Broderie
traditionnelle sur velours
• • •
La
broderie, tradition séculaire, représente au travers des motifs, couleurs
et techniques, la témoignage vivace de la vie d'antan.
Chaque ouvrage,
outre l'aspect imaginatif et créatif de son auteur, contitue un reflet
de la vie au quotidien.
• • •
Une
des activités artisanales encore bien vivante est la confection de vêtements
traditionnels brodés.
Voir quelques autres modèles
Hamidi
Ramzi, un artisan constantinois
APS - 20 Avril 2015
La Gandoura constantinoise,
parangon du savoir-faire des maîtresses-couturières
du Vieux Rocher
L'ample et seyante Gandoura
en velours, passementée de
fils d'or, que les belles Constantinoises portent avec fierté lors des
fêtes de mariage et de circoncision, est sans conteste le parangon du
savoir-faire des maîtresses-couturières du Rocher.
Le savoir-faire ancestral transmis de
mère en fille depuis des temps
immémoriaux a permis de conférer toute son authenticité à cette
toilette apprêtée d'arabesques flamboyantes, communément
appelée Gandoura el Ksentiniya, voire Gandouret El Fergani en hommage à la
famille Fergani, précurseur de la haute couture à Constantine,
et qui est devenue indispensable dans les trousseaux des jeunes mariées
dans la ville des ponts.
La Gandoura constantinoise, très populaire même au-delà des
frontières, est une longue robe sans col et à manches amovibles.
Elle tire ses racines du "métissage" culturel qu'a connu la ville du
Vieux Rocher depuis des siècles.
Elle est richement brodée avec des fils d'or selon la technique de
la ‘‘Fetla'' ou du ‘‘Medjboud'' (broderie dorée très fine).
Cette véritable ‘‘oeuvre d'art'', dont les ‘‘petits secrets" ne sont
connus que des orfèvres de l'artisanat constantinois, exprime le raffinement
des femmes citadines vivant dans cette ville, et révèle toute
la beauté de la femme algérienne en général et
constantinoise en particulier.
Ce vêtement mythique, traditionnellement de couleur bordeaux fait partie
intégrante, en fait, de la culture algérienne, quand bien-même
a-t-elle subi quelques transformations en ce qui concerne la diversité des
couleurs et les formes de la broderie. Aujourd'hui, en effet, la nouvelle mariée
peut choisir entre les couleurs vert fondé, bleu nuit ou mauve.
La réalisation de cette Gandoura obéit à des règles
bien précises, affirme Malika, une couturière très ‘‘courue'' à Constantine,
en se gardant, toutefois, de divulguer ses petits secrets. Un patron (dessin),
explique-t-elle, doit être choisi puis placé sur un cuir tanné,
avant d'être gravé sur le cuir et collé pour être
laissé ainsi pendant quelques jours au titre d'une opération
que l'on nomme localement ‘‘lafridha''.
Vient ensuite la phase finale, celle
de la broderie aux fils d'or (‘‘Madjboud''
ou ‘‘Fetla'') et l'ornementation au moyen de paillettes et de cannetilles dorées
(fils de métal très fin et tortillé, utilisé en
broderie), selon les goûts.
La broderie couvre l'ensemble de la
robe. Elles sont axées sur des
décorations aux motifs de fleurs, de papillons, d'oiseaux ou d'arabesques
dessinées au ‘‘feeling'' de la couturière.
La Gandoura traditionnelle de Constantine
dont la confection peut prendre une année entière, est caractérisée par sa réalisation
en trois parties distinctes que l'on appelle ‘‘kh'ratate''. C'est uniquement
par ce moyen que l'on peut garder la forme évasée de cet habit
de fête, soutient Malika.
Le prix diffère d'une robe à l'autre selon la décoration.
Le coût d'une robe réalisée selon la technique du ‘‘Madjboud''
varie entre 50.000 et 100.000 dinars, quelquefois davantage. Certainement plus
lorsqu'on sait que les constantinoises se doivent de porter avec cette robe
une ‘‘M'hazma'' (ceinture) constituée de louis d'or de différentes
valeurs.
Les habits typiques étant une ‘‘adresse'' distinctive des peuples et
des nations, l'antique Cirta ne pouvait trouver mieux que la manifestation ‘Constantine
capitale de la culture arabe'' pour se raconter et dévoiler ses richesses,
toutes ses richesses.
(Par Razika Bessikri) |
APS - 7 décembre 2022 La "Tenue traditionnelle féminine de l'Est algérien", bientôt proposée pour l'inscription au patrimoine de l'humanité
ALGER- La proposition de la "Tenue traditionnelle féminine de l'Est algérien" à l'inscription dans la liste représentative du patrimoine immatériel de l'humanité "est prévue avant le 31 mars prochain", a déclaré, mardi à Alger, le directeur du Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique, (Cnrpah), Slimane Hachi.
S'exprimant lors d'une rencontre avec la presse nationale, organisé au palais de la Culture Moufdi-Zakaria, pour présenter le dossier qui a récemment consacré le Rai, "chant populaire d'Algérie" sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l'humanité, Slimane Hachi a annoncé qu'un "dossier colossal sur la +Tenue traditionnelle féminine de l'Est algérien+, dans toutes ses variantes locales est en préparation".
Pour ce faire, a-t-il ajouté, une journée d'étude sera organisée le 15 décembre prochain à Constantine, où plusieurs experts interviendront, entre autre, sur les aspects historique et anthropologique de la Tenue traditionnelle féminine de l'Est algérien et la "structuration" de ce nouveau dossier qui sera déposé avant le 31 mars 2023.
Cette journée d'étude sera appuyée par une exposition de plusieurs tenues de différentes localités de l'Est algérien, certaines d'entre-elles datant du XVIIe siècle, soigneusement préservées par des particuliers.
Rappelant la dizaine d'éléments déjà inscrits par l'Unesco au patrimoine immatériel de l'humanité, le directeur du Cnrpah a évoqué la "possibilité de travailler sur d'autres propositions conjointes d'éléments communs, à l'échelle maghrébine, arabe, africaine et méditerranéenne".
D'un autre côté, et après la consécration du Raï comme "Chant populaire d'Algérie", Slimane Hachi a, dans le même élan, déclaré que "d'autres genres de musiques traditionnelles appartenant à l'Algérie, allaient être proposés à l'inscription".
De son côté, la directrice de la conservation et de la restauration du patrimoine au ministère de la Culture et des Arts, Nabila Cherchali, a souligné qu'il était désormais "nécessaire de mettre davantage en valeur" le Raï par "l'organisation d'ateliers de formation et la prise en charge de projets d'enregistrements". |
Algérie Presse Service - 14 décembre 2022 La gandoura en velours constantinoise, un patrimoine immatériel au charme indélébile
CONSTANTINE- La gandoura en velours constantinoise conserve, en dépit de la modernité des tenues vestimentaires, un charme indélébile. Fièrement portée par les femmes de la région, elle est présente dans toutes les occasions de fête, où elle est exhibée comme un bijou de valeur. La gandoura constantinoise fait partie du patrimoine culturel. Ancrée dans les traditions, son utilisation remonte à la période précoloniale, où elle habillait les épouses des Beys, les aristocrates et les femmes de la haute classe, a expliqué à l'APS l'enseignant-chercheur Haidar Rouag, spécialiste en patrimoine et anthropologue à l'Université Abdelhamid Mehri Constantine-2, à la veille d'une journée d'étude sur l'habit féminin traditionnel de l'Est du pays. Pour lui, cet habit est "sacré car il symbolise à la fois la beauté, la noblesse et la distinction".
Le chercheur a expliqué qu'il existait plusieurs sortes de gandoura constantinoise, les plus célèbres étant la gandoura en velours "medjboud" ou "Tarzi", ajoutant qu'il existe un autre genre aussi célèbre appelé "Chamssa" contenant sept couleurs, en plus d'autre genres rares comme la gandoura "Tell" et gandoura "Echetar", sur lesquelles deux couleurs sont associées notamment dans la partie supérieure de la robe.
La gandoura en velours de Constantine a inspiré beaucoup de stylistes, qui l'ont modernisée à travers le temps, faisant des genres "Cocktail", "Echaâra" et "El Fetla" des chef-d'oeuvres relatant l'amour manifesté par les couturiers à cet art.
M.Rouag a relevé qu'en dépit de l'évolution vertigineuse que connait le monde de la mode, la gandoura en velours de Constantine est parvenue à préserver sa place et son aura, demeurant indétrônable dans sa catégorie, bien que les noms laissés par les ancêtre diffèrent comme Djeba, Hayek, Bernous ou Kaftan Fergani.
L'habit traditionnel, un composant culturel fondamental
L'habit traditionnel est un composant culturel fondamental d'un pays, a affirmé le directeur de la section régionale Est du Centre national de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire (CNRPAH), Hocine Taoutaou, qui a rappelé que l'Algérie possède d'innombrables potentiels culturels et civilisationnels.
M.Taoutaou, qui supervisera la journée d'étude prévue demain (jeudi) à la maison de la Culture Malek Haddad de Constantine sur l'habit traditionnel féminin sous le slogan : "La gandoura constantinoise, identité, beauté et histoire", a indiqué que ce patrimoine immatériel, qui se caractérise par son originalité, définit une région particulière. Jalousement préservé par des générations successives, ce style traditionnel féminin de l'Est algérien réunit les conditions principales pour l'inclure dans la liste du patrimoine culturel immatériel mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture UNESCO, a-t-il assuré.
Dans les ruelles exiguës de la vielle ville de Constantine, l'APS s'est rapprochée de Mme Zeyneb, qui a indiqué que les couturiers et propriétaires de magasins de vente de la gandoura en velours, et en dépit de leur âge avancé, sont toujours animés par l'envie de proposer de nouvelles créations dans cet habit traditionnel.
Mme Zeyneb a relevé que la gandoura en velours est présente dans toutes les maisons de Constantine, car considérée comme "un des symboles de l'élégance et du chic". "Elle est indispensable dans le trousseau de la mariée", a-t-elle ajouté, faisant remarquer que des célébrités, des épouses de personnalités politiques et des stars de cinéma l'ont portés dans de grands évènements et cérémonies.
|
|