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La
mosquée Souk El Ghezal a été construite à partir de 1703 par
un Marocain, Abbas ben Alloul Djelloul, au service du bey
de Constantine Hussein bou Koumia, et achevée en 1730.
Transformée et agrandie par l'architecte Meurs, elle est affectée
au culte catholique en 1838 sous le nom de Notre-Dame des Sept-Douleurs
(première paroisse de Constantine). La coupole est imitée du
dôme de Florence.
En 1839, l'abbé Suchet devient le premier curé et les arabes
lui offrent la chaire, magnifique travail artisanal.
Ce bâtiment a bien sûr retrouvé aujourd'hui son affectation
originelle.
Enfin
je vous propose une description de cet édifice et extraite du
journal de Mme Louis Régis publié en 1880.
17 juin. - Nous sommes allés aujourd'hui visiter la cathédrale.
Elle est située sur un des côtés de la place principale de la
ville, dont tout le fond est occupé par le palais, un rare échantillon
du beau style arabe. Pour assister aux offices catholiques,
on a le choix entre les chapelles de plusieurs couvents ou la
cathédrale, église paroissiale de toute la ville. C'était, avant
l'occupation française, la plus belle mosquée de Constantine.
Le culte qui s'y fait aujourd'hui est différent de celui d'alors,
mais l'architecture est restée la même et s'adapte parfaitement
aux cérémonies de la religion catholique. L'église est vaste
et sombre, sauf une coupole qu'on a été obligé d'ajouter pour
l'agrandir et y placer l'autel. De fortes colonnes soutiennent
sur deux rangées un plafond assez bas. Il est, comme les murs,
peint d'arabesques de plusieurs couleurs et curieusement fouillé.
Avec les années la peinture s'est noircie et a pris des tons
harmonieux. Une chaire ancienne en bois habilement travaillé
est placée contre le mur du côté gauche et fait face à l'autel
de la Vierge, qui fut autrefois un charmant marabout, c'est-à-dire
une niche creusée dans la muraille, où les Arabes brillaient
des cierges. Cette niche est faiblement éclairée par des ouvertures
en forme d'étoiles percées dans la muraille et qui laissent
parvenir le jour à travers des verres de couleur. On a eu le
bon esprit de conserver dans la nouvelle portion de l'église
le style à peu près oriental. Des médaillons sur le mur portent
les noms des grands évêques dont l'histoire rappelle l'établissement
du christianisme en Afrique ; saint Augustin, évêque d'Hippone,
y figure naturellement en première ligne. Une galerie de bois
travaillé fait le tour de la voûte, et, les jours de fête, elle
est ornée de quatre grands étendards. Entre les colonnes qui
séparent le chur de l'église, on a suspendu des lanternes
arabes fort anciennes.
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Si
vous voulez savoir ce que sont devenues les quatre cloches du
clocher de la cathédrale de Constantine cliquez sur la cloche.
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