Lutherie
et instruments de musique
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La
lutherie est l'art de donner au bois la magie de la sonorité.
Les instruments
présentés ici, ne sont pas tous originaires de Constantine, mais de la
ville de Tlemcen.
Cependant ce sont des instruments assez proches que l'on retrouve à Constantine.
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L'oud
(luth)
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L'Oud est un instrument de la famille des luths, qui regroupe
divers instruments à cordes pincées. Les luths se présentent sous
des formes variées, ont tous en commun un manche, une caisse de
résonance et des cordes tendues sur toute la longueur de l'instrument.
L'origine de l'Oud remonte à l'antiquité (environ 500 après JC),
à l'origine il comporte 4 cordes, c'est au huitième siècle que Zyriab
ajoute une cinquième corde. Généralement les cordes sont doublées
pour obtenir un son plus puissant. Au quinzième siècle, l'Oud prend
sa forme définitive avec l'ajout d'une sixième corde grave.
L'Oud a 11 cordes (5 doublées et une, la plus grave non doublée)
accordé du grave vers l'aigu selon le schéma : Ré - Sol - La - Ré
- Sol - Do est la forme la plus standard dans le monde arabe actuellement.
Toutefois, les Ouds utilisés dans la musique arabo-andalouse conservent
souvent les formes plus anciennes de cet instrument (à 4 ou 5 cordes).
L'Oud est l'ancêtre des luths occidentaux, il fut introduit en Europe
par le biais des royaumes arabes d'Espagne au cours du treizième
siècle. L'Oud est un instrument non fretté, car traditionnellement
dans la musique orientale son manche est divisé en 24 zones définissant
chacune une note et introduisant l'usage des "quarts de ton"
de la musique orientale. On joue de l'Oud à l'aide d'un plectre
(en bois à l'origine, qui fut ensuite remplacé par une plume d'aigle
ou de la corne de buffle). L'Oud est l'instrument roi de la musique
orientale, qu'elle soit arabo-andalouse ou plus récente (chaabi
ou musique égyptienne), il est l'instrument idéal pour accompagner
la voix ou la mélodie. |
Le
luth constantinois
Le
luth constantinois est totalement différent du luth tlemcenien
et oriental. En particulier :
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le
luth constantinois est plus petit et son corps est moins
bombé;
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il
comporte seulement 4 paires de cordes;
-
ces
cordes doivent être en boyau naturel et non en plastique;
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enfin
ces cordes sont accordées dans des octaves en quiconce et
non dans des octaves croissantes comme dans un luth tlemcenien
ou même une guitare.
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Le
quanoun
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Le
qanoun (connu en France sous le nom de psaltérion ou cithare) est
un instrument de forme trapézoïdale avec une tessiture moyenne de
trois octaves. On joue en pinçant les cordes à l'aide de plectres
ou directement avec les index de chaque main. Le nombre total de
cordes peut varier entre 64 et 82 selon les modèles (certaines cordes
sont doublées voire triplées pour obtenir un son équilibré sur la
totalité de l'instrument).
L'instrument se joue posé sur une table ou directement sur les genoux
de l'instrumentiste.
L'origine du qanoun est incertaine, plusieurs théories s'affrontent
:
Certains lui attribuent une origine grecque.
D'autres qu'il est l'évolution d'un instrument rectangulaire
utilisé à l'origine en Assyrie.
Les derniers pensent qu'il est d'origine Indienne.
La première apparition du mot Qanoun dans la littérature arabe date
du Xème siècle, il est mentionné dans "Les milles et une nuits".
Le Qanoun est utilisé principalement dans la musique classique (ou
arabo andalouse) il est propice à l'exécution de parties rapides
ou demandant une virtuosité certaine. |
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Le rebab
arabo-andalou
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Le rebab (ou rabab, rbab, rebeb) est l'instrument emblématique
de la musique arabo-andalouse.
C'est un instrument à cordes frottées doté d'une ou de deux cordes
(le plus souvent deux accordées en quinte). Le corps de l'instrument
est fait de bois creusé. La partie supérieure
est finement décorée de trois rosaces alors que la partie
inférieure est recouverte d'une peau d'animal, le plus souvent de
chèvre ou de mouton. Les cordes sont en boyau, on utilise un archet
très recourbé pour faire vibrer les cordes. Les premières références
au rebab dans des textes remontent aux environs du Xème siècle.
Il est vraisemblablement origine d'Irak, puis a été importé en Andalousie.
On trouve également des instruments très proches du rebab en Indonésie,
ce qui conforte l'hypothèse de son origine orientale. Le rebec médiéval
est directement inspiré du rebab. De nos jours, il est uniquement
employé au Maghreb dans les orchestres de musique classique, malheureusement
il a tendance à être remplacé par le violon au son plus clair. Sa
tessiture dans le registre ténor et le son très particulier qu'il
produit en font l'instrument le plus proche de la voix humaine.
Le rebab se joue généralement assis, en position verticale.
L'instrumentiste frotte les cordes avec l'archet tout en bloquant
les cordes de la main droite pour produire les différentes notes. |
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Le
saz
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Assez semblable aux descriptions du luth, le saz est un instrument
à cordes pincées par un plectre. Le buzuk turc ou le tàr persan
ont la même apparence et la même construction : un long manche muni
de frettes et une la caisse bombée et ovale. Le nombre de cordes
varie de quatre à huit. Laccord quarte-quinte est le plus
courant. Les plus anciennes descriptions du saz apparaissent en
Mésopotamie vers 2000 avant JC. En Europe cet instrument était appelé
au moyen âge « guitara moresqua » et était utilisé par les musiciens
du sud de la France. |
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Flûte
et naghrates
Instruments typiquement constantinois.
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Les
naghrates, qui, dans le malouf, sont un instrument de percussion,
de soutien à la derbouka. Elles sont constituées de 2 pots
en terre cuite de diamètres différents ( 200 et 100mm par
exemple). Elles sont fermées d'un côté, et recouvertes d'une peau
dure de l'autre. Elles sont fixées l'une à l'autre par des lanières
de cuir ;
La
flûte de roseau ( 230mm de long et 18mm de diamètre environ), qui
est un instrument de base de l'orchestre constantinois. Elles est
munie de 6 trous à l'avant et d'un trou à l'arrière. C'est un instrument
assez agressif, malgré sa petite taille. |
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Ci-dessous
vous trouverez, des reproductions de miniatures qui figurent dans un manuscrit
du XIII ème siècle espagnol, et sur lesquelles on retrouve ces différents
instruments.
La musique n'a pas de frontière, la preuve...
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Sur cette reproduction,
les instrumentistes (dont un juif) jouent sur des psaltérions (qanouns). |
Ici on voit
deux musiciens européens jouer respectivement
du rebec (rebab occidentalisé) et du oud. |
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On voit ici
deux musiciens, dont un arabe, jouer ce qui pourrait bien être du
saz (?). |
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