«Un plan» pour sauver la dinanderie

Le secteur de l'artisanat à Constantine, particulièrement celui lié au travail du cuivre, savoir-faire propre au terroir, «se meurt». Il est carrément menacé de disparition pure et simple, si rien n'est tenté pour l'en préserver, se plaignent des dinandiers locaux.

Ils font remarquer d'ailleurs «que de nombreux collègues à eux ont déjà fermé tant ces difficultés sont récurrentes». Et de citer la cherté de la matière première, le cuivre, qui se négocie ces jours-ci à pas moins de 900 DA le kilogramme, ce qui est excessivement cher et hors des possibilités des dinandiers, comme cause principale de cette situation. Et pour ceux qui peuvent s'approvisionner à ce prix, c'est la commercialisation du produit fini qui pose alors problème.

Le directeur de la chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de la ville des ponts, M. Hechani, confirme toutes ces difficultés auxquelles est confrontée la corporation des dinandiers, qu'il invite d'ailleurs à s'organiser de la manière la plus efficace qui soit pour la défense de leurs intérêts. Cependant, dit-il, la CAM , pour ce qui la concerne, a mis en chantier «un projet dénommé système de production locale (SPL), susceptible de relancer et de remettre cette activité sur les bons rails».

Le projet en question, qu'on peut qualifier d'une rencontre en quelque sorte entre une activité et un territoire, consiste en une expertise et diagnostic des entraves auxquelles fait face la dinanderie en tant que métier, à l'effet de les lever et de lui permettre de repartir sur de bonnes bases. Ainsi, pour ce faire, un comité SPL a été mis sur pied pour assurer le pilotage de cette opération. Il se compose des acteurs principaux, les artisans dinandiers, des associations professionnelles, de l'administration des impôts, des dispositifs d'accompagnement de l'emploi (ANJEM, ANSEJ, CAC), etc.

A toute cette composante, il y a lieu d'ajouter aussi les autorités locales, l'université et, bien sûr, la chambre d'artisanat et des métiers qui assure la coordination de l'ensemble.

«Pour remplir cette mission au mieux, la CAM a déjà procédé à la formation de deux de ses cadres, appelés facilitateurs SPL ou animateurs SPL, qui ont suivi dernièrement plusieurs stages d'apprentissage pratique ainsi que des connaissances théoriques d'une semaine chacun», déclare notre interlocuteur.

Et de poursuivre, «le premier stage a eu lieu à Alger avec des spécialistes italiens, suivi par un autre à Béjaïa avec des Français experts dans le SPL de l'Hexagone et enfin à Ouargla avec des universitaires issus de cette ville et d'ailleurs». Toujours selon la même source, ces animateurs auront à parfaire leur formation par deux autres stages, l'un à Alger et l'autre probablement en Italie. M. Hechani ajoute que sa chambre prévoit également de s'entourer d'un spécialiste, avec lequel la CAM a travaillé dans le passé et qui dirige un bureau d'expertise local, pour profiter de son aide dans l'établissement de relations, contacts et manière de travailler au sein du comité SPL.

L'APC de la ville, dans un souci de relance de l'activité de la dinanderie, s'est engagée à leur venir en aide par la création de points de vente supplémentaires ainsi que par des tarifs des loyers revus à la baisse.

Par A. El-Abci

Le Quotidien d'Oran du 09 Novembre 2008.