Le 20 août 1955 L'idée et les préparatifs du 20 août 1955 par Zighoud Youcef
Par Ahmed Boudjeriou (chercheur en histoire) *Partant du principe « qui a le peuple, a la révolution » , Zighoud Youcef le nouveau chef de la wilaya 2 nord constantinois qui venait de succéder à Didouche Mourad tombé les armes à la main dans la région de Smendou, fit part à ses proches compagnons, Bentobal et Benaouda de l'idée d'un soulèvement général. Il programma cette insurrection pour le samedi 20 août 1955 et réunit les responsables en deux étapes. La première réunion eut lieu à Boussator, douar Lakhal, commune de Sidi Mezghiche. Ont assisté à celle-ci près de 150 Moudjaheds [1] (responsables et Djounoud). Elle ne put se terminer suite à un accrochage durant lequel tombèrent au champ d'honneur deux novembristes et valeureux moudjahidines Sellahi Tahar et Mahmoud Nafir. Les participants se dirigèrent vers Zamane. Y assistèrent, entre autres, les responsables : Abdallah Bentobal, Amar Benaouda, Ali Kafi, Smain Zighed, Boubnider Salah, Cherif Zadi, Hacene Bouderbala, Amor Talaa, Boudjeriou Messaoud, Sellahi Tahar, Mohamed Salah de Smendou, Abdelmadjid Kahlaras, Cheikh Boulares Boucheriha, Bouali Messaoud, Abdeslem Bekhouche. La réunion avait pour but d'avoir une idée sur la situation générale qui prévalait dans la zone 2, déterminer les moyens humains et matériels, préparer l'étape décisive. LES INSTRUCTIONS DONNÉES :
La deuxième réunion eut lieu au Djebel Zamane, à Koudiet Daoud, à 17 Km de Skikda, après les préparatifs qui durèrent 20 jours jusqu'au 12 juillet 1955. Zighoud Youcef désignera les responsables qui seront chargés de mener l'attaque dans leurs secteurs respectifs...
...avant de partir chacun vers leur région respective, ils écoutèrent une nouvelle fois Zighoud « Aujourd'hui notre lutte est une question de vie ou de mort. Nous devons montrer à notre peuple que nous sommes capables de le mener vers l'indépendance. » Il donna les buts essentiels retenus.
Les actions devaient avoir lieu sur les sites militaires, couper les routes et les ponts pour arrêter les secours, ainsi que l'électricité et le téléphone dans les fermes et les habitations des colons. Il est à préciser qu'Aouati qui se rendait à la réunion préparatoire du 20 août présidée par Zighoud recevra de la part de ce dernier un contre ordre transmis oralement par Cheikh Belkacem* qui l' informait qu'il devait demeurer à Constantine. Après ces deux importantes réunions, Si Messaoud revint dans les environs de Constantine. Il prit sans tarder attache avec les responsables locaux qu'il avait laissés en regagnant le maquis : Aouati Mostapha et Zaamouche Ali dit Wolf. Il les rencontra du côté de Chaabat Erassas chez Tayeb Bouzitouna. Boudjebir Ahcene et Kerris Belkacem se joignirent à eux pendant deux jours et deux nuits. Ils étudièrent la mise sur pied des actions préconisées par Zighoud Youcef : Zaamouche et Boudjebir pénétrèrent plusieurs fois à l'intérieur de la ville pour des missions spéciales « recueil d'informations, collecte d'armes et des effets vestimentaires » À signaler que la femme de Si Messaoud Sellama, Fatima Zohra était aussi présente. Entre temps, beaucoup d'évènements s'étaient succédés à Constantine agitée, inquiète et désemparée . Le commissaire Central Pinelli n' avait de cesse de crier à la face de ses adjoints Grassert Commissaire Principal de la PRG [2] et de Parat Commissaire Divisionnaire de la PJ [3], son insatisfaction quant à la lutte contre la rébellion dans la capitale de l'Est algérien. Le parfait cloisonnement et le secret qui entourait l'organisation de Constantine fonctionnaient à merveille, même si Zaamouche se promenait armé dans son fief du terrain Sabatier notamment, au niveau du café Bouden en particulier. Les rafles nocturnes préconisées n'aboutirent qu'à l'arrestation de paisibles citoyens arrachés à leurs foyers en pleine nuit, laissant derrière eux désolation et pleurs. Ainsi Lambert, par cette action, a voulu convaincre Pinnelli qu'il tenait l'information sur les lieux des rassemblements. Les autorités coloniales appréhendaient beaucoup plus une action de grève générale à l'approche du 125 ème anniversaire de la prise d'Alger, le 5 juillet 1830, d'où l'organisation de ces rafles en direction de l'avenue de Roumanie jusqu'au Pont du Diable et le terrain Sabatier en contre bas de l'avenue du 11 novembre. Ces opérations qui durèrent de deux heures du matin à l'aube ramèneront plus de 800 personnes au stade Turpin. Elles étaient surtout des actions psychologiques en direction de la population. Du côté des militaires, juillet et août 1955 étaient des mois de parade. Le général Laurillot, nouveau commandant en chef de la Xème région militaire, était arrivé en grande pompe à Constantine, après l'imposant défilé militaire à Oued Hamimim et son passage par l'avenue Anatole France, place Lamorcière, le Boulevard de l'Abîme lui donna un aperçu sur la capitale de l'Est, indomptable depuis les évènements du 30 avril 1955. Il est à signaler que même les généraux Jouhaud et Tessier choisirent d'effectuer leur inspection à Constantine plutôt que dans les Aurès, durant cette période. La leçon du 6 mai avait porté au sein de l'OPA [4] et Si Messaoud avait instauré un cloisonnement strict : il ne fallait frapper que lorsque l'on était sûr d'aboutir et la plupart des Fidais [5] étaient de l'OS [6] et du MTLD [7], rompus donc à la loi du secret. Pour ne pas rester à la traîne, le préfet Dupuch, exaspéré par l'inefficacité des Commissaires Pinelli, Lambert, Sanmarcelli et des remous dans le chef lieu du département, et en vertu de l'état d'urgence, se rabattit sur les militants MTLD toujours en ville [8]. Le 23 juillet 1955, il les assigna à résidence. C'est ainsi que, tour à tour, ils seront mis en arrestation et dirigés vers le camp Cheblel, près de M'sila. Ces personnes arrêtées et déplacées, Dupuch, Allard et Lavaud, les patrons de la ville semblaient rassurés. Pour preuve, Constantine était en dehors des troubles qui continuaient à sévir dans le reste du département. Ils allaient se rassurer plus encore en élaborant « un plan de défense de la ville de Constantine » et pour juger de l'efficacité des services de sécurité, ils déclenchèrent une opération à blanc baptisée « OPERATION TULIPE » , dont le PC opérationnel fut installé à la préfecture. Elle eut pour théâtre les quartiers européens : le Coudiat, Bellevue, le centre-ville . Elle n'avait pour but que de donner un sentiment de sécurité à la population européenne de plus en plus inquiète. Pour cela, il fut procédé à un simulacre d'attaque contre la sous-préfecture et au dépôt de deux bombes au cinéma ABC. En cette fin de juillet 1955, Dupuch n'avait rassuré que lui-même puisqu'il vivra quelques jours plus tard la terrible explosion révolutionnaire qui allait se produire sur la partie Nord de son département et bouleversera les données du problème algérien. Voici les faits que rapportèrent rapidement Aouati Mostepha et Zaâmouche Ali à Si Messaoud Boudjeriou, dans la maison de Tayeb Bouzitounam : Comme la plupart des assaillants allait venir du maquis, Si Messaoud décida de rassembler les Fidayounes [9] Constantinois et les quelques armes ramenées du quartier Djazarine par Boudjebir pour le soir du 19 août 1955. C'est ainsi que le 19 au crépuscule, les trois taxis habituels conduits par Tabouche Said, Boudjeriou Mostepha dit Salah, Boukerrou Brahim , s'ébranlèrent vers Djebel Ouach. Le risque était grand, la seule route existante devant passer au milieu du camp Fray. Miraculeusement, le soldat qui gardait la barrière fut surpris à la veille du samedi soir par l'arrivée de trois véhicules remplis de personnes habillées en paysans (gandoura [10] et chichanes [11]), n'a pas eu le temps de réagir. Tabouche* descendit de la « 15 légère [12] » , se donna un air d'ivrogne, expliqua qu'ils allaient à une fête et lui tendit des bouteilles « Pils [13] » qu'il avait pris la précaution de ramener avec lui. « Allez , avancer ! » Si Messaoud eut chaud. La barrière se leva et les 3 véhicules s'ébranlèrent vers El Kef Lakhal. Belghit Garmi embusqué derrière un talus non loin de la ferme des Boukhelkhal, autre lieu de rassemblement, après les mesures de sécurité d'usage, héla le groupe dirigé par Zaamouche qu'il reconnut par sa voix roulant les « R ». Toute la troupe se dirigea à pied vers la Mechta Hamaida chez les Boudersa où était prévue la réunion. Rassemblés dans trois gourbis, ils attendirent Zighoud Youcef. Vu l'importance de Constantine sur l'échiquier politique, il avait tenu à assister à la réunion. Après avoir libéré les responsables des autres secteurs, il demanda à cheikh Belkacem Kerris d'haranguer les combattants en leur récitant certains versets du coran, et, en présence de Si Messaoud, il appela un à un les combattants pour les faire juger. Satisfait des préparatifs et des Constantinois, il s'en alla dans la nuit sur son cheval, accompagné de Chouchane Ali, en précisant que ce n'est pas un hasard si l'insurrection du 1er novembre 1954 avait lieu à minuit et celle du 20 Août à midi. Il laissa Boudjeriou, Aouati, Zaamouche, Kherrouche, face à leur responsabilité historique d'assurer à nouveau l'attaque de Constantine. Les groupes furent constitués : pour l'attaque de la ville de Constantine, en plus de quelques-uns uns des fidayines Constantinois, des djounouds [14] de l'ALN, des Moussebilines [15] furent intégrés aussi. Les objectifs avaient été définis lors de la réunion de la veille. Dès l'aube, en file indienne, ils prirent les sentiers vers la ville distante d'une vingtaine de kilomètres, après que Si Messaoud eut retiré les papiers d'identité aux assaillants et porté leurs noms sur un registre et placé des guetteurs sur les différentes crètes. Ce qui se passera ce jour à Constantine démontrera le degré de responsabilité, d'organisation et de réflexion des responsables de la ville.
A la hauteur du Faubourg Lamy, les groupes de disloquèrent. Si Hacène Boudjebir, suivi de Bouhafs Ahmed dit Babaille, Hamdani Bentobal, Said Boukhenfouf dit Ghermoul, Belabed Tahar descendit à la hauteur du monument aux morts longeant le ravin. Quand ils passèrent près des calèches, à la sortie du pont suspendu, si Hacène jeta un coup d'oil à sa montre : il était 7 h du matin, ce samedi 20 août 1955, journée qui s'annonçait harassante et difficile après une nuit d'insomnie. Les ordres étaient clairs : pas de distinctions, ni de quartiers pour les collaborateurs et les forces de l'ordre notamment. Ceux qui étaient désignés pour abattre les hommes de la 3ème force devaient le faire sans rémission. Les objectifs connus, chacun était dans l'attente de l'heure fatidique et se préparait intérieurement à ce grand et historique événement. Si Hacène pressa le pas en remontant par la rue Damrémont. Il descendit ensuite la rue du 26ème de ligne en direction de la rue Chevalier, chez le militant Meguenani Ahmed, suivi des autres hommes du groupe.
PLACE DES CHAMEAUX, 9 H DU MATIN Un groupe composé de Bezaz Mohamed Salah, Saib Abdellah, Smira Tahar Abdelkader Bouzitouna, Drifa Mechatti dit Khyat attendaient au fondouk Hechaichi Bennour. Fumant nerveusement, ils essayaient de se calmer. A 10 h 30, montant les escaliers du fondouk vers la terrasse, Boukhenoufa Derradji, un couffin à la main rempli à vue d'oil de dattes mais camouflant en fait deux pistolets et trois bombes artisanales, s'approcha du groupe. Saib Abdellah et Drifa Mechatti prirent chacun un pistolet et les quatre hommes se séparèrent de Bezaz et Derradji qui prirent la route du Bardo pour remonter plus bas vers Bellevue et le cinéma ABC, emportant avec eux les deux bombes. Smira Tahar suivi des 3 hommes emprunta la rue Abdellah Bey, déboucha dans la rue Perrégaux pour se rendre à la rue Georges Clémenceau. Leur objectif était l'hôtel des Gorges, adjacent à la Dépêche de Constantine, où logeait le Colonel Tercé. Saib Abdellah fit le guet près de la rue Sidi Boumaz a et Drifa Mechati, non loin du pont El Kantara. Smira Tahar et Abdelkader Bouzitouna s'avancèrent prestement mêlés à la foule dense et multicolore, vers les escaliers de l'hôtel des Gorges. « Le Combrinus bar-restaurant », à l'angle des rues de France et Caraman, était comme à l'accoutumée très animé. Beaucoup de consommateurs étaient autour du bar. Zeil-Berstein Maurice et Lauzarone plaisantaient et nul ne pensait ou ne pressentait ce qui allait se produire. La bombe du 30 avril 1955 avait été un cauchemar vite oublié. Le Ricard et l'anisette coulaient à flots. Zerbib n'aura pas le temps de crier qu'une déflagration suivie de cris se produisit. Une grenade venait d'être lancée dans la rue Caraman. Les gens affolés, sans réaliser ce qui venait de se passer, ne cherchaient qu'une chose : fuir éperdument. Dans les rues Casanova et Clémenceau, l'émotion ne s'était pas calmée que d'autres groupes de fuyards débouchaient dans la même rue, venant de la rue de Milah, rue des zouaves et l'envahirent. Le groupe de la place des Galettes avait déposé une bombe dans la salle des plantons, dans le 2ème arrondissement, commissariat de Sanmarcelli. Celle-ci venait d'exploser à midi moins dix, provoquant le déclenchement de la sonnette d'alarme et faussant les données des autres groupes . Abdelhamid, accompagné d'un de ses hommes entra prestement au n° 12, tendit une feuille pliée en 4. Le propriétaire n'eut que le temps de lire « l'état major de l'ALN vous condamne à mort » . En relevant la tête, il reçut une balle et s'effondra. Abdelhamid et son compagnon sortirent au milieu des fuyards. Ils tombèrent face à face avec le policier Albert Bouskila qui fut abattu. Bouhafs Ahmed dit Babaille, suivi d'un fidai, entra au n° 9, dans le cabinet du délégué à l'assemblée algérienne. Il avait ordre de l'abattre. Hocine, le chauffeur de celui-ci, avait pris place dans le premier bureau qui servait de secrétariat et attendait la sortie de son patron. Quand le fidai fit interruption dans le bureau, demandant à Hocine qui était le délégué, celui-ci, croyant avoir affaire à un client, répondit que c'était lui. En échange de cette affirmation, il reçut une balle dans le ventre et s'écroula grièvement blessé. Le député entendit la détonation et sortit en courant de son bureau. Il reçut deux balles au bras et à la jambe. Il fit le mort et s'écroula. En bas de la rue Clémenceau, Smira Tahar et Bouzitouna Abdelkader attendirent cinq minutes. La bombe n'avait pas explosé. Ils revinrent sur les lieux, allumèrent une nouvelle fois le cordon brikford après l'avoir fendu et se séparèrent dans la rue en effervescence. Drifa et Abdelkader remontèrent vers le faubourg El Kantara où Kerboua Abdelhamid et ses hommes venaient de faire éclater une bombe et lancer une attaque de grande envergure entre le pont et la gare. La place Thompson, où les balles fusaient, fut prise d'assaut. Le kiosque d'essence ESSO était lui aussi criblé de projectiles et sa devanture avait sauté. Si Mostefa Filali redescendit la rue Thiers qu'il avait investie avec ses hommes laissant des morts sur la chaussée. Abdellah et Smira revinrent en courant par le même trajet. Malgré la deuxième tentative d'allumage, la bombe n'a pas explosé. Des coups de feu claquèrent de partout. Les ambulances, sirènes à fond, sillonnèrent les rues, vers l'hôpital. Sergent les prit en charge et les dirigea vers la rue Sidi Bouanaba chez le militant Abbas Mohamed Ben Ali et se décida à revenir dans la rue G. Clémenceau pour récupérer Bouhafs qu'il avait vu du côté de la Medersa, non loin du café El Goufla. Celui-ci, au lieu de pénétrer dans la Souika par la rue Bentchikou, remonta la rue Nationale toujours en émoi, où les policiers et supplétifs avaient fait leur apparition, leur MAT 49 en bandoulière. Avant de pénétrer dans la rue Sidi Bouanaba, à quelques mètres du « RIO-BAR », Bouhafs tomba sur l'agent Lacemmel Robert qu'il atteignit d'une balle. Un supplétif algérien surgit et d'une rafale de mitraillette tua le Fidai. Abdallah, en arrivant, vit Babaille couché sur le trottoir, un filet de sang coulant de sa tempe et de sa carotide. MIDI PONT SUSPENDU, MONUMENT AUX MORTS Si Ahcene, malgré la grande pagaille qui régnait, revint avec ses hommes par le même trajet en tirant sur leur passage. 13 personnes y passèrent et ce jusqu'au pont suspendu. En haut du Djemaa Sidi Lakhdar, le drapeau algérien flottait. Il venait d'être accroché sur le minaret par Tenniou qui sera surnommé plus tard « El Alam ». BELLEVUE A MIDI Bezzaz et Deradji déposèrent les 2 bombes au cinéma l'ABC, à Bellevue : deux boîtes métalliques d'une contenance d'un kg et de fabrication artisanale. En hommes expérimentés, ils avaient pris soin de tailler le cordon brikford et de bien l'entailler pour une meilleure prise. La mèche crépitait rapidement. Ils s'enfuirent. À peine arrivés près du quartier Genay que deux déflagrations ébranlèrent la sérénité du quartier si paisible. Ils ne s'étaient pas remis de leur émotion qu'une nouvelle explosion retentit dans les établissements Bernabé, en haut de la rue Rohault de Fleury. Zaamoche Sebti descendit la rue Ouled Braham laissant derrière lui un haut brasier de flammes : c'était l'entreprise de bois Aubertie dans l'avenue Bienfait qui brûlait. Les sirènes hurlaient, la ville était à feu et à sang. La rapidité et la soudaineté de l'action, le silence et le secret qui avaient précédé cette grande attaque n'avaient d'égal que l'action de représailles qui allait s'ensuivre de la part des forces colonialistes. Les autorités dépassées s'accrochaient au téléphone pour aller aux nouvelles. Ce jour, plusieurs notables constantinois n'eurent la vie sauve que parce que le destin a fait qu'ils ne se trouvaient pas à leur lieu habituel. Les assaillants repartirent comme ils étaient venus. Les groupes de moussebiline et de l'ALN regagnèrent Djebel Ouach, les fidai vers les lieux prévus, notamment le café d'Ali au Bardo pour y déposer les armes ayant servi durant l'attaque. Les opérations de ratissage durèrent plusieurs jours. Benlabed Tahar chargé d'une mission spéciale revint dans la ville le 23. Il tombera nez à nez avec Serriano dans un contrôle, rue Perrégaux, à la hauteur du café Boutmira. Il ne put dégainer son arme et sera criblé de balles. C'est la seule action dont aurait pu se vanter Serriano durant cette journée. Le fossé est définitivement creusé entre les deux communautés. A Constantine, les représailles ne tarderont pas à venir, poussant des familles entières dans les bras de la révolution. Si les attentats du 30 avril 1955 ont déclenché la bataille de Constantine, le 20 août 1955 embrasera toute l'Algérie. * interview de Abdelmadjid Kahlaras et Brahim Chibout à la revue El Djeich ... Notes : Salah Boubnider futur chef de wilaya 2 a succédé à Bentobbal
Ali Kafi ex : chef de la wilaya 2 a succédé à Zighoud
Youcef et président du HCE après la mort du président Boudiaf
Hacène Bouderbala dit si Tahar El Annabi futur commandant dans la
W2 Abdelmadjid Kahlaras futur commandant dans la W2 Messaoud Boudjeriou
futur commandant de la ZONE 5 W 2 Loucif Rabah dit Beloucif si Rabah el
Ouma futur commandant dans la W 2
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