Admission à la Légion d'Honneur d'Abdelhamid Ben Badis

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Voici, sous forme d'enquête de « moralité » en vue de son admission à la Légion d'Honneur, une apologie politique de Benbadis, dressée par le Préfet de Constantine, confirmée par le Ministre de l'Intérieur, en date du 28 avril 1930. À faire pâlir d'envie et de jalousie le Général De Gaulle lui-même.

Tel est le parcours du héros que ses partisans au sein de l'Association des Oulémas Musulmans Algériens (AOMA) et d'autres islamistes osent exhiber et opposer politiquement aux Soumamiens libérateurs sous le slogan Badissia-Novembria et culturellement à Tamazi?t, langue fondatrice de l'Afrique du Nord.

Abd al-Hamid Ibn Mohamed Al-Mustafa Ibn Al-Makki Ibn Mohamed Kahoul Ibn Ali est né le 4/12 1889 décédé 16/04/1940. Son grand-père ainsi que son père étaient aussi récipiendaires de la Légion d'honneur.

DISTINCTIONS HONORIFIQUES

• Chevalier du Mérite Agricole (17 mars 1911)
• Chevalier de la Légion d'Honneur -21 novembre 1916)
• Officier de la Légion d'Honneur (13 avril 1924)
• Commandeur de la Légion d'Honneur (25 octobre 1926)
• Grand Officier de l'Ordre de l'Etoile d'Anjouan (28 avril 1927)

DÉTAILS SUR LES SERVICES EXTRAORDINAIRES RENDUS PAR LE CANDIDAT

Issu d'une tribu des plus influentes et des plus vieilles de Constantine qui, dès l'occupation française, a mis son autorité et son activité au service de la cause française, son père, M. BENBADIS, Mekki, successivement Cadi, Résident de Medjlès, Membre nommé par le Gouvernement au Conseil Général, jouissait de toute la confiance de l'Administration française. C'est lui, qui, pendant la Guerre de 1870-1871, a été au Bureau arabe de Constantine, l'auxiliaire de plus précieux de l'Autorité Militaire d'alors. Il fut, à ces divers titres, nommé Chevalier de la Légion d'Honneur et c'était le premier indigène de Constantine qui fût investi de cette dignité. L'attachement à la France constitue dans cette famille une véritable tradition. Pendant la Guerre de 1914-1918, M. BENBADIS Mohamed Mustapha a été, auprès de M. SEIGNERET, puis de M. BORDES, Préfets de Constantine, un auxiliaire des plus précieux dans le recrutement des indigènes volontaires, le service de la conscription indigène, le recrutement des travailleurs coloniaux, la propagande auprès des blessés de guerre et de leurs familles, les emprunts nationaux, ont été, pour M. BENBADIS Mohamed Mustapha, autant de circonstances au cours desquelles il déploya la plus grande activité. Les Chefs de l'administration départementale et le Chef de la Colonie lui-même lui prodiguèrent les témoignages les plus élogieux pour son dévouement et c'est pendant la Guerre qu'il fut fait Chevalier de la Légion d'Honneur. Après avoir été, pendant plus de 20 ans, un auxiliaire zélé de l'Administration, M. BNEBADIS Mohamed Mustapha est entré dans les Assemblées délibérantes de la Colonie, au Conseil Général de Constantine, aux Délégations Financières, au Conseil Supérieur du Gouvernement, les interventions de M Benbadis, toujours remarquées pour leur esprit conciliant et modéré, lui rallièrent immédiatement l'estime non  seulement de ses collègues français et indigènes, mais aussi des représentants du pouvoir central. Doué d'une grande expérience des choses de l'Algérie, il apporte dans l'étude des différentes questions, une contribution des plus précieuses – la confiance de ses collègues l'a porté à la Commission Départementale du Conseil Général et aux Grandes Commissions des Délégations Financières – Il fut fait successivement Officier, puis Commandeur de la Légion d'Honneur, enfin Agha Honoraire par M. le Gouverneur Général BORDES – Pour la célébration du Centenaire de l'Algérie, M. BENBADIS a mis en œuvre dans les milieux indigènes, toute l'influence dont il dispose. Son élévation à la dignité de GRAND OFFICIER de la Légion d'Honneur constituera pour lui et ses enfants qu'il a élevés suivant les préceptes français – (son fils Mouloud est Avocat et Conseiller Municipal très actif à Constantine, ses autres enfants fréquentent les écoles françaises et le lycée) le couronnement d'une carrière qui mérite d'être donnée en exemple au monde musulman. Elle sera également le symbole de l'entente et de la collaboration franco-musulmane dont M. BENBADIS a toujours été l'un des représentants les plus heureux. L'Administration n'ignore pas qu'elle peut compter en toutes circonstances sur le dévouement absolu de ce grand citoyen et de ce républicain éprouvé.

Constantine le 28 avril 1930.

Le Préfet certifie en outre qu'il résulte de l'enquête que la moralité que M. Benbadis permet son admission dans la Légion d'Honneur.

Le Ministre de l'Intérieur certifie en outre qu'il résulte de l'enquête que la moralité de M. Benbadis permet son admission dans la Légion d'Honneur.