Constantine vue du ciel
par Yann Arthus-Bertrand

 

Yann Arthus-BertrandJe vous propose ici une série de photos de Constantine vue du ciel, par le photographe Yann Arthus-Bertrand. Pour les besoins de son livre "L'Algérie vue du ciel", Yann Arthus-Bertrand a effectué en mai 2005 un vol sur Constantine. Certaines de ces photos faites ce jour-là se trouvent dans le livre, mais un grand nombre sont restées inédites. Ce sont ces dernières que vous allez découvrir.

C'est donc en exclusivité que Yann Arthus-Bertrand, que j'ai eu le plaisir de rencontrer, m'a autorisé à publier ces photos. Je l'en remercie très chaleureusement. C'est un merveilleux cadeau qu'il me fait, ainsi qu'à tous les amoureux de Constantine.

Je tiens également à remercier mon fils Florent, qui travaille avec Yann Arthus-Bertrand à divers projets au sein de l'association GoodPlanet, pour le travail de numérisation des diapos originales.

Toutes les photos du livre "L'Algérie vue du ciel" sont visibles sur le site de Yann Arthus-Bertrand.

Bon survol du Rocher.

 

Nouveauté exclusive.
Après les photos, une vidéo de "Constantine vue du ciel"
toujours par l'oeil de Yann Arthus-Bertrand

 

Constantine vue du ciel : voir les photos
Grand format en cliquant sur les photos

www.yannarthusbertrand.org
© Yann Arthus-Bertrand
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Constantine et sa région vues du ciel
Photos Yann Arthus-Bertrand
Préface Chérif Rahmani
Textes Marc Côte

Editions Media-Plus
2010

Saïd Yassine Hannachi (directeur des éditions Média-Plus) : mediaplusalgerie@yahoo.fr

« Voir la terre à partir du ciel, c'est la découvrir une seconde fois. C'est ce véritable miracle qu 'a réalisé pour nous Yann Arthus-Bertrand, avec les présentes photos. Il a pu en 2004 survoler en hélicoptère l'ensemble du territoire algérien, et a présenté une première récolte dans son ouvrage Algérie (éd. la Martinière, 2006). Sont rassemblées ici 120 des vues concernant l'Est algérien. Beaucoup de thèmes, beaucoup d'approches photographiques sont présents. La préoccupation était de regarder les objets géographiques dans leur réalité, leur unité, leur beauté.
Nous commencerons par Constantine. Puis un circuit autour de la vieille métropole nous conduira, via Guelma, aux villes littorales, d'El Kala à Bejaia ; puis aux terres intérieures, du Sétifois au massif des Aurès. «Tout» l'Est algérien n'est pas présent dans ce volume. Un certain nombre de ses perles seulement...
Le photographe Yann Arthus-Bertrand a pris plaisir à fixer sur pellicules ces images splendides d'un pays qu'il ne connaissait pas. J'ai eu personnellement plaisir à les identifier, les sélectionner, et les commenter afin de les rendre encore plus vivantes. Vous aurez plaisir à les compulser lentement, en pénétrant dans l'âme de  chacune. C'est une autre Algérie que vous allez découvrir. »

Marc Côte

Liberté Algérie - 27 avril 2010

Il vient de paraître aux éditions Média-Plus "Constantine et sa région vues du ciel"

Par : Amine IDJER

La ville des Ponts suspendus a un livre qui parle d'elle et de toute sa région. Kerta, Cirta l'antique, Constantine ou Qacentina, les noms sont nombreux pour parler de cette ville de l'Est algérien. Une ville gorgée d'histoire.

"Voir la terre à partir du ciel, c'est se donner d'elle une autre vision, c'est regarder autrement. (.) Voir la terre à partir du ciel, c'est la découvrir une seconde fois. C'est ce véritable miracle qu'a réalisé pour nous Yann Arthus-Bertrand, avec les présentes photos", écrira Marc Côte (l'auteur des textes de ce beau livre) dans sa présentation.
C'est une visite guidée que nous offre ce photographe français. Un circuit à faire ou à réaliser, qui permet au lecteur de voir Constantine, plus connue sous l'appellation de la ville des Ponts suspendus. "Nous  commencerons par Constantine. Puis un circuit autour de la vieille métropole nous conduira, via Guelma, aux villes littorales, d'El Kala à Béjaïa ; puis aux terres intérieures, du Sétifois au massif des Aurès." Tout "l'Est algérien n'est pas présent dans ce volume. Un certain nombre de ses perles seulement.", selon l'auteur des textes, Marc Côte (géographe et professeur émérite à l'université d'Aix-en-Provence). Il a enseigné 28 ans à l'université de Constantine et a publié plusieurs ouvrages sur l'Algérie, dont Guide d'Algérie paysages et patrimoine, Si le Souf m'était conté, Comment se fait et se défait un paysage et Constantine, cité antique et ville nouvelle (éditions Média-Plus, 2006).
Dans ce livre, on décèle le plaisir qu'a pris le photographe Yan Arthus-Bertrand "à fixer sur pellicules ces images splendides d'un pays qu'il ne connaissait pas". C'est lors d'un séjour au Kenya pour étudier le comportement d'une famille de lions que ce photographe découvre sa vocation. En 1991, il fonde Altitude, première agence de photographie aérienne dans le monde. Aujourd'hui, militant convaincu du développement durable, il diffuse son message à travers le monde depuis 2000 avec l'exposition La terre vue du ciel.
Dans sa préface, Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, parlera de Constantine et de son évolution, son développement.
Constantine et sa région vues du ciel est un parcours composé de neuf haltes. Chacune aborde un aspect différent de cette ville. Le lecteur aura une délectation visuelle, qui le fera voyager, planer. Avec ces photographies, c'est un autre regard de et/ou sur Constantine, la ville d'Abdelhamid Ben Badis, la grande famille Fergani et bien d'autres artistes et lettrés.
Le lecteur ne restera pas insensible à ces images si authentiques et d'une beauté inégalable que beaucoup d'entre nous découvrent pour la première fois. Cet ouvrage n'est pas un cliché ou une carte postale touristique. C'est une mise en valeur d'une ville, de sa beauté, de sa nature. À rappeler que ces photographies qui parlent d'elles-mêmes sont extraites du travail dudit photographe intitulé l'Algérie vue du ciel.

Constantine et sa région vues du ciel, de Yann Arthus-Bertrand, préface de Chérif Rahmani, textes de Marc Côte, éditions Média-Plus, Constantine 2010. Prix : 4 950 DA


El Watan - 27 avril 2010

Vient de paraître aux Éditions Média - Plus  : Constantine et sa région vues du ciel

Yann Arthus-Bertrand, le photographe le plus connu au monde, vient de publier un beau livre aux éditions Média - Plus , Constantine et sa région vues du ciel.
C'est un projet initié par Saïd Yassine Hannachi que l'auteur du best-seller mondial, La Terre vue du ciel, n'a pas manqué d'approuver. L'ouvrage comporte de très belles photos aériennes extraites de son travail L' Algérie vue du ciel, des textes de Marc Côte, géographe et professeur émérite à l'université d'Aix-en-Provence, auteur de plusieurs ouvrages sur l' Algérie . Aussi, il y figure une présentation de Yann Arthus-Bertrand et de son engagement pour le développement durable.

Ce beau livre est préfacé par Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, et Marc Côte le présente en des termes élogieux : « Voir la Terre à partir du ciel, c'est la découvrir une seconde fois. C'est ce véritable miracle qu'a réalisé pour nous Yann Arthus-Bertrand, avec les présentes photos. Il a pu en 2004 survoler en hélicoptère l'ensemble du territoire algérien , et a présenté une première récolte dans son ouvrage Algérie (éd. la Martinière, 2006). Sont rassemblées ici 120 des vues concernant l'Est algérien . Beaucoup de thèmes et beaucoup d'approches photographiques sont présents. La préoccupation était de regarder les objets géographiques dans leur réalité, leur unité, leur beauté. »

Marc Côte ajoute : « Nous commencerons par Constantine. Puis un circuit autour de la vieille métropole nous conduira, via Guelma, aux villes littorales, d'El Kala à Béjaïa ; puis aux terres intérieures, du Sétifois au massif des Aurès. Tout l'Est algérien n'est pas présent dans ce volume. Un certain nombre de ses perles seulement... Le photographe Yann Arthus-Bertrand a pris plaisir à fixer sur pellicules ces images splendides d'un pays qu'il ne connaissait pas. J'ai eu personnellement plaisir à les identifier, les sélectionner et les commenter, afin de les rendre encore plus vivantes. Vous aurez plaisir à les compulser lentement, en pénétrant dans l'âme de chacune. C'est une autre Algérie que vous allez découvrir. »

Par R. C.

La Tribune - 21 avril 2010

Le Beau livre de Yann Arthus-Bertrand aux éditions média-plus
Constantine et sa région vues du ciel, quand la photo parle

De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi

Constantine et sa région vues du ciel est le titre on ne peut plus révélateur du dernier Beau livre du photographe Yann Arthus-Bertrand. Et c'est aussi le dernier ouvrage qui vient de sortir aux éditions Média-Plus de Constantine. Dans ce Beau livre, Y. A- Bertrand, connu dans le monde pour son amour pour la nature et son engagement pour sa préservation -il a signé la Terre vue du ciel qui est devenu un best-seller -, offre d'en haut un autre relief à la capitale de l'Est et sa région. Après la sortie de son Beau livre l'Algérie vue du ciel, les éditions Média Plus ont proposé à Y. A. Bertrand d'en confectionner un sur Constantine. Il a approuvé le projet et le produit est un ouvrage de haute facture, qui mérite le titre de Beau livre, avec de très belles photos aériennes extraites de l'Algérie vue du ciel. La balade aérienne commence dans les rues, les venelles, les places de Constantine, dans les gorges du Rhumel et dans les vallons alentour. L'objectif du photographe survolera ensuite les régions alentour, Guelma, El Kala, Béjaïa. Les textes qui accompagnent les photos sont de Marc Côte.
Ce géographe et professeur émérite à l'université d'Aix-en-Provence a enseigné 28 ans à l'université de Constantine, et a publié plusieurs ouvrages sur l'Algérie, dont Guide d'Algérie paysages et patrimoine, Si le Souf m'était conté, Comment se fait et se défait un paysage et Constantine cité antique et ville nouvelle (éditions Média-Plus, 2006). Constantine et sa région vues du ciel est préfacé par le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Cherif Rahmani. En quatrième de couverture, Marc Cote écrit dans la présentation du livre : «Voir la terre à partir du ciel, c'est la découvrir une seconde fois. C'est ce véritable miracle qu'a réalisé pour nous Yann Arthus-Bertrand, avec les présentes photos. Il a pu en 2004 survoler en hélicoptère l'ensemble du territoire algérien, et a présenté une première récolte dans son ouvrage Algérie (éd. la Martinière, 2006). Sont rassemblées ici 120 des vues concernant l'Est algérien. Beaucoup de thèmes, beaucoup d'approches photographiques sont présents. La préoccupation était de regarder les objets géographiques dans leur réalité, leur unité, leur beauté. Nous commencerons par Constantine. Puis un circuit autour de la vieille métropole nous conduira, via Guelma, aux villes littorales, d'El Kala à Béjaïa ; puis aux terres intérieures, du Sétifois au massif des Aurès. "Tout" l'Est algérien n'est pas présent dans ce volume. Un certain nombre de ses perles seulement.
Le photographe Yann Arthus-Bertrand a pris plaisir à fixer sur pellicule ces images splendides d'un pays qu'il ne connaissait pas. J'ai eu personnellement plaisir à les identifier, les sélectionner, et les commenter afin de les rendre encore plus vivantes. Vous aurez plaisir à les compulser lentement, en pénétrant dans l'âme de chacune. C'est une autre Algérie que vous allez découvrir.»
Né en 1946, Yann Arthus-Bertrand s'est toujours passionné pour le monde animal et les espaces naturels. A 30 ans, il va avec sa femme au Kenya étudier le comportement d'une famille de lions pendant trois ans. Très vite, il utilise l'appareil photo pour consigner ses observations et découvre sa vocation : le témoignage par l'image. De retour en France en 1981, il publie un livre, Lions, et devient photographe de grand reportage. En 1991, il fonde «Altitude», première agence de photographie aérienne dans le monde, et se tourne vers des séries de longue haleine, s'interrogeant sur le lien de l'homme à la nature sauvage ou domestiquée : la Terre vue du ciel, Bestiaux, un patrimoine français, Chevaux. Aujourd'hui, militant convaincu du développement durable, il diffuse son message à travers le monde depuis 2000 avec l'exposition «La terre vue du ciel». Extérieure et libre d'accès, elle a été accueillie par plus de 100 villes et vue par 70 millions de personnes. Yann Arthus-Bertrand a publié 80 livres. En 2006, il a été élu à l'Académie française des beaux-arts. 

N. H.

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Le Quotidien d'Oran 12 février 2006

L'auteur de «L'Algérie vue du ciel»

Yann Arthus-Bertrand : «J'ai l'Algérie au cœur»

 

Propos Recueillis Par Paul PIRO, Paris

 

Le chevalier du ciel et de la photographie vient de sortir «Algérie» (*), un livre-événement, un grand succès de librairie.

Des montagnes de Kabylie au massif des Aurès, d'Alger la Blanche à Oran la Joyeuse, du majestueux Sahara à la longue façade littorale en passant par le nid d'aigles de Constantine, Yann Arthus- Bertrand a voulu découvrir l'Algérie dans son intégralité. Depuis son poste d'observation favori, le ciel !

L'auteur d'une soixantaine d'ouvrages, dont le fabuleux «La Terre vue du ciel» (Ed. de la Martinière), succès mondial de plus de trois millions d'exemplaires, s'est assuré la coopération de deux pieds-noirs, Jean Daniel (patron du Nouvel Observateur) et Benjamin Stora, professeur d'histoire du Maghreb à l'Institut national des langues et civilisations orientales, et de l'historien algérien Djamel Souidi.

Nous avons rencontré Yann Arthus-Bertrand au Domaine de Longchamp, dit le Château, dans le Bois de Boulogne, siège d'un centre international dont on n'a pas fini d'entendre parler.

Le Quotidien d'Oran : Etes-vous le premier à photographier pour une maison d'édition l'Algérie vue du ciel ?

Yann Arthus-Bertrand : Oui, mais j'avais auparavant survolé ce pays une quinzaine de fois, notamment à l'occasion du Paris-Dakar.
J'avais adoré et je savais que le Sud était sublime. Mais cette fois, j'y étais exprès pour ce livre et j'ai été très agréablement surpris par les ambiances de paysages agricoles. Ça me rappelait la Toscane. J'ai même l'impression d'avoir été moins bon en photos que ce que j'ai vu.

Q.O. : Pourquoi n'avoir travaillé qu'au lever et qu'au coucher du soleil ? Alger la Blanche paraît moins blanche...

Y. A .B. : Ah non, je ne suis pas d'accord (gentiment énervé), Alger est bien blanche sur mes photos. La photographie aérienne se fait toujours au coucher et au lever du soleil afin que les ombres soient bien marquées. Ce sont des heures magiques. A midi, on n'obtient pas de belles choses.

Q.O. : A quoi consacriez -vous le reste du temps, aux visites et repérages ?

Y. A .B. : Oui, on s'arrêtait un peu avant midi, on déjeunait, les gens nous offraient des abricots, des cerises, on prenait ensemble un petit kawa (café). Entre autres exemples, à Annaba (Est algérien), sur la Place d'Armes, pas loin de l'imposante perspective du Cours de la Révolution. Et on se mettait à parler de tout.
Je me suis aperçu qu'en Algérie, il y avait une incroyable envie de France. On me posait souvent cette question: «Pourquoi ne revenez -vous pas ?». En fait, en France, avec la présence de près de 6 millions d'Algériens et pieds-noirs, nous vivons avec des souvenirs d'Algérie. Mais dans l'imaginaire français, l'Algérie nous semble fermée: on a encore peur d'y aller en vacances.

Q.O. : Peu de guides touristiques sont édités sur ce pays mais vous sortez un livre qui donne envie d'y prendre des vacances...

Y. A .B. : Oui et je déclare souvent que c'est certainement un des pays les plus beaux que j'ai visités et photographiés.
C'est toujours difficile de dire «le plus beau» parce que, pour moi, tout est intéressant et beau. En tout cas, c'est un des pays où j'ai été le mieux reçu.

Q.O. : Certains observateurs prétendent que le tourisme démarre et qu'un jour, ce sera un Eldorado. Et vous, à travers votre objectif, qu'y avez -vous vu?

Y. A .B. : Je n'ai pas regardé dans mon objectif comme dans une boule de cristal (sourire). Mais tout le monde sait que l'Algérie est un pays riche avec des gens pauvres. Je l'adore, oui, pour ses promesses d'avenir, sa grandeur, et parce qu'on y parle français. J'écris souvent en dédicace: «J'ai l'Algérie au coeur». La France et l'Algérie ont besoin l'un de l'autre. C'est dommage qu'il n'y ait pas eu entre l'ancienne puissance coloniale et l'ex-colonie une espèce de frontière ouverte. Et si, demain, l'Algérie permettait les investissements des pieds-noirs, ce serait certainement positif pour le pays.

Q.O. : Votre ouvrage «La France vue du ciel», en collaboration avec Patrick Poivre d'Arvor, est sorti presque en même temps que celui consacré à l'Algérie. Est-ce un clin d'oil d'une mère, la France, à sa fille, l'Algérie ?

Y. A .B. : Je ne dirai pas comme vous, «mère-fille», mais «vieux couple» qui s'engueule mais possède un capital tendresse.
Ces deux livres se sont télescopés par hasard. La France a été énormément photographiée et j'ai donc essayé de trouver des angles particuliers. J'ai adoré faire «La France vue du ciel» avec P.P.D.A parce que c'est un vieux copain et qu'ayant préparé et présenté 7.000 journaux télévisés, il connaît bien l'Hexagone.
Je savais que ce serait moins engagé que celui consacré à l'Algérie. Vous savez , je me sens très citoyen du monde: le nationalisme, les frontières m'ont toujours enquiquiné. Nous sommes tous frères.

Q.O. : La filiation France-Algérie transparaît-elle, en filigrane, dans vos photos ?

Y. A .B.: On ne peut pas faire un livre sur l'Algérie sans évoquer la présence française. Elle est partout. A part Ghardaïa, les villes algériennes ne ressemblent pas aux villes marocaines.
Ce sont des villes dessinées comme en France, avec la halle, la place, l'église... transformée en mosquée.

Q.O. : Le grand public connaît le photographe que vous êtes mais moins l'écologiste...

Y. A .B. : J'ai découvert la photographie en faisant des études sur les lions (avec sa femme Anne, il y a 30 ans, ndlr). Je suis, d'abord, quelqu'un qui s'intéresse à la nature et l'environnement.
En 1992, j'ai commencé à faire ce gros travail sur la Terre et c'est ce qui m'a transformé: j'ai non seulement découvert des paysages extraordinaires mais, revers de la médaille, j'ai rencontré des gens qui ne travaillaient que pour se nourrir, des petites filles qui parcouraient des kilomètres pour avoir de l'eau, des réfugiés qui voulaient rentrer che z eux et qui vivaient sous des tentes depuis cinquante ans, et des bénévoles qui font un travail incroyable dans les O.N.G (Organisations non gouvernementales) pour essayer de changer le monde.
Aujourd'hui, je mets mon énergie et ma passion pour expliquer qu'on doit, tous, être acteurs du changement.

Q.O. : Que faire pour les adultes de demain, vous qui dites qu'il ne vous reste que 30 ans pour agir ?

Y. A .B. : Précisément, on envoie dans toutes les écoles de France, c'est-à-dire 55.000 établissements, un kit de 22 photos sur le développement durable. Le 13 mars prochain, j'aurai 60 ans. C'est un moment de la vie où on se dit «Tant que j'ai la santé, j'avance». Je considère que j'ai une chance inouïe d'être dans ce château qui va devenir un centre du développement durable, gratuit pour les scolaires.
Avec World Wildlife Foundation, nous préparons une très grosse émission de télévision en prime time sur le développement durable sur une chaîne dont je ne peux révéler le nom pour le moment.
Nous sommes sur de gros projets, dont un de vidéo intitulé «Six milliards d'autres », pour lequel nous avons posé des questions à travers tous les pays de la planète, sur le sens de la vie, de la mort, de l'amour et de la guerre. Cela représente 3.000 interviews de 30 minutes pour essayer de comprendre pourquoi on n'arrive pas à vivre ensemble. J'essaie de pencher vers un humanisme profond car, aujourd'hui, le fossé se creuse.
L'éducation, l'accès à l'eau, la maladie, il y a des gens qui sont de plus en plus pauvres et d'autres de plus en plus riches !

Q.O. : Quelles images d'Algérie vous reviennent à l'esprit pour terminer sur une note colorée ?

Y. A .B. : Des paysages qui me rappellent la Toscane, toutes ces villes de la côte avec de grands ports, les lacs près d'El-Kala, dans l'Est algérien, les magnifiques plages d'Annaba, Alger la Blanche, la dynamique et joyeuse Oran, et, bien sûr, Constantine juchée sur son rocher...

 

*) Algérie, Ed. De La Martinière, 336 Pages, 230 Photos En Couleur, 42 Euros.