15 mars 2005

ELLES OCCUPENT DES TENTES APRES LES DERNIERES DEMOLITIONS
Treize familles de Souika crient à l’injustice

Les représentants de treize familles, entre propriétaires et locataires, habitant les deux immeubles, sis aux numéros 03 et 29, de la rue Benzagoutta, à Souika ont adressé une correspondance à la première autorité de la wilaya pour «dénoncer la démolition de leurs immeubles et surtout de se retrouver en conséquence dans la rue, avec pour simples abris, des tentes confectionnées avec de la toile cirée».

Dans cette lettre qui compte 13 signatures, avec des copies destinées au président de l’APC et au chef de daïra, et dont nous détenons une copie, les familles expliquent leur situation. Selon elles, leurs habitations ont été démolies par les autorités locales sous prétexte que les locataires de celles-ci ont déjà bénéficié de logements sociaux neufs. «Nous étions ainsi considérés comme des indus habitants, venus d’ailleurs, et que nous avons pris possession de ces habitations après le départ de leurs véritables occupants.

Or nous démentons catégoriquement ces dires. Nous sommes les habitants authentiques de ces lieux et certains d’entre nous y demeurent depuis une cinquantaine d’années, et nous n’avons jamais bénéficié de logements sociaux. Nous sommes injustement expulsés de nos demeures et nous sommes dispersés dans la rue, femmes, enfants et mobilier, sous des abris de fortune, et ce depuis la démolition des maisons, fin février 2005», disent les concernés. Ces personnes se sont donc adressées au wali de Constantine pour reconsidérer leur cas, leur trouver un moyen de recasement et mettre un terme à leur détresse, car cela fait plus de vingt jours qu’elles vivent sous des tentes, exposées aux rigueurs de l’hiver.

Le chef de daïra que nous avons contacté, s’inscrit en faux contre ces dires. Il déclare «que la décision de démolition a été prise après enquête diligentée par une commission désignée par le secteur urbain de Sidi Rached et les véritables occupants de ces logements détruits ont été recasés dans des logements sociaux et ceux qu’on a trouvés au moment des démolitions, sont des indus occupants. Il s’agit soit de membres des familles ayant déjà bénéficié de nouveaux logements soit des gens qui sont arrivés bien après le recasement. Et s’il s’agit réellement des propriétaires, ils seront autorisés à réoccuper leurs habitations après leur réhabilitation». Comment ces familles peuvent-elles réhabiliter des demeures qui ont été démolies? interrogeons-nous le chef de daïra. Ce dernier précise que ce sont uniquement les cloisons de ces demeures qui ont été démolies.

Abdelkrim C.

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