15 octobre 2005

Khalida Toumi visite la vieille ville de Constantine
«Je suis contre la démolition des anciennes bâtisses»

La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, se trouve depuis mercredi dans la wilaya de Constantine pour effectuer une visite de travail et d'inspection de différents projets lancés. Jeudi, la ministre s'est rendue au coeur de la vieille ville, à Souika, où elle a inspecté les différentes bâtisses qui doivent être réhabilitées et rénovées. Face aux inquiétudes des familles occupantes des lieux en raison des rumeurs faisant état d'une éventuelle opération de démolition de leurs maisons, Mme Toumi tiendra à les rassurer qu'aucune démarche en ce sens ne sera lancée. Elle persistera en ajoutant: «En tant que ministre de la Culture, je suis contre tout type de démolition».

Notons que les bâtisses prises en charge dans le cadre de l'opération de réhabilitation lancée par la wilaya et la direction de l'urbanisme sont, entre autres, Dar El-Wasfane, la mosquée de Sidi Moghref ainsi que trois maisons habitées par leurs propriétaires, situées à la rue les frères Karouaz. La ministre a aussi inspecté les travaux de réhabilitation et de restauration effectués au palais du Bey. Au cours de sa tournée à l'intérieur de ce beau monument historique, Mme Khalida Toumi s'interrogera: «A quand la fin de cette opération qui dure depuis vingt ans et qui a pour conséquence un retard quant à l'ouverture du palais au public constantinois et à d'autres visiteurs ?». Soulignons que le palais du Bey s'étale sur une surface de 4.755 m2, dont 1.840 réservés aux cours et aux jardins et 2.915 au bâti. Sur le plan esthétique, l'hôte de Constantine proposera de recourir à l'intervention des étrangers, notamment les Egyptiens, pour apporter un plus aux finitions, touchant essentiellement le marbre et la polychromie. Rendant compte, par ailleurs, de l'état décevant du patrimoine algérien qui a beaucoup souffert et demeure, faut-il le répéter, au bord du danger de la disparition, Mme la ministre estime qu'un projet de restauration doit être pris en charge par un expert, un professeur en la matière, c'est ce qui fait que le travail effectué sera digne du monument à sauvegarder pour les générations à venir. La ministre devait ensuite souligner l'importance de la mission de l'Etat qui consiste, indique-t-elle, «à mettre à disposition les moyens nécessaires dans le but de préserver notre patrimoine et sa sauvegarde contre d'éventuelles pratiques et manipulations tendancieuses».

Surprise de ne pas avoir été informée du projet d'aménagement de la première tranche du village numide qui borde le tombeau de Massinissa, dans la commune du Khroub, projet auquel le président de la République avait accordé, lors de sa dernière visite dans la wilaya de Constantine, un budget de deux millions de dinars, la ministre a exprimé son étonnement quant à ce projet. «Alors, est-ce normal que le ministère de la Culture ne soit pas au courant d'un projet d'une telle envergure ?», s'interrogera-t-elle. Mme Toumi devait ensuite récupérer le dossier de ce projet en vue de s'enquérir davantage de cette opération qui touche une superficie de 50 hectares. Après la consultation du document dans le délai d'un mois au maximum, le wali aura l'avis du ministère, dira-t-elle.

Pour terminer, la ministre reviendra rapidement sur le sujet des salles de cinéma. Elle ordonnera à cette occasion d'ouvrir la cinémathèque de Constantine et de désigner à sa tête un nouveau directeur.

Selma B.

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