12 décembre 2001

CONSTANTINE RESSUSCITE SA VIEILLE VILLE

Les bâtisses considérées comme une page de l’histoire, un élément de la mémoire collective de la ville, seront reconstruites au même endroit et dans le même style.

Le temps est-il donc venu où Constantine s’inquiète du devenir de son tissu urbain et de la préservation de son patrimoine architectural ? Le dernier arrêté du wali milite pour une affirmation.Le premier responsable de la wilaya a en effet demandé la démolition des bâtisses menaçant ruine et la restauration de toutes celles qui ont une place dans l’histoire de la ville ou le moindre cachet culturel ou architectural. N’est-ce pas là une décision qui ne peut que remplir d’aise les propriétaires des maisons classées patrimoine historique ou ayant valeur symbolique.Selon le chef de daïra de Constantine, cité par l’APS, ces bâtisses, considérées comme une page de l’histoire, un élément de la mémoire collective de la ville, seront reconstruites au même endroit et dans le même style.

Cette opération exigera une sélection stricte pour engager les entrepreneurs ayant une expérience dans le domaine de la restauration du vieux bâti.L’arrêté du wali accorde la priorité aux propriétaires quant à la restauration de leurs demeures. Ils ont le droit de procéder, s’ils le désirent, eux-mêmes aux travaux de restauration, à condition qu’ils respectent les normes requises pour la restauration. Dans le cas où le propriétaire est dans l’incapacité de procéder lui-même aux travaux, il incombera à la commune de prendre en charge les travaux de restauration du bâti. Les maisons reconstruites et restaurées deviendront biens de l’Etat si leurs propriétaires originels ne remplissent pas les conditions exigées pour la restitution des maisons restaurées.Notons que 338 vieilles bâtisses sur 793 recensées ont été évacuées le 15 novembre dernier et leurs habitants relogés et ce, au même titre que d’autres citoyens dont les logements menacent ruine à cause des glissements de terrain ou ceux habitant des bidonvilles. Le chef de daïra de Constantine signale que d’autres opérations évacution-relogement sont prévues incessamment. Ainsi, la distribution très prochaine de 462 logements permettront l’évacuation d’autres habitations se situant un peu partout dans les quartiers séculaires de la ville tels Souika, la Casbah, R’Cif, Tabia, Charaa ou Rahbet Essouf.

Il faut attendre la finalisation de l’enquête du bureau d’étude qui désignera les maisons récupérables et donc restaurables pour connaître l’avenir et le devenir de ce patrimoine de la ville du Vieux Rocher qui, après nombre de vaines tentatives de sauvegarde, désespérait de voir ses ruines reclassées patrimoine national reprendre figure de maisons. Parmi ces vaines tentatives, on citera les efforts neutralisés par les défenseurs du foncier de ces nombreuses associations militant pour la restauration de vieilles villes, médinas et de casbahs qui ne finissent pas de s’effriter chaque jour un peu plus. Des exemples ? Alger, Béchar, Oran, Fès, Marrakech et bien d’autres villes sont là pour témoigner.

Reda Cadi

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