Ma ville
de Lokmane Benchikh
Ma ville a cessé d'être ce qu'elle a toujours été
La perle de nos villes la reine de nos cités
Elle a perdu ses racines et l'âme qui l'habitait
Souffrant tout l'hiver suffoquant surtout l'été
Ma ville de nouveau est la cible des vautours
Que partout on retrouve au moulin et au four
Tantôt coté jardin tantôt coté cour
Stressant sans vergogne ses tourelles et ses bourgs
Ma ville toute ma ville s'est peu à peu délitée
Elle ressemble à une bête par la laideur habitée
Le temps dans ma ville s'est soudain arrêté
Et avec le temps pour longtemps la douceur de l'été
Dans ma ville on ne sait s'il fait nuit ou s'il fait jour
On s'en va on revient on s'emballe on se bourre
La bêtise et l'ennui sont hélas de retour
Chassant à coups de drames et l'humour et l'amour
Parle-moi ô ma ville de tes heurts et malheurs
Parle-moi ô ma ville de tes peurs de tes leurres
Mais aussi de tes rêves enfouis dans ton cœur
Pour apaiser un peu ma peine et contenir ma douleur
Parle-moi ô ma ville de tes prouesses d'antan
De tes poètes aussi qui chantaient tout le temps
Sans jamais quitter l'areine ne fut-ce qu'un instant
Le retour du soleil et l'annonce du printemps
Parle-moi ô ma ville de nos amours d'enfance
Quand la main dans la main nous voguions en silence
Cherchant au fil des mois l'eau de rose et l'eau de chance
Et chantant à coeur joie les plus belles de nos romances
Montre- moi tes demeures aux toits rouge vermeil
Ouvre-moi tes patios aux couleurs du soleil
Pour entendre tes clameurs dans le creux de l'oreille
Et attendre que ton jour un beau jour se réveille
Mon amour pour toi est toujours sans limites
Il vit dans tes veines dans tes artères il s'abrite
Quand je circule en toi tout mon cœur palpite
Et mon bonheur est grand quand je contemple ton site
Mais ne désespère jamais ô ma mie ô ma ville
Viendra le temps où des héros comme Achille
Plus habiles que Pâris mais surtout plus habiles
Feront de toi comme Constantin la plus belle de nos villes
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