette fois par
le maire de la commune de Aïn Smara.Toujours à Aïn El Bey, le président
Bouteflika inaugure le tronçon Aïn El Bey-Boussouf dernière escale
de la matinée où il était attendu par le maire
de Constantine.
Trois maires pour trois inaugurations touchant essentiellement le plateau
de Aïn El Bey, objet de litiges, de convoitises et de "querelles"
entre ces trois communes qui se disputent et le site et la "paternité".
Érigée il est vrai sur des terres communes à ces localités, la nouvelle
ville constitue un véritable nud gordien pour les autorités locales
et, partant, donne lieu à certaines ambiguïtés. Cela étant, dentre
les trois haltes effectuées par le président dans la matinée, cest
vraisemblablement celle quil a consacrée à linauguration de
la nouvelle ville qui retient lattention. Et pour cause ! Ce qui
a été évoqué dans notre édition dhier, à savoir le triptyque glissements
de terrain, bidonvilles et lots de terrain, a donné matière au président
de partir en croisade contre les administratifs et les élus locaux, ces
derniers particulièrement.
A ce propos, il a semblé dès le début sintéresser à la "zone
rouge" de Constantine, autrement dit la partie de la ville touchée
par les glissements de terrain, pour ensuite aborder longuement la question
du logement social en "exhumant", à cet effet, laffaire
de Sidi Bel Abbès. Menaçant, caustique, voire intransigeant, le premier
magistrat du pays a ainsi adressé une sévère mise en garde aux élus municipaux
de Constantine "qui se servent". Sinterrogeant au passage
sur le nombre réduit dattributions comparativement à celui réalisé
(3044 logements réalisés pour 287 attributions), il a exhorté le wali
à "renvoyer chez lui tout élu local qui prend quelque chose qui ne
lui appartient pas", de même quil insiste sur la nécessité
de traduire "lélu" devant la justice. Il sagit désormais
de "sanctionner", selon Bouteflika qui a martelé que cette mesure
est "nationale" et pas seulement valable pour la wilaya de Constantine.
Au demeurant, si un élu ne sert pas lintérêt des citoyens, le président
linvite à "rentrer chez lui".
Concernant les bidonvilles, le président ne mâche pas ses mots, affirmant
que "celui qui construira un bidonville ira en taule". Enfin,
au sujet de la cession des lots de terrain, également évoquée dans notre
livraison dhier, le président a signifié que "plus personne
ne prend un mettre carré sans en payer le prix réel". Lon parle,
en ce sens, dun lourd dossier comprenant de nombreux noms de bénéficiaires,
dont ceux de certains "pontes" constantinois, qui aurait été
transmis à la Présidence. Dans laprès-midi, Bouteflika a visité
la ferme dun agriculteur située dans la commune de Aïn Abid. Aujourdhui,
deuxième jour de cette visite, le président devra se recueillir sur la
tombe dIbn Badis.
Par Lydia R.
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15 juin
2000
La
"citadelle" déchue...
De
son statut de "citadelle imprenable", entre les XVe et XVIIIe
siècle, la médina constantinoise est désormais noyée au cur dune
ville européenne qui a pris ses aises au détriment de son "aînée"
quasiment livrée à elle-même...
A part peut-être
la reconnaissance de ses habitants et la nostalgie quils ressentent
pour elle à leurs moments perdus, la vieille ville accuse une profonde
détérioration du fait de lindifférence, a priori, des anciens gestionnaires
de la ville. Cela dit, il y a également lécueil de la méconnaissance
des moyens spécifiques permettant de préserver de vieilles habitations
conçues pendant le règne ottoman. La Casbah, le quartier Tabia occupé
à lépoque par les officiels de la médina ; El Kantara, quartier
résidentiel réservé à la bourgeoisie ou encore Harat lihoud et Souika
résisteront-ils encore longtemps aux caprices de la nature et du temps
? Avant la réalisation des premières extensions par les Français en 1944
en débutant la construction de la gare ferroviaire instamment ,
Constantine était concentrée sur le rocher, entourée et bien gardée par
quatre portes : Bab el gharbi, Bab el oued, Bab el kantara et Bab el djabia
dont il ne subsiste, hélas, plus aucune trace aujourdhui. Cest
dailleurs au cours de loccupation de la ville par les Turcs
que la médina a pris un cachet spécifique et a connu un développement
important. A lépoque, nous dit-on, il y avait environ 28 souks,
27 moulins à blé, 3 fours et une multitude de métiers artisanaux comme
la dinanderie, très présente aujourdhui encore. Les lieu Rahbat
essouf et Rahbat ledjmal accueillaient chaque semaine les vendeurs de
laine et de chameaux ; Ils sont à présent "squattés" par de
nombreux trabendistes. Construite par Salah Bey au profit des arabes,
les séparant des juifs, quil a casés au niveau de la rue Tiers,
Souika a vu naître et défiler plusieurs générations de Constantinois qui
laffectionnent particulièrement. Attachés à ce patrimoine historique
qui est la vieille ville, ses habitants en parlent avec fierté et émotion
avec toutefois un soupçon dinquiétude. Ils craignent de la voir
seffondrer à la suite de violentes pluies dautant que sur
les 1 301 maisons recensées, environ 78% dentre elles menacent ruine.
Ces dernières années, il était même question de la démolir, du moins,
cest le souhait exprimé par certains urbanistes qui ambitionnaient
de reloger ses habitants et de la raser ! Dautres, à savoir les
"conservateurs", se sont fermement opposés à eux, uvrant
plutôt à faire admettre la nécessité de restaurer la médina et pourquoi
pas la transformer en... musée. Un véritable bras de fer avait opposé
les deux "clans" jusquà la décision prise en janvier 1999
par les autorités de débloquer la somme de huit milliards de centimes
pour la restauration dune partie de la vieille ville, à savoir les
édifices publics, le boulevard Zighoud Youcef et la rue Tiers, ce quune
certaine génération de Constantinois appellent encore "Harat lihoud".
Cela dit, daucuns estiment aujourdhui que la responsabilité
de ses habitants dans son état de délabrement nest pas à écarter
doù la nécessité de sensibiliser sa population. Une dizaine dassociations
regroupées en coordination sest fixée, à cet effet, lobjectif
de faire contribuer les habitants de la vieille ville à lopération
de restauration et de préservation du site. Quant aux habitudes, aux traditions
et à "lesprit" de la cité antique, Constantine nen
garde quun vague souvenir appartenant à un autre âge...
Par
Lydia R. El Watan
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19 décembre
1999
Adoption
du plan durgence
Constantine
est réellement en danger, la sonnette dalarme a été déjà tirée.
La ville est frappée par un phénomène de glissement de terrain unique
en son genre. 120 ha sont touchés, 12 zones ont été répertoriées à haut
risque. 15 000 logements sont menacés et du coup 100 000 personnes devront
impérativement trouver un toit ! Il est vrai que le problème de glissements
na pas été solutionné à temps, néanmoins les différents appels lancés,
des années durant en direction des pouvoirs publics, trouveront enfin
une oreille attentive et une enveloppe conséquente. En effet, le plan
durgence proposé par la wilaya de Constantine vient dêtre
adopté, cest ce qua déclaré, hier, dans un point de presse,
M. Hamimid, wali de Constantine.
Un conseil ministériel sest tenu jeudi dernier où il a été décidé
ladoption dudit "plan durgence pour Constantine",
15 milliards de DA échelonnés sur 5 ans seront débloqués. Le wali sera
le principal ordonnateur.
Lors de sa visite lété dernier à Constantine et en se rendant à
lavenue Kitouni, zone ravagée par les glissements, le Chef du gouvernement
déclarera que ce problème sera étudié sérieusement et des solutions rationnelles
lui seront trouvées. La veille du mois de ramadan, 4 ministres se sont
déplacés dans la ville des Ponts pour constater les dégâts, écouter les
suggestions et apporter les remèdes.
Le wali de Constantine ne manquera pas à cette occasion de soumettre le
programme ou plan durgence de Constantine englobant 10 points essentiels.
La réalisation de 9 500 logements tout confort sur les fonds du Trésor,
la nécessité de viabiliser toute la zone de la Nouvelle-Ville ainsi que
les problèmes de raccordement en énergie électrique et en gaz et lalimentation
en eau potable après le dédoublement de la voie Zouaghi-Nouvelle-Ville
en matière déquipement 26 projets sont déjà localisés, il est prévu
également la réhabilitation (réflexion) du vieux bâti de Constantine,
la résorption de lhabitat précaire et enfin une enveloppe pour lindemnisation
des terrains. Ce sont donc les points essentiels du plan durgence
pour Constantine.
Le dossier introduit après du Chef du gouvernement a été donc approuvé.
YASSINE HANNACHI . Liberté Algérie
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9
décembre 1999
Vers un plan durgence
Hamdani a-t-il tenu ses promesses ? Tout porte à le croire.
Lors de sa
visite, lété dernier, à Constantine, le Chef du gouvernement avait
promis une étude sérieuse du volet glissement de terrain dont la ville
souffre. 120 ha sont touchés, 15 000 logements menacés et 100 000 âmes
à abriter. En cas de séisme, Constantine connaîtra une grande catastrophe.
Eu égard à ce danger, 4 ministres ont effectué, hier, une visite dinspection
et de travail dans la ville des Ponts. Il sagit des ministres de
lIntérieur, de lÉquipement, de lHabitat et de lÉnergie.
Après plusieurs haltes sur le terrain, une séance de travail sest
tenue au Palais de la culture en présence des autorités locales, directeurs
de wilaya, députés et sénateurs.
Après avoir passé en revue les différents problèmes, le wali de Constantine
résumera le dossier jugé à être introduit auprès du Chef du gouvernement
en insistant quil faut des solutions immédiates pour les sites répertoriés
et touchés par les glissements de terrain (Kitouni-Belouizdad et Benchergui).
Pour cela, la réalisation de deux nouvelles villes à Constantine est impérative.
La nouvelle ville de Aïn Bey et Massina du Khroub accueilleront les habitants
touchés. Plusieurs points ont été proposés par le responsable de la wilaya
de Constantine, notamment le déplacement des populations, la résorption
dune partie des bidonvilles et dessayer de faire face au vieux
bâti de Constantine.
Le dossier élaboré par M. Hamimid touche 10 points inscrits au programme
: la réalisation de 9 000 logements tout confort, avec une dérogation
programme durgence destinée au glissement de terrain, la viabilisation
de toute la zone de la nouvelle ville et toutes les mesures daccompagnement
en équipements.
Ce programme durgence pour Constantine sera pluriannuel avec un
financement de létat et une enveloppe globale de crédit de paiement.
Évidemment, le wali sera l'ordonnateur de ce programme. En prenant la
parole, le ministre de lIntérieur précisera quune réunion
a été tenue avec le Chef de gouvernement avant leur arrivée à Constantine.
Pour M. Sellal, un programme sur 5 ans ou à long terme simpose en
soulignant, au passage, que la visite est claire : mettre les bases constitutionnelles
après les propositions de la wilaya et les décisions des ministres. À
ce sujet, Belayat, ministre de lÉquipement, déclarera : "Nous
sommes venus régler les problèmes de Constantine et rapidement".
"Pour mon secteur, ajoutera-t-il, je donnerai toutes les priorités
pour les deux nouvelles villes retenues".
Le ministre de lHabitat mettra, pour sa part, 5 000 logements supplémentaires
pour Constantine, ce qui donnera un total de 9 500 logements. M. Bounekraf
demandera en contrepartie un maximum de rigueur à ceux qui vont gérer
ce dossier.
M. Yousfi se déclarera désolé de la situation dans laquelle il a trouvé
Constantine. Bien que ne partageant pas totalement lidée en ce qui
concerne les deux nouvelles villes, il insistera toujours, à titre personnel,
déviter la construction de cités dortoirs sans prendre en considération
laspect historique et architectural.
Le dossier de Constantine a été sérieusement débattu, reste la concrétisation
de ce programme durgence. Les quatre ministres maîtrisent parfaitement
le dossier pour le défendre, cest lattente de tout Constantine.
YASSINE HANNACHI . Liberté Algérie
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Quelques
articles plus anciens.
Neuf
familles sans toit
Les glissements
de terrain ont encore frappé à Constantine !
Ce
week-end, une maison sest effondrée dans la rue Benhellassa Youcef
(aux environs de lavenue Kitouni). Bilan : neuf familles se sont
retrouvées dans la rue dans "lindifférence quasi totale des
autorités".
Cette habitation, il est vrai, montrait des signes inquiétants de risque
permanent deffondrement de même que "lAPC et la direction
de lurbanisme de Constantine ont fait état en 1994, par le biais
dun rapport exhaustif du "caractère dangereux" de ladite
demeure", nous ont déclaré ses locataires. Pourquoi ces familles
nont-elles pas été évacuées depuis que le danger a été "officiellement"
signalé ? Faut-il donc attendre quil y ait des morts et des blessés
pour que la population, menacée, par les glissements de terrain bénéficie
dune campagne spéciale de relogement ? Aujourdhui, en dépit
des risques encourus, les neuf familles sinistrées occupent toujours les
lieux, faisant fi des tentatives des agents de la Protection civile de
les faire sortir. "Nous ne pouvons pas sortir", affirment certains
habitants". Pour aller où ? Nous restons, car nous navons pas
le choix." Ayant contacté les autorités locales dès vendredi, les
neuf familles nont toujours pas reçu décho favorable. Un responsable
de lAPC de Constantine, ont-ils affirmé, leur a finalement promis
dimanche de "voir ce quil peut faire" en consultant notamment
le président de lAPC.
Lydia R.
El Watan
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Délabrement
de la ville.
Constantine.
Les habitants de Constantine sont aujourdhui inquiets et sinterrogent
quant aux solutions probables qui leur éviteraient un jour de voir leurs
maisons sécrouler comme des châteaux de cartes. Les 60 000 personnes
qui résident, travaillent ou vont à lécole dans les secteurs Belouizdad,
Kitouni, Kaïdi nont aucune certitude concernant lavenir de
leurs quartiers. Le boulevard Belouizdad (ex-Saint-Jean), qui existait
déjà en 1473 et qualifié de "doyen" de la ville européenne,
montre des signes de délabrement avancés, se reflétant au niveau du bâti
qui présente bon nombre de fissures et même des cages descaliers
penchées pour la plupart. A cet effet, lon a appris que les mouvements
du sol dans cette région ont été enregistrés vers 1935, bien avant lurbanisation
qui a réactivé les glissements de terrain. Mais les véritables grands
dommages ont commencé en 1972, dans le quartier de Kaïdi Amirouche, quand
le processus durbanisation, enclenché pendant cette décennie, sest
accru et souvent de façon anarchique. Au lieu de se stabiliser, les déplacements
du sol ont connu un regain dactivité avec leffondrement en
décembre 1993 dune soixantaine de maisons dans le secteur Kitouni
et Kaïdi après une période particulièrement pluvieuse.
Lydia R. El Watan
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VIEILLE
VILLE DE CONSTANTINE / Des habitations en sursis
Bien
quédifiée en grande majorité avant 1837, la vieille ville de Constantine
seffrite au fil des jours et des intempéries qui népargnent
plus ses frêles constructions qui seffondrent souvent tel un château
de cartes et ce, à défaut dun plan de restructuration efficient,
à même de lui conserver son caractère ancestral.
Tombée
en désuétude aux yeux des nombreux responsables qui ont fait mine ces
dernières années de la sauvegarder, la vieille ville est aujourdhui
par trop fragilisée et sa population, environ 40 000 âmes, "survit",
la peur au ventre, craignant de se retrouver, à lavenir, sur la
longue liste des sinistrés.
"Il y a près dune année, lors dune réunion qui a regroupé
la coordination intersyndicale de la wilaya de Constantine et les membres
de lexécutif de lAPC, le numéro un de la mairie avait préconisé
de réhabiliter et maintenir la vieille ville comme patrimoine historique".
(Voir El Watan du 28 février 1998). Or, de lavis de nombreux observateurs,
la réalité du terrain, le coût de lopération et le déficit en matière
de logement lon compte actuellement près de 42 000 demandes
de logement à Constantine ne favorisent guère la mise en route
dune pareille initiative.
De source digne de foi, plus de la moitié des1 301 habitations recensées
sont jugées en piteux état et sont vouées à la démolition, alors que 28
% seulement sont en meilleur état.
Où reloger la population concernée, si réellement "lopération
de sauvetage" de la vieille ville est lancée prochainement ?
Parallèlement, certains responsables du secteur de lurbanisme, croit-on
savoir, penchent vraisemblablement pour une solution au demeurent radicale
: raser la vieille ville !
Le profond délabrement des habitations de cette cité antique est certes
préoccupant et pourrait générer une véritable catastrophe, à la faveur
dune pluviosité importante, mais il est néanmoins des Constantinois
qui veulent, par dessus tout, uvrer à "la maintenir en vie".
Parmi ces derniers, lon citera notamment lassociation des
amis de Cirta qui ambitionne de préserver ce patrimoine historique de
la ville pour en faire, a priori, un musée.
Aujourdhui, le constat fait par la population de la vieille ville
est amer. Depuis des années, plusieurs promesses de relogement et dautres
contradictoires de restauration ont tenu les habitants en
haleine et la situation sest dégradée dangereusement. Le pire cest
quils ne sont pas au bout de leur peine.
Daucuns affirment que les responsables du dossier semblent éprouver
certaines difficultés à accorder leurs violons à ce sujet et partant,
des milliers de personnes continuent de vivre dans lexpectative.
Jusqu'à quand ?
Selon certaines sources, la dégradation du site et le coût de lopération
de restauration sont deux paramètres qui, à première vue, risquent de
faire pencher la balance en faveur de la démolition.
Une mesure, si elle vient à être adoptée, ne fera pas que des émules au
sein des habitants de Constantine car, la vieille ville revêt pour nombre
de Constantinois "lâme et la mémoire de lantique Cirta".
Dailleurs, certains dentre eux, estiment que si les différents
responsables qui se sont succédé à la tête de lAPC avaient pris
le problème du vieux bâti au sérieux en établissant un programme de rénovation
de grande envergure, nous nen serions pas là, à nous interroger
sil faut démolir ou préserver la vieille ville.
Souiqa, Sidi Djliss, El Karba
évoquent, il est vrai, plus quune
vieille cité, plantée au milieu du béton. Elles recèlent entre leurs murs
aux multiples fissures telles des rides, témoins dun passé lointain,
mais surtout dira un sexagénaire, elle représente "lunique
repère dune ville, dune population rongée à présent par le
marasme".
Lydia R.
El Watan
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