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Mon deuxième retour à Constantine en mai 2006

 

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Dimanche 14 mai 2006

Nous venons d'arriver et déjà c'est l'heure du départ pour le groupe qui était là pendant la semaine précédente. Nous prenons le petit déjeuner avec eux et c'est l'heure des "au revoir". Lokmane est bien sûr venu embrasser une dernière fois tous ceux qui s'en vont.

Nous nous retrouvons seuls, ou plus exactement avec notre accompagnateur. En effet, le changement par rapport à notre précédent séjour est que nos déplacements sont accompagnés par un policier en civil. En fait, loin d'être pesante, cette présence est plutôt bien utile pour nous ouvrir certaines portes. De plus les deux "anges gardiens" qui nous ont escortés à tour de rôle pendant notre séjour, ont été charmants et nous nous sommes rapidement lié d'amitié avec eux. Aujourd'hui c'est Karim qui est en charge de notre "sécurité". C'est surtout par rapport à l'éventuelle délinquance de voie publique qu'ils nous protègent.

 

Etal au marché de la BrècheNous profitons du départ du groupe pour changer de chambre ; pour notre part plus de chasse d'eau qui fuit et une vue superbe sur Sidi Rached. Nous n'avons pas de temps à perdre et nous partons donc vers la place Lamoricière. Nous empruntons le réseau de passages souterrains que nous n'avions jamais utilisés car ils étaient envahis par les marchands ambulants lors de notre séjour de 2004. Cette fois ils sont rendus à leur fonction. Nous y découvrons tout un labyrinthe de passages bordés de boutiques. Cela me rappelle Istanbul, où chaque passage souterrain est garni de commerces en tout genre.Nous remontons vers la Brèche pour plonger dans les senteurs du marché couvert. Nous retrouvons les superbes étals de fruits et de légumes, de viande magnifique. Dans un renfoncement nous découvrons les poissonniers. Les couleurs, les odeurs, les bruits du marché sont un régal pour les sens.

Le hall de la mairieBien entendu notre périple se poursuit vers le boulevard de l'Abîme avec une petite visite à l'intérieur de la mairie. Puis nous passons à nouveau près du quartier de Jean-Claude. Nous suivons le bord du ravin jusqu'aux tunnels, pour déboucher sur Sidi M'Cid. Marie-Odile et Ghislaine découvrent les gorges. On traverse le pont suspendu pour remonter vers le Monument aux Morts. La vue sur la plaine est toujours aussi belle. Mais il nous faut redescendre vers le pont de Sidi M'Cid que nous retraversons. Notre balade se poursuit vers la rue Thiers jusqu'à El Kantara.

La passerelle PerrégauxDe là nous remontons au milieu de la foule de la rue Nationale jusqu'au niveau de la Medersa. Nous empruntons les escaliers pour descendre sur la passerelle Perrégaux. Elle bouge toujours autant au passage des piétons. Au milieu de la passerelle une dame, journaliste, nous aborde et au bout de quelques minutes de discussion elle nous demande comment prendre contact avec notre association. Nous avons l'estomac dans les talons et nous continuons donc jusqu'au restaurant Tiddis. Le repas est le bien venu. Au menu brochettes pour les uns, boulettes de viandes aux olives pour les autres. Nous finissons notre repas quand arrive Nadir le maître des lieux. Nous l'avions rencontré il y a deux ans et les retrouvailles sont chaleureuses. Nous en profitons pour évoquer la petite réunion que nous avons prévu de faire dans ce même restaurant deux jours plus tard et organisée par Lokmane. Vient alors à Nadir l'idée de faire une blague à Lokmane. Il l'appelle au téléphone pour lui dire que la réunion prévue ne pourra avoir lieu car il y a un mariage qui va monopoliser toute la salle. La bonne humeur de Lokmane est mise à rude épreuve et c'est avec soulagement qu'il apprend que ce n'est qu'un canular.

Descente sous le pont vers le mausolée Sidi RachedC'est donc l'estomac plein que nous repartons vers Sidi Rached. Nos épouses commencent à se rendre compte que Constantine n'est pas une ville plate, mais elles ne sont pas au bout des montées et descentes en tous genres. D'ailleurs pour bien commencer l'après-midi nous descendons du pont jusqu'au mausolée de Sidi Rached. Malheureusement il est fermé. Il ne reste plus qu'à remonter ! Nous décidons alors d'aller faire une petite visite à Driss, notre ami maître dinandier. Nous remontons donc à travers la Souika, mais arrivés devant sa boutique nous trouvons porte close. Nous apprenons qu'il est parti sur Oran pour toute la semaine et qu'il ne rentre que samedi, jour de notre départ. Nous sommes très déçus de ne pouvoir le rencontrer.

Photo souvenir dans le palais du BeyIl ne nous reste plus qu'à continuer notre visite en remontant vers l'ancienne cathédrale, puis la place du palais. Là Karim notre accompagnateur propose d'essayer de visiter le palais. Après quelques palabres, arrive Asma, la jeune architecte qui nous avait guidé il y a deux ans. La encore les retrouvailles sont chaleureuses. Bien sûr nous la suivons pour une visite complète des lieux. Le chantier de rénovation du palais du Bey a bien avancé depuis deux ans, et l'ensemble est vraiment très beau. Nous ne pouvons malheureusement pas prendre de photo, sauf une petite photo souvenir avec notre guide. Nous quittons le palais en souhaitant le voir terminé lors de notre prochaine visite. La place du palais à peine traversée, nous tombons sur une personne que nous avions rencontrée en 2004  ; Constantine n'est qu'un petit village ! Nous en profitons pour l'inviter à notre rencontre de mardi. Il ne nous reste plus qu'à regagner l'hôtel. Il est environ 17h30. Dans le salon de l'hôtel Lokmane est là avec une personne qu'il nous présente comme une écrivaine. Nous les laissons à leur conversation pour monter dans les chambres faire une petite toilette.

L'artiste et ses créationsPuis nous rejoignions Lokmane qui veut nous emmener voir les réalisations d'une amie styliste qui confectionne des vêtements brodés. Et c'est à nouveau à pied que nous repartons. Trois étages pour ne pas perdre l'entraînement et nous découvrons un superbe travail de broderie. Les vêtements restent assez traditionnels, mais la broderie est très innovante. Chaque pièce est une merveille. C'est les yeux pleins de fils d'or et de perles multicolores que nous quittons notre hôtesse.

Direction la gare des bus, située devant l'ancien stade Turpin. Nous en prenons un ,tout neuf, qui va vers le quartier de Boussouf. Après 15 minutes de trajet, il nous reste quelques centaines de mètres à parcourir pour atteindre le restaurant d'Azizi. Nous traversons la salle pour déboucher sur une arrière-cour où une trentaine de spectateurs écoute des musiciens jouant du malouf. C'est Jean-Claude qui est particulièrement heureux de découvrir ce spectacle, lui qui est passionné de musique et joue du luth (proche du oud). Nous nous installons dans la douceur du soir et l'on nous sert le thé. La première nouba se termine au bout d'une vingtaine de minutes. On nous explique les grandes lignes du malouf : les noubas qui correspondent à chaque heure de la journée, qui durent 50 minutes puis une pose de 10 minutes avant d'entamer la suivante.

Soirée malouf chez AziziEt justement la nouba suivante commence. Donc 50 minutes de malouf jouées par des musiciens qui sont là pour le plaisir de la musique. En effet Azizi, le maître des lieux, a eu l'idée de mettre à la disposition de ceux qui le veulent, des instruments de musique. Chacun vient, choisi son instrument et se mêle aux autres instrumentistes pour le plaisir d'un public de connaisseurs. Pour nous c'est surtout la musique qui nous parle, car malheureusement nous ne comprenons pas les paroles, qui pourtant semblent essentielles dans cet art. Parmi les spectateurs se trouve Ahmed Boudjeriou, ancien maire de Constantine, avec qui j'ai eu l'occasion de correspondre et qui m'a fait parvenir des documents pour mon site. Donc une fois le morceau terminé, il nous invite à prendre un rafraîchissement dans son bureau tout proche situé au sein de l'entreprise qu'il dirige. Avec nous se trouve également M. Merdaci professeur et auteur d'un livre sur Constantine. A nouveau thé, jus de fruits et petits gâteaux. Il est plus de 10 heures quand nous regagnons le restaurant pour dîner de quelques excellentes brochettes. Lokmane et Azizi se mettent à raconter des histoires. Nous profitons de ce moment pour offrir à notre ami Lokmane un livre que nous lui avons apporté : des poèmes de Raymond Queneau. Il ne reste plus qu'à « réquisitionner » des voitures pour nous ramener à l'hôtel. Il est 23h40. Karim notre accompagnateur est toujours là depuis 8 h ce matin, et il est bien plus crevé que nous. Il se demande comment nous tenons le coup.

La nuit ne sera pas meilleure que la précédente, car le lit grince bruyamment au moindre mouvement.

Suite du récit

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Photos du jour


Vendeurs du marché couvert de la Brèche

Hall de l'hôtel de ville
Sidi M'Cid

Minaret près de la rue Thiers
Sidi Rached et les bains romains
Mausolée de Sidi Rached

La Souika et la coupole de la Médersa

Musiciens de malouf

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